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Le général Humberto Delgado, un opposant assassiné par Salazar

 

J’ai lu un certain nombre d’études sur le général Humberto Delgado. Les notes que j’ai prises sont assez touffues, aussi ai-je préféré ne pas m’affronter à une mise en ordre et appuyer cet article sur une présentation simple et rigoureuse de cette personnalité portugaise du XXe siècle, avec une monographie richement illustrée et publiée par QuidNovi dans la série Duas faces qui compte vingt titres, tous ayant trait à des personnalités politiques portugaises du XXe siècle, une série qui s’ouvre sur António de Oliveira Salazar et se referme sur Salgueiro Maia, le plus populaire des capitaines du 25 avril (1974). Le riche ensemble iconographique consacré à Humberto Delgado provient de l’Arquivo Fótografico Humberto Delgado / Torre do Tombo (A.F.H.D. / T.T.). Et je signale à l’attention des voyageurs qui se rendent à Lisbonne par les airs que l’Aeroporto de Lisboa a été officiellement baptisé le 15 mai 2016, Aeroporto Humberto Delgado.

Un grand nombre d’articles ont été mis en ligne sur Humberto Delgado et ceux qui l’ont côtoyé, comme le capitaine Henrique Galvão. L’assassinat du « general sem medo » par la P.I.D.E. est par ailleurs à l’origine d’une abondante bibliographie, sans oublier les élections de 1958 et j’en passe. Tous ces documents sont en portugais, aussi ai-je choisi pour le public francophone de présenter cette personnalité du XXe siècle portugais, avec rigueur et sans pathos. Les Français d’une certaine génération connaissent le nom du général António de Spinola ou celui du capitaine Salgueiro Maia, mais celui de Humberto Delgado – un nom que le voyageur, je le redis, rencontrera à présent dès sa descente d’avion – est bien moins connu. Humberto Delgado a été élevé en 1990 au rang de maréchal de l’air (marechal da Força Aérea) à titre posthume puis inhumé au Panthéon national (Panteão nacional) pour le 80e anniversaire de l’avènement de la République au Portugal.

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Humberto Delgado (né en 1906) est très nationaliste dans les années 1930. Il refuse l’héritage libéral laissé tant par les monarchistes que les républicains. Petit à petit et d’une manière assez confuse, il redécouvre l’importance des libertés civiques et politiques. C’est un parcours tout en contradiction, turbulent comme l’aura été ce XXe siècle.

Humberto Delgado naît à Brogueira dans le Ribatejo. Il a la solidité de son père, officier républicain inflexible. Le fils n’en opte pas moins pour l’autre bord, et avec une même ferveur. Il juge qu’il faut sortir le pays du régime républicain, une impasse.

 

Humberto Delgado (1906-1965)

 

Cólegio Militar puis Escola do Exército. Humberto Delgado décide de suivre une formation de pilote, ce que l’armée peut offrir de plus prestigieux mais aussi de plus risqué. Le 28 mai 1926, il a vingt ans. Il juge que la Première République n’est pas à la hauteur et qu’elle doit être s’effacée. Aussi se place-t-il spontanément aux côtés du général Manuel de Oliveira Gomes de Costa. Le désordre institutionnel se poursuit, les gouvernements se suivent, de plus en plus éphémères et dans un climat social toujours plus tendu. La classe moyenne est alors très faible au Portugal, fragile, incapable d’amortir les tensions qui se manifestent de haut en bas de l’échelle sociale. Le jeune Humberto Delgado se fait le défenseur ardent du nouvel ordre, sans jamais se préoccuper du coup porté aux libertés publiques qu’il juge responsables de l’état des lieux. Non seulement il appuie ce coup d’État mais une fois la situation stabilisée, il s’oppose au retour du multipartisme. Les militaires font alors appel à un professeur de Coimbra, António de Oliveira Salazar, afin qu’il mettre de l’ordre dans les finances du pays et rééquilibre le budget (orçamento), ce qu’il va faire, brillamment et en peu de temps ; aussi apparaîtra-t-il, et sans propagande, comme l’homme providentiel.

Dans les années 1930, Humberto Delgado est connu pour être un « ultra » du régime. Il s’inscrit à la Organização Nacional Mocidade Portuguesa et à la Legião Portuguesa. Dans un libre publié en 1933, « Da Pulhice do “Homo Sapiens” », Humberto Delgado critique longuement Francisco Cunha Leal qui après avoir condamné avec la plus grande sévérité les errances du régime parlementaire se retourne contre la dictature. Ce livre n’est pas écrit par un doctrinaire enferré dans des principes, l’auteur se contente de rendre compte des réussites pratiques du gouvernement de Salazar : équilibre des finances, impulsion donnée aux grands travaux, amélioration de l’efficacité de l’administration publique, etc. Bref, considérant ces réussites, Humberto Delgado juge que la liberté politique est quantité négligeable. Mais au cours de la Seconde Guerre mondiale sa position va évoluer. En tant que militaire appelé à commenter à la radio l’évolution du conflit, il commence par prédire l’effondrement de l’U.R.S.S. ; mais dès les premières réactions soviétiques, il change radicalement son analyse et prédit la défaite des envahisseurs, à la grande colère des « ultras » de l’Estado Novo. Il loue le patriotisme du peuple russe et ne cache pas son admiration pour l’Armée Rouge. Les cercles dirigeants portugais sont interloqués, d’autant plus que Humberto Delgado est connu pour être lui aussi un « ultra » du régime. On s’inquiète d’autant plus qu’il s’exprime abondamment, sur les ondes radiophoniques et dans la presse. Pourtant, à partir de ce moment, Humberto Delgado est en prise avec l’alliance militaire qui se précise entre l’Est et l’Ouest, ces ennemis idéologiques, une alliance jugée hasardeuse, dangereuse même, par les chantres de l’Estado Novo. Humberto Delgado peut être qualifié de précurseur dans la mesure où sa position finira par être partagée par les membres de l’establishment portugais, probablement plus par pragmatisme que par conviction il est vrai.

La guerre s’amplifie, s’intensifie. L’archipel des Açores devient un enjeu stratégique pour les Alliés, au point qu’ils envisagent de l’occuper si le Portugal refuse de collaborer. Salazar charge Humberto Delgado de négocier avec les Anglais. Humberto Delgado a des vues qui dépassent et de loin le cadre étroit dans lequel évoluent la plupart des cadres du régime. De fait, il va conforter la position du Portugal face aux Alliés.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est appelé à diriger le Secretariado da Aeronáutica Civil (S.A.C.) afin de rattraper le retard de son pays dans ce domaine. Le Portugal est en effet la seule puissance coloniale sans connexion aérienne entre la métropole et son empire. En mars 1945, Humberto Delgado fonde les Transportes Aéreos Portugueses comme branche du S.A.C. et le 31 décembre 1946, en un temps record, il inaugure la Linha Aérea Imperial entre Lisboa, Luanda et Lourenço Marques (le nom de la capitale du Mozambique alors). Jusqu’à la fin des années 194, il travaille dans l’aviation civile, représentant le Portugal au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale à Montréal. En 1950, il est de retour au Portugal où le climat politique lui devient toujours plus irrespirable. Il passe une année à la tête du Regimento de Artilharia de Costa (à Oeiras). En 1952, il est nommé attaché militaire puis chef de la mission militaire portugaise à Washington.

Un ami de longue date, le capitaine Henrique Galvão se retrouve sous les verrous. Il avait lui aussi participé avec enthousiasme au 28 mai 1926 et avait été un fervent partisan de l’Estado Novo. De onze ans l’aîné de Humberto Delgado, Henrique Galvão (il me faudrait écrire un article sur cet homme d’exception) est reconnu pour ses recherches menées en Afrique où il avait été gouverneur de la province de Huila (en Angola) et premier directeur d’Emissora Nacional. Lorsqu’il revient en visite au Portugal, Humberto Delgado ne manque jamais de rendre visite à son ami, ce qui provoque l’embarras du régime, d’autant plus que depuis 1953 ce dernier est devenu le plus jeune général des Forças Armadas Portuguesas. Ces visites activent la discorde entre Humberto Delgado et António de Oliviera Salazar.

A son retour de Washington, Humberto Delgado est nommé directeur-général de l’Aviação Civil, un poste qu’il occupait lorsqu’il était lieutenant-colonel, ce qui constitue donc une discrète mise à l’écart. Il en éprouve du dépit.

Suite à des conversations avec Henrique Galvão, Humberto Delgado décide de se présenter aux élections électorales de 1958. Du côté de l’opposition se trouve déjà en lice, avec l’appui du P.C.P. (Partido Comunista Português), une figure historique, Francisco Cunha Leal. António Sérgio (un intellectuel respecté, théoricien du mouvement coopératif au Portugal) comprend sans tarder l’impact que pourrait avoir une telle candidature, la candidature de celui qui fut un fervent partisan de l’Estado Novo, par ailleurs général d’active, du large éventail d’appuis dont il pourrait bénéficier. Dans un premier temps les réticences sont nombreuses ; en effet, ils sont plus d’un à ne pas avoir oublié ses positions ultra-conservatrices et son appui inconditionnel à l’Estado Novo. Mais ces réticences tombent les unes après les autres et la popularité du candidat Humberto Delgado ne cesse de croître avec notamment l’appui d’António Sérgio et ses partisans. Face à une telle situation, Francisco Cunha Leal se désiste, prétextant un problème de santé. Le P.C.P. se retrouve dans l’embarras et présente Arlindo Vicente en refusant toute alliance avec Humberto Delgado. L’enthousiasme pour le candidat Humberto Delgado va croissant. Le régime s’inquiète. Le pays semble se réveiller. On commence à sortir dans la rue pour acclamer « le général sans peur » (o general sem medo), une expression qui est restée et qui aujourd’hui encore désigne le général Humberto Delgado sans qu’il soit besoin de le nommer.

Toujours en uniforme et armé, le général multiplie en public les propos agressifs envers les agents de la P.I.D.E. qui le suivent. Son courage et son franc-parler attirent toujours plus de monde. Les cortèges qui l’accompagnent sont de plus en plus imposants. Au cours d’une conférence de presse, et en pleine campagne électorale, le 10 mai 1958, au café Chave de Ouro, dans le quartier du Rossio, à Lisboa, à la question d’un journaliste quant à l’attitude qu’il adopterait en cas de victoire électorale envers le président du Conseil des ministres, il répond : « Il est évident que je le démettrais ! » (Obviamente, demito-o !), une réponse qui va activer sa popularité. Le 14 mai 1958, une foule évaluée à plus de deux cent mille personnes l’accueille triomphalement à Porto. Deux jours plus tard, il est à Lisboa. Le gouvernement mobilise la police, empêche le candidat d’être acclamé et l’oblige à rester chez lui après des échauffourées qui ont lieu autour de la gare Santa Apolónia, d’où il est arrivé de Porto, et dans la Baixa. Humberto Delgado se voit refuser le droit de sortir en uniforme, ce qui ne l’empêche pas de parcourir le pays du Nord au Sud. Malgré ses réticences, le P.C.P. ne peut que rejoindre ce qui est bien un raz-de-marée. Le désistement d’Arlindo Vicente est négocié (voir le Pacto de Cacilhas). Humberto Delgado se voit donc placé à la tête de l’ensemble de l’opposition et les communistes conduits par Álvaro Cunhal vont l’accompagner jusqu’aux urnes.

Le gouvernement s’emploie à discréditer Humberto Delgado qu’il surnomme « general Coca-Cola », l’accuse d’être un agent des U.S.A., pays où il aurait subi de néfastes influences. Mais en vain. Toute l’opposition républicaine est avec lui sans oublier de nombreux monarchistes qui avaient soutenu Salazar. Même Francisco Rolão Preto le soutient. Le gouvernement est sur le qui-vive. On y connaît l’énergie débordante du « general sem medo », un homme chaleureux, impulsif et d’un grand courage physique qui par ailleurs a rendu de grands services à son pays avec la création de la T.A.P., la compagnie aérienne nationale portugaise, et ses négociations avec les Alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. De plus, le gouvernement n’ignore pas que les militaires sont le pilier de l’Estado Novo et que sans leur appui il serait liquidé en quelques heures – ce qui adviendra le 25 avril 1974. Comment réagira le corps des officiers si le gouvernement se montre trop agressif envers un général si prestigieux et, à présent, si populaire ? Le gouvernement doit agir en multipliant les précautions.

Humberto Delgado est sûr de la victoire ; mais le scrutin du 10 juin 1958 s’avère décevant, très décevant, avec 758 988 voix pour l’amiral Américo Tomás, le candidat de l’Estado Novo, et 236 528 voix (soit 25 %) pour le général Humberto Delgado. L’opposition soupçonne (à raison), considérant l’écart entre les deux candidats, une fraude organisée par le gouvernement. Humberto Delgado ne s’estime pas vaincu et l’idée d’un coup d’État commence à germer dans sa tête, un projet qu’activent ses rencontres avec Henrique Galvão.

Humberto Delgado démissionne de l’armée. Le gouvernement resserre son étau et multiplie les intimidations. Humberto Delgado finit par se réfugier à l’ambassade du Brésil. Il y fait la connaissance d’un diplomate chaleureux – l’ambassadeur Álvaro Lins – et prêt à prendre des risques pour protéger un homme dont il partage l’idéal. Après bien des péripéties, le 21 avril 1959, Humberto Delgado s’exile au Brésil avec l’appui indéfectible d’Álvaro Lins. Humberto Delgado n’a plus qu’une idée en tête, revenir dès que possible au Portugal dans le but d’expulser Salazar par la force. Dans la presse brésilienne et parmi les exilés politiques la sympathie pour Humberto Delgado est grande. Toutefois, dans le reste de la communauté portugaise, la sympathie pour Salazar est plutôt marquée : il reste celui qui a redressé le pays (en commençant par remettre de l’ordre dans ses finances) et qui a su le maintenir à l’écart de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi Humberto Delgado est-il considéré par une partie des Portugais installés au Brésil comme indésirable.

Cette même année, en 1959, Henrique Galvão parvient à s’échapper de prison lors d’un transfert à l’hôpital. Réfugié à l’ambassade d’Argentine, il s’exile pour les Amériques. Le destin de ces deux hommes va se croiser une fois encore. En janvier 1961, le paquebot Santa Maria est détourné vers les Caraïbes par un commando luso-espagnol sous les ordres de Henrique Galvão. Du Brésil, Humberto Delgado assume la responsabilité de l’opération. A bord du paquebot, quelque six cents passagers. Le commando veut mettre le cap sur l’Angola afin de soulever cette colonie (on disait alors província ultramarina) contre la métropole. Au cours de l’opération, un officier membre de l’équipage résiste et est tué. Les autorités nord-américaines sont alertées. Humberto Delgado se rend à bord du Santa Maria pour négocier. Henrique Galvão accepte de mettre fin à l’opération en échange d’une possibilité d’exil. A Lisboa, les autorités respirent. Humberto Delgado refuse de soutenir le détournement d’un avion de ligne dans le but de lancer des tracts contre le régime au-dessus de la capitale portugaise.

Avec l’aide de Manuel Serra, Humberto Delgado prépare un soulèvement militaire dans l’Algarve, soulèvement qui, espère-t-il, se propagera aux autres casernes du pays. Mais la P.I.D.E. est informée et il lui faut changer de plan. Le projet de rébellion se porte vers l’Alentejo. Le 1er janvier 1962, le capitaine João Valera Gomes attaque la caserne de Beja, Infantaria 3, au cours de l’Operação ĺkaro. Mais l’attaque tourne mal. Le lieutenant-colonel Filipe de Fonseca est tué et João Valera Gomes est gravement blessé. Humberto Delgado qui est entré secrètement au Portugal (avec son amie, la Brésilienne Arajaryr Campos) afin de prendre le commandement de la rébellion doit renoncer à son projet. Manuel Serra est arrêté, emprisonné et tourmenté par la P.I.D.E. qui lance au cours de l’année 1962 l’Operação Outono dans le but de neutraliser définitivement Humberto Delgado.

Suite à l’attaque contre la caserne de Beja, la présence de Humberto Delgado devient embarrassante pour les autorités brésiliennes. Condamné pour l’affaire du Santa Maria, Humberto Delgado doit trouver un autre pays d’accueil, plus proche du Portugal, afin de mieux organiser une autre conspiration. Ce sera l’Algérie où il va nouer une solide relation avec Ahmed Ben Bella et assumer la présidence de la Junta Revolucionária Portuguesa (organe directeur du Frente Patriótica de Libertação Nacional) en tant que leader de l’opposition, une responsabilité légitimée par la campagne présidentielle de 1958 et l’enthousiasme populaire suscité. Humberto Delgado ne tarde pas à se heurter à Fernando Pitiera Santos, un ancien du P.C.P. qui a une certaine influence sur les exilés portugais. La tension monte entre les deux hommes, compromettant le soutien des communistes. Álvaro Cunhal se rend à Alger afin de tenter une conciliation, mais en vain. Humberto Delgado veut diriger l’opposition sans avoir à compter sur les habituels arrangements ; et il se montre plus décidé que jamais à frapper le salazarismo, à effacer la défaite électorale de 1958, produit d’une énorme fraude, des élections qui ont tellement inquiété la dictature qu’il n’est plus question d’organiser des élections présidentielles au suffrage direct. Humberto Delgado ronge son frein. Écarté du Frente Patriótica de Libertação Nacional, il met sur pied une nouvelle organisation, le Frente Portuguesa de Libertação Nacional et rompt avec le P.C.P. Humberto Delgado suscite à présent une certaine irritation dans des secteurs de l’opposition. Son entêtement à conspirer l’isole progressivement et le rend donc vulnérable. La P.I.D.E. parvient à le tromper en lui faisant croire qu’un groupe d’officiers est disposé à l’appuyer. A Paris, une réunion est organisée par la direction de la P.I.D.E. en décembre 1964. Pitiera Santos, agent de la P.I.D.E., se fait passer pour un agent de liaison et convainc Humberto Delgado de se rendre à Badajoz. Accompagné de son amie brésilienne, Arajaryr Campos, Humberto Delgado monte dans la voiture d’Ernesto Lopes Ramos qui les conduit à Los Almerines, une localité proche d’Olivença, où les attendent quatre agents de la P.I.D.E. sous les ordres de Rosa Casaco. Humberto Delgado qui est armé comme à son habitude se défend mais est abattu par l’un des agents, Casimiro Monteiro ; puis c’est au tour de la compagne du général. Les corps sont enterrés secrètement à Villanueva del Fresno.

Olivier Ypsilantis

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