L’intervention à laquelle je vais m’efforcer de répondre m’est parvenue suite à la publication d’un article sur zakhor-online.com, un article intitulé « Les Juifs, Israël et la Théorie du Complot – 2/2 », publié en juillet 2019. Ci-joint l’intégralité de cette intervention :
Il est bien naturel qu’étant juif ou, du moins, passionnément ami des Juifs, puisque votre blog est consacré à leur défense, vous soyez exaspéré par cette flambée d’antisémitisme qui se répand partout comme un feu de brousse depuis environ dix ans et se cache derrière toutes sortes de paravents, manteaux, faux-nez idéologiques, historiques, etc.
Cependant vous commettez la même erreur que la plupart des anti-antisémites professionnels comme l’équipe de Conspiracy Watch, Pierre-André Taguieff & Cie. Vous dites : Je suis capable de pointer telle ou telle incohérence dans divers discours complotistes – ici le discours de Youssef Hindi – et, par conséquent, j’affirme qu’il n’y a eu absolument aucun plan juif actif au cours de l’histoire, avec des contradictions internes bien entendu, contradictions qu’admettent les dénonciateurs des projets juifs. Selon ce genre de raisonnement, il n’y a jamais eu d’intrigue juive, nulle part. Or, c’est insoutenable. Aucun élément juif, selon ces anti-antisémites professionnels, n’aurait tenu le moindre rôle, ni dans l’Illuminisme du XVIIIe siècle, ni dans le Jacobinisme, ni dans la Révolution de 1848, ni dans les divers mouvements sociaux-démocrates du XIXe siècle, qu’il s’agisse de celui de Ferdinand Lassalle ou de Karl Marx, ni dans la Révolution de 1905 en Russie, ni dans celle de 1917, ni dans l’histoire de la franc-maçonnerie et son symbolisme, ni nulle part. Cette dénégation en bloc n’est absolument pas défendable. Elle discrédite totalement ces anti-antisémites et c’est la faiblesse congénitale de l’œuvre de Pierre-André Taguieff, notamment.
Vous avez grand tort de pratiquer cette argumentation spécieuse, car elle vous enlève toute la crédibilité que vous pourriez gagner à pointer toutes les insuffisances et les faiblesses des discours des Youssef Hindi, Alain Soral et Édouard Drumont de ce monde.
Vous avez contre vous Anacharsis Cloots et son livre « La République universelle » (à lire dans l’édition originale, non expurgée), Gershom Sholem, qui a mis en lumière très clairement le rôle direct des Illuminés de Bavière dans le Jacobinisme, et François Furet, qui a été sur ce point l’élève de Gershom Sholem et qui a confirmé ses analyses. Le cardinal Lustiger, né et mort en Juif, était sur la même ligne quand il démasquait l’antisémitisme des Lumières, conséquence directe du frankisme sabbatéen. Vous avez contre vous également le très érudit rabbin Marvin S. Antelman, une sommité juive, ancien Chief Justice du tribunal rabbinique suprême de New York, qui a écrit un ouvrage que je vous recommande : « To eliminate the Opiate ». Lui aussi est dans la mouvance de Gershom Sholem dont il s’inspire. Sur le rôle des sociétés de pensée dans la Révolution, vous avez contre vous Augustin Cochin qui, certes, était d’Action Française mais auquel s’est référé François Furet comme à une autorité indiscutable. Vous avez contre vous également un auteur peu connu mais important : Iouda Tchernoff qui montre très bien le rôle de l’élément juif et maçonnique dans tous les clubs républicains de 1848 et de la IIIe République. Vous avez contre vous également Daniel Béresniak, Juif et haut dignitaire maçon et son livre « Juifs et francs-maçons : les bâtisseurs de temples ».
Non, votre tentative est vouée à l’échec. Il est bien évident que le judaïsme ou, disons, les autorités juives (plutôt libérales qu’orthodoxes, avec certes leurs contradictions internes) ont eu partie liée avec la franc maçonnerie dès le début, ce qui a eu et a encore un rôle essentiel dans la révolution, le républicanisme, l’anticléricalisme, l’anticatholicisme et, souvent, la gauche dans son ensemble, tout en ayant également une présence dans certaines mouvances d’extrême-droite, notamment antichrétiennes (voir la Nouvelle Droite par exemple).
Si vous tentez de nier tout cela, vous ne pouvez être pris au sérieux. Autant essayer de faire croire qu’Alexandre Parvus, Karl Kautski, Trotsky, Rosa Luxemburg, Béla Kun, Kurt Eisner, Ana Pauker et tous ces bolcheviques n’étaient pas des Juifs.
Youssef Hindi, Pierre Hillard et leurs épigones sont un peu trop schématiques dans leurs exposés. C’est le reproche qu’on peut leur faire. Mais ce reproche ne permet absolument pas d’affirmer qu’il n’y a eu aucune action révolutionnaire juive d’esprit messianique identifiable dans des bouleversements des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. S’arc-bouter sur un tel déni de l’évidence ne vous conduira à rien. Au contraire cela affaiblira votre cause de manière définitive et aura pour conséquence que les terribles simplificateurs du camp d’en face apparaîtront seuls crédibles.
Ma réponse :
Tout d’abord, je vous remercie pour cette masse de références. Certains noms m’étaient inconnus, comme celui d’Ana Pauker la Roumaine. Je pourrais à mon tour vous évoquer Margherita Sarfatti l’italienne. Mais nous n’allons pas nous lancer des noms à la figure.
Vous évoquez, et avec insistance, les Juifs « révolutionnaires ». Vous amplifiez terriblement leur rôle dans la Révolution française. Il n’a été en rien central. Ont tenu un rôle central dans cette révolution, entre autres groupes, des aristocrates qui, il est vrai, se sont trouvés assez vite débordés. Je pourrais commencer par vous évoquer Stanislas de Clermont-Tonnerre (un franc-maçon pour vous plaire) dont je suis parent par alliance, célèbre pour son discours sur les Juifs et pour avoir été massacré par la populace un 10 août 1792 à l’âge de trente-quatre ans. Sa défense des Juifs était très pertinente lorsqu’il la prononça, infiniment pertinente. Certes, elle demande aujourd’hui à être amplifiée et nuancée, avec l’émergence du sionisme et la création de l’État d’Israël. Vous n’ignorez pas que je suis sioniste, très sioniste. Mais je parle trop de moi.
Le rôle des Juifs a été plus marqué dans la Révolution russe – il me faudrait écrire, dans « les Révolutions russes », celle de 1905, puis celles de 1917, février et octobre. Je précise que les Juifs étaient plutôt mencheviks. Mais qu’importe ! L’importante représentation des Juifs dans les révolutions russes tient à des faits qui n’ont rien à voir avec un quelconque « plan juif ».
Vous tentez de me faire dire que je nie toute participation juive à des événements majeurs que vous énumérez. Où ai-je affirmé une telle chose ? Par contre, ce que je refuse, et catégoriquement, non par philosémitisme (un qualificatif que je n’apprécie qu’à moitié car il est imprécis) mais par simple honnêteté intellectuelle et volonté de connaissance non galvaudée, c’est toute idée de « complot juif », de « plan juif » et autres accusations ou, tout au moins, suggestions de cet acabit. Dans les complexités de l’Histoire et du monde où nous vivons, la Théorie du Complot est assez frénétiquement activée. Il est vrai qu’elle ne vise pas uniquement les Juifs, loin s’en faut, même s’ils sont plus volontiers attaqués que d’autres. Je ne puis intellectuellement l’accepter. La Théorie du Complot est une chose de masse, une tendance grégaire, la recherche d’un repos (pas vraiment mérité) dans un espace qui, à bien y regarder, n’excède pas les dimensions d’un placard à balais.
Mais je vais jouer votre jeu, un instant au moins. Admettons que les Juifs aient depuis qu’ils sont juifs un plan de conquête du monde. Ce n’est pas tant du côté de « l’action révolutionnaire juive d’esprit messianique identifiable dans des bouleversements des XVIIIe, XIXe et XXe siècles », ainsi que vous l’écrivez, que ce plan est actif. Il l’a été bien avant. Oubliez pour un temps la franc-maçonnerie, la révolution, le républicanisme, l’anticléricalisme, l’anticatholicisme et tutti quanti. Je suppose que vous êtes chrétien, catholique (ce que je respecte a priori). Vous dénoncez toutes sortes de choses où, selon vous, les Juifs auraient été des activateurs prépondérants. Il vous faudrait reprendre l’affaire dès le début et plus loin encore. Car si vous êtes chrétien et catholique (ce qui, je le répète, est a priori fort respectable), il faudrait que vous vous posiez la question de savoir si vous n’êtes pas victime d’un complot juif, car j’ai cru comprendre que Jésus était juif, ainsi que presque tous ses disciples, en commençant par le premier pape, saint Pierre (Simon Bar-Jonas). Et, surtout, j’ai cru comprendre que l’architecte du christianisme, saint Paul (Saul), sans lequel le Christ – le Ressuscité – est difficilement concevable, était également juif…
Vous évoquez le nom de Béla Kun, le Hongrois. Le bonhomme n’a pas ma sympathie, mais là n’est pas la question. Il convient de le replacer dans un contexte historique très précis. Et puisque vous y allez avec les Juifs, je vous signale qu’il n’était juif que par son père. Alors ? Ses violences sanglantes doivent-elles être mises sur le compte des Juifs (côté paternel) ou des Calvinistes (côté maternel) ? Je pose cette question inepte pour suggérer que le chemin que vous indiquez me semble bien hasardeux ou, plus exactement, il pourrait bien revenir sur lui-même. Je ne force pas la note. Le ton de votre intervention et certains détails qu’elle contient me forcent à poser cette question, parfaitement inepte j’en conviens.
Je reconnais le rôle des Juifs dans l’histoire et c’est pourquoi je m’intéresse tant à leur culture et leur histoire. Car ce peuple spécifique est aussi par sa diversité le peuple-monde. Et je ne crois pas faire injure aux Juifs et aux non-Juifs en affirmant que nous sommes tous juifs, d’une certaine manière – à notre manière –, certains plus que d’autres certes.
Mais il y a plus. La diversité juive est tout simplement stupéfiante et l’étude permet de la rencontrer à chaque pas. C’est tout au moins ce que j’expérimente au quotidien. Il est dommage que cette diversité provoque des réactions si terriblement réductrices (telles que « le complot juif » et autres radotages) plutôt que de stimuler la volonté de connaissance et l’esprit critique.
Que des Juifs me soient antipathiques, que j’ai de l’aversion pour certains d’entre eux, pour des raisons fort diverses, ne m’empêche pas d’affirmer qu’il n’existe aucun « plan juif » ou, plus exactement, qu’il existe tant de plans juifs qu’ils se poussent mutuellement de côté, se marchent dessus, se font des croche-pieds, se donnent des coups, se maudissent, se traitent de tous les noms, et j’en passe. Moi, je prends note de cette vitalité débordante qui me stimule. Je fonce dans le bain, un bain qui bouillonne tant on s’y agite, et je m’agite à mon tour. Et paf, je colle une mornifle à Israël Shahak, je traite Shlomo Sand de schmock (n’hésitant pas à l’appeler Schmoko Sand), j’em… (je sais, ce n’est pas bien) les Neturei Karta, puis je me réjouis à la lecture d’Isaak Berlin, ce penseur qui jugeait (à raison selon mon point de vue) que les ennemis de la liberté se trouvent chez certains philosophes des Lumières mais aussi de la Contre-Révolution et d’un socialisme encore dans ses langes, qui tous défendent une conception autoritaire de la liberté – la Liberté avec L –, une conception reprise par la Révolution française. Je me réjouis aussi à la lecture de Simone Weil, la philosophe, qui me subjugue autant qu’elle m’irrite ; et je n’hésite pas abattre mes poings sur la table lorsqu’elle parle du judaïsme. Je pourrais vous rendre compte de mes relations avec les Juifs sur des pages et des pages.
Je me suis toujours tenu à l’écart de la Théorie du Complot (ou conspirationnisme ou complotisme). Elle surfe sur la complexité du monde et promet le repos. C’est pourquoi ils sont si nombreux à se laisser séduire. Alors que les News déversent à tout instant des bennes de news, que l’esprit d’analyse est submergé et suffoque, la Théorie du Complot apparaît comme un endroit tranquille (d’un certain point de vue) où faire de la chaise-longue et radoter avec ses voisins de chaise-longue. Non, je ne crois pas en un « plan juif » ! Je vous concède qu’il existe des lobbies juifs, certains puissants, mais qu’il existe aussi des lobbies arabes, et plus généralement musulmans, ainsi que des lobbies diversement chrétiens non moins puissants. Vous le savez. J’ajoute que les lobbies juifs ont tendance à se chamailler entre eux, ce qui porte dramatiquement préjudice à l’efficacité du « plan juif » pour la conquête du monde…
Mais j’en reviens à une idée esquissée ci-dessus, le « plan juif » ne se serait-il pas manifesté avec une puissance particulière, avec le christianisme et l’Église une, sainte, catholique et apostolique ? Il faudrait creuser la question.
Un mot encore. J’ai toujours lu avec bonheur Gershom Scholem sans pour autant considérer tout ce qu’il dit comme parole d’évangile, si vous me permettez l’expression. De même, j’ai toujours lu avec bonheur Martin Buber sans jamais partager sa conception du sionisme que je juge bonne pour les oies blanches et les neuneus.
Je vous transmets la dernière partie d’un long article de Seth J. Frantzman, publié par The Jerusalem Post, le 26 novembre 2017. J’en apprécie le ton équilibré. J’ai fait suivre cet extrait d’autres extraits qui vous intéresseront. Ils se répondent et se complètent en quelque sorte. La diversité juive y est esquissée à un moment de l’Histoire. J’aurais bien des nuances à lui apporter, mais cet article me semble intéressant dans ses grandes lignes :
Un siècle plus tard et malgré le recul, il est encore difficile de comprendre ce qui a attiré tant de juifs vers le communisme. Leurs actions étaient-elles imprégnées de judaïsme, d’un sens de la mission juive véhiculé par les notions de tikoun olam et de « lumière des nations », ou bien leurs actions étaient-elles simplement dictées par le pragmatisme d’une minorité luttant pour faire partie de la société ? La réponse se situe quelque part entre les deux. Beaucoup de juifs ont fait des choix économiques pragmatiques en décidant de partir vers le Nouveau Monde afin d’échapper à la discrimination et à la pauvreté. D’autres ont choisi de s’exprimer en tant que juifs, soit par l’intermédiaire des groupes socialistes juifs, soit par le sionisme. D’autres encore ont lutté pour l’égalité au sein de l’empire, afin de pouvoir conserver leur identité tout en jouissant de l’égalité avec leurs compatriotes. Parmi eux, quelques-uns, enfin, cherchaient une solution radicale à leur situation et à celle de la société par la révolution communiste ; une solution qui n’inclurait pas d’autres voix comme celles du Bund ou des mencheviks, mais uniquement celle de leur parti. Ceux-là n’avaient aucun scrupule à assassiner leurs coreligionnaires, et n’avaient pas plus d’éthique que leurs pairs non juifs. Comment expliquer leur présence disproportionnée dans la direction de la révolution ? A titre d’exemple, ce serait comme si la minorité druze en Israël constituait la moitié du cabinet de Benjamin Netanyahou, ou que la moitié du gouvernement d’Emmanuel Macron était composé d’Arméniens. Peut-être que la seule façon de comprendre cela est de se souvenir que lors du procès de Nelson Mandela en 1963, à Rivonia, en Afrique du Sud, cinq des treize personnes arrêtées étaient juives, tout comme le quart des Freedom Riders des années 1960 aux États-Unis. Le XXe siècle était un siècle d’activisme juif, souvent pour des causes non juives. Les Freedom Riders ne se sont pas engagés en tant que « voix juive pour les Afro-Américains », mais comme activistes pour les droits civiques. Il semble bien que les idéaux de justice et de liberté fassent partie de l’ADN du peuple juif.
Ci-joint des extraits d’un classique que vous connaissez probablement, une conférence faite au cercle Saint-Simon, le 27 janvier 1883, par Ernest Renan. Son titre : « Le judaïsme comme race et comme religion ». Ces extraits prolongent en quelque sorte la dernière phrase de l’article ci-dessus : « Il semble bien que les idéaux de justice et de liberté fassent partie de l’ADN du peuple juif » :
Qu’est-ce qui a fait que ce culte de Yahvé est devenu la religion universelle du monde civilisé ? Ce sont les prophètes, vers le VIIIe siècle avec Jésus-Christ. Voilà la gloire propre d’Israël. Nous n’avons pas la preuve que, chez les voisins et plus ou moins congénères des Israélites, chez les Phéniciens par exemple, il y ait eu des prophètes. Il y avait sans doute des nabis, que l’on consultait lorsqu’on avait perdu son âne ou que l’on voulait savoir un secret. C’étaient des sorciers. Mais les nabis d’Israël sont tout autre chose. Ils ont été les créateurs de la religion pure. Nous voyons, vers le VIIIe siècle avant Jésus-Christ, apparaître ces hommes, dont Isaïe est le plus illustre, qui ne sont pas du tout des prêtres et qui viennent dire : “Les sacrifices sont inutiles ; Dieu n’y prend aucun plaisir. Comment pouvez-vous avoir une idée assez basse de la Divinité pour ne pas comprendre que ces odeurs de graisse brûlée Lui font mal au cœur ? Soyez justes ; adorez Dieu avec des mains pures ; voilà le culte qu’Il réclame de vous”. (…) La religion devient de la sorte quelque chose de moral, d’universel ; elle se pénètre de l’idée de justice, et c’est pour cela que les prophètes d’Israël sont les tribuns les plus exaltés qu’il y ait jamais eu, tribuns d’autant plus âpres qu’ils n’ont pas la conception d’une vie future pour se consoler et que c’est ici-bas, d’après eux, que la justice doit régner. (…) A l’idée de la religion pure se joint, chez les prophètes du même temps, la conception d’une espèce d’âge d’or, qui apparaît déjà dans l’avenir. Le trait caractéristique d’Israël, c’est l’annonce obstinée d’un avenir brillant pour l’humanité, d’un État où la justice régnera sur la terre, où les cultes inférieurs, grossiers, idolâtres disparaîtront.
Olivier Ypsilantis
Isaïah Berlin, pas Isaak, sauf votre respect.
Vous bottez en touche et vous êtes dans le déni total. Ce n’est pas sérieux.
En fait, avec beaucoup d’érudition et de références vous êtes complètement à côté du sujet. Et vous recourez au procédé éculé consistant à faire diversion en parlant de “théorie du complot” etc., pour ne pas répondre sur le fond. Ce n’est pas du tout ce dont j’ai parlé. J’ai parlé de PROJET, non de complot ni de plan visant à la domination. Or projet il y a – C’EST INDENIABLE – et il est loisible aux goyim qui sont destinés à en faire les frais, de s’y intéresser et de réfléchir aux moyens de s’en protéger.
Non seulement je n’ai pas parlé de complot, mais je me suis adressé à vous dans un esprit amical en tentant de vous mettre en garde contre le fait que tous les efforts des Pierre-André Taguieff, Rudy Reichstadt, Gérard Bronner & Cie, et vous pouvez être ajouté à la liste, pour tenter de dévier l’attention à côté du sujet sont absolument voués à l’échec. Précisément le seul effet réel de ces vains efforts est de rendre les antisémites simplistes extrêmement crédibles. Et c’est ce qui est en train de se passer en ce moment.
Je vous ai recommandé une autre méthode: en vous inspirant du rabbin Marvin S. Antelmann, de Gershom Sholem, de François Furet, de Iouda Tchernoff (auteur mineur mais intéressant) et d’autres qui tous AVOUENT le projet, l’endossent même, et le démontrent en toute candeur (candor dans le sens anglais) sans tenter de cacher l’évidence, moyennant quoi ils peuvent avec une certaine crédibilité, s’inscire en faux contre les dérives dudit projet dont l’existence, la consistance, l’inlassable persévérance par delà les variations importantes et les contradictions internes, qui existent en effet, est indéniable dans la recherche d’une totale dissolution des nations et dans l’activisme messianique en vue d’édifier une communauté humaine unifiée sous l’égide d’une peuple sacerdotal.
Aussi longtemps que les défenseurs de la cause juive seront dans le déni de cette réalité, au lieu de commencer par la constater, car ce constat est impossible à éviter, eh bien ils contribueront (c’est peut-être le but qu’il recherchent) à donner des armes aux antisémites qui paraîtront tout à fait crédibles alors qu’eux se disqualifieront.
C’est un peu comme un braqueur de banque qui pris sur le fait dirait au policier: “Vous m’accusez avec mes complices d’avoir oudi un complot consistant à creuser un tunnel pour entrer dans la salle du coffre et la vider. Monsieur l’agent, vous êtes un complotiste.” Et si le malfrat est juif, il ajoutera. “D’ailleurs je suis juif donc non seulement vous êtes un complotiste mais vous êtes en plus un antisémite”. Cette comparaison est certes un peu ironique mais elle donne une image assez juste du malaise épais qui existe aujourd’hui dans la société française qui se trouve confrontée à l’évidence de l’action juive du CRIF et de la Licra (etc.) pour venir à bout de la France gallo-romaine et chrétienne blache, au moyen de l’immigration massive (simple réédition du même coup qui avait été déjà tenté en 711 en Espagne et qui a été la cause de huit siècles de troubles qui se sont terminés comme l’on sait entre 1492 et 1609). Tout le monde a compris. Les preuves sont sur la table. Elles sont dans toutes les mémoires, gravées dans les consciences de tous les Français qui se souviennent tous parfaitement de ce qui s’est passé et du rôle central des organisations juives dans la promotion du multiculturalisme, allant jusqu’à la persécution judiciaire des Dupont-Lajoie et autres Gaulois réfractaires. Et aujourd’hui qu’ils savent que les Français savent, les agents du pouvoir juif croient s’en tirer par le déni et par l’aggravation de la répression des consciences par des lois liberticides, versant ainsi de l’huile sur le feu par la même occasion. Alors en catastrophe les Goldnadel, Finkielkraut, Zemmour, Elisabeth Lévy se mettent à parler comme Le Pen et croient que les Français n’y verront que du feu.
Quand on est pris sur le fait on est pris sur le fait. C’est une mauvaise défense de nier l’évidence.
Toutes vos esquives sont hors sujet.
Vous me reprochez de mettre trop l’accent sur l’action juive révolutionnaire en oubliant les Juifs conservateurs, les Juifs de cour, les Disarëli, etc. J’ai peut-être ce tort car je suis anticommuniste. Mais je sais bien que l’action juive a toujours été présente des deux côtés de la barricade. Du côté des jacobins et du côté des absolutistes déjà. (L’absolutisme tel qu’il a existé en Allemagne n’aurait pas été possible sans l’aide des Juifs de cour à l’époque, et Meyer-Amschell Bauer lui-même n’était-il pas le gérant du patrimoine de Guillaume IX de Hesse-Cassel, lui-même circonvenu par l’Illuminisme de Adam Weishaupt disciple de Jacob Frank. Relisez Gershon Scholem et Pierre Hillard qui n’est pas mauvais sur ce sujet. Le rabbin Antelmann est encore plus brutal dans ses analyses qui sont très proches de celles de l’abbé Rarruel. Et le rabbin Antelmann n’est pas un personnage de second ordre dans le judaïsme). Donc j’en ai beaucoup contre l’action juive révolutionnaire, c’est vrai, mais je suis bien conscient qu’elle a toujours son pendant dans l’autre camp. Comme c’est le cas de nouveau aujourd’hui où l’on voit ce ralliement du pouvoir juif de tendance likoudnik à une solution de sauvetage in extremis pour le cas où les électeurs excédés hisseraient sur le pavois une Marion Maréchal nous voilà, ou quelqu’un comme ça.
Enfin, pilpoul suprême, vous tentez de me faire le coup de: “et au fond, est-ce que le meilleur exemple de complot juif ce ne serait pas le christianisme?” Mais qu’est-ce que vous vous imaginez? Bien sûr que le Christ a accompli les prophéties et qu’Il est le Messie. C’est bien pourquoi le judaïsme qui nie Sa divinité Le désigne comme son ennemi personnel numéro un. Depuis Julien l’apostat l’antichristianisme et le néo paganisme y compris celui de tendance nouvelle droite a toujours été préférable au point de vue juif, à un christianisme non libéral. Alors oui, si vous voulez, on peut dire que Jésus était juif, et saint Paul était juif. C’est certain. Mais le projet messianique postérieur à l’avénement du Christ est précisément une opposition irréductible au christianisme, et il a toujours donné son soutien à toutes les hérésies: arienne, patarine, hussite, lollarde, etc.
J’apprécie beaucoup votre blog, c’est pétaradant, mirobolant, étincelant, plein de snobisme, d’élégance, d’esprit, d’érudition, de pirouettes et de poudre aux yeux. On y apprend beaucoup de choses, que vous égrenez comme des perles de culture. Mais pour combattre la prise de conscience massive qui se fait jour en ce moment, de l’action juive en France et de sa logique, il faudra trouver plus sérieux qu’un baladin comme vous ou des gens qui se fourvoient dans le déni de l’évidence comme les gens de l’école de Taguieff.
Car cette prise de conscience s’opère dans les profondeurs de cette société multiculturelle français, pourtant oeuvre des Juifs. Mais ça c’est habituel, depuis toujours ils inventent des trucs pour détruire les Gentils et à chaque fois ça se retourne contre eux. Ca s’est toujours passé comme ça : avec l’Islam, la Réforme de Luther, la conviviença dans Al Andalus, ce qui veut dire le vivre ensemble (ils n’ont pas d’imagination, après un millénaire toujours le même vocabulaire), le communisme, maintenant le politiquement correct intersectionnel, le féminisme, le multiculturalisme etc., ça ne manque jamais, tout ce qu’ils inventent comme machines de guerre contre nous ils en sont toujours les premières victimes.
Bon, ceci était une réaction à chaud car je trouve irritante cette manière de botter en touche et de se complaire dans le déni de réalité. Mais je vais reprendre votre texte à tête reposée et étudier certains éléments que vous citez et qui semblent intéressants et peut-être que je vous écrirai à nouveau pour vous dire ce que j’en pense.
Vous avez raison, Isaiah Berlin se prénomme bien Isaiah et non Isaak. Je suis d’autant plus impardonnable que j’ai écrit plusieurs articles sur ce penseur et que j’ai lu quelques-uns de ses travaux. Mettez mon erreur sur le compte de la fatigue.
Je vous remercie par ailleurs de votre sollicitude et de votre esprit amical destinés à me dessiller les yeux. Mais je dois vous confier que je ne connais que trop cette tactique qui consiste à dire à ceux qui luttent contre l’antisémitisme (et l’antisionisme) qu’ils sont les principaux activateurs de l’antisémitisme et de l’antisionisme, vieille tactique qui vise à les intimider. J’ai souvent eu affaire à des intervenants sur des sites et des blogs qui manient ce raisonnement spécieux (implacablement fermé sur lui-même) destiné à réduire l’autre au silence et à moindre frais. Tenez, je vais forcer la note mais à peine : si les Juifs n’existaient pas, il n’y aurait pas d’antisémite… Et si Israël n’existait pas, il n’y aurait pas d’antisioniste…. C’est vrai après tout. Autre technique (très utilisée) employée pour déstabiliser l’adversaire : faire référence à des Juifs qui formulent des appréciations qui vont dans le sens qui vous convient. La pensée juive étant multiple, on se mettra par exemple sous la dent Shlomo Sand pour « démontrer » que le peuple juif a été inventé, etc.
Toute votre intervention n’est qu’une resucée des « Protocoles des Sages de Sion » ce dont vous ne semblez même pas vous rendre compte : les Juifs tiennent le monde et le le tiennent d’autant mieux que de pauvres aveugles (dont je suis) ne voient rien, ne veulent rien voir. Toute discussion est à ce niveau impossible
Vous concluez : « Depuis toujours ils (les Juifs) inventent des trucs pour détruire les Gentils et à chaque fois ça se retourne contre eux. Ça s’est toujours passé comme ça : avec l’Islam, la Réforme de Luther, la Convivencia dans Al-Andalus, ce qui veut dire le vivre ensemble (ils n’ont pas d’imagination, après un millénaire toujours le même vocabulaire), le communisme, maintenant le politiquement correct intersectionnel, le féminisme, le multiculturalisme etc., ça ne manque jamais, tout ce qu’ils inventent comme machines de guerre contre nous ils en sont toujours les premières victimes ». Il y a des trucs dans ce genre (très précisément dans ce genre) qui traînent dans « Mein Kampf » mais, attention, je ne vous ai pas traité d’antisémite…
Une fois encore je vous suis gré d’avoir tenté de m’éclairer sur les projets juifs de réduction en servitude des Goyim mais vraiment je vous laisse à vos visions et retourne à mon aveuglement.
Quand les juifs font quelque chose, c’est toujours en tant que juif et toujours sous la forme d’un “plan” et d’un “complot”… Trotski et Rothschild même combat, n’est-ce pas ?
Mettre des juifs à l’origine de la Révolution Française est une vaste blague. Combien étaient-ils en 1789 sur près de 30 millions de français ? environ 40.000 dont la moitié en Alsace. Soit 0,1% de la population…
Dès qu’il s’agit des juifs, plus d’histoire sociale et économique, plus d’histoire du tout en fait. Juste la “race” ou le “judaïsme” éternellement identique et invariable. Le christianisme a changé, les français ont changé, mais le judaïsme et les juifs ne changent pas, eux…
Quant à la franc-maçonnerie, arrêtez de fantasmer sur “Salomon” et renseignez-vous sérieusement. A l’origine, 18è, elle était réservé aux chrétiens croyants et est resté interdite aux juifs jusqu’à la fin du 19è siècle, sauf rarissimes exceptions de quelques juifs très riches… C’est la raison pour laquelle des juifs américains ont créé, à l’imitation d’une loge mais jamais reconnu comme telle, le B’nai B’rith en 1843.
Ne craignez pas de me traiter d’antisémite. Je le suis certainement selon certaines définitions de ce mot. Il y a beaucoup de définitions de l’antisémitisme.
Je me déclarerais volontiers antisémite selon la définition du petit Larousse des années 20 : ”idée politique proposant de réduire l’influence juive dans la société”.
Et je souhaiterais qu’on réduise l’influence juive, précisément parce que ce faisant on réduirait l’antisémitisme.
L’antisémitisme en effet est un phénomène naturel qui se produit immanquablement dans toute société à n’importe quelle époque de l’histoire, quand la population majoritaire perçoit de façon nette que la minorité juive vivant parmi elle exerce une influence réelle, évidente, impossible à nier, et surtout (car si cette influence était majoritairement jugée bénéfique il n’y aurait pas d’antisémitisme) quand on peut constater que cette influence a des conséquences funestes ou du moins qui sont au détriment des intérêts de la population majoritaire.
Ainsi, aussi désagréable que cette idée soit pour quelqu’un comme vous qui sympathise avec la sensibilité juive (toujours à vif et bien souvent incapable d’un retour sur soi rationnel) l’antisémitisme n’est pas une maladie de l’âme irrationnelle, c’est souvent la conséquence d’un conflit, parfois violent, parfois même irréductible, entre les intérêts de la population majoritaire d’un pays donné et les intérêts des élites juives dudit pays, ou la volonté du pouvoir juif qui s’exerce dans ce pays.
Je dis bien les élites et le pouvoir juif, car les décisions politiques contraires à l’intérêt national français prises sous la pression du pouvoir juif français, comme la politique d’immigration menée depuis 50 ans, et plus récemment la dévastation de la Libye et le soutien au terrorisme contre le gouvernement légitime de la Syrie, avec les conséquences migratoires terribles de ces fautes politiques, ne sont pas imputables au dentiste juif de base. Mais il y a une prise de consience massive chez les Français, du fait que ces politiques ont été littéralement imposées aux gouvernements français successifs par le pouvoir juif, ou judéo-sioniste.
Je dois avouer qu’il y a une douzaine d’années je n’imaginais pas que l’antisémitisme puisse ressurgir ni devenir aussi vif qu’il est aujourd’hui et j’ai été sidéré de constater qu’il est de retour et même, comme le pensait feu le prof Wistrich, plus fort que dans les années 30.
Brusquement, il y a environ 10 ans, l’antisémitisme s’est mis à flamber. On ne sait pas exactement quel a été l’élément déclencheur, mais la personnalité de Dieudonné a joué un rôle de catalyseur et là encore, par l’effet boomerang de l’action de ceux qui après l’avoir manipulé en tant qu’agitateur antiraciste, ont voulu sa mort sociale parce qu’il avait soudain tenu des propos qui leur déplaisaient. Dieudonné s’est défendu , a rendu les coups, et ça a donné une affaire Dreyfus à l’envers.
L’affaire Dreyfus c’était le peuple français qui s’était solidarisé avec un officier juif persécuté par les antisémites et par le pouvoir. L’affaire Dieudonné c’est le peuple français et multiculturel qui se solidarise avec un humoriste franco-camerounais persécuté par les Juifs et par le pouvoir juif. Les deux affaires remuent la nation au même degré de profondeur et les passions qu’elles ont libérées ont la même brisance.
Mais Ddieudonné n’a été qu’un catalyseur. Si Dieudonné n’était pas né, ni Soral, le même antisémitisme aurait flambé de la même manière, en passant par d’autres canaux. Comment se fait-il qu’un sentiment populaire que l’on croyait appartenir à un passé révolu soit capable de resurgir complètement, intact, plus fort que jamais, sans être le moins du monde inhibé par le souvenir des horreurs de la 2ème guerre mondiale?
C’est cela qui m’a beaucoup interpellé et fait réfléchir. Je suis arrivé à cette conclusion que je vous ai soumis ci-dessus : c’est à dire que l’antisémitisme est comme une réaction chimique. Elle se produit toujours quand certaines conditions sont réunies. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Peu importent les mauvais souvenirs qu’ont pu laisser les dernières manifestations du fléau.
Or en France, les conditions du retour de l’antisémitisme ont été soigneusement mises en place par 50 ans de politique juive visant à dissocier la nation par l’immigration, le métissage et la diversité, et en plus par la volonté d’infléchir la politique étrangère dans un sens favorable à Israël et contraire à l’intérêt national français. Il y a eu une perception massive de ces dangers par la masse, et les responsabilités ont été parfaitement identifiées, non seulement par le peuple français de souche, mais en plus par des millions d’immigrés installés sur le territoire contre l’assentiment des Français, en leur forçant la main par ces campagnes antiracistes juives auxquelles toute l’intelligentsia juive a participé, par la diabolisation insensée des “beaufs” qui votaient Le Pen, etc. Le résultat, c’est l’antisémitisme qu’on a aujourd’hui.
Je suis bien conscient que ce genre d’analyses seront considérées comme antisémites. Tant pis. Si l’on veut éviter l’antisémitisme, alors il faudrait que les communautés juives soient très vigilantes et interdisent à celles et ceux qui prétendent les représenter, de patronner des politiques, et d’ailleurs aussi des discours idéologiques, dont on sait d’avance qu’ils finiront par causer des flambées d’antisémitisme.
Ce propos peut paraître excessif. Il ne l’est pas. Il n’exclut même pas un soutien à l’état d’Israël, par exemple, comme celui du regretté Raymond Aron. Je dirais qu’il y a eu une césure dans les attitudes des milieux juifs en France, et cette césure coïncide avec la date de l’article fameux de Raymond Aron accusant le livre “Idéologie française” de Bernard-Henri Lévy d’être une “Provocation” irresponsable.
Depuis ce moment là, la Choutzpah incarnée par BHL a a prévalu sur la prudence avisée de Raymond Aron. Selon moi c’est à cela en grande partie qu’on doit attribuer la flambée actuelle de l’antisémitisme en France.
Raymond Aron avait raison. Il se rappelait l’avant guerre et les causes de la montée de l’antisémitisme. Il ne cherchait pas à “intimider” les Juifs ni à les résuire au silence. Il n’était pas un Juif honteux. Il n’avait pas craint de s’en prendre à de Gaulle dans son livre: “De Gaulle Israël et les Juifs”. Simplement il n’approuvait pas la provocation.
Depuis cette époque la saturation de présence juive dans les médias, les discours outrageux tenu par ces gens, leur culot, les politiques d’immigrations suivies sous leur influence, le mépris haineux de ces milieux pour ceux qui s’opposaient à ces politiques, les persécutions judiciaires incessantes avec constitution de partie civile automatique à chaque fois, par le CRIF, la Licra et une ribambelle d’associations juives, tout cela a été sous le signe de la provocation la plus effrontée et la plus insensée.
Alors oui, aujourd’hui il y a de l’antisémitisme. C’est la conséquence de tout cela.
Je vous reconnais le mérite de la franchise. Et ce que vous dites est à présent beaucoup plus clair que dans votre premier courrier. Je vous rejoins sur la désastreuse politique d’immigration en France, une immigration non-sélective (je réclame depuis des années une immigration sélective), je ne vous rejoins pas, mais vraiment pas, sur votre accusation des Juifs désignés comme responsables (entre autres malversations) de cette politique. Parmi ses responsables il y a quelques Juifs, certes, mais, surtout, un grand nombre de non-Juifs, non moins influents. Vous allez évidemment me rétorquer que ces non-Juifs, ces goyim, sont sous la domination des Juifs – de Juifs – et qu’ils ne s’en rendent même pas compte, mais que vous, vous vous en rendez compte… On tourne en rond. Vous me citez Bernard Henri Lévy, probablement parce que vous savez que je ne supporte pas ce gommeux. Il se trouve qu’il est juif – et alors ? De nombreux gommeux non-juifs m’insupportent tout autant. Non, quelque chose ne va pas dans votre « raisonnement ».
Israël bénéficiait d’une certaine sympathie en France (limitons-nous à ce pays pour l’heure) avant 1967, mais sa victoire si rapide et totale à soudainement rendu ce pays moins sympathique. C’est que le monde aime le Juif faible, menacé, tandis le Juif fort perturbe. Par ailleurs, on n’aime pas les Juifs riches et influents ; on préfère les Juifs pauvres et dénués de toute influence – et on les plaint d’être les victimes des Juifs riches et influents (voir Alain Soral). Toutes les accusations contre les Juifs En GÉNÉRAL tournent en rond, sont fermées sur elles-mêmes et n’admettent aucune contradiction. Mon intelligence et ma sensibilité les refusent. Il n’est pas nécessaire que j’insiste.
Ce sont les juifs qui délivrent les visas et les permis de séjours aux immigrés ? Ou bien des fonctionnaires bien catholiques de l’État français dirigé par les rejetons de la bourgeoisie bien catholique aussi (de droite ou de gauche, Giscard ou Mitterrand…) qui a pris le pouvoir depuis 1789 ?
Allez, vous êtes bien un antisémite et votre discours je le connais par cœur. Pour vous un juif ne peut pas être un français ou un russe…
Mais voici ce qu’avouait un antisémite d’une autre trempe que la vôtre. A méditer.
” Tout paraît impossible, ou affreusement difficile, sans cette providence de l’antisémitisme. Par elle, tout s’arrange, s’aplanit et se simplifie. Si l’on n’était antisémite par volonté patriotique, on le deviendrait par simple sentiment de l’opportunité. ”
Charles Maurras, dans l’Action française, 1911.
” Alors oui, aujourd’hui il y a de l’antisémitisme. C’est la conséquence de tout cela. ”
Il y a de l’antisémitisme et de l’antijudaïsme en France et en Europe depuis plus de mille ans, rigolo. Mais j’imagine que pour chaque siècle tu vas aussi nous trouver une bonne raison…
Bon je comprends.
Pour l’immigration c’est comme pour le communisme. Tous les Juifs n’étaient pas communistes mais tous les communistes (ou presque, en tous cas les dirigeants) étaient juifs. Là je vous citerai un livre en allemand: “Das Ende der Lügen” Sonja Margolina, petite fille de comissaires politique juifs bolchéviques, qui dit la vérité.
Il y avait des Juifs non communistes, anti communistes même. Il y a eu des Juifs victimes du communisme. Mais il n’empêche que le communisme peut être qualifié d’entreprise juive – ou alors on est de mauvaise foi.
On demande aux Gentils une repentance collective sur la base d’une culpabilité collective dans la Shoha, alors qu’il y avait beaucoup de non Juifs qui ont combattu le nazisme. Alors à quand la repentance collective des Juifs pour le communisme? Aucune raison de ne pas appliquer le même barême de culpabilité collective qui est appliqué par le pouvoir juif aux pauvres goyim qui n’y sont pour rien dans la shoha. Vous connaissez ce “Mahnmal” à Berlin? Faisons un Mahnmal pareil pour les victimes du communisme et exigeons des Juifs de faire repentance, comme on le demande aux Allemands. Ou alors cessons la repentamce pour tout le monde.
Le communisme c’est ancien maintenant. Les Juifs (je veux dire le pouvoir juif, dans les médias, l’université, etc., vous m’aurez compris) ont réussi à passer sous silence leur responsabilité écrasante dans ces crimes. Ayant finalement, non pas échoué mais décidé d’ouvrir les marchés de l’ex URSS à leurs affaires (1989, lisez svp le livre d’Alexandre Adler Le peuple monde) les mêmes inlassables conspirateurs ont renoncé au communisme de type soviétique (j’accuse uniquement les conspirateurs, et ils existent bel et bien). Ils ont trouvé une autre manière de s’imposer, ont-ils pensé (elle est en train de se retourner contre eux présentement): l’immigration massive.
C’est tout simplement la réédition du coup de 711 en Andalousie. Et là comme c’est tout frais, tout est gravé dans les mémoires et il est IMPOSSIBLE aux lobbies juifs de se disculper. Pour la forme vous contestez mon affirmation. Mais vous savez que cela n’est pas crédible ou plutôit cela ne sera pas audible dans l’opinion publique. La brûlure de 40 ans de persécution des bouseux au nom de l’antiracisme juif sont encore trop cuisantes- dans la masse. Je dis bien dans la masse car il s’agit d’une immigration de masse qui menace la masse européenne autochtone et la réaction est un antisémitisme de masse, mécaniquement. Du moins c’est le cas en France, probablement aussi au Royaume Uni.
Donc voilà: nous sommes entrés dans une nouvelle période d’antisémitisme virulent, comme dans l’entre deux guerres. A l’époque c’était à cause du choc en retour du communisme. Aujourd’hui c0est le choc en retour de l’immigration, de même ampleur.
En 1920-30, le traumatisme bolchévique était dans toutes les mémoires. Tout le monde se souvenait à quelle minorité appartenaient tous ces gens qui avaient voulu faire table rase de tout. Ernst Nolte avait raison, même si ses propos ont fait un tollé. Même l’intellectuel marxiste hongrois (juif) G. M. Tamas l’a reconnu (encore un que je vous recommande, il est excellent vraiment). Le nazisme était bien une réaction contre le communisme. L’antisémitisme a été violent en Allemagne, souvent porté par des gens d’origine russe, ou balte, particulièrement antijuifs par antibolchévisme, parce que le flagrant délit était encore dans toutes les mémoires. Ils n’avaient pas encore eu le temps d’effacer les traces.
La même chose se passe aujourd’hui avec l’immigration qu’hier pour le communisme: choc en retour. Impossible de faire oublier qui étaient ces agitateurs juifs de l’antiracisme qui ont contraint les gouvernements à ouvrir les vannes.
Vous me dites que beaucoup de Juifs auraient souhaité une autre politique d’immigration. Je vous crois volontiers. Seulement ils n’ont pas été écoutés. Ils ont été inaudibles, inexistants. Citez moi un seul Juif français qui se soit levé et ait combattu publiquement la politique d’immigration invasion: un seul. Il n’y en a pas.
Ce n’est très récemment que ces gens comme Alain Finkielkraut ont viré leur cuti et que les Juifs de droite tentent une opération de sauvetage en détresse, mais elle est vouée à l’échec. Ce sont les Juifs immigrationistes, racistes anti français qui ont eu le pouvoir. Les autres Juifs, qui n’en peuvent mais, vont hélas devoir payer pour les Julien Dray & Co. C’est injuste mais c’est comme ça. Ca a toujours été comme ça dans les époques de révolte antijuive.
Il aurait fallu y réfléchir avant.
Maintenant si vous préférez nier que ce noyau d’irresponsables agitateurs subversifs qui jouent avec le feu existe effectivement dans le monde juif (même si ce n’est qu’une minorité dans la minorité son action est déterminante), et qu’il constitue un danger terrible non seulement pour les non Juifs mais aussi pour l’ensemble des communautés juives qui finiront par pâtir de leur action, libre à vous de le nier, mais vous niez une évidence. Ce n’est pas une bonne méthode.
Je sais bien que ma manière de mettre le doigt là où la chatte a mal au pied vous est très désagréable. Vous ne pouvez pas suivre mon raisonnement car cela n’est pas votre tempérament, et votre angle d’observation par rapport à Israël vous interdit certains constats, fait naître pour vous des angles morts qui vous cahe certines réalités. Mais je trouve que vous êtes trop dans l’irréel. A mes yeux votre refus d’envisager certaines vérités est un refus du “tacheles”.
Des femmes et des hommes ont sauvé des Juives et des Juifs au péril de leur vie. Israël les honore et les reconnaît Justes parmi les nations ; d’autres se sont opposés diversement au nazisme, en Allemagne même, et ils sont dignes d’une admiration particulière : ils étaient au cœur de la machine. Parmi eux, des officiers et des aristocrates, une résistance dont on ne parle pas assez hormis Claus von Stauffenberg, nom admirable mais il y en a bien d’autres. Je me suis efforcé d’en évoquer quelques-uns, sans oublier les membres du Cercle de Kreisau animé par Helmuth James von Moltke. J’ai évoqué à plusieurs reprises un officier de le Wehrmacht, Henning von Treskow pour lequel j’ai une admiration particulière. Il faut évoquer tous ces chrétiens, de diverses obédiences, qui se sont opposés à Hitler et qui pour certains se sont employés à sauver des Juifs.
Mais toutes ces chrétiennes et tous ces chrétiens, toutes ces femmes et tous ces hommes d’Église dont je respecte infiniment le courage et la foi ne peuvent m’empêcher de dire ce qui suit, sans animosité, sans jamais chercher à régler des comptes ou donner la préséance aux Juifs. Ce serait contre-productif et, surtout, ma mission (nous sommes tous en mission) n’est pas de distribuer bons et mauvais points.
L’antisémitisme sous toutes ses formes, y compris sous sa forme paroxysmique, le nazisme, est incompréhensible si on fait l’économie de l’antijudaïsme, d’une méfiance institutionnalisée de siècle en siècle et diversement distillée dans les foules. Cette attitude de l’Église et de la chrétienté (pour l’heure, je laisse de côté l’islam) s’est construite à partir d’un malaise sous-jacent engendré par un coup de force contre le judaïsme, contre la religion-mère, toujours vivante, et qui résiste à la conversion. Je tiens une fois encore à vous rassurer, je ne nie pas la grandeur du christianisme, de ses penseurs, de ses théologiens, de ses mystiques, des artistes (les plus grands) qui l’ont servi, bref, d’une quantité remarquable de femmes et d’hommes qui ont diversement pensé et agi sous son égide et pour son compte. Mais je sais que sous le prestigieux édifice se tapit une inquiétude toujours agissante, une inquiétude qu’on aimerait taire, dont on aimerait tuer, mais qui reste bien vivante. Les Juifs sont les grands témoins. Vous m’avez évoqué sur un ton goguenard ce voleur (juif en l’occurrence) surpris dans la salle des coffres. Je vais reprendre votre image et lui donner une autre inflexion. Imaginez un chrétien qui se fasse prendre à forcer un coffre appartenant à un Juif et qui déclarerait à la police que la thésaurisation ne vaut rien et qu’il a une bien meilleure idée pour faire fructifier ce qu’il contient… C’est un peu la situation du christianisme en regard du judaïsme. Et je ne veux en aucun cas blesser vos convictions religieuses. Il m’arrive d’envier votre confort, le moelleux de votre fauteuil, car j’ai le cul entre deux chaises…
Je préfère les complexités de l’histoire et tout ce qu’elle a d’imprévisible à c’est croyance en une Manigance Suprême, en un Grand Plan élaboré quelque part. Je préfère la modestie et la complexité de l’analyse, ses méandres, à ces conclusions qui procèdent d’elles-mêmes, qui tournent sur elles-mêmes jusqu’au vertige.
Les Juifs n’obéissent à aucun plan destiné à en finir avec votre monde et celui de tant d’autres. Soumettre les Goyim ? Foutaise ! Certes, vous allez me donner des exemples de Juifs s’alliant aux ennemis des chrétiens ; et alors ? Ils ont agi ainsi par pragmatisme, comme tant d’autres peuples au cours de l’histoire, rien de bien extraordinaire au fond, rien que de très banal. Avant l’arrivée du Prophète (Mahomet), la situation des Juifs était meilleure dans ce qui allait devenir terre d’islam qu’en terre chrétienne. Les Byzantins les traitaient cruellement, les Sassanides leur étaient plus favorables. Babylone remplaça Jérusalem comme centre de la vie juive et le Talmud (l’un des deux Talmuds) y fut conçu. Les Juifs se battirent aux côtés des Perses contre Byzance, prirent part à la conquête de Jérusalem en 614 au cours de laquelle les chrétiens furent massacrés et où les Juifs furent massacrés lorsque les Byzantins reprirent la ville en 629. Dix ans plus tard, les Arabes prenaient Jérusalem, ce qui ne présageait rien de bon pour les Juifs auxquels Mahomet avait proposé la conversion (voir la communauté juive de Yathrib, la future Médine) en arguant que l’islam et le judaïsme c’était kif-kif mon frère. Je pourrais continuer ainsi sur des pages et des pages. Je prends note de la complexité du monde et refuse de tailler dedans comme dans un morceau de viande.
J’en reviens aux extraits de la conférence d’Ernest Renan, « Le judaïsme comme race et comme religion » que j’ai rapportés dans « Réponse à un intervenant qui me reproche un philosémitisme aveugle ». Je vais les prolonger, à ma manière que vous jugerez tout juste digne d’un baladin ou d’un occupant du Taleches, d’un sympathique garçon qui ne comprend pas la gravité de ce que trament des Juifs (?!)
Je vous prie donc de me suivre. Je suis inquiet comme vous l’êtes face à certaines questions mais je ne partage en rien, mais vraiment en rien votre analyse quant à l’origine de ce que vous jugez (et que je juge) être des maux. Je vous reconnais une fois encore une certaine honnêteté.
Partons du monothéisme juif auquel une bonne part de l’humanité doit aussi d’être ce qu’elle est – et que les uns et les autres soient croyants ou non n’importe guère. Le peuple juif conçoit le Dieu créateur, le Dieu qui ne tolère aucun autre dieu. Dans le judaïsme, l’homme est uni à Dieu par son peuple, le peuple de l’Alliance. Mais puisqu’il n’y a qu’un Dieu, tous les autres peuples, et donc tous les autres hommes, sont logiquement unis à Lui. Alors ? La dialectique juive (le peuple juif est par excellence peuple dialecticien car peuple théologien, ainsi que l’écrit Friedrich Dürrenmatt) ne se trouve-t-elle pas en contradiction radicale avec elle-même ? La réponse viendra avec l’émergence d’une secte juive (les sectes juives sont très nombreuses alors) qui allait peu à peu se déployer dans la quasi-totalité du monde connu, une religion universelle dont le véritable fondateur est saint Paul. Saint Paul (Saul), un dialecticien qui allait commencer à désempêtrer le christianisme naissant du judaïsme – avec complications consécutives suscitées notamment par des interrogations sur la nature du Christ. Mais, surtout, le christianisme finira par abroger le judaïsme, la loi, ce qui a placé en lui une grande inquiétude : le peuple juif, le peuple-témoin, était toujours présent. Avec l’affaiblissement de la foi et de la pratique religieuse l’antijudaïsme a muté, il s’est sécularisé en antisémitisme, rendant la situation des Juifs encore plus précaire. Loin de moi l’envie de pleurnicher et d’encourager la posture victimaire mais ce qui suit doit être dit : le meurtre de masse commis contre les Juifs par les nazis représente à la fois une rupture radicale avec l’antijudaïsme chrétien mais il y a toutefois une généalogie de la haine et de la défiance qui plonge (en partie au moins) des racines de ce côté.
Les Juifs et la repentance ? On les a poursuivis durant presque deux millénaires en les accusant de déicide. Il serait peut-être temps de se calmer. Des Juifs ont participé à la propagation du communisme, certes, mais le communisme n’est en rien une création juive, moins que le christianisme. Des Juifs ont soutenu les mouvements révolutionnaires pour deux raisons principales qui n’ont rien à voir avec un complot visant à la domination du monde. Premièrement (et je pense surtout à la Russie début XXe siècle), le niveau d’éducation des Juifs (souvent très pauvres voire misérables) était sensiblement supérieur à la moyenne de la population. Ils lisaient plus et, de ce fait, réfléchissaient plus. Je pourrais vous citer le cas d’autres minorités qui ont tenu un rôle important dans l’histoire de bien pays car précisément bénéficiant précisément d’un niveau d’éducation supérieur à la moyenne. Par ailleurs, la situation des Juifs était devenue atroce dans la Russie des tsars en dépit des efforts de quelques esprits éclairés comme le grand Stolypine.
Vous m’assenez des noms de Juifs ayant favorisé la Révolution (les révolutions) ou ayant fait partie de l’appareil communiste. Fort bien. Je pourrais en rajouter à mon tour sans que ma position s’en trouve changée. Tenez, vous avez oublié un gros morceau, Lazare Kaganovitch, un proche de Staline. Je suis probablement aussi anti-communiste que vous l’êtes ; mais si vous accusez cette figure centrale dans l’appareil stalinien d’être en partie responsable de Holodomor au début des années 1930 (Holodomor pour ceux qui croient à un génocide planifié (par les Juifs ?) et destiné à en finir avec le nationalisme ukrainien), il vous faudrait pareillement accuser Molotov qui, à ma connaissance, n’était pas juif. Le responsable suprême du NKVD de 1934 à 1936 se nommait Iagoda, il était juif. Son successeur, de 1936 à 1938 se nommait Iejov, il n’était pas juif. L’un et l’autre sont responsables de centaines de milliers de morts, probablement de millions de morts, morts sous la torture, fusillés, morts en déportation. J’insiste de la sorte car n’allez pas croire que j’idéalise les Juifs, ce serait de l’aveuglement et, surtout, ce serait dangereux. A ce propos, les Juifs sont les derniers à idéaliser les Juifs. Pierre-André Taguieff l’a fort bien montré dans un excellent article intitulé « Pierre-André Taguieff sur Yann Moix : “Judéophobie-judéophilie, les deux faces d’une même pièce ?” »
https://www.marianne.net/debattons/entretiens/pierre-andre-taguieff-sur-yann-moix-judeophobie-judeophilie-les-deux-faces-d
Dans cet article, on peut notamment lire ces lignes à méditer : « Or, les préjugés et les stéréotypes négatifs d’origine religieuse concernant les Juifs se sont inscrits dans le langage et les mentalités, et se transmettent indéfiniment, non sans se métamorphoser. Le fait que les Juifs soient la cible de reproches contradictoires n’empêche nullement la transmission de ces derniers, portés par des passions idéologisées. On continue de reprocher contradictoirement aux Juifs d’être trop “communautaires” et trop “nomades”, trop “séparés” et trop “cosmopolites”, trop secrets et trop visibles (voire ostentatoires), trop traditionalistes et trop modernes. On les accuse en même temps d’être nationalistes et “internationalistes” ou “mondialiste”, capitalistes et révolutionnaires. »
Ce qu’il y a de bien avec vous c’est qu’au moins on peut discuter.
Je vois que vous reprenez la théorie du cardinal Lustiger sur la “captation d’héritage”. Je ne la trouve pas très convaincante mais je n’ai pas envie de me lancer dans une controverse théologique pour laquelle d’ailleurs les compétences me manqueraient. Et puis il y aurait trop à dire. Disons juste que dans cette querelle entre eux et nous, les torts sont partagés et l’hostilité à laquelle ils se sont heurtés a toujours eu des raisons. Elle n’est pas irrationnelle.
Enfin bref, je préfère rebondir sur un point “de détail”, comme dirait l’autre: Dürrenmatt.
Vous semblez affectioner particulièrement ce grand écrivain suisse. Vous avez raison. C’est vraiment un grand dramaturge et romancier et il restera, j’en suis convaincu, contrairement à Max Frisch, (que je soupçonne d’avoir été une sorte de marrane très complexé, et un sous Sartre, autre anusim à mon avis). Frisch et Dürrenmatt ont dominé la scène littéraire de langue allemande en Suisse de leur vivant, mais à mon avis Dürrenmatt durera et Frisch pas.
Je vais vous apprendre quelque chose que vous ignorez sur Friedrich Dürrenmatt, et qui va vous intéresser. C’est qu’il avait un grand père qui était déjà fameux, ce grand père était écrivain, et antisémite. Cela peut expliquer que le petit-fils ait été travaillé par la question.
https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/004473/2010-03-24/
https://de.wikipedia.org/wiki/Ulrich_Dürrenmatt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulrich_Dürrenmatt
Ulrich Dürrenmatt était lui aussi un écrivain mais il était surtout un homme politique. Un homme politique non négligeable d’ailleurs car il a siégé longtemps au parlement fédéral comme un leader de parti. C’était une sorte de chef populiste du canton de Berne, qui luttait pour une politique qui soit volkstümlich et cultive les valeurs conservatrices campagnardes et chrétiennes (protestantes), moyennant quoi il s’opposait aux radicaux, aux socialistes, au Kulturkampf, à l’industrialisation, aux francs maçons et… aux Juifs, qu’il n’aimait pas beaucoup. Il avait notamment contribué à la campagne de la première initiative populaire qui a été adoptée en Suisse: celle qui a interdit l’abattage rituel du bétail. Il publiait un journal la Berner Volkszeitung, organe du parti conservateur, dans lequel il écrivait des poèmes, excellents, en dialecte bernois. Grâce au talent indéniable d’Ulrich Dürrenmatt ce journal atteignit un fort tirage et était lu par tout le monde, dans toutes les classes de la société, du simple paysan à Jacob Burckhardt (qui s’en délectait et avait aussi, comme vous savez, beaucoup de préventions contre les Juifs, et en gros les mêmes idées politiques qu’Ulrich Dürrenmatt).
Il s’est agi d’un vrai phénomène pas du tout anodin de conservatisme populiste antimoderne, emmené par un homme de lettres de vrai talent. Le petit fils avait de qui tenir.
Je pense que la personnalité de ce grand père haut en couleurs a du beaucoup tourmenter Friederich Dürrenmatt. Même si je suis convaincu que dans le petit peuple bernois ce grand père restait une figure populaire, et il est encore aujourd’hui un poète régionaliste et dialectal apprécié, pour un intellectuel de la génération de son petit fils, il était embarrassant.
Voici comment Friederich Dürrenmatt a décrit son grand père :
«Ein seltsamer, einsamer und eigensinniger Rebell: klein, gebückt, bärtig, bebrillt, mit scharfen Augen, ein Berner, der eine eigene Zeitung herausgab; der den Freisinn, den Sozialismus und die Juden hasste; auf den kein politisches Klischee passte und der für eine christliche, föderalistische, bäuerliche Schweiz kämpfte, zu einer Zeit, als sie sich anschickte, ein moderner Industriestaat zu werden, ein politisches Unikum, dessen Titelgedichte berühmt waren und von einer Schärfe, die man heute selten wagte.»
Curieux non?
Les goyim, le messianisme, et bla bla bla… C’est bon on a compris. Vous n’êtes qu’un perroquet.
Olivier est un homme poli, c’est pourquoi il prend la peine de vous répondre, mais il n’a pas compris que votre discours raisonné n’en est pas un, et que citer quelques juifs qui apporteraient, soi-disant, des pierres à votre délire antisémite ferait argument. Comme si les juifs ne pouvaient pas dire eux aussi des conneries sur les juifs…. Mais j’en connais plein moi qui délirent et racontent n’importe quoi sur le judaïsme et l’histoire !
Et ils peuvent même s’appeler Gershom Scholem. Un spécialiste de la “Kabbale” et de la “mystique juive”, tout en se prenant au sérieux ça doit délirer un peu quand même, non ?
Allez, monsieur, dont vous usurpez un nom trop grand pour vous, restez donc dans votre obsession minable, et même entretenez-la de plus belle encore, avec encore plus de lectures et de “références” !