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Un journaliste juif à Paris sous l’Occupation, Jacques Biélinky – 2/2 (Notes de lecture)

Au cours de ses marches dans Paris, Jacques Biélinky prend donc note du comportement de la population à l’égard des Juifs. Il dresse une carte des commerces juifs, dans certaines rues au moins, et il constate avec surprise que tous les commerçants de la rue des Rosiers ne sont pas juifs. Il signale les affiches jaunes placardées aux devantures des commerces, Entreprise juive. Il note à plusieurs reprises que les commerçants juifs ne s’en émeuvent guère et que les non-Juifs viennent même y faire leurs courses plus qu’avant.

Magasin juif à Paris Jüdisches Geschäft – Entreprise juive

 

‟24 juillet 1940. Dans queues (au lait, viande) conversations animées, nulle trace d’antisémitisme. Chez Mme Del. Sentiments favorables aux Allemands, engendrés par divers faits d’ordre administratif, assistance, etc. La pagaille actuelle y est pour beaucoup. Il y règne une opinion que les Juifs riches seront dépouillés de leurs millions et de leurs positions sociales élevées tandis que la population pauvre et laborieuse n’a pas à craindre des persécutions.” Curieux passage. L’auteur ne voit aucune trace d’antisémitisme alors qu’une distinction très nette est faite entre le Juif pauvre et le Juif riche. Dans la mentalité antisémite traditionnelle, le Juif pauvre n’est pas vraiment un Juif, contrairement au Juif riche qui dans bien des têtes n’est qu’un pléonasme… Le Juif et l’Argent… Il y a donc le Juif respectable parce que pauvre, le Juif pauvre qui n’est pas vraiment juif… puisque pauvre…

A ce passage en répond un autre, du 4 octobre 1940 : ‟Dans un café du quartier, où après l’office, je me suis rendu avec un ami, le dentiste B., le patron, Français catholique cent pour cent, exprime à haute voix son indignation contre la persécution des Juifs. Il déclarait que la population locale, bien française et bien parisienne, reste indifférente au sort des Rothschild et, par contre, elle soutiendra ouvertement la population juive de condition modeste”. Cette remarque en rejoint d’autres qui opérant sur un autre plan procèdent d’une même dynamique. Je remarque qu’aujourd’hui des blogs opposent dans un éclairage théâtral les ‟glorieux combattants” du ghetto de Varsovie aux ‟assassins sionistes” de l’Opération Plomb durci. Il est entendu que lorsque le Juif est faible — affaibli —, il est parfaitement respectable ; tandis que lorsqu’il est fort, il est parfaitement détestable…

Autre remarque de Jacques Biélinky qui entend des femmes dirent dans la file d’attente : ‟Ah oui, on nous bourrait le crâne avec les grands banquiers juifs, les spéculateurs, les barons de Rothschild, et quand on se mit à envoyer les Juifs dans des camps de concentration, ce sont les pauvres bougres qui n’ont jamais fait de mal à la France qu’on a enfermé, tandis que les grands spéculateurs juifs font la bombe sur la Côte d’Azur…” Ce genre de remarque se décline sous bien des formes ; sa vulgarité est digne d’Alain Soral. On tolère le Juif pauvre (misérable c’est encore mieux) tandis que le Juif riche irrite. On fera éventuellement part de sa considération pour les révoltés du ghetto de Varsovie occupés à survivre dans les égouts mais on chargera Tsahal de tous les crimes : le Juif faible plaît, le Juif fort déplaît. On tolèrera (on félicitera même) le Juif diversement antisioniste, on maudira le Juif sioniste — plus largement, le sioniste. Et ainsi de suite…

Où il est question du préfet de police Roger Langeron. Me procurer son livre, ‟Paris, juin 1940” (Ernest Flammarion, Paris, 1946) :

http://www.sfhp.fr/index.php?post/2009/05/17/Notice-biographique-Roger-LANGERON

Me procurer également ‟Le Camp de la mort lente”, sous-titré ‟Compiègne 1941-1942” (Éditions Albin Michel, Paris, 1945) de Jean-Jacques Bernard, le fils de Tristan Bernard.

‟3 août 1940 – On parle de la disparition du libraire Lipschütz dont la librairie est sous scellés”. Une note en bas de page s’y rapporte, il s’agit d’un extrait de ‟Souvenirs désordonnés” de José Corti : ‟L’armée allemande n’était pas depuis huit jours à Paris, que ses équipes de déménageurs se précipitaient place de l’Odéon pour rafler la totalité des livres (de Lipschütz), comme si le pillage de cette vieille librairie avait été l’un des plus pressants buts de la guerre de Hitler. Il est vrai que Lipschütz était juif et qu’il possédait des trésors d’Hébraïca. Je crois que ce fut le premier vol des vainqueurs à Paris.”

Ci-joint, un riche lien intitulé ‟Le livre sous l’Occupation” (où il est question de la librairie  Lipschütz) :

http://metalffenix.free.fr/litterature/livre-occupation.html

Découvert les dessins de Samuel (Sam) Granovsky, le Montparno. Ses nus et ses portraits féminins.

 Peinture de Samuel GranovskyUn pastel de Samuel Granovsky de 1927. On y décèle la discrète influence de Degas. 

 

La femme de Fernand de Brinon, Lisette, déclarée ‟aryenne d’honneur”. L’étrange et désagréable impression qui m’a pris à la lecture de ‟Lisette de Brinon, ma mère”, sous-titré ‟Une Juive dans la tourmente de la Collaboration” de Bernard Ullman.

L’attention de Jacques Biélinky aux inscriptions, graffitis, affiches, bref, à tout ce qui peut se lire dans la rue, une attention proche de celle de Victor Klemperer. Ci-joint, les deux articles que j’ai consacrés à cet extraordinaire observateur :

http://zakhor-online.com/?p=1562

http://zakhor-online.com/?p=1618

‟22 décembre 1940. Certains magasins juifs n’ont plus de placard jaune mais portent une affiche rouge annonçant que la maison est dirigée par un commissaire aryen en vertu d’un décret daté d’octobre.”

Le geste de sympathie qu’il guette tant est venu cette fois d’un soldat allemand : ‟10 mai 1941. Il m’arrive un fait unique depuis l’Occupation : au métro, un soldat allemand se lève avec grande politesse et m’offre sa place. J’ai accepté avec les paroles de remerciements habituelles.”

‟27 mai 1941. Il paraît que l’avocate Yvonne Netter vient de se convertir au catholicisme. Elle était pourtant une ardente propagandiste du sionisme. On parle de nombreuses conversions chez les Juifs de Paris.” Ces lignes sont suivies de la note suivante, en bas de page : ‟Phénomène que l’on retrouve en zone sud. Le 17 juin 1941, le rabbin René Hirschler attire l’attention du grand-rabbin Isaïe Schwartz sur une campagne de grande envergure menée par des démarcheurs à domicile à Marseille qui duperaient des Juifs tentés par un certain ‟maranisme” leur permettant d’échapper au recensement. Le grand-rabbin Isaïe Schwartz consacre à ce sujet un paragraphe de sa lettre pastorale le 3 juillet 1941, arguant que les néo-chrétiens en seront pour leur honte : leur conversion ne leur sera d’aucune utilité.”

Ci-joint, une notice biographique concernant Yvonne Netter :

http://www.afmeg.info/squelettes/dicofemmesjuives/pages/notice/netter.htm

Ci-joint, une notice biographique concernant le rabbin René Hirschler :

http://judaisme.sdv.fr/histoire/rabbins/hirschl/hirschl.htm

Ci-joint, une notice biographique concernant le grand-rabbin Isaïe Schwartz :

http://judaisme.sdv.fr/histoire/rabbins/schwartz/

L’étrange histoire d’un illuminé : Maurice Delaunay (1901-1995), alias François-Henry Prométhée, ancien député du Calvados, et son mouvement politique ‟Le Feu” dont il se déclara maître, Maître du Feu. Ci-joint, un lien avec l’extrait d’une étude de Jean Quellien : ‟Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l’occupation allemande” :

http://sgmcaen.free.fr/collabaration/le-feu.htm

Le pacte germano-soviétique est rompu par l’Opération Barbarossa (22 juin 1941) et les Juifs soviétiques réfugiés dans les pays occupés par les Allemands, y compris ceux qui résident dans la partie de la Pologne annexée par l’URSS, sont d’un coup menacés.

 Pacte germano-soviétiqueLa répartition, suite au Pacte germano-soviétique (23 août 1939)

 

5 juillet 1941, intéressante interrogation qui manie le paradoxe : ‟L’invasion de la Russie soviétique pose une question : que font les nombreux millions de socialistes et communistes allemands qui fournissent tant de députés au Reichstag ?… Ils sont sûrement dans l’armée d’invasion où ils servent avec conscience la cause de la plus grande Allemagne. Et ils ont même, au Kremlin, leurs délégués au Komintern. Et si le marxisme n’est qu’une des armes du germanisme, pourquoi l’attribuer aux Juifs ?” A cette remarque en répond une autre (le 15 octobre 1941) : ‟La position de la Russie est franchement bizarre. État prolétarien anticapitaliste, il est obligé de solliciter l’aide des États capitalistes (Angleterre, États-Unis), tandis que le ‟prolétariat mondial” qui en théorie doit aider l’URSS travaille (France, Belgique, etc.) pour fournir des armes à l’Allemagne, et le prolétariat allemand (en uniforme) occupe de vastes territoires en Russie même. Ainsi donc les ‟prolétaires de tous les pays” s’unissent contre… l’URSS. Le marxisme (énergiquement propagé par Plekhanov, Lénine, etc.) a réussi à briser toute idée de solidarité des Slaves pour lui substituer le fantôme de la solidarité prolétarienne. Cependant, si la Russie (tsariste ou non tsariste) pratiquait le panslavisme au lieu du marxisme, elle serait aujourd’hui la plus puissante fédération des peuples (avec la Pologne, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Yougoslavie, etc.). Elle serait maîtresse des Dardanelles. Ainsi donc le marxisme (qui ne domina jamais en Allemagne) a réussi une seule chose : disloquer le monde slave.”

La bataille des V. Le V, symbole de résistance à l’Occupant est récupéré par ce dernier, avec notamment un V gigantesque apposé sur la tour Eiffel, la Chambre des députés et les grands hôtels réquisitionnés.

‟29 juillet 1941. Un petit groupe de Juifs sépharadim élabore une thèse d’après laquelle les Juifs orientaux sépharadim seraient des Aryens et non des Sémites. Tentative naïve d’échapper aux persécutions.”

‟7 août 1941. Les amis sépharades s’efforcent de démontrer que les sépharades orientaux sont… la race aryenne. Mais l’écrivain antisémite, Édouard Demachy, a démontré encore en 1896, que tous les Juifs sont aryens”. Édouard Demachy est notamment l’auteur de ‟Les Rothschild, une famille de financiers juifs au XIXe siècle” :

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/67/15/03/Rothschild/Demachy-Edouard—Les-Rothchild-Une-famille-de-financiers-j.pdf

‟28 novembre 1941. Dix-neuf familles juives du Turkestan russe ont fait une demande pour ne pas être assimilées aux Juifs européens ; on leur a donné satisfaction et ces Juifs ne subissent pas les misères de tous les Juifs”. En note à ce passage on peut lire : ‟Les Djougoutes, Juifs d’Asie centrale ainsi qu’un groupe de Juifs géorgiens vivant à Paris revendiquaient l’exemption des lois antisémites. Pour eux comme pour les Karaïtes, le Commissariat général aux questions juives de Vichy adopta une position plus intransigeante que celle des Allemands, et rejeta leur requête.”

J’ai trouvé avec plaisir le nom de Marc Sterling. Ci-joint, un lien extrait de ‟Peintres juifs à Paris, 1905-1939 – École de Paris” de Nadine Nieszawer, Marie Boyé et Paul Fogel :

http://www.ecole-de-paris.fr/artists/view/marc_sterling

Les attentats dans la nuit du 2 au 3 octobre 1941, à Paris, principalement contre des synagogues, des attentats organisés par La Cagoule d’Eugène Deloncle.

Où il est question de Baruch Hagani. Ci-joint, l’intégralité de ‟L’Émancipation des Juifs” mis en ligne par la Goethe Universität de Frankfurt am Main :

http://sammlungen.ub.uni-frankfurt.de/freimann/content/pageview/142948

Le ‟Journal” de Jacques Biélinky fourmille d’informations sur la vie des Parisiens au cours des premières années de l’Occupation. Par exemple, les 8, 9 et 10 décembre 1941 sont riches en précisions sur le couvre-feu et ses conséquences.

‟3 décembre. A l’hôpital Tenon un Juif malade de Drancy a subi la transfusion du sang, sa fiancée une ‟Aryenne”, lui a offert son sang. De sorte qu’il devient de sang mélangé et non uniquement sémitique”. J’ai souvent pensé à ce genre de situation, c’est pourquoi ce passage m’a sauté à la vue.

En note, il est plusieurs fois fait référence au ‟Journal des années noires, 1940-1944” tenu par Jean Guéhenno.

 

Jean GehennoJean Guéhenno (1890-1978)

 

‟14 décembre 1941. Dans les ventes à l’hôtel Drouot, les toiles de Benn et de Modigliani ont été vendues. Les Juifs n’ont pas le droit de pénétrer à l’hôtel des ventes, mais… les tableaux des peintres juifs ont le droit d’y pénétrer et d’être vendus.” Une fois encore, on a un sourire de tristesse. Benn, de son vrai nom, Bençion Rabinowicz (1905-1989).

A l’Hôtel Drouot on continue à vendre des œuvres d’artistes juifs mais les Juifs ne sont pas autorisés à en franchir le seuil… Il note le 12 décembre 1942 : ‟A l’Hôtel Drouot, aux dernières ventes, une toile de Moïse Kisling, ‟Vue de Marseille”, a été vendue 33 000 francs. L’auteur est en Amérique, s’il était là, il aurait pris le chemin de Drancy. A la célèbre vente de la succession Georges Vian, deux toiles de Pissarro ont atteint respectivement 1 300 000 francs et 1 630 000 francs. Et l’auteur, Jacob Camille Pissarro, ne serait pas autorisé à mettre les pieds à l’Hôtel Drouot.”

L’amende de un milliard de francs exigée aux Juifs de France par l’Occupant, le 15 décembre 1941. Réunir ces fonds fut la première tâche assignée à l’organisation créée par Vichy (loi du 29 novembre 1941), l’Union générale des Israélites de France (UGIF), destinée à remplacer toutes les organisations juives existantes.

J’apprends (par une note qui se rattache au 4 janvier 1942) qu’avant Besançon puis Vittel, les ressortissants britanniques (puis américains) furent internés au camp de Saint-Denis.

Où il est question du critique d’art Maximilien Gauthier (1893-1977), le 17 janvier 1942.

‟24 février 1942. Un décret de Vichy remplace par la race l’appartenance au judaïsme, au lieu de la religion. Décret bienfaisant — bien que la race juive est impossible à définir scientifiquement — car il mettra un terme aux malhonnêtes conversions de certains Juifs peu scrupuleux.”

Le 23 avril 1942, il évoque une fois encore Yvonne Netter : ‟Yvonne Netter, « bonne catholique », va quand même être privée du droit d’exercer comme avocat en vertu de la loi sur les parents juifs”. Et le 11 juillet de la même année : ‟Yvonne Netter, avocate gagnée par la grâce de l’Église (conversion, paraît-il, sincère et désintéressée) est arrêtée et internée à la Tourelle. L’eau bénite n’a donc servi à rien.”

Le 1er juin 1942 paraît l’ordonnance du 29 mai de l’autorité allemande obligeant tous les Juifs à partir de l’âge de six ans à porter l’étoile jaune. Les réactions que suscite cette étoile dans la population parisienne non-juive sont consignées par Jacques Biélinky qui porte la sienne ; c’est un témoignage aussi précieux qu’émouvant sur le Paris de l’Occupation. Parmi ces témoignages :

‟6 juin 1942. Une dame juive, dont la fille travaille chez un notaire, me raconte qu’elle vient depuis trois jours à son service avec son Magen David et elle a été félicitée par son patron. Dans un des services de la Caisse des dépôts et consignations, tous les employés (environ soixante-quinze), par solidarité avec une employée juive congédiée, sont sortis dehors décorés d’insignes confectionnés selon le « modèle officiel » en papier jaune.”

Le 8 juin suivant abonde en témoignages de ce genre. J’en rapporte un : ‟La femme d’un ami était allée chez sa crémière qui distribuait un fromage blanc par cliente. Pour lui manifester sa sympathie la crémière lui a donné deux fromages.”

‟16 juin 1942. Histoire des guerres : rue Cadet, un marchand de quatre-saisons, apercevant dans la queue un Juif décoré (Jacques Biélinky fait systématiquement usage de ce mot pour désigner les Juifs porteurs de l’étoile jaune), l’appelle et le sert le premier. Aux assistants qui rouspètent, il déclare que c’est lui le patron, et que les Juifs sont assez malheureux pour être servis avant les autres.”

Ce livre est riche en indications diverses : sur le taux de mortalité pour l’ensemble de la population française (mortalité infantile plus particulièrement), sur les frais d’Occupation, sur le coût de la vie. Il rapporte des détails qui mieux que tout discours rendent compte de l’ignominie d’une réalité. Mais surtout, il rend sensible l’état d’esprit des Parisiens, en s’attachant au comportement des non-Juifs envers les Juifs, dans la rue, dans les queues devant les magasins, dans le métropolitain.

 

Adolphe FederAutoportrait réalisé en 1943 d’Adolphe (Aizik) Feder (Odessa, 1885 – Auschwitz, 1943). Ci-joint, une notice biographique sur ce peintre de l’École de Paris :

http://www.ecole-de-paris.fr/artists/view/aizik_feder

 

Le 24 juin 1942, il est question de l’artiste peintre Esther Carp, un nom qui m’était inconnu. Ci-joint, une notice biographique :

http://www.ecole-de-paris.fr/artists/view/esther_carp

‟14 mai 1942. Il y a à Paris dix-neuf familles de Juifs du Turkestan russe qui, après des démarches, sont déclarées non juives. Sur leurs papiers la mention ‟Juif” est enlevée et ils ne sont plus soumis aux misères généreusement distribuées aux Juifs.”

‟30 juin 1942. Chez les sephardim règne une croyance naïve qu’ils seront considérés comme ‟aryens” et libérés des lois de persécution.”

Il y a ici et là des tonalités qui évoquent le ‟Journal” de Maxime Alexandre et son ironie blessée, le 19 juillet, le 11 août 1942 et le 22 octobre suivant, date à laquelle il note : ‟Marcel Déat, dans ‟L’Œuvre”, trouve que l’Église catholique est ‟décidément trop pénétrée d’influences judaïques”. C’est exact, mais Déat ignore-t-il que Jésus fut juif à cent pour cent, et d’après la ‟législation” actuelle il serait assujetti à porter l’étoile, c’est-à-dire la Magen David ?”

‟11 octobre 1942. Les cordonniers sont devenus insupportables, les tailleurs exigent des prix fantastiques pour le moindre travail qu’ils livreront dans un mois ou deux. La cause en est qu’on a interné tous les cordonniers et tailleurs juifs qui meurent dans les camps de privations et de faim. Et Paris manque de cordonniers, de tailleurs, de casquettiers, etc. Voici pourquoi la population est mal servie.”

‟12 octobre 1942. Les marchands de légumes et de fruits volent effrontément sur le poids, mais personne n’ose rien dire, nul contrôle n’existe et l’enrichissement par le vol est devenu système courant. Mais ce sont des voleurs aryens.”

Parmi les nombreux noms qui passent dans ce livre, celui de Georges Alexis Montandon (1879-1944). Ci-joint, une notice biographique établie par Akadem :

http://www.akadem.org/medias/documents/–montandon-5.pdf

Me procurer la vingtaine de numéros des ‟Cahiers de la Quinzaine” de Charles Péguy consacrés au monde juif, ainsi que l’étude de Jules Isaac, ‟Péguy vous parle d’Israël, des Juifs et des Antisémites”. Ci-joint, le site officiel Charles Péguy, d’une étourdissante richesse :

http://www.charlespeguy.fr/bulletinarchives

Autre nom qui passe dans ces pages, Charles Spinasse, directeur de l’hebdomadaire ‟Le Rouge et le Bleu”, revue de la pensée socialiste française publiée avec le soutien d’Otto Abetz, de novembre 1941 à août 1942.

Ci-joint, un document PDF intitulé ‟Montparnasse déporté” :

http://www.shalom-magazine.com/pdfs/45/Fr/YADVAS FR_45.pdf

Ci-joint, une notice biographique sur Rachel Szalit-Marcus (1894, Lodz – morte en déportation en 1942) :

http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/judaica/ejud_0002_0019_0_19446.html

 Rachel Szalit-MarcusL’une des seize estampes de Rachel Szalit-Marcus illustrant ‟Adventures of Mottel the Cantor’s Son” de Sholom Aleichem.

Olivier Ypsilantis

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