En Header, le général de brigade kurde Shahid Maghdid Harki.
N’oubliez pas le général de brigade Shahid Maghdid Harki, membre du grand peuple kurde et combattant peshmerga tué à son poste de combat !
Tous ces livres qui ne sont destinés qu’à divertir, de simple passe-temps, horrible expression à bien y penser. Tous ces livres qui s’emparent de l’histoire pour la romancer, comme si l’histoire avait besoin d’être romancée. L’histoire est un sujet d’étude, comme l’archéologie, pas un sujet à roman. Il faut l’étudier avec modestie et patience et pour elle-même. Que m’importe ces œuvres d’imagination, aujourd’hui, ces œuvres destinées à distraire – mais distraire de quoi, bon sang ?! Herman Melville, Daniel Defoe ou Jonathan Swift, pour ne citer qu’eux, auteurs d’immenses œuvres d’imagination, n’avaient pas en tête de nous distraire, bien au contraire. Les romanciers d’aujourd’hui et leurs éditeurs veulent gagner de l’argent en distrayant, ce qui n’est en rien répréhensible ; lorsqu’on l’a admis, tout rentre dans l’ordre et on s’évite de l’agacement.
Toutes ces nourritures trop élaborées, avec recherche de la nouveauté à tout prix. Trop d’ingrédients. Il faut des nourritures simples, peu ou pas transformées. Parmi les choses à éviter : la friture, la viande rouge, les alcools distillés, les vins qui ne sont pas rouges, les sucres qui ne sont pas lents (le sucre blanc est un poison parmi les plus terribles, insidieux), les sodas (qui pourrissent le sang) et j’en passe. Écrire un article sur la nourriture, non pas un article de diététicien mais un article guidé par l’instinct, l’intuition et l’expérience.
La théorie de l’équilibre économique (se constitue entre 1870 et 1900), une théorie dont on ne peut s’épargner l’étude si on veut étudier l’histoire de la science économique au XXe siècle et après. Cette théorie s’est élaborée à partir des travaux des principaux économistes de la fin du XIXe siècle, soit : Carl Menger en Autriche ; William Stanley Jevons, Francis Ysidro Edgeworth et Alfred Marshall en Angleterre ; Léon Walras en France ; Vilfredo Pareto et Enrico Barone en Italie ; John Bates Clark et Irving Fisher aux États-Unis ; Knut Wicksell en Suède. La théorie de l’équilibre assumée par Léon Walras dans les années 1870 est sur cette question l’une des plus complètes et rigoureuses. Je n’ai rien lu de lui. Je pourrais commencer par son écrit considéré comme le plus important : « Éléments d’économie politique pure, ou théorie de la richesse sociale » (1874).
4 mars 1919. J’apprends avec émotion le décès de Jean Starobinski, presque centenaire il est vrai (né en 1920). Je n’ai lu que deux de ses livres. Dès la première page, j’ai goûté un délice d’intelligence, avec « Portrait de l’artiste en saltimbanque », lu au cours de mes années d’études et sur les conseils d’un professeur, livre qui se présente ainsi : « Analyse, depuis le XIXe siècle et le courant romantique, les représentations par les peintres de l’univers du cirque et de personnages tels que les bouffons, les clowns et les saltimbanques dans lesquels ils semblent se reconnaître ». Il y a une dizaine d’années, j’ai lu « Montesquieu » (que je feuillette à l’occasion de ce décès). A ce propos, je me souviens que mon père aimait Montesquieu et Montaigne (qu’il aurait voulu plus lire si ses responsabilités lui avaient laissé plus de temps) et qu’il n’aimait pas Rousseau auquel Jean Starobinsky a consacré plusieurs essais. Tandis que je feuillette « Montesquieu », une remarque me saute aux yeux car elle explique au moins en partie la sympathie que mon père avait pour ces penseurs : « Il (Montesquieu) est, avec son compatriote Montaigne, l’un des rares qui sachent occuper les mi-distances, sans se laisser gagner par la médiocrité. La modération, telle que Montesquieu la pratique, n’est pas une vertu de rétrécissement. C’est tout au contraire l’attitude qui rend possible la plus vaste ouverture sur le monde et le plus large accueil. »
L’attitude de Montesquieu que je partage : je n’aime pas les « fous de la laïcité », je n’aime pas les « fous de Dieu ». Il défendait la religion devant les matérialistes et les « spinozistes » et l’attaquait devant le clergé, une attitude que je n’hésite pas à qualifier de saine.
« Montesquieu » de Jean Starobinski est suivi d’un large choix de textes extraits de l’œuvre de Montesquieu. Combien me parlent des pensées telles que : « L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture ne m’ait ôté » et « Les heures où notre âme emploie le plus de force sont celles qu’on destine à la lecture ; parce qu’au lieu de s’abandonner à ses idées, souvent même sans s’en apercevoir, elle est obligée de suivre celle des autres. »
Conversation avec une personne qui ne fait que répéter : « Il ne faut pas généraliser », à tout propos et souvent hors de propos. Je finis par lui répondre (en m’efforçant de cacher mon agacement) qu’il faut généraliser, c’est-à-dire placer devant soi un bloc de marbre pour mieux s’employer à l’affiner à la manière d’un sculpteur, que les généralités sont un matériau brut à travailler. Je ne suis pas certain d’avoir été compris.
Conversation avec une autre personne, le jour suivant. Je lui signale qu’il est important d’affirmer ses préférences et, si nécessaire, de savoir désigner l’ennemi.
Au mot « sionisme » et dérivés, les loups sortent de la forêt. Les loups ? Non ! Le loup est un magnifique animal tandis que l’antisioniste est un animal qui ne connaît que la grégarité et la stabulation. Il impressionne par son volume mais il est plutôt petite tête.
Bernard-Henri Lévy me tape volontiers sur les nerfs. J’ai néanmoins éprouvé de la gratitude en visionnant son film « Peshmerga », Bernard-Henri Lévy a eu la décence de s’effacer devant son sujet, ce qu’il peine trop souvent à faire. Il n’apparaît vraiment qu’à un moment, dans l’abri de ce jeune général aux cheveux blancs, le général Shahid Maghdid Harki, peu avant qu’il ne reçoive une balle en pleine tête, à son poste de combat. Ce film est un bel hommage à ce peuple libre que nous devons aider de toutes nos forces, et avec d’autant plus de conviction que nous n’avons pas suffisamment écouté et aidé celui qui nous mettait en garde, le Commandant Massoud, assassiné en 2001. Dans mon cœur et mon esprit, les Kurdes en lutte contre Daesh sont frères et sœurs du Commandant Massoud et ses Moudjahidines en lutte contre les Talibans. Ci-joint, un lien sur ce héros, le général Shahid Maghdid Harki :
Le général de brigade Shahid Maghdid Harki (né en 1969)
N’oubliez jamais le général de brigade Shahid Maghdid Harki (né en 1969), membre du grand peuple kurde, combattant peshmerga tué à son poste de combat. Vive les Kurdes, peuple de femmes et d’hommes libres ! Vive le Rojava ! Vive le Grand Kurdistan ! :
https://www.youtube.com/watch?v=DCo0Sbl1WAI
Première grogne dans l’armée d’Alexandre lors du sac de Persépolis (printemps 330), une grogne qui reprend quelques semaines plus tard lorsqu’Alexandre veut accélérer la poursuite de Darius. Cette grogne contraint Alexandre à convoquer l’armée en assemblée et à lui tenir un long discours apparemment convaincant. La situation n’en reste pas moins préoccupante car le fossé s’élargit et se creuse entre lui et les Gréco-macédoniens. La dureté des engagements en Sogdiane et Bactriane va y contribuer, sans oublier la critique plus ou moins vive des nobles macédoniens envers les méthodes de gouvernement d’Alexandre. Crise finale en 326, sur l’Hyphase, en Inde. L’armée refuse de poursuivre vers le Gange et les exhortations d’Alexandre n’y peuvent rien. L’armée reste silencieuse. Alexandre s’enferme plusieurs jours dans sa tente avant de céder. Explosion de joie dans toute l’armée. Les raisons de cette grogne puis de ce refus ? L’une d’elles domine : l’épuisement physique. En une dizaine d’années de conquêtes continues, l’armée d’Alexandre a parcouru environ vingt mille kilomètres, soit la moitié de la circonférence de notre planète. Depuis 330, Alexandre a imposé à ses hommes des efforts toujours plus intenses, dans un environnement tant humain que naturel toujours plus hostile, avec de violents changements de climat, des sables brûlants aux neiges glacées. La poursuite de Darius tient du « Marche ou crève ! » Certes, Alexandre est aussi exigeant avec lui-même qu’avec ses hommes, les auteurs anciens ont multiplié les anecdotes à ce sujet, mais la vertu d’exemple a des limites. Il y a également des zones d’ombre dans le portrait lumineux d’Alexandre. Sa brutalité, notamment envers ses proches, a eu des effets terribles sur le moral de ses soldats, en particulier l’assassinat inqualifiable de Parménion en 330, sur les ordres d’Alexandre. Le voyage du retour ne se fait pas sans mécontentement, lorsque l’armée finit par comprendre qu’elle ne regagne pas la Macédoine et qu’Alexandre établit le centre de son empire en Asie en faisant appel aux Iraniens avant de poursuivre ses conquêtes vers l’Arabie.
Il faut dissiper la rumeur selon laquelle Alexandre aurait tenté d’établir une base théocratique à son pouvoir. C’est un ragot élaboré et répandu par les Péripatéticiens pour venger l’un des leurs, Callisthène. Dans ses rapports avec les Macédoniens, Alexandre respecte un pacte implicite, soit gouverner non par la tyrannie mais par la persuasion : il y a égalité de parole entre lui et eux. Mais Alexandre qui veut faire fusionner deux cultures fort différentes et deux noblesses, la macédonienne et l’iranienne, est amené pour ce faire à introduire certaines coutumes iraniennes chez les Macédoniens. Voir à ce sujet la question de la proskynèse (προσκύνησις), admise chez les Perses de l’entourage d’Alexandre, qui lui rendent hommage comme ils avaient rendu hommage au Grand Roi (qui, rappelons-le, n’était pas considéré comme un dieu et qui n’était que le serviteur d’Ahurah-Mazdah), ce qui irrite les Macédoniens qui considèrent ce geste comme un geste de servilité orientale et les Iraniens comme des vaincus qu’il convient de traiter comme tels, d’où leur refus de pratiquer la proskynèse, cette génuflexion, à Bactres, en compagnie des Iraniens, devant Alexandre, Alexandre qui aura la sagesse de ne pas l’exiger pour les Macédoniens.
Olivier Ypsilantis