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J’aime / Je n’aime pas

 

Encore un exercice pérecquien après « Je me souviens ». C’est une manière d’autoportrait par petites touches, un exercice très stimulant et qui inspirera peut-être quelques lecteurs. Contrairement à Georges Perec et à Roland Barthès (lui aussi auteur d’une série de J’aime / Je n’aime pas), j’ai préféré mélanger – faire cohabiter – les J’aime / Je n’aime pas. Les J’aime / Je n’aime pas de Georges Perec ont été publiés dans la revue L’Arc n° 76, en 1979. Ils sont consultables en ligne dans leur intégralité :

http://escarbille.free.fr/vme/?txt=jjp

Je reprends certains J’aime / Je n’aime pas pérecquiens (voir lien ci-dessus) en leur donnant à l’occasion un développement. J’ai dans l’idée de faire fusionner dans un prochain exercice « J’aime / Je n’aime pas » avec « Je me souviens », deux exercices pérecquiens parmi mes préférés. En me relisant, je me suis aperçu que les « J’aime » sont beaucoup plus nombreux que les « Je n’aime pas ». Pourquoi ? Je tenterai de remédier à ce déséquilibre dans un prochain texte.

 

J’aime les villes et les villages du Sud, en été, tôt le matin, lorsque la fraîcheur les baigne encore – et que l’on s’y baigne.

J’aime Sergio Leone, Ennio Morricone et Clint Eastwood.

J’aime le silence des églises et des bibliothèques. J’aime la fraîcheur des églises en été.

J’aime les quincailleries. Non seulement on y trouve bien des choses pour répondre efficacement à certains désagréments mais aussi des choses qui donnent des idées.

J’aime prendre de la hauteur mais au sens figuré car je souffre très vite de vertige.

J’aime les sigles. De fait, j’aurais pu passer ma vie à en créer – des sigles en tout genre – et sans jamais m’ennuyer.

J’aime le design ; et parmi les métiers que j’aurais le plus aimé exercer, celui de designer – au moins autant que celui d’architecte. J’ai étudié avec passion la vie et les réalisations de Raymond Loewy, ma première rencontre sérieuse avec le design ; puis, il y a peu, j’ai lu Vilém Flusser, passionnant. Le design, c’est aussi le Bauhaus, des architectures de Ludwig Mies van der Rohe et Walter Gropius au service à thé de Marianne Brandt.

 

Une construction de Ludwig Mies van der Rohe

 

J’aime donc le design, de la voiture à la petite cuillère, du char de combat à la tasse et sa soucoupe…

J’aime les outils, les outils simples, ceux qui tiennent dans la main et ne peuvent que compter sur la main pour agir : marteaux, pinces, tournevis, etc. Il m’arrive d’aller chez Castorama ou Leroy Merlin comme dans des musées, rien que pour détailler les formes de l’ingéniosité.

Je n’aime ni la gauche ni la droite mais d’une manière générale je préfère à présent la droite et en partie pour les raisons que présente fort bien Gabriel Marcel dans un article écrit en 1962 et intitulé : « Qu’est-ce qu’un homme de droite ? », consultable en ligne. J’aime certaines femmes et hommes de gauche et de droite.

J’aime les magasins chinois. Il y a tant de choses dans un magasin chinois. Il y a aussi des choses terriblement kitsch, des pièces de musée en quelque sorte. Il me semble que vous pouvez y demander n’importe quoi et que vous serez aussitôt servi – que tous vos vœux seront exhaussés…

Je n’aime pas les recettes de cuisine compliquées, alambiquées. J’aime les nourritures simples, aussi peu transformées et mélangées que possible.

J’aime porter des shorts, au point que j’ai le plus grand mal à les quitter la belle saison passée, ce qui m’attire des remarques tantôt amusées, tantôt étonnées.

J’aime les charges de cavalerie, au cinéma, à commencer par celle de la cavalerie macédonienne à Gaugamèles dans « Alexander » d’Oliver Stone.

J’aime les avions, tous les avions. Je ne me lasse pas de les observer, au décollage et à l’atterrissage, et visionne volontiers des vidéos qui les montrent, comme au Mach Loop, Pays de Galles, où ils évoluent à basse altitude.

 

Un avion au Mach Loop

 

Plus généralement, j’aime tout ce qui vole, l’hirondelle et le C-17 Globemaster, les libellules et les planeurs, le goéland et le F-15, les graines de pissenlit et les hélicoptères…

J’aime la série télévisée intitulée « Les petits meurtres d’Agatha Christie », plus particulièrement la deuxième des trois séries qui met en scène la journaliste Alice, le commissaire Swan Laurence et sa secrétaire Marlène Leroy, ce dernier rôle étant tenu par Élodie Frenck. J’aime particulièrement Élodie Frenck en Marlène.

J’aime a priori le genre « Autobiographie ». J’aime interroger les mémoires.

Parmi les chansons que j’aime et réécoute volontiers (liste bien incomplète et désordonnée) : « Heart of Gold » de Neil Young, « This is the Life » d’Amy MacDonald, bien des Mylène Farmer, « White Flag » de Dido, « Hung up » de Madonna, « Hey Brother » de Avicii, « Africa » de Toto, « Mrs. Robinson » et autres Simon & Garfunkel, « The Year of the Cat » et « Brodway Hotel » de Al Stewart, bien des Pink Floyd, bien des Johnny Cash et bien des Fleetwood Mac, « Dancing on a High Wire » d’Alan Parsons Project, « Clocks » de Coldplay… Mais tant d’autres airs me viennent alors que je me livre à cette énumération…

J’aime les chevelures des femmes qui dans la vitesse d’un cabriolet s’élèvent et battent follement l’air.

J’aime les nuages, je les aime plus que toutes les formes fixées dans le marbre ou tout autre matériau.

J’aime conduire sous la pluie, j’aime la route mouillée. J’aime le va-et-vient des essuie-glaces. Plus généralement, j’aime observer la pluie sur les vitres et écouter ses sonorités, si variées.

Je n’aime pas les fleurs coupées. Je n’aime pas mais vraiment pas les fleurs dans les cimetières. Je préfère déposer en marque de souvenir un caillou sur la sépulture visitée.

J’aime la mer mais je n’aime pas les fruits de mer.

Je n’aime pas la viande rouge et la charcuterie.

J’aime Anne Bancroft, surtout dans « The Graduate ».

 

Anne Bancroft dans « The Graduate »

 

J’aime les nuits d’été dans les villes méditerranéennes.

J’aime la musique celte, elle m’enivre.

Je n’aime pas la générosité, l’égalité, la fraternité et tant d’autres « bons sentiments » lorsque l’État s’en mêle car, alors, tous ces mots se trouvent vidés de leur sens lorsqu’ils ne désignent pas l’exact contraire de ce qu’ils sont supposés désigner.

Je n’aime pas les alcools distillés.

J’aime le principe monarchique – constitutionnel.

Je n’aime pas le mot « socialisme », un mot traîne-partout, un mot-serpillère.

J’aime les femmes au nez busqué sans m’expliquer pourquoi.

J’aime le bruit des réacteurs mais aussi des hélices.

J’aime suivre le tracé des branches dans le ciel, au cours d’une promenade, mais aussi dans certaines peintures.

J’aime écrire dans des carnets et non dans des cahiers – un carnet se glisse dans la poche ; mais j’aime aussi passer sans tarder à la page suivante.

J’aime l’odeur des vieux livres. Elle me fait voyager, formidablement. Et chaque vieux livre a son odeur qui me suggère sa vie, les endroits où il a séjourné. J’aime particulièrement l’odeur des livres qui ont séjourné en bord de mer, probablement pour les souvenirs vers lesquels ils me conduisent.

J’aime l’économie, j’aime la géopolitique, j’aime tant de choses.

J’aime les trains à compartiments. Ils ont malheureusement disparu. Tant de souvenirs, Europe centrale et orientale surtout, lorsque l’Europe était divisée par le « rideau de fer ».

J’aime les orages, leurs grondements, puis l’averse qui vient.

Je n’aime pas la couleur rouge bordeaux, surtout pour les vêtements. Je lui trouve quelque chose de vulgaire sans pouvoir m’expliquer pourquoi. Mais j’aime particulièrement l’ocre rouge, surtout en architecture.

J’aime les coiffures relevées à la mode antique. Elles mettent en valeur la partie la plus émouvante du corps, le cou, et la plus belle des courbes, la nuque.

J’aime les westerns, autant pour leurs scénarios que pour leurs décors.

J’aime les brèves de comptoir.

J’aime les lexiques. De fait, je trouve souvent plus de saveur aux mots eux-mêmes qu’à ce qu’ils désignent.

J’aime jouer au train électrique. J’aime les maquettes.

J’aime les îles. Mais tout n’est-il pas une île ?

J’aime les émissions télévisées sur le monde animal. Et j’en regarde volontiers sur You Tube.

Je n’aime pas les équipes, les stades et tout ce qui s’y rapporte.

J’aime Andreï Tarkovski.

J’aime les galettes du Mont Saint-Michel, les palets bretons, les sablés bretons. J’aimais prendre le thé avec ma grand-tante, entre langues de chat et cigarettes russes.

J’aime écrire dans les cafés.

Je n’aime pas Julien Green, style insipide et pensée ridée.

J’aime les ruines, le romantisme des ruines. J’aime Hubert Robert et Piranèse.

 

Des ruines imaginées par Hubert Robert

 

J’aime les jeux d’adresse : les quilles, le bowling, les fléchettes, la pétanque, le tir au pistolet ou à l’arc, etc.

Je n’aime pas les cols roulés, j’y étouffe.

Je n’aime pas le goût du tilleul mais j’aime la couleur tilleul – le vert tilleul.

J’aime les voitures qui ont des angles. Je n’aime pas les voitures aux formes rondes hormis la Volkswagen Coccinelle.

J’aime le Sud à l’heure de la sieste ; je l’aime tant que je n’y fais jamais la sieste afin de mieux goûter cette ambiance si particulière.

J’aime le bruit des pas sur le gravier, j’aime le bruit des pneumatiques sur le gravier.

J’aime la musique vénitienne, Andrea Gabrieli et son neveu Giovanni Gabrieli surtout.

J’aime Benny Hill, Eddie Hizzard, Mr Bean, Tracey Ullman, les émissions ‘Allo ‘Allo ! et One Foot in the Grave. D’une manière générale, j’aime l’humour anglais, il me requinque.

J’aime l’étoile de David, un symbole parfait.

J’aime trier, je redoute l’encombrement.

Je n’aime pas la moquette ; confortable mais salissante et peu hygiénique.

Je n’aime pas le papier peint ; je n’aime pas ce qui cache ; j’aime les matériaux bruts : pierre, brique, etc.

Je n’aime pas ceux qui s’emploient à simplifier l’histoire. On est plus proche de ce qui a été en envisageant la complexité.

J’aime l’art du camouflage, dans la nature et chez l’homme.

J’aime l’odeur du pain grillé et du café torréfié.

J’aime les vieilles cartes postales, surtout celles qui permettent de suivre les transformations d’une ville.

J’aime ces villes où le linge sèche le long des façades.

 

 

J’aime le bruit du ressac, la nuit surtout, lorsque ses froissements accompagnent le sommeil approchant.

J’aime les sols et les toitures en terre cuite.

J’aime le son des cloches ; il me fait venir des souvenirs de vacances dans une France si calme et déjà si lointaine.

J’aime les palindromes, mots ou phrases.

J’aime le beurre salé car sa saveur me replace d’emblée dans les mois d’août à l’île d’Yeu.

J’aime le bruit que fait l’eau vive, cascade ou fontaine.

J’aime les pâtes fraîches ; de fait, je pourrais ne me nourrir que de pâtes fraîches ; et c’est si facile à préparer…

J’aime Chardin. Ma mère l’aimait aussi et je ne puis voir l’une de ses peintures sans penser à elle.

J’aime les rébus.

J’aime les trains. J’aime attendre le train sur le quai d’une gare, surtout d’une petite gare de campagne. J’aimais les wagons à compartiments ; c’est avec eux que j’ai parcouru l’Europe en tous sens ; mais je me répète.

J’aime les jouets en bois, ceux de Nuremberg surtout.

J’aime les termes techniques plus que la technique. Il me semble que j’ai dit quelque chose qui va dans ce sens quelque part plus haut.

J’aime la peinture chinoise et l’estampe japonaise. Chez l’une comme chez l’autre, je me sens chez moi.

Je n’aime pas ceux qui se contentent de dire et de répéter : « Il ne faut pas généraliser ». Il faut généraliser – partir de la généralité – pour aller vers le particulier. Du bloc de marbre (la généralité) à l’œuvre (le particulier).

Je préfère les plantes aux fleurs, une préférence parmi d’autres que je tiens de ma mère.

J’aime les exercices pérecquiens et ceux de l’Oulipo. J’aime Raymond Queneau.

J’aime le nouveau cinéma allemand (Neuer Deutscher Film) : Hans-Jürgen Syberberg, Wim Wenders, Volker Schlöndorff, Werner Herzog et quelques autres. Que d’heures passées en leur compagnie dans les salles obscures du Quartier Latin !

J’aime le rayon papeterie dans les supermarchés. C’est le rayon que je préfère et de loin.

J’aime les paysages sans trop de végétation ; j’aime particulièrement les moorlands. D’une manière générale, je préfère le minéral au végétal.

 

Moorlands

 

J’aime l’eau pétillante, elle semble rafraîchir plus que l’eau plate, ce qui est probablement une illusion.

A Paris, mon jardin préféré est celui du Luxembourg ; à Lisbonne, mon jardin préféré est celui d’Estrela. A ce propos, l’un et l’autre ont un petit air de famille.

J’aime la géologie. Géologue, l’un des métiers que j’aurais le plus aimé pratiquer.

J’aime les divers genres de la littérature intime. J’aime particulièrement les journaux – mais pas celui de Julien Green.

Je n’aime pas mais vraiment pas les barbes, qu’elles soient juives, musulmanes, chrétiennes, hindoues, laïques et j’en passe. Elles me sont supportables lorsqu’elles sont sculptées dans le marbre et répondent au mouvement d’un drapé ou d’une chevelure comme dans certaines œuvres du Baroque.

J’aime la vodka mais avec du jus d’orange, souvenirs partagés avec mon père dans un rendez-vous de chasse, au coin du feu.

J’aime la toponymie.

J’aime les femmes en jupe, surtout lorsqu’elles font de la bicyclette.

J’aime les énumérations ; c’est aussi pourquoi j’aime Georges Perec.

J’aime les photographies en noir et blanc ; je les préfère presque toujours aux photographies en couleurs.

J’aime lorsque Michelle Dubois, alias Michelle of the Resistance, un rôle tenu par Kirsten Cooke, prononce ces mots : « Listen very carefully, I shall say this only once ».

J’aime quand Thierry Le Luron imite François Mitterrand, alias « Miteux ».

 

Thierry Le Luron imite Miteux

 

J’aime les vieilles annonces publicitaires, affiches ou simples vignettes perdues dans des revues, magazines et journaux.

J’aime les éléphants, je les vénère même. Leur intelligence émotionnelle.

Je n’aime pas certaines féministes.

J’aime pareillement les lexiques savants et les lexiques populaires. La saveur des mots, toujours.

J’aime les vieux dictionnaires et les vieilles encyclopédies.

J’aime les palindromes, mots ou phrases.

J’aime l’émission Le Dessous des cartes. J’aime les cartes et les plans.

J’aime la poésie de Paul Verlaine, de Gerard Manley Hopkins, de Florbela Espanca, d’Antonio Machado, de…

J’aime certains graffitis, surtout lorsqu’ils sont de petites dimensions, discrets, comme ceux que Brassaï a photographiés sur les vieux murs de Paris.

J’aime Laurel et Hardy mais je préfère Buster Keaton.

J’aime le grésillement très léger d’une platine vinyle.

J’aime le fromage mais surtout le fromage de chèvre ou de brebis, à commencer par le Queso Manchego et le Sainte-maure-de-touraine. A ce propos, je me souviens…

J’aime Tex Avery et ses héros : Bugs Bunny, Duffy Duck, Droopy et tous les autres.

 

Droopy, de Tex Avery

 

J’aime les Marx Brothers et plus particulièrement certaines de leurs séquences, comme The Mirror Scene dans « Duck Soup » ou Crowded Cabin Scene dans « A Night at the Opera ».

Je n’aime pas mais vraiment pas les stations de ski. Je n’aime pas le ski alpin mais j’aime le ski de fond.

J’aime particulièrement les dauphins et plus généralement les mammifères marins.

Je n’aime pas la bière. Elle assomme et ne donne aucun esprit (contrairement au bon vin ou au champagne), elle fait gonfler – les ventres des buveurs de bière ! – et fait pisser.

J’aime le thé et teatime.

Je n’aime pas les manteaux mais j’aime certains imperméables style trench coat.

Je n’aime pas porter des chapeaux mais certaines femmes en chapeau ont beaucoup d’allure, certains hommes aussi, surtout dans les westerns.

Je n’aime pas les confitures mais j’aime le miel, surtout mélangé à du yaourt grec – souvenirs d’Athènes.

Je n’aime pas les gens qui cultivent le style copain. Je n’aime pas mais vraiment pas le style Touche-pas-à-mon-pote.

Je n’aime pas la nouvelle cuisine. Elle ne contente que les snobs qu’elle ne nourrit pas pour autant.

J’aime des interviews de Raphaël Mezrahi au cours desquelles il « piège » des célébrités. Certaines sont des chefs-d’œuvre que je me repasse volontiers.

J’aime Ingmar Bergman que Georges Perec n’aime pas. Je me souviens de tant d’heures passées dans des cinémas du Quartier Latin à les voir et les revoir.

J’aime les farces et attrapes : coussins péteurs, fausses crottes, pâte à prout, poudre à éternuer, poil à gratter, boules puantes, fausses araignées, fausses mouches (à placer de préférence dans la purée), etc.

Tout comme Georges Perec, je n’aime pas le nylon. D’une manière générale je ne supporte aucun tissu synthétique ; seul le coton me convient.

J’aime généralement plus les visages vus de profil que de face – le caractère s’y lit plus sûrement –, d’où, probablement, mon goût pour la numismatique.

Je n’aime pas mais vraiment pas les pantalons à pattes d’éléphant mais, je le redis, j’aime les éléphants.

J’aime l’étrave qui fend la vague.

 

 

J’aime les canulars téléphoniques, ceux de Pierre Péchin ou de Jean-Yves Lafesse en particulier.

J’aime la spontanéité de Karin Viard.

Je n’aime pas les rasoirs électriques. J’aime les rasoirs mécaniques, l’eau froide sur les joues, la mousse blanche comme neige, tout un rituel qui me repose.   

 

Olivier Ypsilantis

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