Suite 3 août. Dans The Jerusalem Post (fondé en 1932 par Gershon Agron), je lis : ‟Hamas will be more dangerous and harder to contain in the next war. It is already developing drones that could target Dimona, the Israeli nuclear reactor and the Kirya, the Israeli Pentagon. We already have evidence that Hamas planned a major ground operation to terrorize and kill thousands of Israeli civilians. Then only question is, will they coordinate with Iran, Isis, or Hezbollah ?” (Il s’agit du Point 3 d’un excellent article en onze points d’Eric R. Mandel intitulé : ‟Lessons to learn before the next war”). Tout d’abord, il n’est pas certain que le Hamas se relève des coups infligés. Ceux qui le finançaient ont pris leurs distances. Par ailleurs, et j’espère ne pas être un gros naïf, je ne crois pas que l’Iran et son allié, le Hezbollah, soient encore enclins à se commettre avec le Hamas ; l’un et l’autre ont mieux à faire, une remarque qui ne suppose en rien qu’Israël doive baisser la garde. Au Point 8 de cet article, on peut lire : ‟Europe has become a leader in delegitimizing Israel and boycotting its goods”. Les raisons de cette politique sont diverses. L’une d’elles et pas des moindres : calmer une population musulmane de plus en plus remuante pour espérer s’acheter un peu de tranquillité en commençant par pointer un doigt accusateur en direction d’Israël, un procédé démagogique devenu monnaie courante. Le dernier point de cet article évoque ces nouveaux partenaires d’Israël, des géants parmi lesquels : la Chine, l’Inde, la Corée (du Sud), la Russie, le Japon ; j’évoque volontiers ces relations stratégiques devant des amis Juifs qui se laissent aller au découragement.
Hier, samedi 2 août, quatre-vingt-quatre projectiles (roquettes et obus de mortiers) ont été tirés sur Israël. Iron Dome en a intercepté six. La veille, soixante de ces projectiles avaient été tirés sur le pays et neuf avaient été interceptés. Depuis le début de la guerre, 3 112 projectiles ont été tirés depuis Gaza, 105 ont touché des zones habitées et 560 ont été abattus par Iron Dome. Quelque 4 500 cibles terroristes ont été détruites par Tsahal.
Le Qatar, un sale petit pays qu’il faudrait éradiquer, un pays plus sournois que l’Arabie Saoudite. Le Qatar, principal banquier du terrorisme international, par ailleurs gros investisseur en Europe, principalement en France. Les États-Unis d’Obama semblent encourager cet État terroriste à se poser en intermédiaire entre Israël et le Hamas, alors que Doha est le grand argentier de ce mouvement islamiste, le Hamas, mais aussi d’al-Qaida, de l’État islamique (EI), d’al-Nusra et des Frères musulmans ; et la liste n’est pas exhaustive. Par ailleurs, Doha diffuse tranquillement leur idéologie via Al Jazeera. Le Qatar est un pays extraordinairement dangereux qui derrière une vitrine immaculée et ultra-moderne — de quoi séduire les Occidentaux — se livre aux pires manigances. Le Qatar s’est mis dans la politique turque avec Erdogan, cet autre pourvoyeur du Hamas. Le Qatar profite de la décomposition de la Syrie et de l’Irak, il manœuvre même chez les Saoudiens et dans les États du Golfe, en Égypte, en Jordanie, en Cisjordanie ainsi qu’en Afrique noire où il soutient des groupes djihadistes. Le Qatar est le pivot de l’axe sunnite. Le Qatar a accueilli des individus tels que Youssef al-Qaradâwî qui glorifie Hitler, justifie les attaques-suicides contre les Juifs. Cet individu a même été l’un des mentors de l’émir du Qatar. Mais chut ! Non seulement ce pays investit massivement en Europe mais il passe des contrats colossaux avec les États-Unis qui doivent y installer une gigantesque base militaire. Quel merdier ! Ci-joint, un article intitulé ‟Les Américains transfèrent leurs bases au Qatar” :
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/040/article_21630.asp
Le financement du Hamas provient aussi de la bande de Gaza elle-même. Le Hamas y lève des impôts sur toutes les transactions commerciales et financières ainsi que sur les importations. Il siphonne par ailleurs l’aide humanitaire internationale de l’UNRWA et autres organisations dans le genre, l’UNRWA qu’il faudrait surveiller de plus près : ce n’est pas la première fois que ses établissements sont utilisés pour entreposer du matériel belliqueux. N’y aurait-il pas complicité entre l’UNRWA et le Hamas ? Ou, plus probable, l’UNRWA ne serait-il qu’une marionnette du Hamas ? Les Palestiniens, ces enfants gâtés de l’humanitaire, ces rentiers de l’humanitaire…
Je m’étais promis de ne pas évoquer le secrétaire d’État John Kerry, un benêt made in USA, une gueule d’empeigne. A ce propos, n’avez-vous pas remarqué qu’il ressemble à une chaussure, avec ce menton en galoche ? Cet homme est d’une bêtise dévastatrice, une bêtise proche de celle de Jimmy Carter. Il faut lire son schéma de cessez-le-feu envoyé au gouvernement israélien, le 25 juillet.
L’une des plus fines et des plus courageuse analystes politiques, Caroline B. Glick, appelle à une plus grande vigilance à l’égard du Qatar et de la Turquie d’Erdogan, deux États qui financent le terrorisme et avec lesquels les États-Unis entretiennent des relations stratégiques. De retour en Europe, je me garderai autant que possible de parler d’Israël et de cette guerre en cours. J’écrirai mais je me garderai de parler. Trop d’ignorance entoure ce pays, une ignorance prétentieuse, bavarde, affreusement bavarde, une ignorance qui tient lieu de ‟connaissance”.
Il est 17 h, les sirènes sonnent l’alerte. Je me plaque contre une façade de Yishkon St. n° 6, sous un balcon. Le plus dangereux sont les débris des roquettes touchées qui retombent. Trois détonations. La deuxième est particulièrement forte et fait trembler le mur contre lequel je suis appuyé. Puis le mouvement général reprend sans le moindre commentaire, comme s’il ne s’était rien passé.
4 août. Lecture de la presse en attendant mon vol. Le Qatar est une pieuvre à laquelle il faudrait couper les tentacules avant de lui écraser la tête. Même l’Arabie Saoudite dont je souhaite annihilation joue la prudence et dénonce le djihadisme. Elle a peur de l’enfant qu’elle a contribué à mettre au monde. Ces bons vieux rentiers du pétrole sentent que leur tranquillité pourrait avoir une fin.
Un point qui n’est pas assez évoqué, curieusement : l’engagement du Hezbollah aux côtés de Bachar al-Assad, contre le djihadisme. Cet engagement ajoute à l’affaiblissement du monde arabe occupé à se déchirer. Pendant ce temps, ce fer de lance se détourne durablement d’Israël. C’est tellement vrai que certains partisans de la théorie de la conspiration (juive en l’occurrence) vont jusqu’à déclarer qu’Israël a manigancé tout ce qui arrive. Il est vrai qu’Oded Yinon se frotterait les mains s’il revenait parmi nous…
Dernier cappuccino sur Allenby St. Des masses nuageuse passent sur Tel Aviv. 8 h, il fait déjà chaud, une chaleur humide, tropicale. Dans The Jerusalem Post du jour, ce titre : ‟Protests held across France against Israel in Gaza”, un article dans lequel je lis : ‟Among the participants were two famous Jews: the comic Guy Bedos and the Trotskyist Alain Krivine…” Guy Bedos n’est pas juif à ce que je sache ! Si les Juifs eux-mêmes se mettent à prendre des non-Juifs pour des Juifs, on ne va plus s’y retrouver… Très inquiétant, j’apprends que l’État islamique a infligé une importante défaite aux combattants kurdes et qu’il a par ailleurs pris le contrôle du plus gros barrage d’Irak, à Mossoul, ainsi que d’un champ pétrolifère — il en contrôle à présent quatre — et de trois villes. Il faut aider massivement les Kurdes et les aider à former un grand État sans pour autant remuer la partie iranienne, pour des raisons que j’évoquerai dans un prochain article.
Tel Aviv-Paris avec transit à Wien. Wien, le soleil se lève en bout de piste, tangent à l’horizon. Décollage. Je poursuis la lecture du quotidien The Jerusalem Post, avec cet article : ‟Obama shielding Hamas barbarians at our gates”. Je ne sais à quel jeu se livre Obama. Je ne parviens pas à le voir comme un être maléfique, un agent de l’islam comme ne cesse de le présenter Guy Millière avec lequel je partage un certain nombre de points de vue. Je vois Obama comme un homme falot, sans vision politique, balloté. On se souviendra de ses dents blanches, bien rangées, de sa démarche élastique, de sa silhouette élégante, de ses costumes bien taillés. On se souviendra surtout de lui comme du premier président noir de l’histoire des États-Unis ; la belle affaire ! Ce qui m’intéresse, à ce niveau, c’est l’ampleur et la profondeur de la vision (politique) et non la couleur de la peau ou des cravates du President of the United States of America. J’en reviens à l’article en question, signé Isi Leibler ; il souligne la piètre prestation d’Obama sur la guerre en cours à Gaza, un Obama demandant un cessez-le-feu immédiat avec levée du blocus. Par ailleurs, l’administration américaine parasite et complique les manœuvres diplomatiques en cours en invitant la Turquie (une Turquie islamisée par Erdogan qui tient des propos ouvertement antisémites) et le Qatar (banquier du terrorisme international) à jouer les médiateurs, court-circuitant ainsi les efforts de l’Égypte. Obama est-il un dangereux idiot, dénué de toute vision politique ou bien un ami des Frères Musulmans ? Je penche pour la première hypothèse.
Isi Leibler écrit : ‟The Egyptians and other moderate Arabs states maintain that since his initial Cairo speech in 2009, President Obama has emerged as a supporter of the Muslim Brotherhood — the creator of Hamas — and which they regard, justifiably, as an Islamic fundamentalist terrorist organization. They consider the undermining of the Egyptian cease-fire proposals and the turning toward Qatar and Turkey — supporters of the Muslim Brotherhood and Hamas — as another example of the US betraying its allies and engaging its ennemies. This was reflected in Kerry’s initial Qatar/Turkey-sponsored cease-fire proposal, unanimously rejected by the Israeli cabinet, which could have been written by Hamas”.
Les journaux rappellent un centenaire : 4 août 1914 – 4 août 2014…
Je crois les Iraniens trop intelligents pour être antisémites. Il existe cependant un danger avec ce pays, et pas des moindres : que l’Iran instrumentalisme le monde arabe, le fédère sous sa houlette de diverses manières, comme il l’a fait avec le Hezbollah. Pour l’heure cette organisation est terriblement occupée à combattre le djihadisme aux côtés du régime syrien. Israël se voit durablement soulagé sur sa frontière nord.
Cette guerre de Gaza est aussi l’une de conséquences d’un glissement géopolitique majeur au Proche-Orient et Moyen-Orient. La tension entre Arabes sunnites et Israéliens n’occupe plus le devant de la scène ; elle n’a pas disparu mais elle est éclipsée par la tension entre l’Iran, le ‟Vatican du chiisme”, et les États arabes sunnites, une tension qui n’en est qu’à ses débuts. Les destructions et le nombre de victimes vont être gigantesques. Des États tels que l’Égypte, l’Arabie Saoudite et la Jordanie tendent à se rapprocher d’Israël sur la question du Hamas et des Frères Musulmans. Israël ne doit pas négliger leurs bons offices (les ennemis de mes ennemis sont mes amis) sans jamais perdre de vue que l’Arabe est versatile, que la trahison est dans ses mœurs et qu’il faut toujours lui faire sentir qu’il n’est pas le plus fort, qu’il n’est pas le maître. Walter Russell Mead évoque ‟this strange new band of brothers”. Il écrit : ‟The Saudis and their Egyptians allies also hate and fear Hezbollah; from an Israeli point of view a successful war against Hamas could be the first step in cooperative action against Hezbollah and, beyond it, Iran”. A suivre.
Olivier Ypsilantis
” le secrétaire d’État John Kerry, un benêt made in USA, une gueule d’empeigne. A ce propos, n’avez-vous pas remarqué qu’il ressemble à une chaussure, avec ce menton en galoche ? Cet homme est d’une bêtise dévastatrice, un bêtise proche de celle de Jimmy Carter…
…Trop d’ignorance entoure ce pays, une ignorance prétentieuse, bavarde, affreusement bavarde, une ignorance qui tient lieu de ‟connaissance”…
Ah Olivier, vous avez le sens de la formule.
Amicalement et à bientôt,