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Quelques considérations géopolitiques

 

Comment concilier mon iranophilie et mon sionisme ? Ceux qui me lisent savent que je place de grands espoirs dans le peuple iranien ; je dis bien le peuple, non le régime ! Je ne nie en aucun cas le danger que constitue le nucléaire iranien et je partage l’inquiétude d’Israël à ce sujet. Mais enfin, à quoi servirait de s’allier au pire du monde arabe pour espérer en finir avec la menace iranienne ? La belle affaire que de se retrouver encore plus embobinés avec les Saoudiens et les Qataris, ces financiers du djihadisme, ces nouveaux-riches, ces esclavagistes, ces encagés mentaux… Non seulement il faudrait se séparer au plus vite de cette engeance mais il faudrait opérer un véritable coup de force sur leurs investissements et boycotter leur pétrole. Il nous faut trouver au plus vite des solutions inédites favorisant un rapprochement avec l’Iran. L’entente avec l’Iran (pas à n’importe quel prix, bien sûr) est la voix royale, parallèlement à la création d’un Grand Kurdistan qui, dans un premier temps, engloberait la partie irakienne et la partie syrienne.

 

Kurdistan

 

Le clivage entre Arabes et Kurdes s’affirme comme s’affirme le clivage entre chiites et sunnites. L’islam n’est un monolithe qu’en apparence ; il est parcouru de fractures horizontales, verticales et diversement diagonales ainsi que je l’écris si volontiers. Ce fait est essentiel et doit guider les décisions géo-stratégiques. La fracturation des pays arabes doit se poursuivre impitoyablement.

J’ose affirmer que la longue durée (pour reprendre l’expression de Fernand Braudel) œuvre à un rapprochement entre Israël et l’Iran. D’aucuns m’accuseront de prendre mes désir pour des réalités mais l’étude m’incite à penser que c’est dans cette direction qu’il faut aller. Je juge que le sunnisme et ses tendances radicales présentent un danger bien plus sérieux que l’Iran. La Turquie, pays sunnite mais de tradition laïque par la grâce de Mustapha Kemal Atatürk, a traditionnellement montré une relative bienveillance envers les Juifs au cours des siècles ; pensons notamment à Bajazet II et aux Juifs chassés d’Espagne. Mais à présent, elle se voit islamisée par le perfide Erdogan. Fort heureusement, sa politique étrangère est un échec, en Syrie surtout. El-Assad peut lui faire la nique. Il restera en place et sera l’une des solutions au problème syrien après partition du pays et création d’un territoire alaouite-chrétien. Par ailleurs, les Kurdes risquent fort de donner du fil à retordre à la Turquie car ils représentent environ un tiers de sa population. La partition de la Turquie et son affaiblissement définitif sont souhaitables. Le Grand Kurdistan (soit la partie irakienne, syrienne et turque) pourrait constituer un puissant lien entre l’Iran et Israël.

Je suis toujours plus certain que l’Iran, le peuple kurde (en attendant le Grand Kurdistan) et Israël font former un noyau dominant sur l’ensemble du Moyen-Orient, noyau appuyé par d’autres communautés menacées par la masse arabo-musulmane : chrétiens de diverses obédiences, yezidis, alaoutites et druzes pour ne citer qu’eux. Il faut en finir avec le monde arabe, il faut le rabaisser définitivement. L’affaire est bien engagée. La Turquie doit suivre, la Turquie amputée territorialement et interdite d’Europe. Le Pakistan, pays du sunnisme radical, pays atroce, soutien des Taliban, doit être compressé entre l’Iran et l’Inde. Il est loin le Processus de Barcelone dont le concierge du Qatar (j’ai nommé Sarkozy) et Zapatero le Crétin Parfait faisaient la promotion. Il est loin le monde dans lequel les (désastreux) Accords d’Oslo ont été cuisinés et dont on nous a gavés.

Le « peuple palestinien » est une invention récente, invention qui répond à une stratégie de l’O.L.P. au cours des années 1970. Le « peuple palestinien » est bien le peuple inventé, pour parodier le titre du best-seller de Schlomo Sand. Les « Palestiniens » sont des Arabes et les vrais Palestiniens (sans guillemets donc) sont les Juifs d’Israël et des territoires « occupés ». Qui sont les « Palestiniens » ? Ceux de Gaza ou de Cisjordanie (ou, plutôt, de Judée-Samarie), ceux du Hamas ou ceux du Fatah ? Les Arabes d’Israël, citoyens israéliens ? Les Palestiniens de Jordanie ? Shmuel écrit (et je souscris pleinement à cette conclusion) : « L’alliance du Fatah et du Hamas montre également que le Hamas est le fond du paysage palestinien, son décor-cadre. Si, demain, un accord était passé avec l’Autorité palestinienne, Israël se retrouverait inéluctablement face au Hamas, réduisant à néant toute promesse contractuelle : un cas de figure déjà vu en Algérie avec les Accords d’Evian passés avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.) mais jamais respecté avec le Front de libération nationale (F.L.N.) qui l’a suivi. »

La décomposition du monde arabe est pour l’heure favorable à Israël, en dépit de bien des incertitudes. En sera-t-il toujours ainsi ? Je ne puis le dire. A ce propos, cette décomposition est pour l’heure si favorable à ce pays que les adorateurs de la Théorie du Complot (ou théorie conspirationniste) jugent que tout ce qui se passe aujourd’hui au Moyen-Orient est le produit du « Plan Yinon » (1982). C’est si vrai qu’aucun site ni aucun blog ne rend compte de ce plan d’une manière neutre.

Si je crois au peuple iranien, je ne crois pas au peuple arabe, quel que soit son régime. Je reconnais cependant le courage d’Arabes, femmes et hommes, qui luttent contre l’abrutissement, souvent au risque de leur vie, des individus menacés par l’ochlocratie — du grec ancien ὀχλοκρατία, soit le pouvoir de la masse sur tous.

Mon appréciation de l’Arabie saoudite ne diffère pas de celle de Frédéric Encel dans cet article intitulé « L’État islamique partage la même vision du monde que les Saoudiens » :

http://www.lopinion.fr/6-octobre-2014/frederic-encel-l-etat-islamique-partage-meme-vision-monde-que-saoudiens-17059

 

Iran, peuples persophones en 2003

 

  Olivier Ypsilantis

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