Skip to content

Je me souviens – 1/2

 

Il est possible que certains « Je me souviens » de cette suite reprennent plus ou moins des « Je me souviens » contenus dans de nombreuses séries publiées sur ce blog. Qu’importe ! La mémoire suit son cours et je m’efforce de ne pas la contrarier…

 

Je me souviens d’objets surdimensionnés signés Claes Oldenburg.

 

Un objet surdimensionné de Claes Oldenburg

 

Je me souviens des sourcils considérables de l’amiral Luis Carrero Blanco.

Je me souviens de la Seat 600, el Seisciento.

Je me souviens du nez de Richard Nixon et du menton de Kirk Douglas.

Je me souviens de « Paco, el de la bomba ».

Je me souviens de la duchesse Isabel Álvarez de Toledo, 21ème duchesse de Medina-Sidonia surnommée la « Duquesa Roja » suite à son séjour en prison pour avoir conduit une manifestation en faveur des victimes de l’accident de Palomares. Je me souviens qu’elle épousa in articulo mortis sa secrétaire Liliane Dahlmann.

Je me souviens de certaines caricatures de Chumy Chúmez.

Je me souviens de « L’empire des sens » de Nagisa Ōshima. Je me souviens de l’avoir vu dans une salle du Quartier latin ; mais était-ce rue Saint-André-des-Arts ?

Je me souviens de Franco chasseur.

Je me souviens que le jour de l’assassinat de John F. Kennedy, sa femme, Jacky, portait un tailleur rose avec un petit chapeau cylindrique assorti.

Je me souviens de Jane Fonda militant contre l’intervention américaine au Vietnam. Je me souviens de sa coiffure un peu en casque. Je me souviens qu’elle ressemblait à son père, Henry.

Je me souviens de la barbichette au poil très long, plutôt clairsemé et désordonné de H Chí Minh.

Je me souviens de M Lai et du sous-lieutenant William Calley.

Je me souviens du Stahlhelm M-56 de la DDR.

Je me souviens que les chars soviétiques qui envahirent la Tchécoslovaquie en 1968 avaient une large bande de peinture blanche peinte sur leur longueur et une autre peinte sur leur largeur.

Je le souviens de « Les murs ont la parole ».

Je me souviens quand nous lisions fiévreusement Herbert Marcuse et Wilhelm Reich.

Je me souviens de cette photographie montrant Michel Debré et André Malraux bras dessus bras dessous, un 30 mai 1968, sur les Champs-Élysées.

Je me souviens de certains happenings d’Allan Kaprow.

Je me souviens de compositions de l’op-art sur lesquelles le regard souffrait et ne tenait pas. Je me souviens en particulier de celles de Britget Riley.

Je me souviens de « Valentina » de Guido Crepax et de son sado-masochisme esthétique.

 

Valentina de Guido Crepax

 

Je me souviens d’Anita Ekberg (Sylvia) dans « La dolce vita », de sa robe noire au magnifique décolleté.

Je me souviens de l’exploit du docteur Christiaan Barnard. Je l’ai suivi par Paris Match auquel mon père était abonné. Nous n’avions pas la télévision (ma mère jugeait qu’elle abrutissait les enfants et, dans une moindre mesure, les adultes) et c’est essentiellement par ce magazine que dans mon enfance je prenais connaissance des actualités. Nombre de mes « Je me souviens » y trouvent leur origine.

Je me souviens du choc pétrolier de 1973 et de propos inquiets de mon père à ce sujet.

Je me souviens de l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan.

Je me souviens de discussions agitées suscitées par l’I.V.G., dans les médias mais aussi en famille. Je me souviens de « Notre corps nous appartient ».

Je me souviens du monocle du général António de Spínola et des œillets placés dans le canon des armes.

Je me souviens d’autres sourcils : ceux de Georges Pompidou (ils firent les délices de la caricature) et de Léonid Brejnev.

Je me souviens de l’affaire des diamants de Bokassa, une affaire que je suivis par « Le canard enchaîné », Journal satirique paraissant le mercredi, auquel était abonné un oncle, anarchiste de droite.

Je me souviens de la moustache de Lech Walesa.

Je me souviens de cette caricature de Tim pour « L’Express », suite au procès de Burgos. Elle montre un Franco souriant et tenant son gâteau d’anniversaire – pour ses soixante-dix-huit ans. Aux bougies allumées sont ligotés des Basques, militants de l’E.T.A.

Je me souviens de « Cabaret » de Bob Fosse, avec Liza Minnelli, Michael York et Joel Grey. Il me semble que c’est le film – ou l’un des films – dont je me souviens le mieux.

Je me souviens de « A Clockwork Orange » de Stanley Kubrick, plus particulièrement de certaines scènes.

Je me souviens de Jack Nicholson dans « One Flew Over the Cuckoo’s Nest » de Miloš Forman et dans « The Shining » de Stanley Kubrick.

Je me souviens de Mark Spitz, le nageur moustachu et aux cheveux mi-longs, de ses sept médailles d’or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972.

Je me souviens des timides tentatives de réformes du président du Gouvernement Carlos Arias Navarro en 1974 puis, l’année suivante, de la promulgation de la Ley antiterrorista et, peu après, de la mort de Franco.

Je me souviens des capes blanches de la Guardia Mora.

Je me souviens des Cruise missiles.

Je me souviens, j’y reviens, du sous-lieutenant William Calley. Je me souviens qu’il fut condamné à la prison à vie mais que Richard Nixon atténua sa peine sans tarder.

Je me souviens du profil de Donald Sutherland dans « Casanova » de Federico Fellini.

 

Olivier Ypsilantis

2 thoughts on “Je me souviens – 1/2”

  1. Et Claes Oldenburg me fait souvenir de Zoe Oldenbourg et de son livre: Que vous a donc fait Israel?
    Une charmante dame, historienne érudite et écrivain, et surtout une grande amie d’Israel.
    Amicalement,

    1. Chère Hanna, je ne connais pas ce livre et vais me le procurer. Je me suis plongé dans la lecture de “Réflexions sur la question antisémite”, de Delphine Horvilleur.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*