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Gino Bartali, un champion cycliste « Juste parmi les Nations »

 

Aujourd’hui 21 août, je découvre dans une revue espagnole un nom qui m’était inconnu, Gino Bartali. Titre de l’article : « Gino Bartali, un ciclista contra los nazis ». J’ignorais jusqu’au nom de cet homme, et pourtant…

La petite gare de Terontola, un village entre la Toscane et l’Ombrie. C’est ici que Gino Bartali venait régulièrement, à bicyclette. On l’attendait, on l’acclamait, on le serrait dans ses bras, on lui demandait un autographe. Le train à destination de Peruggia arrivait. On en descendait, on y montait. Un homme se souvient, Ivo Faltoni : Que venait donc faire dans ce coin perdu Gino Bartali, ce champion ? Lorsqu’il repartait, il annonçait le moment de son retour, comme pour avertir ses fans. En réalité, cet homme cachait quelque chose, ce qu’Ivo Faltoni comprendra bien des années plus tard.

La Seconde Guerre mondiale avait interrompu la carrière de ce champion né en 1914, dans un village proche de Firenze. Gino Bartali n’en continuait pas moins à s’entraîner et par tous les temps. Il mettait à profit ses entraînements pour transmettre des documents cachés dans le cadre et la selle de sa bicyclette, des documents destinés à éviter la déportation à des Juifs, avec des va-et-vient de quelque quatre cents kilomètres et dans la journée, entre l’automne 1943 et le printemps 1944.

 

Gino Bartali (1914-2000)

 

Alors vainqueur du Tour de France 1938 et des Tours d’Italie 1936 et 1937, Gino Bartali était devenu un héros en Italie et le régime de Mussolini l’encensait. Le cardinal Elia Dalla Costa eut l’idée de mettre à profit le prestige de ce champion. Il avait organisé avec l’aide de laïcs et de religieux un réseau de secours aux Juifs menacés par les déportations qui avaient commencé en septembre 1943. Il manquait une estafette pour transporter documents et argent sans éveiller les soupçons. Catholique fervent (il était notamment membre de l’Action catholique), Gino Bartali sera cet homme.

On ne saura rien de cet engagement jusqu’à ce que le journaliste Adam Smulevich enquête et rencontre un certain Giorgio Goldenberg qui, avec des membres de sa famille, avait été caché par Gino Bartali dans son appartement de Florence.

Gino Bartali reste l’un des plus grands coureurs cyclistes de tous les temps. Il a remporté trois Tours d’Italie (en 1936, 1937 et 1946) ainsi que deux Tours de France (en 1938 et 1948) ; et je passe sur ses autres victoires dont la liste remplirait une page. Il a été honoré du titre de « Justes parmi les Nations », en septembre 2013, comme son ami le cardinal Elia Dalla Costa qui l’avait été en novembre 2012.

En cette année 2018, le Tour d’Italie (Giro d’Italia) s’est ouvert pour la première fois hors d’Europe, à Jérusalem, afin d’honorer la mémoire de ce champion. Le coup d’envoi a été donné le 4 mai. Le 2 mai, Gino Bartali avait été fait Citoyen d’honneur de la Ville de Jérusalem.

De nombreuses vidéos ont été mises en ligne et dans plusieurs langues en mémoire de Gino Bartali. Je conseille aux lectrices et aux lecteurs du présent article d’en visionner quelques-unes. Je n’en proposerai que deux ; à celles et ceux qui me lisent de poursuivre.

Ci-joint, un reportage sous forme de vidéo intitulé « Le secret de Gino Bartali, le coureur cycliste qui sauva huit cents Juifs »  :

https://www.lemonde.fr/cyclisme/video/2018/05/02/le-secret-de-gino-bartali-le-coureur-cycliste-qui-sauva-huit-cents-juifs_5293473_1616656.html

Une vidéo où s’exprime la fille de Gino Bartali, intitulée « Gino Bartali cittadino onorario d’Israele, salvò 800 ebrei » :

https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=0hGBkJqFOxM

Olivier Ypsilantis

 

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