« La colère des imbéciles remplit le monde. Nous avons voulu changer le monde et, à cette fin, nos avons dû compter avec l’Imbécile. Alors pour bien faire, nous le sommes tous devenus », Valentin Feldman, le 15 janvier 1940, dans « Journal de guerre, 1940-1941 »
Jean-Luc Mélenchon ? La France tombe dans le dégoût d’elle-même et de tout ce qui l’entoure, et Jean-Luc Mélenchon en est l’un des symptômes. La France est prête à s’en remettre à un baratineur qui surfe sur des approximations. A ce propos, je remercie « Danilette » de nous en avoir livré quelques-unes dans son article intitulé « Jean-Luc Mélenchon, quelques perles… » :
http://www.danilette.com/article-discours-de-jean-luc-melanchon-quelques-perles-106925702.html
La France qui tourne sur elle-même jusqu’à en perdre l’équilibre est donc prête à s’en remettre à celui qui parle le mieux, à un homme qui se présente comme une sorte de Christ laïque et républicain.
Jean-Luc Mélenchon (né en 1951)
Lorsqu’un pays va mal, il s’en remet à la démagogie. Plus celle-ci est profonde, plus elle l’attire, l’Histoire récente de l’Europe l’a montré. Nous sommes aujourd’hui placés devant le gouffre de la démagogie et Jean-Luc Mélenchon est en France son plus brillant représentant. Il est vrai que les temps sont inquiétants et que l’envie de mettre fin à l’inquiétude en sautant le pas gagne de plus en plus de monde. Mais ce gouffre n’est pas notre seule voie. Nous pouvons faire un pas de côté, rien qu’un pas, et nous l’épargner…
Dans le flot verbal de Jean-Luc Mélenchon (j’ai dit « flot », j’aurais pu dire « flux », je n’ai pas dit « dégueulis »), il y en a pour tous les goûts. C’est une soupe épaisse dans laquelle flottent toutes sortes de morceaux. Pour ma part, je dois être honnête, j’en savoure quelques-uns, certains segments de discours de politique étrangère.
Mais je sais que le bonhomme est le roi de l’embrouille, tant de choses flottent dans sa soupe… Par exemple, cette dénonciation du riche m’inquiète. Et d’abord, qu’est-ce que le riche ? Le « riche » est un concept absolument relatif puisque est riche celui qui est plus riche que moi, puisque sont riches ceux qui sont plus riches que moi. Ce qui permet d’activer l’envie de tous contre tous, étant donné qu’il y aura toujours plus riche que moi. Seuls sont épargnés l’Américain Bill Gates ou l’Espagnol Amancio Ortega Gaona (le fondateur d’Inditex-Zara) à l’échelle mondiale, Bernard Arnault et Liliane Bettencourt à l’échelle nationale.
Jean-Luc Mélenchon est porté par la fatigue d’un pays, fatigue qui désigne tout naturellement des ennemis à déposséder et à dépecer, à moins qu’ils ne se décident à rejoindre la grande messe collective, à goûter la chaleur des camarades épris de toutes ces grandes choses que sont la liberté, l’égalité et la fraternité, des concepts honorables aussi longtemps qu’ils ne sont pas imposés par des pouvoirs étatiques
La dénonciation du riche conduit tout naturellement, dans bien des têtes, à la dénonciation du Juif, étant entendu que pour nombre de clampins le Juif est riche et qu’il cache de l’or dans la doublure de ses vêtements, métaphoriquement au moins. Cette dénonciation, Jean-Luc Mélenchon ne la fait pas frontalement, il biaise. Cet homme hait spontanément Israël et le sionisme ; il sait que par ailleurs cette haine rapporte gros, de plus en plus gros, qu’elle draine des couches socio-culturelles (le mot m’ennuie mais j’en fais usage pour l’occasion) très variées. Car il ne faut pas croire que l’immonde BDSM (Boycott, Divestment, Sanctions Movement) ne parle qu’aux Arabo-musulmans, aux socialos et aux gauchistes de diverses obédiences. Il séduit des gens très-comme-il-faut, y compris des prout-prout-ma-chère. Je pourrais vous servir des tartines à ce sujet.
Jean-Luc Mélenchon est bien ce chef démagogue qui appelle ceux qui sont capables d’aimer et ceux qui n’ont rien à se reprocher à le rejoindre, dans une communion socialo-christique où la sueur ne sera pas celle de l’exploitation de l’homme par l’homme mais celle des transports amoureux. Les autres, qui ne peuvent être que les grincheux, les profiteurs, les usuriers, les créatures de l’ombre n’ont qu’à trembler en attendant leur mise au pilori voire au gibet. Mais le nouveau Christ est clément et il pardonnera à ceux qui le rejoindront. L’aspect mystico-politique et socialo-religieux de ce brillant tribun de fête foraine (et son relatif succès tant auprès des djeuns que des rombières, auprès d’excités que de peine-à-jouir) en dit beaucoup sur l’état du pays.
Je ne vais pas entrer dans les détails techniques qui rendent inepte le programme mélenchonien. En fait, ils n’importent guère dans une vision ivre d’elle-même. Je comprends que l’on aime et que l’on recherche la chaleur des camarades et des foules en liesse mais je sais que cette chaleur et que cette liesse se font toujours au détriment d’autres, des boucs-émissaires dont le plus grand crime est précisément de ne pas s’être joint à cette grande messe. Plus prosaïquement, je sais que cette grande messe promise par le tribun se terminera au mieux dans une odeur de rot à la bière, l’une des odeurs de la caserne…
Coluche (1944-1986) mort à quarante-deux ans, Coluche qui me manque, parfois.
Mais pourquoi un tel pathétisme, mon cher Olivier ? Jean-Cul Mélenchon est un comique ! Un comique ? Un comique, un vrai de vrai, se présente-t-il à des élections présidentielles ? Certes, il y a eu Coluche en 1981 mais Coluche était assez grand pour pratiquer l’autodérision, et de manière radicale.
Vive Coluche ! A bas Merduche !
Le talent de comique est le plus beau des talents. Il place l’homme simultanément dans les nuées et le purin. Mais vous, Monsieur Mélenchon, n’êtes pas drôle, vous êtes même un triste sire, avec votre ego sur ses ergots, vos recettes qui n’en sont pas, votre christisme en carton-pâte, votre lyrisme de caserne. Et puisque vous êtes d’origine espagnole, je vous adresse ce mot fraternel : « !Me cago en ti, chaval! »
Daniel Cohn-Bendit qui n’est en rien mon maître à penser a toutefois une manière de tailler des costards à Jean- Luc Mélanchion qui me ravit. C’est qu’il connaît le bonhomme de l’intérieur et qu’il a un sens de l’humour voire de l’autodérision que n’a pas Jean-Luc Merdenchion :
Ci-joint, deux articles autrement plus sérieux que le mien, l’un signé Yves Mamou et intitulé « Jean-Luc Mélenchon, « scélérat » utile de l’islamisme » :
http://dovkravi.blogspot.com.es/2017/04/jean-luc-melenchon-scelerat-utile-de.html
L’autre signé François Heilbronn et intitulé « Mélanchon, les Juifs et le peuple supérieur » :
http://dovkravi.blogspot.com.es/2017/non04/melenchon-les-juifs-et-le-peuple.html
Olivier Ypsilantis