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Jérusalem, capitale d’Israël ?

 

Jérusalem, capitale d’Israël ? La décision ne m’émeut guère. Et pourquoi ? Parce que dans ma tête et dans mon cœur, Jérusalem a toujours été la capitale de l’État d’Israël et, plus généralement, d’Israël, du peuple d’Israël – du peuple juif – à la mémoire plusieurs fois millénaire. C’est ainsi ; et j’estime que le non-Juif qui l’admet avec spontanéité, naturellement dirais-je, gagne en stature.

Donald Trump n’ait fait que reconnaître ce qui a toujours été ; et, ce disant, je ne cherche en rien à nier le courage politique que suppose cette décision.

Jérusalem est juive, chrétienne et musulmane, personne ne le nie, à commencer par l’État d’Israël. Mais la ville de Jérusalem est d’abord juive, par l’ancienneté mais aussi par la qualité émotive particulière qu’elle a dans la mémoire juive, une mémoire extraordinairement active, nullement enfermée en elle-même, ouverte, riche de ses questionnements et de ses certitudes. Jérusalem dans la mémoire juive se décline toujours au présent, s’est toujours déclinée au présent, même lorsqu’Israël en tant qu’État était effacé des cartes par des empires et des royaumes.

 

Jérusalem 1967. Soldats israéliens du 55th Battalion, au repos près du Dôme du Rocher, une photographie de Yossi Shemy. Ci-joint, une suite photographique de cet ex-parachutiste israélien engagé dans la guerre des Six Jours :

https://www.timesofisrael.com/a-paratroopers-photo-diary-june-1967/

 

Jérusalem juive, chrétienne et musulmane, certes, mais réunifiée et capitale d’Israël pour le bien de tous, réunifiée sous l’égide d’Israël, Israël qui, ainsi, place Chrétiens et Musulmans sous sa protection – qui est responsable d’eux. Israël, État juif, État des Juifs, État par ailleurs riche de ses minorités ethniques et religieuses.

Le temps est venu de faire bouger les lignes de front, de bousculer la diplomatie mondiale. La légitimité d’Israël ne doit en aucun cas ni sous aucun prétexte être remise en cause. La souveraineté d’Israël sur Jérusalem réunifiée ne doit plus être un sujet de polémique. C’est ainsi. On peut certes critiquer telle ou telle décision de tel ou tel gouvernement d’Israël – les Juifs de la diaspora et d’Israël ne s’en privent pas – mais sans jamais chercher par ce biais à remettre en question la légitimité de cet État, et en se donnant par ailleurs la peine d’étudier les questions envisagées : ils sont si nombreux à bavarder sur Israël sans s’être jamais donné la peine d’étudier ce pays particulièrement complexe, se contentant de mâchouiller quelques préjugés et la triste pitance que leur servent les médias de masse.

Que Jérusalem soit expressément désignée comme la capitale de l’État d’Israël perturbe bien des petits mécanismes mentaux, surtout dans le monde musulman, arabo-musulman plus précisément, mais aussi dans tout un monde pas nécessairement musulman et diversement travaillé par la question pour des raisons que je ne nommerai pas.

Jérusalem, capitale de l’État d’Israël. Il faut confirmer ce qui doit l’être et en finir avec cette gabegie de Jérusalem-Est, une honte ! Jérusalem est indivisible ! Nous ne sommes pas à Berlin ! Il faut se débarrasser de certaines peurs, si complaisamment entretenues par les médias, la peur de « la rue arabe ». Lorsqu’on est ferme dans ses convictions et ses engagements, la rue arabe est vide. Par ailleurs, il faut prendre ses distances vis-à-vis de l’ONU, cette gargote qui sert de la nourriture avariée.

Il est douloureux pour le Musulman de se voir placé sous la protection d’Israël. Mais Israël et, plus généralement, le judaïsme ne sont pas les propagateurs de la dhimmitude, cette pièce essentielle de la mentalité musulmane. Jérusalem unifié et israélienne est une garantie de liberté et de sécurité pour ; c’est ainsi. L’usage de la violence n’est pas encouragé dans le monde juif et aucun culte ne lui est rendu.

 

Soldats de Tsahal entrant par la Porte des Lions, en 1967.

 

Patrick (Pat) Condell (né en 1949, à Dublin), un homme calme et qui sait nommer. Il est l’ennemi de la langue de bois, c’est pourquoi il en enrage plus d’un. Il est l’auteur de plus d’une centaine d’interventions publiées sur YouTube. Ci-joint, trois vidéos extraites de sa production :

« Why I Support Israel » (sous-titré en français) :

https://www.youtube.com/watch?v=HHC8KC5cLs8

« A Special Kind of Hate » :

https://www.youtube.com/watch?v=YQjTLGgQV2w

« Always Blame the Jews » :

https://www.youtube.com/watch?v=Sa44HmcCONQ

 

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PS. Je m’interroge sur l’inquiétude musulmane mais aussi chrétienne et post-chrétienne au sujet de Jérusalem capitale d’Israël, une inquiétude dont le substrat est assurément religieux, je le répète et le répèterai. C’est aussi pourquoi les autorités chrétiennes (à commencer par le Vatican et ce pape) ne sont généralement guère favorables à ce statut de Jérusalem. Elles préfèrent en revenir à 1947, à la résolution 181 des Nations Unies approuvée le 29 novembre 1947. On s’évite ainsi la pénible impression – qui est plus qu’une impression – que le christianisme ne serait rien sans le judaïsme auquel il a presque tout chapardé, échafaudant une théologie qui n’est pas sans beauté mais qui me semble extraordinairement alambiquée. Qu’Israël soit plus vivant que jamais ne plaît pas à tout le monde. On aime le Juif lorsqu’il n’est pas trop fort – et on a vite fait de le juger trop fort –, conquérant et dominateur, ce qui perturbe l’islam qui se sent frustré sans ses dhimmis préférés qui décidemment en prennent à leur aise. A ce propos, relisez la somme de Georges Bensoussan, « Juifs en pays arabes. Le grand déracinement, 1850-1975 ». Quant au monde chrétien et post-chrétien, il n’accepte le Juif qu’à la condition qu’il ne fasse preuve d’aucun sionisme ; mieux, qu’il dénonce le sionisme. Le Juif antisioniste est chouchouté ; on l’invite à s’exprimer ; il est la meilleure caution pour ces multitudes qui dénoncent Israël à tout propos, qui pratiquent le BDS (Boycott, Divestment, Sanctions) et s’offusquent lorsqu’on laisse entendre que leur antisionisme pourrait cacher quelque chose…

Le judaïsme, une religion sans dogme (hormis celui de l’unicité de Dieu qui n’est pas vraiment un dogme), une religion qui n’en est pas vraiment une dans la mesure où il invite plus à penser qu’à croire, contrairement au christianisme et à l’islam. Les réticences du Vatican à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, les tergiversations de ce pape François qui m’irrite avec ses propos de mollasson, ses considérations passe-partout, s’expliquent en grande partie par la difficulté de l’Église, et malgré Vatican II, à ne pas se considérer comme le « Nouvel Israël ». Cette difficulté explique par ailleurs et en partie une certaine sollicitude des autorités religieuses chrétiennes envers les Palestiniens qui sont volontiers instrumentalisés par ces dernières pour dénoncer doucereusement Israël.

Le christianisme et l’islam sont pareillement dérangés par le Grand Témoin : le judaïsme ; je l’affirme sans attaquer la foi des uns et des autres ; mais je ne puis taire ce que j’observe depuis si longtemps, entre amertume et amusement, car il est amusant d’observer les contorsions de ceux qui veulent éviter « l’écueil juif » contre lequel leur barque risquerait de se briser. Le judaïsme ne cherche pourtant à chapeauter personne, ni les Chrétiens ni les Musulmans – les Musulmans qui cherchent à chapeauter Juifs et Chrétiens, et les Chrétiens qui sont capables de s’acoquiner avec les Musulmans par ressentiment – voire haine – envers les Juifs accusés de manipuler le monde à leur guise. Cette qualité de religion-témoin en agace plus d’un : le témoin est toujours est dérangeant, même dans un monde sécularisé : le ressentiment religieux métastase naturellement dans la laïcité qui se veut la plus pure. Ils sont nombreux à ne pas le savoir, à ne pas vouloir le savoir. Je n’insisterai pas.

Dans sa hargne contre le judaïsme, l’islam qui prétend avoir pour mission de le parfaire (?!) cherche aussi à s’affirmer comme une immanence, comme procédant de lui-même, au-dessus de l’Histoire et ses aléas, religion incréée, sans généalogie, sans ancêtre, nullement redevable aux Juifs, aux Chrétiens, aux Grecs aussi (et immensément) et à tant d’autres peuples et cultures. Ainsi le Coran aurait-il été donné aux hommes, tombé du Ciel, en bloc, en aucun cas produit d’une lente élaboration, avec ajouts et effacements sur des siècles et des siècles, pris dans de formidables contingences humaines.

Un dernier mot. Je ne suis pas un millénariste chrétien qui envisage l’accession de Jérusalem au rang de capitale d’Israël comme l’un de ces signes qui annoncent la venue du Messie en la personne de Jésus-Christ. Non ! En aucun cas ! Israël est la terre des Juifs, Jérusalem est la capitale d’Israël. Je n’ai jamais envisagé les choses autrement et je mourrai avec cette conviction. Amen. אמן

Olivier Ypsilantis

 

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