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Manuel Chaves Nogales, un grand journaliste espagnol.

La presse espagnole évoque Manuel Chaves Nogales (né en 1897 à Séville, décédé en 1944 à Londres), l’un des plus grands journalistes espagnols du XXème siècle. Elle l’évoque à l’occasion d’un événement éditorial. En effet, grâce au travail de Yolanda Morató, El Paseo vient de publier six cents articles écrits par ce journaliste à Paris puis à Londres pour des agences internationales entre 1939 et 1944, Paris où il s’était exilé dès le début de la guerre civile d’Espagne. Signalons que Yolanda Morató est professeure de Philologie anglaise à la Universidad de Sevilla, ville dont est originaire Manuel Chaves Nogales. Ces articles parisiens ont été réunis en trois volumes, ce qui représente un total d’environ mille deux cents pages, sous le titre général de « Diarios de la Segunda Guerra mundial » et dont le premier volume vient d’être publié sous le titre « Desde París », un portrait de Paris au cours des mois qui précèdent l’occupation allemande. En 2023, Yolanda Morató a publié chez Renacimiento. Los quatro vientos, « Manuel Chaves Nogales. Los años perdidos (1940-1944) ». Jusqu’à la publication de ce livre, on connaissait mal la période londonienne de ce journaliste. On ne disposait que de témoignages partiaux, imprécis et même erronés. Il s’agit d’une vaste et rigoureuse enquête conduite par une universitaire particulièrement talentueuse et dotée d’une formidable énergie. Elle rend compte de cette période de la vie de Manuel Chaves Nogales, de son départ de Paris à ses derniers jours à Londres où il décède pendant la guerre, le 8 mai 1944. Au cours de ses années parisiennes et londoniennes, Manuel Chaves Nogales a été employé par quatre agences de presse gouvernementales, deux françaises et deux anglaises, dont Havas et Reuters, avec des articles publiés dans les principaux journaux de pays comme les États-Unis, le Canada, l’Argentine, le Brésil et la Colombie. Manuel Chaves Nogales avait l’habitude de dicter ses articles au téléphone, en espagnol. Ils étaient traduits en anglais, français et portugais et touchaient des millions de lecteurs. Le premier volume de cette trilogie, « Desde París », se termine le 13 juillet 1940, avec son départ de Paris sur les routes de l’exode.

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Quelques repères biographiques, une sélection. Manuel Chaves Nogales journaliste est l’auteur d’une série de chroniques qui relate l’arrivée à Madrid de l’aviatrice américaine Ruth Elder qui vient de traverser l’Atlantique. Et puisqu’il est question d’avion, soulignons qu’il va être un outil de travail pour ce journaliste. Ainsi, en 1928, il effectue un périple européen dont rendent compte les vingt-six chroniques publiées dans Heraldo de Madrid sous le titre « La vuelta a Europa en avión », des chroniques également publiées dans La Nación de Buenos Aires, ce qui marque l’entrée de Manuel Chaves Nogales dans la presse latinoaméricaine à laquelle il collaborera très activement jusqu’à sa mort. Dans cette suite de chroniques, il analyse la situation politique dans divers pays, les séquelles de la révolution d’Octobre et la montée du fascisme en Italie. Il est appelé à préparer la sortie du journal Ahora (premier numéro publié en décembre 1930). C’est dans ce journal, en tant que rédacteur en chef, que Manuel Chaves Nogales va vivre les années les plus intenses de sa carrière de journaliste. Il invite les meilleurs écrivains d’Espagne à y écrire : Pío Baroja, Miguel de Unamuno, Ramón Gómez de la Serna, Ramón María del Valle-Inclán, Azorín, Salvador de Madariaga entre autres. A l’avènement de la IIème République (1931-1939), Ahora soutient ouvertement la république ; et au cours de l’automne 1931, Manuel Chaves Nogales réalise une série d’entrevues avec les membres du nouveau gouvernement : Manuel Azaña, Alejandro Lerroux, Francisco Largo Caballero, Fernando de los Ríos, Marcelino Domingo, Niceto Alcalá- Zamora y Francesc Macià. Il publie dans un même temps son reportage, « Con los braceros del campo andaluz », où il expose et analyse les problèmes séculaires des campagnes, problèmes placés au premier plan par la Reforma Agraria lancée par le gouvernement de la République. Dans ses écrits journalistiques se dessine son intérêt pour le communisme libertaire (ou anarcho-communisme). Au printemps 1934, il aborde la question marocaine dans une série de chroniques intitulées « La última empresa colonial española ». En octobre de la même année, il couvre la révolte des Asturies.

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Sur le boîtier qui contient l’œuvre complète en cinq volumes de Manuel Chaves Nogales, on peut lire cette belle phrase, une définition qu’il se donne de lui-même : « Andar y contar es mi oficio ».

 

Manuel Chaves Nogales

 

L’œuvre de cet homme décédé avant ses cinquante ans a longtemps été poussée de côté ; elle commence à être divulguée dans les années 1990 et la chose ira en s’accélérant pour aboutir à cette magnifique édition de Libros de Asteroide, 2020, puis avec le non moins magnifique travail de Yolanda Morató ci-dessus mentionné. A un peu plus de vingt ans, Manuel Chaves Nogales est déjà un journaliste reconnu, à une époque où la presse connaît un formidable développement, soit les années 1920 et 1930. Il fait ses débuts dans sa ville natale, Sevilla, une ville alors repliée sur elle-même. Il comprend sans tarder les possibilités que lui offre le développement des nouvelles techniques avec la linotypie, le téléphone, la radio, l’automobile, l’avion. Il va donc les utiliser pour diffuser ses chroniques, des chroniques essentiellement écrites sur le vif, dans la rue où il prend note de ce qu’il voit et entend. Il oublie sans tarder le monde confiné et figé de la Sevilla d’alors. Il marche et s’habille librement (il n’adopte pas ces tenues empesées alors à la mode), évite les photographies officielles et les poses stéréotypées, il se rase de près et refuse ces systèmes pileux diversement imposants. Lorsqu’il arrive à Madrid, il n’a rien du provincial désorienté. Il observe, écoute, interroge et prend note, d’autant plus que la vie politique connaît une phase d’accélération stimulante pour le journaliste qu’il est. Ce sont les années madrilènes, 1927-1937, soit celles de la fin de la dictature de Miguel Primo de Rivera, l’avènement de la IIème République et le début de la guerre civile d’Espagne dont il va être le témoin avant son départ pour Paris.

Manuel Chaves Nogales vient d’une famille de tradition républicaine, éprise de laïcité, attachée à l’enseignement et à la culture populaires, porteur d’une tradition que portait la famille des frères Machado. Dans sa ville natale, Manuel Chaves Nogales observe cette alliance entre l’oligarchie des propriétaires terriens (terratenientes), l’Église, l’armée et la Guardia Civil, une classe fermée sur elle-même, ignorante du monde extérieur et des changements en cours. Il prend note et part pour Madrid afin de mieux respirer et amplifier son aire d’observation. A Madrid, il s’efforce de prendre également note de ce qu’il se passe hors d’Espagne, un pays alors relativement isolé en Europe, car resté neutre au cours de la Première Guerre mondiale et dont le poids diplomatique est dérisoire. Il prend note des résonnances les plus assourdies venues de l’extérieur, avec une attention particulière à la révolution d’Octobre (1917), comme nous l’avons dit. Lorsqu’il se réfugie à Paris, il interroge des réfugiés de l’Empire des tsars ; parmi eux, l’ex Premier ministre Alexandre Kerenski. Il s’efforce de suivre le développement de l’histoire en interrogeant des individus, et c’est l’une des raisons – et pas des moindres – pour lesquelles ce journaliste m’est si proche. Sa démarche est aussi éthique qu’esthétique, une manière d’être qui s’efforce de prendre ses distances envers les abstractions idéologiques.

Manuel Chaves Nogales sort donc dans les rues afin de prendre des notes sur le vif et de rapporter des conversations. C’est par cet attachement à l’individu qu’il puise une énergie probablement inépuisable. Ses écrits peuvent être regardés comme on regarde une galerie de portraits photographiques. Cet assoiffé de connaissances s’efforce de satisfaire sa soif par le mouvement, à pied ou en avion, qu’importe, et en multipliant les rencontres. En lisant les écrits de ce journaliste, j’ai peu à peu éprouvé tout ce qui m’attache à lui, avec ce recentrage permanent sur les individus afin d’espérer saisir quelque chose de la suffocante et parfois décourageante complexité du monde. Mes échanges WhatsApp avec quelques amis d’Israël m’aident au moins autant voire plus que mes lectures de livres, d’articles, mes écoutes de podcasts et mes visionnages YouTube. Ce faisant, Manuel Chaves Nogales s’efforce d’échapper à l’emprise des idéologies et de leur propagande. Je n’agis pas autrement, dans un monde où les idéologies et leur propagande sont toujours aussi actives et toujours plus diffuses avec les moyens technologiques toujours augmentés de l’information – de la désinformation.

Le Sévillan Manuel Chaves Nogales né dans les dernières années du XIXème siècle comprend tout l’intérêt qu’il peut retirer des progrès de la technique. Ainsi, dès 1928, il fait le tour de l’Europe en avion afin d’observer, interroger, écouter et prendre des notes. Lorsqu’il accorde une entrevue à Joseph Goebbels, en mai 1933, alors que les nazis ne sont au pouvoir que depuis un mois, il perçoit en lui l’expression immémoriale du fanatisme, un fanatisme qui allait profiter du pouvoir infiniment destructeur des avancées technologiques, dont la propagande et ses outils. Et il trace un trait d’union entre ce nazi convaincu et tous les Robespierre et Lénine. Les articles de Manuel Chaves Nogales sont dénués de toute emphase, l’emphase étant alors très à la mode et frénétiquement activée par les idéologies. Il n’y a pas plus bavard qu’une idéologie. Relisez les pages d’Armand Robin sur la propagande stalinienne dans « La fausse parole ». Pour le petit bourgeois, fervent partisan de la démocratie représentative et de la liberté individuelle, le monde va singulièrement se réduire. J’écris « petit bourgeois » car c’est ainsi que Manuel Chaves Nogales se présente ; l’un de ses écrits a pour titre « Un pequeño burgués en la Rusia roja » (1929). A propos de la Russie, il s’intéresse plus particulièrement aux réfugiés. Il a écrit des centaines de pages dans la presse (puis dans un livre) sur les Russes ayant fui la révolution d’Octobre, la révolution bolchevique, des Russes si nombreux à Paris, Paris où il vivra des débuts de la guerre civile d’Espagne à l’arrivée des Allemands. Il accueille avec sympathie voire enthousiasme l’avènement de la IIème République en 1931 mais il s’inquiète de sa trajectoire dans un monde où les régimes semblent soumis à des forces telluriques qui se moquent de la raison. Alexandre Kerenski lui a ouvert les yeux sur la fragilité d’un immense empire tombé sans résistance ou presque, et sur ce projet de système constitutionnel (révolution de Février 1917) balayé par la révolution d’Octobre 1917.

1936, la IIème République est attaquée comme l’avait été la république de Weimar. Manuel Chaves Nogales fuit l’Espagne fin 1936, convaincu que cette république sera balayée par le fascisme ou le communisme. Trois ans plus tard, il quittera la France. Joseph n’avait pas oublié le portrait qu’il avait fait de lui : « Es un tipo ridículo, grotesco, con su gabardina, su pata torcida… » Ses pages sur cette période sont remarquables et « La agonía de Francia » rejoint par la lucidité de ses observations et de ses analyses celles de Marc Bloch dans « Une étrange défaite » ou de Léon Werth dans « 33 jours ».

« Yo era eso que los sociólogos llaman un pequeño burgués liberal », des mots que Manuel Chaves Nogales place au début du prologue à « Sangre y fuego. Héroes, bestias y mártires de España », des mots écrits par un homme qui doit affronter la guerre civile dans son pays, guerre aussitôt suivie d’une guerre mondiale. Il n’a pas trente ans lorsque lui est attribué le prix le plus prestigieux du journalisme espagnol, le prix Mariano de Cavia, suite à son reportage sur Ruth Elder, l’Américaine qui venait de traverser l’Atlantique en avion. Le reportage est un genre alors très lu, surtout s’il est accompagné d’illustrations, en particulier de photographies. Les meilleurs journalistes d’alors (parmi lesquels le Catalan Joseph Pla) cherchent à écrire des reportages ; le genre est en plein essor et il assure de nombreux lecteurs ; il attire même des écrivains célèbres parmi lesquels Pío Baroja (et précisément lorsque Manuel Chaves Nogales est directeur de Ahora) qui rédige un copieux article sur l’expédition du général Miguel Gómez.

Suite à son départ d’Espagne, Manuel Chaves Nogales va connaître un relatif oubli. Ses reportages publiés dans la presse (comme dans le Heraldo de Madrid), très lus lors de leur parution, seront rassemblés pour constituer des livres qui seront peu lus – aucun d’eux ne connaitra une seconde édition. « Juan Belmonte, matador de toros, su vida y sus hazañas », considéré comme la meilleure biographie sur ce personnage, d’abord publié en feuilletons, ne sera réédité que quarante ans après et plus pour ce torero que pour l’auteur de ces pages. Dans l’Espagne franquiste comme dans celle de la Transición, on ne pouvait se procurer des livres de Manuel Chaves Nogales (à l’exception de « A sangre y fuego ») que chez des vendeurs de livres d’occasion et à très bas prix. Ils n’étaient guère nombreux à connaître ce nom, un nom récemment largement réédité et qui occupe des pleines pages dans les plus gros tirages de la presse espagnole. Il s’agit probablement d’un cas unique dans la littérature espagnole.

Ses reportages sont le portrait politique d’une époque, la politique faisant alors partie intégrante du journalisme, avec des lecteurs eux-mêmes diversement politisés et dans toute l’Europe. En Espagne, la politisation touche des milieux et toutes les tendances se voient représentées. L’Espagne est alors le pays d’Europe où la vie politique est probablement la plus riche et la plus diverse avec notamment le vecteur anarchiste, très important dans ce pays. Il faut lire la presse de l’époque pour prendre vraiment la mesure de cette politisation.

Donc, ses articles pour la presse sont promptement réunis pour constituer des livres, notamment « La vuelta a Europa en avión », « Un pequeño burgués en la Rusia roja », « Lo que ha quedado del Imperio de los Zarés ». Fort de son expérience, il publie une œuvre de fiction plutôt discrète, « La bolchevique enamorada ». En 1931, alors qu’il est directeur du journal Ahora, Manuel Chaves Nogales est essentiellement un journaliste de bureau, mais il s’efforce autant que possible de se rendre sur les lieux car il est et restera soucieux de rigueur. Il a en quelque sorte passé un pacte entre lui et ses lecteurs : ne jamais en rajouter, autrement dit ne jamais faire usage de techniques de racolage, comme par exemple se laisser aller à la fiction et à l’exagération. Il sait que qui que nous soyons, nous ne saisissons jamais que des fragments de la réalité, et qu’il nous faut présenter ces fragments comme tels en nous gardant de compléter les manques en laissant aller notre imagination et nos préférences. Se garder d’interpréter, ne pas s’adonner au lyrisme et au sentimentalisme – très mauvais en politique. La rigueur et la sobriété sont garantes de la pérennité d’une œuvre. Et, de fait, les écrits de Manuel Chaves Nogales n’ont pas pris une ride.

« El maestro Juan Martínez » est un livre central dans son œuvre. Par ce livre, ce journaliste qui s’impose la plus stricte probité interroge ses lecteurs sur les limites du dicible – à partir du moment où l’on s’impose une telle probité. Par ce livre, il invite le lecteur à dépêtrer le vrai du faux (de l’inexact), à le faire de lui-même, sans attendre la moindre aide de l’auteur. Par ce livre, Manuel Chaves Nogales invite ses lecteurs à s’interroger non pas sur le récit lui-même mais sur la crédibilité qu’ils accordent à ce qui y est rapporté. Il renouvelle ce procédé dans « Los secretos de la defensa de Madrid », un livre dans lequel il affirme ne pas avoir été un témoin direct des faits rapportés, des faits qu’il ne dément pas pour autant. Ce problème est encore posé dans le livre qui reste le plus lu de ses livres, « A sangre y fuego », un livre dont le prologue, plutôt bref, ne véhicule pas la moindre trace de fiction et qui remet profondément en question l’idée que se font les uns et les autres de la guerre civile d’Espagne. Il s’agit de quelques pages autobiographiques écrite par un homme qui n’a jamais pris plaisir à parler de lui – et sur ce point, il n’a pas suivi l’exemple de celui qu’il a toujours admiré, Pío Baroja. Ces pages à lire et à relire sont une confession et une dénonciation faites par un témoin discret (comme Juan Martínez) qui proclame à la face du monde que la vérité a été usurpée et ensevelie sous des propagandes et des terreurs. Lorsque Manuel Chaves Nogales quitte l’Espagne, les franquistes l’ont à l’œil et il risque sa vie. Par ailleurs, son honnêteté de journaliste et son refus de toute propagande (de toute idéologie) le rendent hautement suspect auprès des communistes qui par leur emprise sur l’éducation et la culture au cours de l’après-franquisme – de la Transición – vont l’accabler de leurs sarcasmes. Par ailleurs, il faut se promener du côté de la très officielle Ley de Memoria Histórica en España (2007), élaborée par un gouvernement socialiste (P.S.O.E.), pour comprendre combien ceux qui n’entrent pas dans le cadre sont expulsés, morts médiatiquement voire socialement, expulsés de la mémoire historique du pays. La probité de Manuel Chaves Nogales lui aura coûté un long oubli.

A Paris, avant l’arrivée des Allemands, il écrit beaucoup, notamment pour la presse d’Amérique latine. Il rédige des chroniques sur la guerre civile d’Espagne à partir de témoignages directs comme ceux de son frère, un militaire engagé au côté du général José Miaja qui eut un rôle décisif dans la défense de Madrid en novembre et décembre 1936 – voir « Los secretos de la defensa de Madrid », des chroniques qui seront publiées en un livre en 2011. Lorsque les Allemands entrent dans Paris (la Gestapo n’a pas oublié celui qui s’est moqué de Joseph Goebbels), il envoie sa famille à Sevilla et il part pour Londres. Il n’a pas d’autres choix pour sauver sa peau et poursuivre son travail de journaliste qui refuse les idéologies et leur propagande. A Londres, il monte sa propre agence de presse. Un cancer à l’estomac l’emporte en quelques mois. Il est inhumé au North Sheen Cemetery de Richmond-upon-Thames où sa tombe qui n’avait aucune pierre n’a été identifiée que récemment. En consultant la page Wikipedia après avoir rentré « North Sheen Cemetery », à la partie Notable burials figure Manuel Chaves Nogales.

Ses chroniques conservent une grande valeur historique. Son style n’est pas dénué de mélancolie, rien à voir avec le cynisme (et le sourire amusé) de Josep Pla dont je lis avec grand plaisir « Madrid. El advenimiento de la República » tout en écrivant cet article. Une fois encore, on ne peut que regretter qu’un journaliste et écrivain d’une telle qualité ait été oublié durant un demi-siècle à cause des hunos et des hotros, une expression venue de Miguel de Unamuno pour définir les Nationalistes et les Républicains, les Blancs et les Rouges. Mais oublions cet oubli et réjouissons-nous que cette œuvre soit ainsi publiée dans son intégralité avec l’appui de la Diputación de Sevilla. Et, une fois encore, rendons hommage au travail de Yolanda Morató, née en 1976 à Huelva.

Olivier Ypsilantis

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