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Un mot à propos de l’Iran

 

Encore un mot à propos de l’Iran. J’ai écrit plusieurs articles sur ce pays, des articles où malgré la gravité de la situation j’exprime un certain optimisme, voire un optimisme certain, ce que je vais encore faire, non pas un optimisme béat, dans le genre « je prends mes désirs pour des réalités », tout au moins je l’espère, mais un optimisme porté par un recul envers la machine médiatique, le recul qui permet de respirer un peu mieux, de faire parvenir plus d’oxygène à ses poumons et à son cerveau dans l’espoir de mieux analyser et, plus simplement, mieux voir.

Je ne suis pas un spécialiste de l’Iran, je ne fais que rapporter un point de vue libre, fait d’analyses et d’impressions, loin du tintamarre. Je n’exprime qu’une certaine liberté (je ne travaille pour personne) et sincérité. Je suis conscient de mes limites et de la fragilité de ce que j’exprime, je n’en dirai pas moins ce que j’ai à dire.

 

Maryam Rajavi (née en 1953)

 

Je vais me répéter mais dans ce monde bruyant il ne faut pas hésiter à se répéter. Je crois en l’Iran bien plus qu’en n’importe quel pays arabe. Certains pays arabes (parmi lesquels le pire, à savoir l’Arabie saoudite) courtisent Israël. Ils ne le font que par peur de l’Iran car leur haine d’Israël – de l’État juif – est radicale. C’est pourquoi il faut profiter de leurs simagrées – soyons pragmatiques – tout en gardant fermement en main l’arme destinée à les faire réfléchir, à les éloigner ou les abattre si nécessaire.

Le régime iranien tombera. Il est épuisé. Patience. Israël frappe ici et là, sectionne un tentacule de l’arc chiite qui s’étend jusqu’au Liban, avec le Hezbollah, et l’embargo épuise le pays. La chute de ce régime doit toutefois et en fin de compte être le fait du peuple iranien, de forces internes, avec une aide extérieure discrète et indirecte. Il ne s’agit pas de vouloir « libérer » les Iraniens et leur imposer la « démocratie » comme on l’a fait avec des pays arabes à présent plongés dans le chaos, un chaos installé partout, de l’Irak à la Libye en passant par la Syrie, et qui nous menace diversement. Le « Printemps arabe », une expression qui m’a fait éclater de rire sitôt que je l’ai entendue début 2011, formule de propagande ou de marketing – il s’agissait de vendre une révolution au parfum de jasmin… Il ne se passera rien de tel avec l’Iran. La partie est plus rude mais plus prometteuse, autrement plus prometteuse.

Je ne suis en rien un sympathisant du régime de Téhéran dont je souhaite la chute définitive ; mais les recherches et les observations que j’ai pu faire me conduisent toutes vers ce constat – et cette espérance –, c’est avec l’Iran que nous finirons par établir les relations les plus fécondes et durables, et je pense plus particulièrement à Israël. Certes, il arrive que cette espérance soit blessée – et comment pourrait-elle ne pas l’être ? – mais elle finit toujours par panser ses blessures, toujours.

L’islam est un produit d’importation en Iran, un produit importé d’une région qui se trouve aujourd’hui en Arabie saoudite, un pays de Bédouins qui n’a pour toute richesse qu’une idéologie et du pétrole – ce qui est déjà beaucoup me répliquera-t-on. L’islam chiite n’est pas né en Iran, l’Iran lui a donné un développement qu’il n’aurait probablement pas eu sans lui. L’adoption du chiisme, un courant ultra-minoritaire né dans le monde arabe, peut aussi être envisagée comme une manœuvre iranienne pour contrarier l’envahisseur arabo-sunnite (beaucoup plus frustre) et lui résister.

L’Iran a un immense héritage pré-musulman et ne le cache pas. Les Arabes quant à eux n’ont rien de plus que l’islam – mais j’allais oublier le pétrole ! Et n’allez pas croire que je sois arrogant ; il est indispensable de prendre en compte cette donnée afin d’avancer. Je n’ai rien contre le monde arabe, un monde dont il nous faudra divorcer et laisser en paix, c’est-à-dire à lui-même. Les Arabes font de grandes choses lorsqu’ils sont laissés à eux-mêmes, : ils s’effondrent et s’étouffent mutuellement.

 

L’ayatollah Hossein Ali Montazeri (1922-2009)

 

Les Iraniens (tout au moins ces nombreux Iraniens de l’exil et d’Iran avec lesquels j’ai eu le plaisir de converser) ne souffrent d’aucun complexe d’infériorité ou de supériorité à l’égard des Juifs et d’Israël, ces complexes qui sont à l’origine de tant de malheurs. Ils jugent plutôt qu’eux et les Juifs ont tout pour s’entendre et s’enrichir mutuellement.

Les Iraniens placent l’étude et la connaissance au-dessus de tout. Leur désir d’apprendre est immense, rien à voir avec les… Ils aimeraient faire équipe avec les Israéliens et dans tous les domaines. La connaissance iranienne n’est pas exclusivement et irrémédiablement destinée au développement du nucléaire militaire et au perfectionnement des missiles. Et les Iraniennes comptent pour beaucoup dans cette connaissance.

L’un des grands espoirs de notre temps est bien une entente avec l’Iran, une fois ce régime évacué. Le radotage coranique n’entre guère dans les intelligences iraniennes ; mais il faut résolument considérer que l’islam chiite entre dans l’héritage iranien sans constituer tout son héritage, loin s’en faut, un héritage immense, plusieurs fois millénaire, un héritage pré-islamique et qui n’est pas occulté, j’insiste. En Iran, on peut voir le portrait de l’ayatollah Khomeini et autres ayatollahs (de l’affichage officiel) mais aussi de souverains achéménides, à commencer par Cyrus le Grand et Darius le Grand, un affichage plus discret mais bien présent.

L’étude et le savoir sont également tenus en haute estime chez les femmes d’Iran. Que l’Iran connaisse un problème de natalité s’explique en partie par le fait que la femme iranienne ne s’envisage pas seulement comme une reproductrice, comme dans le monde arabe, reproductrice et servante des hommes.

De grandes choses se préparent en Iran. Le changement de régime se fera au prix de bien des violences ; mais ce changement, si on le veut profond et durable, ne peut que passer par le peuple iranien. Pas question de refaire ce qui a été fait contre Muhammad Mossadegh, ce grand iranien trop oublié. Pas question d’envisager l’Iran comme on a envisagé bien des pays arabes, de simples fournisseurs de pétrole, ce qu’ils étaient et restent il est vrai. L’Iran a beaucoup plus à nous offrir. La partie est autrement plus complexe mais autrement plus prometteuse. Restons à la disposition du peuple iranien. C’est lui qui doit nous orienter.

Ce régime meurtrier tombera. Le peuple iranien n’est pas ce régime. Des forces silencieuses travaillent à sa chute à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran. A l’intérieur même de l’appareil politico-religieux de discrètes dissensions agissent. L’ayatollah Montazeri qui fut le dauphin de l’ayatollah Khomeini a des partisans. Je vous invite à lire l’article mis en lien, intitulé : « 1988, crime contre l’humanité en Iran : le régime doit être tenu pour responsable » et signé Kobra Jokar. Je vous invite plus particulièrement à visionner la vidéo inclue dans l’article et intitulée « Massacre des prisonniers politiques en Iran : bouleversante révélation ». Vous y entendrez notamment un audio (mis en ligne par le Conseil national de la résistance iranienne France, le C.N.R.I.) avec la voix de l’ayatollah Montazeri qui s’exprime au sujet de ces tueries qui ont fait plus de trente mille victimes en trois mois, au cours de l’année 1988 :

https://www.contrepoints.org/2020/08/15/378100-1988-crime-contre-lhumanite-en-iran-le-regime-doit-etre-tenu-pour-responsable

 

Le symbole du Conseil national de la résistance iranienne (C.N.R.I.)

 

PS. Les Arabes devenus alliés « indéfectibles » d’Israël pour cause de danger iranien et chiite risquent un jour, pas si lointain, de réactiver la « question palestinienne », surtout si les Démocrates reviennent au pouvoir aux États-Unis. Les Arabes se moquent éperdument du « peuple palestinien », ce peuple inventé par la propagande soviétique, mais ils n’hésiteront pas à y revenir lorsque le danger iranien s’éloignera et que l’arc chiite sera réduit en morceaux afin de se mettre en valeur, soutenus par les opinions publiques occidentales, la française en particulier.

Pour ma part, et je ne suis pas le seul, j’ai toujours estimé que la « Cisjordanie » n’existait pas, que cette désignation devait être systématiquement remplacée par celle de « Judée-Samarie ». La réunification de Jérusalem (capitale d’Israël) devrait être suivie de l’annexion de la Judée-Samarie, pour des raisons culturelles, historiques mais aussi stratégiques et même tactiques. La frontière d’Israël devrait aller jusqu’au Jourdain. La « Cisjordanie » est comme une masse cancéreuse poussée à l’intérieur d’Israël. Il faut redessiner une frontière simple et bien lisible.

Il faut profiter de cette « amitié » avec certains pays arabes (elle sera de courte durée) pour annexer la Judée-Samarie. « Deux États, deux peuples » est devenu le mantra du gros de la troupe ivre de sa propre ignorance : il n’y a jamais eu de peuple palestinien, à moins de considérer cette désignation comme le faisaient les voyageurs jusqu’à des époques récentes qui voyaient spontanément les Juifs (de Palestine) comme « les Palestiniens ». Il n’y a pas de « peuple palestinien » côté arabe ; par contre, il y a bien un peuple arabe – divisé en nations.

Il est vrai que ce désir d’annexion se heurte à la question de la démographie car s’il est un domaine où l’Arabe excelle c’est la démographie. Étudiez par exemple la courbe démographique à Gaza où les anti-israéliens enragés déclarent que les conditions de vie sont proches de celles d’Auschwitz, (Gaza = Auschwitz, vous connaissez) : on s’y reproduit avec ardeur.

Quoi qu’il en soit, cette « amitié » de pays arabes envers Israël devrait se concrétiser par un système d’échange. Ces pays pourraient recevoir des quotas de « Palestiniens » et aider au transfert d’autres « Palestiniens » vers leurs pays d’origine, à commencer par la Jordanie (qui fut un temps appelée « Transjordanie », pendant à la « Cisjordanie » avec le Jourdain pour axe) et l’Égypte. A suivre.

 Olivier Ypsilantis

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