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Un climat délétère – 1/2 

 

Manifestation pro-palestinienneOn s’indigne, quelque part dans Paris. En haut à gauche, on remarquera une enseigne de la chaîne TATI, fondée en 1948 par Jules Ouaki , un Juif de La Goulette, Tunisie. 

 

Dans son dernier livre, intitulé « Du diable en politique : Réflexions sur l’anti-lepénisme ordinaire », Pierre-André Taguieff décrypte le processus de diabolisation du Front National et ses effets, parmi lesquels le refus de nommer l’ennemi par peur d’être traité d’islamophobe, un mot qui en remplace un autre — fasciste —, supposé lui aussi écraser définitivement l’indésirable ou, tout au moins, le marquer au fer rouge. Parmi ceux qui ont fait un si généreux usage du mot « fasciste », bien peu savent qu’il avait été détourné de son sens (comme tant d’autres mots) par les services de Staline afin d’être assené à tout-va sur le crâne de l’ennemi à fracasser. Mais ceci est une autre histoire.

Le mot « fasciste » ayant des traces d’usure pour cause d’usage inconsidéré, le mot « islamophobe » et quelques autres mots avec suffixe en -phobe viennent le remplacer. A ce propos, avez-vous remarqué comme ils fleurissent ces mots qui se terminent en -phobe (du grec φόβος) ? Pensez à homophobe, par exemple. Je ne sais d’où vient cette tendance. A l’heure de l’appauvrissement du langage, ça donne un petit air savant à celui qui les manie. La connaissance de ces mots peut s’avérer utile au Scrabble ; il faut tout de même éviter de les prononcer à tout propos, hors de ces contextes précis que décrivent la psychiatrie ou les sciences de la nature, pour ne citer qu’elles.

Dans son dernier livre, « Du diable en politique. Réflexions sur l’antilepénisme ordinaire » (Paris, CNRS Éditions, 2014), Pierre-André Taguieff décrypte donc le processus de diabolisation du Front National et son aspect obscur, avec notamment ce refus de nommer l’ennemi, refus qui ne pourra qu’entraîner un exode massif des Juifs de France et d’Europe, exode qui signera la victoire de l’islamo-terrorisme en terres démocratiques.

Pierre-André Taguieff nous dit que les mois qui se sont écoulés ont été terribles pour les Juifs de France, avec cette collusion entre l’antisionisme radical et l’islamo-terrorisme, du 26 janvier 2014 (et sa manifestation parisienne baptisée « Jour de colère ») au 9 janvier 2015 (et la tuerie de l’Hyper Casher, porte de Vincennes). Il écrit : « On observe par ailleurs que, depuis le début des années 2000, les meurtres de Français juifs tués en tant que juifs ne ne sont pas commis par des extrémistes de gauche ou de droite, mais par de jeunes délinquants, issus de l’immigration et se réclamant de l’islam, qu’ils soient ou non des djihadistes en mission. » Ce constat est le mien. Mais je me permets d’ajouter ce qui suit. L’hostilité envers Israël, une hostilité volontiers silencieuse voire courtoise, est chose courante ; et elle n’est pas limitée à des cercles diversement de gauche. J’ai souvent pris note et prends encore note de cette « aimable » hostilité dans la bonne société. Si j’insiste sur cette « aimable » hostilité, c’est qu’à mon sens elle entre (et sans le savoir), elle aussi, dans la composition de ce terreau qui favorise l’antisionisme radical, aujourd’hui, en France, antisionisme principalement d’origine arabo-musulmane. Cette bonne société serait horrifiée d’apprendre que j’établis un lien discret entre elle et le pire de l’islam ;  elle serait horrifiée parce que son confort et ses diverses occupations (essentiellement liées à la consommation) l’empêchent d’élaborer un regard réflexif. Elle participe pourtant à cette ambiance qui permet les pires dérives envers les Juifs car elle croit, la veule, qu’en marquant la distance vis-à-vis d’Israël, elle donne des gages aux radicaux et qu’ils l’épargneront.

L’isolement des Juifs de France est grand, et en particulier pour la raison que je viens d’évoquer. Le djihadisme responsable des tueries de Paris, en janvier 2015, n’est que la pointe de la partie émergée de l’iceberg. Je prends régulièrement note, et très discrètement, de la sourde hostilité envers Israël dans la bonne société, une société qui n’écoute pas El-Jazeera et qui ne fréquente pas les sites et les blogs djihadistes, je ne vous apprends rien, mais que le nom Israël agace, irrite.  Aux yeux de cette bonne société, on peut être juif (le racisme n’est pas chic, il est bon pour les beaufs) mais on ne peut être sioniste ! Un sioniste, juif ou non-juif, ne rencontre généralement qu’un silence hostile dans cette société. Je le redis, cette hostilité discrète et silencieuse est à peine consciente d’elle-même. Hostilité d’héritage, elle est aussi le produit du doucereux radotage des mass-médias (toujours la tentation de glisser un r entre le é et le d de médias), en France et ailleurs.

Et que dire du comportement de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire ; la première organisation syndicale de la fonction publique d’État) et du SNES (Syndicat National des Enseignements de Second degré ; syndicat le plus représentatif du second degré, il rassemble soixante deux mille syndiqués) ? Dans un article intitulé « SNES, syndicat voyou » et sous-titré « Les dérives sectaires d’une vénérable institution », Luc Rosenzweig conclut son article sur ces mots : « Le SNES et la FSU sont en pointe, dans le monde syndical, dans le mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions contre Israël). Les motions qu’ils votent dans leurs congrès à ce sujet doivent siffler aux oreilles des dirigeants israéliens qui n’ont sans doute pas mesuré l’immense crédit moral dont bénéficient ces bureaucrates dans le peuple de France. » Vous avez bien lu : « L’immense crédit moral dont bénéficient ces bureaucrates dans le peuple de France… » Que ces bureaucrates oublient le BDS pour le BDSM (acronyme de Bondage-Discipline / Domination-Soumission / Sadisme-Masochisme ), ça leur fera faire de la gymnastique… et circuler le sang ! Boycotter les produits d’un pays est un acte radical qui en dit long, d’autant plus que ces syndicats sont plutôt endormis sur d’autres dossiers qui devraient émouvoir leurs « bons sentiments ». Mais rien ! Ce boycott a toutefois ses limites car à l’heure de l’urgence, le camarade bureaucrate ne va tout de même pas refuser le pacemaker ou le défibrillateur Made in Israel. Il ne va pas non plus se séparer de sa clé USB et autres « petites inventions » si pratiques Made in Israel. Le camarade bureaucrate ne boycotte que lorsque son confort n’est pas attaqué ; c’est probablement la raison pour laquelle il ne veut pas voir que la haute technologie a souvent à voir avec Israël, tant au niveau de la conception que de la fabrication. Allez, camarade, oublie le BDS pour le BDSM ! Laisse-toi aller ! Amuse-toi enfin !

 

Boycott des produits israéliensGo out and BUY the products and services of the companies you find listed here! A « BOYCOTT ISRAEL » opposons « BUYCOTT ISRAEL »  

 

 Olivier Ypsilantis

 

1 thought on “Un climat délétère – 1/2 ”

  1. “ISRAËL EST LE PARFAIT APHRODISIAQUE DU MONDE ARABE !” Feu Hassan 2 du Maroc.

    Je pense que c’est un peu restrictif : “Israël est le parfait aphrodisiaque du monde…à quelques nuances près.” serait plus juste.

    Pour BDS, ce qui me secoue le plus sans doute est le fait que le concepteur Omar Barghouti soit Kowétien de naissance, palestinien d’adoption et diplômé de l’université de Tel Aviv.

    Un apartheid comme celui-ci, les sud-africains en auraient rêvé.

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