« Vincent Lapierre a accompagné Alain Soral pendant plusieurs années au sein de l’association Égalité & Réconciliation, qui se proposait de faire l’union des catholiques intégristes et des musulmans sur le dos des juifs, censés être derrière tous les mauvais coups de l’Histoire.
Certains seront d’emblée tentés de contester cette présentation, en disant qu’Alain Soral ne visait pas les intégristes, mais le Français moyen ; sauf qu’à comparer les principales figures d’Égalité & Réconciliation et l’état-major de Civitas, on se rend compte que ce sont exactement les mêmes : Pierre Hillard, Marion Sigaut, Claire Colombi, Youssef Hindi, Jean-Michel Vernochet », début d’un article publié sur Agora Vox et intitulé « ‘National-sionisme’ : Alain Soral déclare la guerre à Vincent Lapierre ».
Il est instructif de placer en regard les travaux de Georges Bensoussan sur le sionisme (« Une histoire intellectuelle et politique du sionisme, 1860-1940 » aux Éditions Fayard) et ce que dit Youssef Hindi du sionisme. L’immense et modeste travail de Georges Bensoussan est un authentique travail d’historien ; celui de Youssef Hindi, sous une apparence rutilante et chatoyante, est une démarche encagée (je n’ai pas dit « engagée »), soit une démarche de propagandiste : il s’agit de formater ses informations en fonction de ses présupposés. Une fois encore, les négationnistes n’agissent pas autrement, ils suivent une même méthodologie même s’ils appréhendent une matière sensiblement différente. Dans tous les cas il s’agit de placer le Juif et Israël (soit l’État juif) au pilori.
Le messianisme et le sionisme ont à voir l’un avec l’autre (je précise à ce propos que le messianisme pas plus que le sionisme ne sont des maladies) mais le sionisme n’a pas à voir qu’avec le messianisme. Autrement dit, le sionisme ne se laisse pas réduire à un messianisme. Ceci étant dit, la force du messianisme est l’une des caractéristiques de la culture juive – un messianisme tout azimut, pourrait-on dire –, et cette force a gagné nombre de peuples et de cultures avec lesquels les Juifs se sont trouvés en contact prolongé. Cette force est telle que nombre de peuples et de cultures sont devenus juifs à leur manière même s’ils n’appartiennent pas stricto sensu au peuple juif. Pour ma part, je vois cette force comme un carburant pour l’humanité, une force a priori positive.
Le messianisme juif tient au Dieu unique qui nous ôte au culte déprimant des idoles, à cette stabulation, et c’est bien ainsi. Et je me permets de citer un passage d’un article publié sur ce blog, extrait de « En relisant “Sur Israël” de Friedrich Dürrenmatt – 1/4 » : « L’esprit européen a été influencé de manière décisive par l’esprit judaïque. De même que le peuple juif n’est pas une race mais un concept socio-religieux, de même l’esprit judaïque n’a pas une vocation nationaliste et, partant, étatique, mais théologique et, partant, dialectique. Je sais que cette définition de l’esprit judaïque est très partiale parce que je prends le mot dialectique au sens kantien d’une méthode intellectuelle qui vise la connaissance sans passer par expérience, aventure philosophique à laquelle l’humanité doit beaucoup plus qu’elle n’imagine. Que cette connaissance soit ensuite confirmée ou non par l’expérience, c’est une autre affaire. La découverte de Dieu est sans doute la plus grosse de conséquences pour l’humanité, indépendamment du fait que Dieu existe ou non. Les découvertes qui la suivent en importance, celles du point, du zéro, de la ligne droite, des nombre rationnels et irrationnels, etc., sont elles aussi de purs concepts et il serait non moins absurde de vouloir discuter de leur existence ou inexistence : elles exercent leurs effets indépendamment de cette question. En concevant un dieu qui, de dieu tribal, de dieu parmi d’autres dieux, allait devenir Dieu par excellence, le Dieu créateur, les Juifs entrèrent dans la dialectique la plus compliquée, le drame spirituel le plus fécond que l’homme ait connus. C’est non seulement Dieu lui-même, mais les rapports de ce Dieu avec son peuple et chaque individu qui vont se voir continuellement repensés et transformés, processus intellectuel qui s’est poursuivi jusqu’à nos jours et qui n’a cessé de remettre en question l’individu aussi bien que le peuple ». Tout est dit. Il me semble qu’il y a une continuité dialectique (que je serais incapable d’expliquer avec précision, je ne fais part que d’une impression vague et néanmoins tenace) entre le Dieu d’Abraham, le Dieu de Maïmonide, le Dieu de Spinoza et le Dieu d’Einstein, « conquêtes intellectuelles dont je devine seulement qu’elles sont les chaînons d’un seul et même formidable raisonnement. »
Où vous retrouverez le brillant jongleur-contorsionniste-funambule Youssef Hindi, sur eschatologiablog.wordpress.com, avec cet article intitulé « MARVEL. Ses origines politiques et son univers ésotérique » :
Cet article riche en références m’évoque les livres que je pouvais feuilleter dans la bibliothèque poussiéreuse d’un vieux maurrassien où le Juif était placé au centre de tout, de toutes les inquiétudes d’alors, de quoi séduire les catégories socioculturelles les plus diverses. Il est question dans cet article de Youssef Hindi, entre autres figures, de nouvelles figures messianiques, prophétiques et mythiques que sont les « super-héros judéo-américains » (on appréciera cette désignation qui fait pendant à celle de « judéo-bolcheviques ») allant de Captain America (Marvel Comics) à Superman (DC Comics). Mais prenez garde à ces personnages plutôt sympathiques et séduisants ! Ce sont en fait des créatures du Juif, celui qui tire les ficelles du monde et dont nous sommes les marionnettes ! Et qu’on se le dise, ces créatures ont été élaborées dans les laboratoires secrets de la Commission on Public Information (C.P.I.), ou Commission Creel, née d’un cerveau juif (« principal cerveau des techniques de propagandes modernes » ainsi que l’annonce le fiévreux Youssef Hindi), Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud ! Ces techniques mises au point au cours de la Première Guerre mondiale ont été perfectionnées au cours de la Seconde Guerre mondiale et blablabla…
Je reviens une fois encore sur les techniques de propagande de Youssef Hindi, techniques assez rudimentaires mais savamment habillées. La vidéo suivante est typique du personnage. Elle s’intitule « Youssef Hindi répond à Éric Zemmour à propos de l’islam en France ». C’est joliment structuré, poliment énoncé. Une fois encore, le préjugé conduit toute la « réflexion » avec habillage savant et feux d’artifice de références. Mais, surtout, qu’on se le dise, le Juif ne s’assimile que pour miner de l’intérieur les sociétés de goys qui ne sont que des pantins entre leurs mains et celles d’Israël. Le Juif antisioniste est toutefois bienvenu car il sert de référence aux goys diversement obsédés par le complot sioniste : nous soutenons des Juifs (antisionistes), nous ne pouvons donc en aucun cas être qualifiés d’antisémites. Les Juifs antisionistes sont les « Juifs d’honneur » des goys antisémites-antisionistes. Et si vous ne comprenez pas ce que signifie « Juifs d’honneur », allez voir du côté nazi (mais aussi croate) où fut discrètement concocté l’« Aryen d’honneur », le Ehrenarier.
Mais suivant la logique dévoyée de Youssef Hindi, on pourrait penser que le Juif islamophile ne l’est que pour miner l’islam de l’intérieur. Bref, je vous laisse goûter à cette soupe plutôt rance dans laquelle bien des moustaches se sont trempées dont celles d’un certain… Mais j’arrête :
https://www.youtube.com/watch?v=YbiJYQOacSY
PS : Le Plan Yinon a été traduit et commenté par Israël Shahak (voir le parcours idéologique du personnage) à partir d’un mémoire rédigé en hébreu par Oded Yinon, fonctionnaire représentant probablement un collectif du Ministère des Affaires étrangères israélien, à l’automne 1981. Il s’agit d’un document qui, je le répète, correspond ni plus ni moins au bon vieux principe du Divide and rule, vieux comme le monde ; mais comme il a été formalisé par un Juif d’Israël – par un sioniste ! –, ce document attire les antisionistes et les adeptes de la Théorie du Complot comme le miel attire les mouches.
Les obsessions de Youssef Hindi sont intéressantes. L’homme est intelligent, cultivé ; mais sa culture s’est sédimentée (manque de fluidité) et le radotage s’installe, une culture sédimentée par des siècles d’antisémitisme – je dis bien d’antisémitisme – dont l’origine est plus chrétienne que musulmane, avec cette accusation de « peuple déicide » élaborée par l’Église, l’antisémitisme qui par ailleurs a migré du religieux au laïc pour gagner en intensité meurtrière, avec le paroxysme nazi. Puis viendra la confluence des fosses à merde de la droite et de la gauche avec notamment le Juif assimilé à l’Argent – terme générique qui recouvre l’or et les produits financiers, à commencer par la Bourse. L’antisémitisme de gauche, mais aussi de droite (la Finance = le Juif), et l’antisémitisme de droite (la Révolution = le Juif). Concernant l’antisémitisme de gauche (bien moins médiatisé que celui de droite), je me permets de renvoyer le lecteur à ma recension du livre de Michel Dreyfus (né en 1945, historien spécialiste du mouvement ouvrier, il n’est pas apparenté au capitaine) : « L’antisémitisme à gauche. Histoire d’un paradoxe, de 1830 à nos jours », publiée sur ce blog même et en neuf parties.
« Les Protocoles des sages de Sion », le plus célèbre et meurtrier des faux, qui ont activé l’antisémitisme en Europe le réactivent dans le monde musulman, arabe surtout. Ce faux a repiqué une seconde jeunesse. Il est « amusant » d’observer que l’antisémitisme chrétien, occidental, a métastasé dans le monde musulman. Il s’était quelque peu endormi, il a retrouvé sa virulence. J’ai parfois écrit, d’une manière un peu légère, que nous avions refilé notre syphilis aux Musulmans ; je reprends cette image qui ne me semble pas moins juste que celle du cancer et ses métastases. Je le redis, en écoutant Youssef Hindi, je retrouve la « saveur » des vieux écrits antisémites (écrits à une époque où Israël n’avait pas été refondé) qu’il m’arrivait de feuilleter dans la poussière de maisons de famille. En écoutant Alain Soral, Youssef Hindi et autres grands phraseurs hantés par « le Juif », je retrouve cette littérature fin XIXe siècle -début XXe siècle produite en abondance par les cercles nationalistes et antidreyfusards. La refondation de l’État d’Israël est venue épaissir le rata antisémite (qui avait perdu un peu de sa consistance pour cause de Shoah) tout en permettant aux antisémites (devenus généralement diversement honteux pour cause de Shoah) de se glisser dans les vêtements neufs de l’antisionisme. Mais dans leur hâte, ils n’ont pas pris soin de changer de sous-vêtements ; aussi de leurs vêtements neufs se dégage une odeur tout à fait déprimante…
Les acteurs ont changé – une nouvelle génération a remplacé l’ancienne –, les costumes et le décor ont également changé, mais le scénario n’a guère changé. Les salles qui montrent ce spectacle sont toujours combles. Les spectateurs qui ont également changé – une nouvelle génération a remplacé l’ancienne – ne savent pas à quel point le numéro a été rabâché.
Olivier Ypsilantis
Bien pensé et bien dit, mitnadev.
Ces raclures sont indécrottables, ces miasmes ont toujours existé et continueront à empester.
Mais peu nous chaut, l’important est la résilience du peuple juif. Néshikot.
Il est bien naturel qu’étant Juif, ou du moins passionément ami des Juifs puisque votre blog est consacré à leur défense et illustration, vous soyez exaspéré par cette flambée d’antisémitisme qui se répand partout comme un feu de brousse depuis environ 10 ans et se trouve toutes sortes de paravents, manteaux, faux-nez idéologiques, historiques etc.
Cependant vous commettez la même erreur que la plupart des anti-antisémites professionels comme l’équipe de Conspiracywatch, Taguieff & Cie. Vous dites: je suis capable de pointer telle ou telle incohérence dans divers discours complotistes, ici le discours de Youssef Hindi, et par conséquent j’affirme qu’il n’existe absolument aucun projet, aucun plan, aucune politique juive qui se déroule au cours de l’histoire, avec des contradictions internes bien entendu, aucun dénonciateur des projets juifs ne le nie. Selon ce genre de raisonnement, il n’y a jamais aucune intrigue juive, nulle part. Or cette théorie est insoutenable. Elle revient à nier l’évidence des faits. Aucun élément juif selon ces anti-antisémites professionels ne jouerait le moindre rôle ni dans l’Illuminisme du XVIIIe siècle, ni dans le jacobinisme, ni dans la révolution de 1848, ni dans les divers mouvements sociaux démocrates du XIXe siècle qu’il s’agisse de celui de Lasalle ou de Marx, ni dans la révolution de 1905 en Russie, ni dans celle de 1917, ni dans l’histoire de la franc-maçonnerie, ni dans son symbolisme, ni nulle part. Cette dénélgation en bloc n’est absolument pas défendable. Elle discrédite totalement ces anti-antisémites là et c’est la faiblesse congénitale de l’oeuvre de Taguieff, notamment.
Vous avez grand tort de pratiquer cette argumentation spécieuse, car cela vous enlève toute la crédibilité que vous pourriez gagner à pointer les insuffisances et les faiblesses des discours des Youssef Hindi Soral et Drumont de ce monde.
Vous avez contre vous Anacharsis Cloots et son livre La République Universelle (à lire dans l’édition originale non expurgée), Gershom Sholem, qui a mis en lumière très clairement le rôle direct des Illuminés de Bavière dans le jacobinisme, et François Furet, qui a été sur ce point l’élève de Gershon Sholem et qui a confirmé ses analyses. Le cardinal Lustiger né et mort en Juif, était sur la même ligne quand il démasquait l’antisémitisme des Lumières, conséquence directe du frankisme sabbatéen. Vous avez contre vous également le très érudit rabbin Marvin Antelman, une sommité juive, ancien Chief Justice du tribunal rabbinique suprême de New York, qui a écrit un ouvrage que je vous recommande: To eliminate the Opiate. Lui aussi est dans la même école que Gershom Sholem et s’en isnpire. Sur le rôle des sociétés de pensée dans la Révolution, vous avez contre vous Augustin Cochin, qui certes était d’Action Française, mais auquel s’est référé François Furet comme à une autorité indiscutable. Vous avez contre vous également un auteur peu connu mais important: Iouda Tchernoff, qui montre très bien le rôle de l’élément juif et maçonnique dans tous les clubs républicains de 1848 et de la IIIe république. Vous avez contre vous également Daniel Beresniak, Juif et haut dignitaire maçon et son livre Juifs et francs maçons.
Non, votre tentative est vouée à l’échec. Il est bien évident que le judaïsme ou disons les autorités juives, plutôt libérales qu’orthodoxes, avec certes leurs contradictions internes, ont eu partie liée avec la franc maçonnerie dès le début et que ceci a joué et joue un rôle essentiel dans la révolution, le républicanisme, l’anticléricalisme, l’anticatholicisme, et souvent la gauche, tout en ayant également une présence dans certaines mouvances d’extrême droite notamment quand elles sont antichrétiennes (nouvelle droite par exemple).
Si vous tentez de nier tout cela vous ne pouvez pas être pris au sérieux. Autant vaudrait essayer de faire croire aux gens que Parvis Helphand, Kautski, Trotsky, Rosa Luxemburg, Bela Kun, Kurt Eisner, Anna Pauker et tous ces bolchéviques n’étaient pas des Juifs.
Yousseff Hindi, Pierre Hillard et leurs épigones sont un peu trop schématiques dans leurs exposés. C’est le reproche qu’on peut leur faire. Mais ce reproche ne permet absolument pas de dire qu’il n’y a aucune action révolutionnaire juive d’esprit messianique identifiable dans des bouleversements des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. S’arquebouter sur un tel déni de l’évidence ne vous conduira à rien. Au contraire cela affaiblira votre cause de manière définitive et aura pour conséquence que les terribles simplificateurs du camp d’en face apparaîtront seuls crédibles et pas vous.
“Maupassant”,
De retour de vacances, j’ai récupéré votre intéressante intervention dans les spams (?!). Je viens de l’éditer ainsi qu’une autre (elle aussi partie dans les spams) et je ne manquerai pas d’y répondre dès que possible.
Je remets en lien un courrier que je viens de récupérer dans les spams (?).Je ne veux pas donner l’impression de le cacher et de ne pas vouloir y répondre, de me défiler en quelque sorte. Mon blog ne permet d’afficher en première page qu’une suite de cinq courriers. Le courrier en question se situe juste derrière ceux qui apparaissent ainsi. Je vais y répondre dans les jours qui viennent. L’intervention d’un dénommé “Maupassant” donc :
“Il est bien naturel qu’étant Juif, ou du moins passionément ami des Juifs puisque votre blog est consacré à leur défense et illustration, vous soyez exaspéré par cette flambée d’antisémitisme qui se répand partout comme un feu de brousse depuis environ 10 ans et se trouve toutes sortes de paravents, manteaux, faux-nez idéologiques, historiques etc.
Cependant vous commettez la même erreur que la plupart des anti-antisémites professionels comme l’équipe de Conspiracywatch, Taguieff & Cie. Vous dites: je suis capable de pointer telle ou telle incohérence dans divers discours complotistes, ici le discours de Youssef Hindi, et par conséquent j’affirme qu’il n’existe absolument aucun projet, aucun plan, aucune politique juive qui se déroule au cours de l’histoire, avec des contradictions internes bien entendu, aucun dénonciateur des projets juifs ne le nie. Selon ce genre de raisonnement, il n’y a jamais aucune intrigue juive, nulle part. Or cette théorie est insoutenable. Elle revient à nier l’évidence des faits. Aucun élément juif selon ces anti-antisémites professionels ne jouerait le moindre rôle ni dans l’Illuminisme du XVIIIe siècle, ni dans le jacobinisme, ni dans la révolution de 1848, ni dans les divers mouvements sociaux démocrates du XIXe siècle qu’il s’agisse de celui de Lasalle ou de Marx, ni dans la révolution de 1905 en Russie, ni dans celle de 1917, ni dans l’histoire de la franc-maçonnerie, ni dans son symbolisme, ni nulle part. Cette dénélgation en bloc n’est absolument pas défendable. Elle discrédite totalement ces anti-antisémites là et c’est la faiblesse congénitale de l’oeuvre de Taguieff, notamment.
Vous avez grand tort de pratiquer cette argumentation spécieuse, car cela vous enlève toute la crédibilité que vous pourriez gagner à pointer les insuffisances et les faiblesses des discours des Youssef Hindi Soral et Drumont de ce monde.
Vous avez contre vous Anacharsis Cloots et son livre La République Universelle (à lire dans l’édition originale non expurgée), Gershom Sholem, qui a mis en lumière très clairement le rôle direct des Illuminés de Bavière dans le jacobinisme, et François Furet, qui a été sur ce point l’élève de Gershon Sholem et qui a confirmé ses analyses. Le cardinal Lustiger né et mort en Juif, était sur la même ligne quand il démasquait l’antisémitisme des Lumières, conséquence directe du frankisme sabbatéen. Vous avez contre vous également le très érudit rabbin Marvin Antelman, une sommité juive, ancien Chief Justice du tribunal rabbinique suprême de New York, qui a écrit un ouvrage que je vous recommande: To eliminate the Opiate. Lui aussi est dans la même école que Gershom Sholem et s’en isnpire. Sur le rôle des sociétés de pensée dans la Révolution, vous avez contre vous Augustin Cochin, qui certes était d’Action Française, mais auquel s’est référé François Furet comme à une autorité indiscutable. Vous avez contre vous également un auteur peu connu mais important: Iouda Tchernoff, qui montre très bien le rôle de l’élément juif et maçonnique dans tous les clubs républicains de 1848 et de la IIIe république. Vous avez contre vous également Daniel Beresniak, Juif et haut dignitaire maçon et son livre Juifs et francs maçons.
Non, votre tentative est vouée à l’échec. Il est bien évident que le judaïsme ou disons les autorités juives, plutôt libérales qu’orthodoxes, avec certes leurs contradictions internes, ont eu partie liée avec la franc maçonnerie dès le début et que ceci a joué et joue un rôle essentiel dans la révolution, le républicanisme, l’anticléricalisme, l’anticatholicisme, et souvent la gauche, tout en ayant également une présence dans certaines mouvances d’extrême droite notamment quand elles sont antichrétiennes (nouvelle droite par exemple).
Si vous tentez de nier tout cela vous ne pouvez pas être pris au sérieux. Autant vaudrait essayer de faire croire aux gens que Parvis Helphand, Kautski, Trotsky, Rosa Luxemburg, Bela Kun, Kurt Eisner, Anna Pauker et tous ces bolchéviques n’étaient pas des Juifs.
Yousseff Hindi, Pierre Hillard et leurs épigones sont un peu trop schématiques dans leurs exposés. C’est le reproche qu’on peut leur faire. Mais ce reproche ne permet absolument pas de dire qu’il n’y a aucune action révolutionnaire juive d’esprit messianique identifiable dans des bouleversements des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. S’arquebouter sur un tel déni de l’évidence ne vous conduira à rien. Au contraire cela affaiblira votre cause de manière définitive et aura pour conséquence que les terribles simplificateurs du camp d’en face apparaîtront seuls crédibles et pas vous.”
Gloubiboulga Maupassant!
Je n’arrive même pas à trouver un fil dans votre discours qui tienne la route. Vous êtes anti-maçon et anti-bolchevik et donc vous nous énumérez les noms des Juifs francs-maçons ou bolcheviks, soit! Mais pourquoi faire? Ah j’oubliais, c’est pour expliquer qu’il y a une politique juive, désireuse sinon de dominer le monde en tout cas d’influencer les gouvernements, sans doute à son profit. Si seulement, si seulement nous étions aussi doués et persévérants et tous du même avis…on aurait peut-être pu y arriver. Mais non, nous nous querellons sans cesse, deux Juifs, trois avis comme on dit.
Bref, comme aurait dit ma grand-mère: pour les gens de gauche, nous sommes d’infâmes ploutocrates, affameurs des peuples, et pour les gens de droite, d’infâmes bolcheviks le couteau entre les dents (ce qui n’est pas très pratique)