Tout d’abord, cette vidéo avec un invité spécial, Bernard Rougier, professeur à l’Université Paris 3 / Sorbonne-Nouvelle, directeur du Centre des études arabes et orientales (Paris 3). Bernard Rougier est notamment l’auteur du livre « Les territoires conquis de l’islamisme », titre qui répond au livre précurseur publié en 2002 sous la direction d’Emmanuel Brenner (Georges Bensoussan), « Les territoires perdus de la République », sous-titré « Antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire ». Je vous invite donc à visionner attentivement la vidéo suivante (durée 15 mn), « Enquête choc sur l’islamisme en France ». Tout y est dit, ou presque :
https://www.youtube.com/watch?v=LTmE9sT1z1o
Signalons que la méthode de travail de Georges Bensoussan (Emmanuel Brenner) et celle de Bernard Rougier sont en la circonstance similaires : c’est à partir d’informations recueillies sur le terrain pour le compte des auteurs que ces deux ouvrages ont été élaborés.
Je ne ferai aucun commentaire sur cette vidéo qui constitue à ma connaissance l’une des meilleures bases de réflexion sur la question de l’islamisme en France et sur les moyens de le combattre – car désigner et cerner un mal, c’est déjà le réduire.
Écoutera-t-on Bernard Rougier ? On n’a pas écouté Emmanuel Brenner/ Georges Bensoussan, il y a une vingtaine d’années. Georges Bensoussan a été accusé il n’y a pas si longtemps d’islamophobie, et il a été poursuivi par des associations antiracistes. Vous vous souvenez de l’affaire. J’ai modestement participé à sa défense, sur ce blog.
Dans la vidéo ci-dessus, Bernard Rougier signale qu’il n’y a pas de « loup solitaire », qu’on ne se radicalise pas tout seul devant son écran, qu’il faut être accompagné ; par exemple, dans le bain du quiétisme salafiste un terroriste peut commencer à se former. Mais il y a plus.
Le terroriste est aidé par les renoncements de toute une société (voir notamment les stratégies électoralistes que dénonce Bernard Rougier) et par des associations autoproclamées antiracistes (presque toujours antisionistes, le sionisme étant assimilé à une forme de racisme, et je ferme la parenthèse) qui n’ont que le mot « islamophobie » à la bouche, mot manié aussi généreusement que « fascisme », mot concocté sous le stalinisme et qui signait l’arrêt de mort de celui qui en était accusé.
Outre certains milieux islamistes, à l’occasion en concurrence les uns avec les autres, il existe dans la société française, pour ne citer qu’elle, des masses-molles un peu partout, prêtes à tous les arrangements afin de préserver leur relative tranquillité, des masses constituées individus que le statut de dhimmis ne dérange guère, des individus préparés à la soumission. Une manière parmi tant d’autres de préserver sa tranquillité est la suivante, je l’ai fréquemment rencontrée sur Internet et ailleurs. Je résume le « raisonnement » qui permet de réenfiler ses pantoufles et de regagner son canapé au plus vite : certes, cet attentat est abominable, mais toutes les religions sont abominables, avec ces curés pédophiles et ces « colons » qui s’installent dans les « territoires occupés » (Cisjordanie). Avec ce « raisonnement » qui s’emploie à des opérations d’annulation, c’est kif-kif, on peut retourner se coucher. Et puis si les islamistes frappent, ne serait-ce pas au moins un peu de la faute d’Israël, des Juifs ? Ils sont plus d’un à remuer la question dans leurs petites têtes remplies de cette douce idéologie distillée par les appareils d’État. Il paraît que le Collectif pro-palestinien Cheikh Yassine serait lié à l’assassinat de Samuel Paty. Mais nous y sommes ! Si les Israéliens n’avaient pas liquidé l’infirme-terroriste Cheikh Yassine en 2004, à Gaza, ce collectif fondé par Abdelhakim Sefrioui n’aurait probablement pas vu le jour… Dans bien des petites têtes le terrorisme islamiste est une conséquence de l’existence d’Israël et de « la question palestinienne ».
Le titre du livre de Bernard Rougier, « Les territoires conquis de l’islamisme », m’a donc reconduit au livre de Georges Bensoussan, « Les territoires perdus de la République ». Dix-huit années séparent ces deux livres écrits par des hommes de courage qui ont étudié le terrain avec l’aide de collaborateurs. Dans le cas de Bernard Rougier, ces collaborateurs sont de jeunes musulmans.
C’est aussi pour ce livre qu’on tendra une embuscade à Georges Bensoussan, qu’on l’assignera en justice pour propos racistes. On n’aime pas sa clairvoyance, son regard sur l’antisémitisme, le racisme et le sexisme en milieu scolaire, on n’aime pas, mais pas du tout, que cet historien qui avait écrit une monumentale histoire du sionisme (mot qui n’est qu’une injure dans les petites têtes) ait écrit un livre lui aussi monumental sur la condition des Juifs en pays arabes (« Juifs en pays arabes » sous-titré « Le grand déracinement, 1850-1975 ») et ait ainsi porté atteinte (à partir d’une documentation de première main et gigantesque) au mythe essentiel des jours heureux en pays arabes, en terre d’islam, qu’il ait rendu compte de ce qu’avait supposé le statut de dhimmi. Pas d’Auschwitz certes, mais des vexations, des humiliations, du mépris, avec de temps en temps une « petite » poussée de violence, histoire de se passer les nerfs sur les Juifs… Ce livre a porté un rude coup au mythe du « vivre-ensemble », au mythe de al-Andalus si généreusement activé par la gauche, comme j’ai pu l’étudier de très près à Cordoue même, où j’ai vécu et étudié plusieurs années, avec en toile de fond le sinistre Roger Garaudy. Or, ce mythe est essentiel aux plans d’islamisation en cours. Il faut tromper l’autre, l’anesthésier, le droguer, lui faire croire que tout ira très bien s’il se laisse faire, que le « vivre-ensemble » sera à nouveau une réalité. En écrivant ce livre, Georges Bensoussan (et ne n’était probablement pas son intention première) ôtait une béquille à cette propagande ; et c’est d’abord pourquoi le Collectif contre l’islamophobie en France (C.C.I.F.) l’a poursuivi avec un tel acharnement, ce Collectif qui devrait être dissout suite à ce crime perpétré contre Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, à Conflans-Sainte-Honorine.
Il est très important que le public sache qui sont ceux qui voulaient (et veulent encore) la peau de Georges Bensoussan – et oublions les idiots utiles, si nombreux à l’extrême-gauche. Il faut suivre les dires et les agissements du Collectif contre l’islamophobie en France (pour ne citer que lui), il faut comprendre pourquoi et comment le mot « islamophobie » et ses dérivés en sont venus à acquérir une telle force, une telle capacité à inhiber toute critique, comme le mot « fascisme ».
Une certaine gauche espère-t-elle une place au soleil suite à une hypothétique prise de pouvoir par leur flirt islamiste ? Elle finira plus ou moins comme les Moudjahidines du peuple iranien, les MeK, dont elle n’a en rien le courage. Cette gauche se couchera lorsque les « fascistes » lui asséneront un vrai coup de poing dans la gueule.
Je ne cultive pas le pessimisme et je lutte contre lui autant que possible. Mais je peine à m’en défendre, entre la masse-molle qui retrouve sa forme après chaque coup, aussi violent soit-il, la doucereuse propagande d’organes officiels tels que le quai d’Orsay, l’A.F.P. ou le quotidien « Le Monde » (je ne prolonge pas la liste afin de ne pas provoquer la lassitude du lecteur), le citoyen démocratiquement matraqué et qui finit par ne plus se mouvoir, lorsqu’il le peut encore, qu’à quatre pattes.
Georges Bensoussan, l’un des premiers à nous avertir preuves à l’appui de ce qui se tramait dans l’enseignement public, ne fut pas écouté. Le serait-il aujourd’hui, presque vingt ans après son constat ? Je redoute qu’après quelques actions d’éclat tout ne reprenne sa forme, à commencer par la masse-molle…
Suite à cet attentat, on s’inquiète beaucoup plus d’une possible montée en puissance du « fascisme – de la « fachosphère », un beau néologisme qui passe de bouche en bouche – que des manifestations tantôt sournoises, tantôt sanglantes de l’islamisme. On regarde beaucoup plus du côté des « fachos » et des « droitards » (un mot que ne cesse d’aboyer quelqu’un dont je tairai le nom) que des islamistes et de leurs victimes si nombreuses.
PS : Il faudrait renoncer à cet exhibitionnisme, avec marche blanche, Je suis Charlie, Je suis Samuel, avec selfies et réseaux sociaux et j’en passe. Ce sentimentalisme à bon compte dédouane les participants de tout effort critique, un effort qui les amènerait à se faire traiter d’islamophobes, de droitards, de fachos et j’en passe. Et dans ces manifestations, on se retrouve en compagnie de Mélenchon et autres membres de La France insoumise qui seront les premiers à se coucher devant celui qui sortira la cravache, j’insiste. Il y a moins d’un an, des membres de ce mouvement participaient la fleur au fusil, si vous me permettez l’expression, à une Marche contre l’islamophobie où l’un des meneurs, connu pour ses accointances avec les Frères musulmans, a fait reprendre en chœur le cri de Allahu akbar qui a accompagné et accompagne les attentats islamistes. On me pardonnera donc de ne pas être franchement optimiste quant à la suite des événements.
Olivier Ypsilantis
La laïcité a la française est morte car l assimilation a la française est morte .
Ce pays devra s habituer au multiculturalisme a l anglo saxonne qui se traduira par la vie separée de 2 peuples sur une meme terre pour le cas français .
Rajoutons la lacheté congenitale qui traverse le peuple français et ce desir subliminal permanent de vivre ” tranquille ” qui occasionne deja des migrations internes qui vont exploser et vous aurez dans 2 deçennies 2 Frances :
Cher Olivier,
Quelques anecdotes pour illustrer votre propos.
Dans les années 80, Lionel Jospin était alors ministre de l’éducation. Il avait décidé que pour trouver une solution à l’islam qui posait déjà des problèmes, il fallait enseigner les religions monothéistes au collège. Il n’y avait pas de matériel d’enseignement et des groupes d’enseignants furent désignés pour élaborer des brochures. C’est ainsi que je fus contactée pour aider ceux chargés d’élaborer une brochure sur le judaïsme. Et c’est ce que j’ai fait pendant tout un trimestre. Ces enseignantes en histoire-géographie étaient déjà persécutées par leurs élèves musulmans qui ne voulaient ni cours sur les Hébreux (en classe de sixième) ni bien sur cours sur la Shoah en classe de troisième et il en était de même au lycée. Elle faisaient déjà face à des chahuts organisés, des menaces et bien sûr, sans recevoir aucun soutien de leur direction. Au contraire, elles étaient accusées de ne pas tenir leur classe. La brochure n’a évidemment servi à rien, le problème n’était pas l’ignorance mais la volonté de ne pas apprendre.
A la même époque, un professeur d’arabe de l’Université Lyon II m’avait raconté que ses étudiants musulmans étaient déjà bien pris en main par les Frères Musulmans et se permettaient de lui parler avec violence car il était, selon eux, un mauvais musulman. Il avait même contacté les Renseignements Généraux tellement il pensait la situation déjà grave. En vain!
Et c’est seulement maintenant que certains journalistes ou politiques (et pas tous) se réveillent et découvrent que le roi est nu?
Amicalement,
Je joins un article de Pierre Lurçat pour ceux de vos lecteurs qui ne l’ont peut-être pas lu:
http://vudejerusalem.over-blog.com/2020/10/lettre-ouverte-au-president-francais-emmanuel-macron-apres-la-decapitation-de-samuel-paty.html
Pierre,
Le problème du livre en voyage c’est son poids. Il faut en choisir des pas trop lourds pour les bagages, ce qui fait que je ne puis lire certains livres de Georges Bensoussan (des pavés) en voyage, une remarque bien prosaïque mais qui a son importance 😊 Je vais de ce pas lire ta lettre au président Macron.
Amouyal,
C’est effectivement le scénario que j’ai en tête. Par ailleurs, les classes dites « supérieures » françaises sont avachies dans leur confort et me font penser à des méduses échouées sur le rivage et qui attendent la prochaine marée. Et ne parlons pas de cette extrême-gauche, des collabos en puissance, collabos des pires.
Hannah,
Votre témoignage est passionnant. Vous évoquez le début des années 80. Ne pourriez-vous pas écrire un article à ce sujet ? Et quelle est cette brochure ?
La brochure? Elles ne l’ont pas utilisée! Et elles ont continué comme avant de zapper les cours qui les mettaient en danger.
Pour souligner la complexité du sujet et des impossibilités françaises d’être claires en ce qui concerne l’islam, j’ajouterai que l’esprit français actuel est construit de telle manière qu’il voit dans toute compréhension religieuse du monde un extrémisme: Il ne peut plus donc faire la différence entre le projet totalitaire de l’islam et des conceptions du monde qui lui sont étrangères mais non conquérantes comme le judaïsme. Ces braves dames d’enseignantes avaient estimé que je n’étais pas fanatique! Traduction: dans leur quartier, certains juifs ne prennent pas l’ascenseur le samedi!
Je leur avais expliqué que si ces fanatiques ne obligeaient pas à monter à pied, ils ne l’étaient pas vraiment. Elles n’avaient pas compris.
J’ai de nombreuses anecdotes mais elles sont bien personnelles et liées à notre effacement progressif du paysage à partir des années 90 et notre relégation dans ce que Jacques Tarnero appelait un ghetto de verre.
J’ai trouvé un article qui illustre bien tristement l’indifférence réelle, ce mur de verre, du monde intellectuel français:
https://fr.timesofisrael.com/samuel-sandler-se-confie-sur-lombre-qui-plane-sur-un-livre-traduit-par-sa-soeur/
Shalom mitnadev,
article pertinent auquel j’ajouterai mon grain de sel.
Les masses molles semblent se réveiller, une bonne partie des enseignants, jadis idiots utiles et compagnons de la gauche bien-pensante (forcément fallastinolâtre et anti-israélienne), commencent à ” voir ce qu’il faut voir ” (Péguy) sous la pression de l’implacable réel.
Des gens de mon coin de campagne, peu informés en général, sont maintenant au courant des trahisons multiples des politiques et journagandistes, sans même parler des abjections à la Plenel.
La marche de la honte ” contre l’islamophobie “, ses traîtres à la Mélenchon et ses allahou akbar ne passe plus inaperçus.
Réveil tardif, partiel, mais réveil. Jusqu’à quand ? N’est-il pas déjà trop tard ?
Je ne me fais aucune illusion sur Narcisson et son Darmanin, mais ils ont dû sentir l’exaspération des Français.