Le trésor enterré au début du IIIe siècle ap. J.-C. et découvert aux abords du village de Mir Zakah, province de Paktya, Afghanistan. Les premières monnaies de ce trésor apparurent après de fortes pluies (mes souvenirs grecs et espagnols à ce sujet). La naissance de la monnaie à Sardes, en Lydie, sous le règne d’Alyatte, au VIIe siècle av. J.-C., avec les premiers statères d’électrum (un alliage d’or et d’argent) puis à Égine avec le premier didrachme d’argent au type de la tortue de mer.
Un tiers de statère lydien en électrum (début VIe siècle av. J.-C.)
Parvenue en Inde, l’armée d’Alexandre est devenue internationale bien que son encadrement reste hellène. Aux Macédoniens et aux Grecs se sont joints les peuples balkaniques dont les Agrianes (soldats d’élite originaires de Thrace) qui marchent au premier rang ; puis sont venus les Grecs d’Asie Mineure, les Phéniciens et les Égyptiens, les Assyriens, les Perses, les Mèdes, les Sogdiens, les Scythes, les Bactriens, les Indiens enfin avec le ralliement de Taxile. Ce sont environ cent vingt mille hommes que suit toute une population non combattante, dans laquelle des poètes et des devins, des femmes et des enfants et j’en passe.
Relu un petit livre trouvé chez un bouquiniste de Lisbonne (en français) : « Grande victoire historique du peuple iranien », publié en 1979, à Tirana, par le Comité central du Parti du travail d’Albanie. Beaucoup d’emphase et un aveuglement total. L’angle religieux n’est à aucun moment envisagé. Les partisans de Khomeini rentreront tranquillement chez eux après la défaite du Shah et laisseront le peuple iranien mener à bon terme une révolution de type socialiste est-il écrit – je résume. On peut lire en page 8 de cette publication : « Il n’est pas à exclure que dans le facteur subjectif de la révolution, l’attitude des chefs religieux islamiques ait joué un rôle. Mais ce n’est pas là l’élément déterminant ni le seul ». Certes, ce n’est pas le seul élément, mais il sera déterminant, et l’est probablement déjà lorsque sont publiées ces pages. Les socialismes sont incapables d’envisager l’importance du fait religieux, l’islam en l’occurrence. Pensent-ils l’effacer en ne le nommant pas ? Tout porte à le croire.
Réponse à un intervenant sur un blog : « Le « principe d’humanité » est une arme comme une autre, une arme mais aussi un bouclier : on se protège derrière pour mieux préparer ses coups. Au nom du « principe d’humanité », on espère paralyser toute riposte, faire taire toute objection, comme ces Chrétiens qui étouffent tout au nom de l’Amour tant il est vrai que trouver à redire à quelqu’un qui prêche l’Amour, c’est être automatiquement considéré comme un suppôt de Satan, voire Satan en personne. C’est ainsi qu’aujourd’hui les de-gauche jettent l’anathème sur tout ce qui ne cède pas devant leur « supériorité » morale. Ainsi des Chrétiens d’antan avec les Juifs, les Juifs accusés de ne pas avoir accueilli l’Amour, incarné par le Christ – et je ne parlerai pas des Musulmans qui ont développé une autre manœuvre pour mettre les Juifs au pilori ou au placard. Ce disant, je me garde de porter un jugement de fond sur la foi des uns et des autres. Les de-gauche reprennent très exactement cette procédure religieuse (qui s’est montrée si terriblement efficace au cours des siècle) en la vidant de sa substance religieuse pour la transférer dans le domaine de la laïcité proclamée. C’est un sujet d’étude instructif au plus haut point. Par ailleurs, la posture morale permet de jeter de la poudre aux yeux tout en se couvrant de paillettes. Le premier imbécile venu (les sites, les blogs et les médias de masse sont encombrés de ces imbéciles qui caquettent comme dans une basse-cour) peut ainsi assener des coups sur d’autres plus intelligents en espérant les faire taire. Quoi, vous ne compatissez pas ! Moi, je compatis ! Vous avez le cœur dur ! J’ai le cœur tendre ! Et ainsi de suite. »
Une sculpture d’Edmund Burke (1729-1797) par John Henry Foley en 1868, Dublin (Trinity College).
Réponse à un intervenant sur un blog : « Il est important d’avoir des préférences, c’est-à-dire des a priori ou des préjugés si vous préférez ; et je pourrais en revenir à la fonction du préjugé chez Edmund Burke, auteur de ce chef-d’œuvre qui fera grincer les dents de ceux qui ont toujours vu la Révolution française et la République comme l’ère et l’aire de la Lumière hors desquelles s’étend le Royaume des Ténèbres. Écoutez ce que dit l’auteur de « Reflexions on the Revolution in France » :
https://www.youtube.com/watch?v=vG4zxl-sJWk
Le « principe d’humanité » nous abjure d’accueillir tous les migrants et fait honte à ceux qui osent exprimer leurs craintes du dépassement d’un certain seuil », écrivez-vous. Une fois encore, le « principe d’humanité » peut être une arme qui ne veut pas se présenter comme telle afin d’espérer être plus efficace. Prendre l’autre aux « bons sentiments » peut rapporter gros et mettre en place de véritables rentes.
Par ailleurs, comment départager les réfugiés ? Comment reconstituer le passé de chacun d’eux avec crédibilité ? Impossible dans nombre de cas. On peut alors se trouver complice d’une terrible injustice – voire d’un crime – en refusant de les accueillir. Les migrants sont devenus un enjeu, certains dirigeants le savent comme le sinistre Erdogan. Ils savent que le nombre peut conduire à une déstabilisation des sociétés comme les nôtres, riches et fragiles, très fragiles, une déstabilisation qui, jugent-ils, servira leurs desseins. Leurs calculs doivent être pris en considération à l’aide d’informations aussi objectives et précises que possible afin d’espérer mettre en place une attitude aussi équilibrée que possible qui ne se laisse pas paralyser par ce « principe d’humanité. »
Frédéric Bastiat le courtois démonte aimablement le système de Rousseau. Au premier chapitre de « Harmonies économiques » (« Organisation naturelle. Organisation artificielle »), l’auteur rapporte cette déclaration de Rousseau : « Ainsi donc, le législateur ne pouvant employer ni la force, ni le raisonnement, c’est une nécessité qu’il recoure à une autorité d’un autre ordre qui puisse entraîner sans violence et persuader sans convaincre ». Frédéric Bastiat pose alors la question : mais quelle est cette autorité ? Et il en vient à cette réponse : l’imposture, mot que Rousseau n’ose pas dire et qu’il « place derrière le voile transparent d’une tirade d’éloquence ». La rhétorique de Rousseau est douce, sucrée ; on la laisse fondre dans sa bouche, les yeux mi-clos voire fermés…
Je résume une tirade (d’éloquence) de Rousseau rapportée par Frédéric Bastiat. Les Pères des nations sont contraints à faire appel au Ciel et lui rendent hommage – il s’agit de placer sur un même plan les lois de l’État et celles de la Nature – afin que les peuples « obéissent avec liberté et portassent doublement le joug de la félicité publique ». Comme c’est bien dit ! Rousseau a l’art de nous faire gober de la m… en l’enrobant d’une couche savoureuse.
Mais soyons sérieux. Ce faisant, nous dit Frédéric Bastiat, Rousseau ouvre la porte à Machiavel et lui laisse le soin de poursuivre ; car lorsqu’un homme aussi sincère et philanthrope soit-il ne parvient pas à faire prévaloir son idée ni par la force, ni par le raisonnement (ce qui n’est pas rare considérant les aléas de la vie politique), la supercherie reste son ultime ressource. A ce propos, on pourrait en venir à la fin justifie les moyens, soit : « Qu’y aurait-il de surprenant à ce que les organisateurs modernes songeassent aussi à honorer les dieux de leur propre sagesse, à mettre leurs décisions dans la bouche des immortels, à entraîner sans violence et à persuader sans convaincre ? » Évoquer Rousseau revient pour Frédéric Bastiat à mettre les points sur les i, à faire comprendre en quoi les organisations artificielles (celle de l’État par exemple) diffèrent de l’organisation naturelle, d’autant plus que « Du Contrat social » est présenté comme l’oracle de l’avenir. Le présupposé de Rousseau sur lequel se fonde son système est des plus fragiles – et je fais usage de l’euphémisme. L’isolement était-il l’état de nature de l’homme et, de ce fait, la société fut-elle une invention de l’homme ? Rien n’est moins sûr – et une fois encore je fais usage de l’euphémisme.
Puis Frédéric Bastiat en vient au pessimisme de Rousseau, un philosophe qui certes a la passion de la liberté mais qui « avait une triste opinion des hommes ». La force et le raisonnement montrent bien vite leurs limites et on en vient sans tarder à activer la fourberie, avec le législateur au-dessus de tous, placé dans les nuées, et qui dispose de « la vile matière dont la machine est composée », soit l’humanité. « Ainsi les hommes sont les matériaux d’une machine que le prince fait marcher ; le législateur en propose le modèle ; et le philosophe régente le législateur, se plaçant ainsi à une distance incommensurable du vulgaire, du prince et du législateur lui-même : il plane sur le genre humain, le meut, le transforme, le pétrit, ou plutôt enseigne aux Pères des nations comment il faut s’y prendre. »
Mais, me direz-vous, il faut un but pour sortir de l’état de nature et former une société. Que va nous donc proposer le philosophe, Rousseau ? Allons-y : « Ce qui doit être la fin de tout système de législation, c’est la liberté et l’égalité ». Mais la liberté telle qu’il l’entend n’est pas jouir de la liberté – qui n’est qu’absence de liberté –, c’est donner son suffrage, même si on est « entraîné sans violence et persuadé sans être convaincu » car alors « on obéit avec liberté et l’on porte docilement le joug de la félicité publique ». En lisant Frédéric Bastiat, la méfiance que j’ai d’emblée éprouvée pour Rousseau, et fort jeune, s’étoffe et gagne en précision. Il faut lire et relire l’intégralité de ce chapitre : « Organisation naturelle. Organisation artificielle » qui reprend avec autant de courtoise que de fermeté les boniments de Rousseau. Rousseau, un bonimenteur de génie.
Dans ce même chapitre, on peut lire, et je cite Frédéric Bastiat : « Que le lecteur veuille bien m’excuser cette longue digression ; j’ai cru qu’elle n’était pas inutile. Depuis quelque temps, on nous présente Rousseau et ses disciples de la Convention comme les apôtres de la fraternité humaine. Des hommes pour matériaux, un prince pour mécanicien, un père des nations pour inventeur, un philosophe par-dessus tout cela, l’imposture pour moyen, l’esclavage pour résultat ; est-ce donc là la fraternité qu’on nous promet ? » Et c’est tout particulièrement contre « Du Contrat social » que Frédéric Bastiat charge en réfutant cette idée selon laquelle la société est un état contre nature, idée sur laquelle repose l’édifice conceptuel que Rousseau nous présente dans cet écrit.
De fait, je n’apprécie Rousseau que dans la finesse de l’analyse psychologique qu’il s’applique à lui-même dans « Les Confessions ». Lorsqu’il en vient à la société, le bonhomme m’inquiète franchement : il est probablement l’un des premiers Êtres idéologiques, de ceux qui nous feront comprendre combien l’Enfer est pavé de bonnes intentions…
Olivier Ypsilantis