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Quelques notes de lectures, en marge – 2/2

Herberts Cukurs, responsable de l’assassinat de dizaines de milliers de Juifs lettons, abattu par des agents du Mossad, en Uruguay, en 1965. Ci-joint, un article publié par The Times of Israel :

https://www.timesofisrael.com/how-the-mossad-hunted-the-butcher-of-riga-who-murdered-up-to-30000-jews/

Janis et Johanna Lipke honorés du titre de Juste parmi les nations :

https://www.yadvashem.org/yv/pdf-drupal/en/education/jewish_world/righteous-2.pdf

Berlin devenu Germania. Voir les plans et les maquettes.

Agustín Muñoz Grande, chef de la División 250 (ou División Azul), une division d’infanterie de la Wehrmacht, est remplacé par Emilio Esteban-Infantes, un officier d’État-Major, sans relation avec la Phalange, parfaitement contrôlable par le régime franquiste et Franco. Le recrutement de la División Azul devient plus difficile alors que le Reich est sur la défensive. Les recrues de la S.E.U., des universitaires de Madrid, ne sont plus si nombreuses. Il s’agit à présent le plus souvent de catholiques, certains militants de la C.E.D.A., désireux de lutter contre le bolchevisme et, plus généralement, contre la laïcité et l’athéisme. Voir le cas d’Enrique Sanchéz Fraile originaire d’Almería.

Suite de la première partie de cet article. Ramón García Noblejas le survivant veut à tout prix être renvoyé sur le front Est. A cet effet, il multiplie les provocations et fait un scandale au cours d’une cérébration religieuse en souvenir d’Alfonso XIII, à Madrid. Lui, le Private Ryan espagnol, et quelques Phalangistes injurient des militaires à la sortie de l’église. Rien d’étonnant, les Phalangistes révolutionnaires et les monarchistes (alphonsistes et carlistes) se détestent. Les incidents entre eux sont fréquents, notamment dans les universités. Ramón García Noblejas ne tardera pas à se tuer dans un accident de voiture près de La Coruña.

Les camisas azules sont de moins en moins nombreux dans la División Azul. Ils étaient quelque neuf mille à ses débuts ; ils sont moins de cinq mille en 1943.

La montée en puissance de Luis Carrero Blanco (il sera tué dans un attentat de l’E.T.A. en décembre 1973) qui dans un communiqué à Franco rend compte de l’état du pays en commençant par des questions économiques avant de passer à une question politique qu’il juge de première importance : F.E.T. y de las J.O.N.S. est un parti qui n’a pas donné ce qu’on attendait de lui depuis le décret d’unification, ce parti n’étant qu’un assemblage de tendances antagonistes et d’individus au langage et au comportement répréhensibles. Afin d’y remettre de l’ordre, Luis Carrero Blanco demande à être placé à la tête de la Junta Política de F.E.T. y de las J.O.N.S. avec une équipe de six à huit hommes « capables, travailleurs et loyaux » afin d’élaborer le corps de doctrine dont le pays a besoin, des hommes issus de la Phalange, du traditionalisme et de l’armée, le tout contrôlé par Franco.

Ramón Serrano Suñer sanctionné par Franco pour des raisons politiques mais aussi pour adultère – sa relation avec la marquise de Llanzol, elle-même mariée. Le Cuñadisimo est remplacé par Francisco Gómez-Jordana Sousa, partisan de la neutralité de l’Espagne. Hitler ne voit pas d’un mauvais œil cette mise à l’écart. Il déteste Ramón Serrano Suñer qu’il juge intrigant et grenouille de bénitier. Plus généralement, Hitler estime que l’Espagne est trop compromise avec l’Église catholique, un pouvoir qui s’oppose à son pouvoir qu’il veut absolu. Il n’a pas oublié les contrariétés que lui ont fait endurer certains de ses membres à commencer par Clemens August von Galen. Les royalistes et le Cuñadisimo ne s’apprécient en rien. Des royalistes s’efforcent d’attirer à eux Agustín Muñoz Grande qui finit par avertir qu’il n’acceptera le retour de la monarchie que si elle administre un État national-syndicaliste, ce qui est plutôt original.

Álvaro de Laiglesia, de La Ametralladora à La Codorniz. Sa collaboration avec Miguel Mihura. Une œuvre des plus intéressantes dans l’Espagne d’alors. Ses inquiétudes politiques qui le conduisent à la División Azul.

Les splendides dessins (de type panoramique) d’Eduardo Lagarde Aramburu.

Francisco Gómez-Jordana Sousa prône la neutralité de l’Espagne. C’est par ailleurs un monarchiste modéré. Il est la figure même du militaire professionnel qui a collaboré avec Franco. C’est notamment lui qui a planifié le débarquement d’Alhucemas (1925), une opération qui marque le début de la défaite des Rifains conduits par Abd el-Krim, un succès qui lui vaut d’être anobli par Alfonso XIII. Son antipathie pour les Phalangistes révolutionnaires est profonde, ce que ces derniers lui rendent bien. Francisco Gómez-Jordana Sousa entreprend une action de grande envergure. Il se rend au Portugal, rencontre António de Oliveira Salazar et participe à la formation du Bloque Ibérico, soit l’assistance mutuelle avec un clair contenu neutraliste.

Agustín Muñoz Grande dénonce les anglophiles. Récupérer Gibraltar est pour lui une idée fixe. Le Royaume-Uni est sa bête noire, au moins autant que l’U.R.S.S. contre laquelle il combat. Dix-huit mille Espagnols se tiennent devant Léningrad. La División Azul occupe un front de trente kilomètres. L’offensive sur Léningrad est ajournée le 19 octobre 1942 à cause de Stalingrad et du débarquement allié en Afrique du Nord (opération Torch). Franco observe et gagne du temps. Il connaît parfaitement les tendances antagonistes au sein de son propre camp, de ceux qui ont mené la Guerre Civile d’Espagne à ses côtés, et il va s’en servir avec maestria.

Agustín Muñoz Grande se laisse convaincre qu’il lui faut revenir en Espagne. Il veut lutter contre le communisme mais aussi contre la puissance britannique avec notamment la question de Gibraltar qui l’irrite au plus haut point et qu’il espère régler par la force, avec l’aide de l’Allemagne. Hitler finit par estimer qu’il sera plus utile en Espagne considérant le débarquement allié en Afrique du Nord. Agustín Muñoz Grande reçoit de Hitler la Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes et, à son retour, Franco l’astucieux l’empaquette dans du papier doré. Il a domestiqué la Phalange et a remodelé la Junta Política pour en faire un instrument à sa mesure, débarrassé de tout esprit révolutionnaire et pro-nazi. Parmi ceux qui intègrent la Junta Política, Leopoldo Eijo y Garay, un évêque sympathisant de l’Opus Dei, ce qui provoque la colère des Phalangistes mais aussi d’ordres religieux à commencer par les Jésuites. L’Opus Dei commence à se positionner dans le Movimiento ; et il aura une importance grandissante au sein du régime franquiste. Franco propose des postes à responsabilité dans son appareil aux Phalangistes qui se détournent de la révolution national-syndicaliste.

Le nouveau commandant de la División Azul, Emilio Esteban-Infantes, se plaint auprès du ministère de la Guerre : les recrues ne sont pas vraiment des volontaires et il est loin le temps des universitaires de la S.E.U. Ceux qui arrivent n’ont aucune éducation et sont pour la plupart des illettrés, ce qui ne facilite pas leur instruction. Agustín Muñoz Grande s’était déjà plaint de la sorte.

Le cimetière de La Almudena et son monument à la División Azul, à ses milliers de morts qui n’ont pu être rapatriés, ceux de Krasni Bor (Красный Бор) en particulier.

Après le rapatriement de la División Azul ne reste qu’un petit contingent d’irréductibles qui se constitue en Legión Española de Voluntarios sous les ordres du colonel Antonio García Navarro. Quelques Espagnols vont constituer la Unidad Esquerra dont certains historiens remettent en cause l’existence. Les aventures rapportées par Miguel Esquerra sont-elles authentiques, au moins en partie, ou bien entièrement inventées ? La question reste ouverte. Son livre « Berlin, a vida o muerte ».

Olivier Ypsilantis

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