Je me souviens de l’assassinat de Benazir Buttho (en Header).
Je me souviens de Suzanne Rouquette, responsable du 25e Bataillon médical de la 9e Division d’infanterie coloniale de la 1re Armée française du général de Lattre de Tassigny. Débarquée en Provence après avoir été sur la ligne de front en Corse et sur l’île d’Elbe, elle sera blessée dans les Vosges et amputée d’une jambe.
Suzanne Rouquette et Jacques Lefort, rencontré lors du débarquement de Provence (il était alors capitaine au 1er Bataillon de choc de la 1re Armée française) et qu’elle épousa en 1945.
Je me souviens de Marie d’Agoult. Je m’en souviens en particulier par le portrait qu’en fit Henri Lehmann, Henri Lehmann qui fit également le portrait de Franz Liszt.
Je me souviens de la concurrente d’Helena Rubinstein, Elizabeth Arden. Et, bien sûr, je me souviens d’Helena Rubinstein.
Je me souviens de Jacqueline Auriol et de sa rivale, Jacqueline Cochran. A ce propos, je me souviens qu’il est question de Jacqueline Auriol dans « Je me souviens » de Georges Perec : « Je me souviens de Jacqueline Auriol, la femme “la plus vite du monde” ».
Je me souviens de la duchesse d’Alençon, de son incroyable courage lors de l’incendie du Bazar de la Charité. Femme tragique comme sa sœur, Sissi l’assassinée. Ne les oubliez jamais !
Je me souviens d’Ilona Edelsheim Gyulai. Je me souviens qu’elle épousa un fils de l’amiral Miklós Horthy, régent du Royaume de Hongrie de 1920 à 1944, István Horthy. A ce propos, je me souviens du mystère qui entoure l’accident d’avion au cours duquel périt ce pilote : n’aurait-il pas été prémédité par les nazis qui le jugeaient philosémite ? :
http://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/10036650/Countess-Ilona-Edelsheim-Gyulai.html
L’étrange, l’inquiétante beauté de la comtesse Ilona Edelsheim Gyulai la Hongroise. Je me dis qu’elle aurait pu être Erzsébet Báthory…
Je me souviens de Valérie André. Et pour ceux qui ne s’en souviennent pas :
http://www.aerodrome-gruyere.ch/hommage/valerie-andre.htm
Je me souviens qu’Amélie d’Orléans, devenue reine du Portugal par son mariage, était célèbre pour sa grande taille (plus d’un mètre quatre-vingt). Je me souviens qu’elle fut victime d’un attentat, Praça do Comercio, à Lisbonne, en 1908, attentat au cours duquel périrent son époux et son fils aîné. Je me souviens qu’elle se dressa dans le landau pour protéger de son corps son plus jeune fils et qu’elle parvint à tenir en respect l’un des terroristes en le frappant avec son bouquet de fleurs.
Je me souviens de Madame de Warens, « Maman », de l’extraordinaire et délicieuse ambiguité que suggèrent « Les Confessions » du « Petit ».
Je me souviens de Louise de Vilmorin et regrette que ses romans ne soient pas plus lus, qu’ils soient même oubliés ; car le meilleur de son œuvre n’est pas moins pénétrant que « La Princesse de Clèves » de Madame de La Fayette.
Je me souviens de Patricia Amardeil, de sa lutte pour la mémoire de la Shoah. Je me souviens qu’elle a traduit « Signora Auschwitz » d’Edith Bruck :
Je me souviens d’Edith Bruck, survivante d’Auschwitz, écrivain de langue italienne mais dont la langue maternelle est le hongrois.
Je me souviens de Queen Victoria, une grande petite souveraine.
Je me souviens d’Ute Lemper, cette amoureuse des langues qui passe de l’une à l’autre avec une grâce de danseuse. Je me souviens d’elle, il y a peu, au Teatro Circo de Murcia.
Ute Lemper (née en 1963)
Je me souviens de Madame Tallien dans la vie de laquelle j’ai quelques peines à me retrouver.
Je me souviens de la reine de Saba qui selon l’Ancien Testament eut l’intention d’éprouver Salomon en lui posant un certain nombre d’énigmes.
Je me souviens de la comtesse de Ségur dont je lus avec grand plaisir tant de ses « compostions nigaudes » — ce sont ses propres mots.
Je me souviens de Clara Schumann la musicienne sans laquelle Robert son époux et Johannes Brahms n’auraient peut-être pas été ce qu’ils ont été.
Je me souviens de Salomé, je m’en souviens par bien des représentations à commencer par celles de Franz von Stuck, Gustave Moreau et Gustav Klimt.
Je me souviens de Paula Modersohn-Becker, et par elle je me souviens de Worpswede et de l’amie allemande, Corina.
Je me souviens de la Callas au bras d’Onassis.
Je me souviens de Nathalie Kosciusko-Morizet, NKM, son visage de préraphaélite, son intelligence aiguë, ses réparties coupantes, son côté « emmerdeuse ». Aurai-je le plaisir de me souvenir de Nathalie Kosciusko-Morizet présidente de la République française ?
Nathalie Kosciusko-Morizet (née en 1973)
Je me souviens de Catalina de Erauso, La Monja Alférez.
Je me souviens que Brunehaut reine d’Austrasie mourut après avoir été attachée à la queue d’un cheval excité par ses ennemis.
Je me souviens de Pauline Borghèse, la sœur préférée de Napoléon Bonaparte, je m’en souviens par cette sculpture d’Antonio Canova autour de laquelle j’ai tant tourné.
Je me souviens de l’épopée vendéenne de la duchesse de Berry. Je me souviens de cette belle veuve peinte par Thomas Lawrence.
Je me souviens que Coco Chanel aimait la poésie de Pierre Reverdy.
Je me souviens du sourire de Françoise Giroud :
Françoise Giroud (1916-2003)
Je me souviens de Louise de Bettignies. Je me souviens d’avoir souvent entendu ce nom au cours de ma jeunesse : une proche cousine était scolarisée dans un établissement du XVIIe arrondissement parisien qui porte son nom. Ce n’est que bien des années plus tard que j’appris que cette femme avait joué un rôle des plus importants au cours de la Première Guerre mondiale en tant que chef du Réseau Ramble, à Lille, au service des Britanniques. Louise de Bettignies alias « Alice Dubois ».
Je me souviens de la princesse Bibesco, je m’en souviens par les souvenirs que m’a rapportés une grand-tante, par « Le Perroquet vert », un livre entre roman et autobiographie que cette même grand-tante m’invita à lire, et par le portrait étourdissant de virtuosité qu’en a fait Giovanni Boldini.
Je me souviens de Charlotte Corday surnommée par Lamartine « l’Ange de l’assassinat ». Je me souviens qu’elle assassina Marat à l’aide d’un couteau acheté à la coutellerie Badin, dans les galeries du Palais-Royal. Je me souviens du Conventionnel Adam Lux qui, ébloui par cette femme, célébra son courage et fut guillotiné à son tour. N’oubliez pas Charlotte Corday et n’oubliez pas Adam Lux qui chacun à leur manière s’élevèrent contre le règne des larves :
http://www.authorama.com/famous-affinities-of-history-ii-5.html
Je me souviens de Marie Duplessis, Marguerite Gautier dans « La Dame aux camélias », un roman à la puissante ambiance, un roman qui troubla mon adolescence.
Je me souviens de Danielle Casanova :
http://www.memoirevive.org/danielle-casanova-nee-vincentella-perini-31655/
Je me souviens de mon plaisir à lire les lettres de Madame de Sévigné, plaisir que me communiqua une professeur de littérature française, Madame R., belle femme qui avait plaisir à montrer ses jambes — qu’elle avait fort belles — en salle de classe et qui s’amusait discrètement du trouble des élèves.
Je me souviens que Marie Curie Sklodowska eut un rôle important dans l’organisation du service radiologique des armées au cours de la Première Guerre mondiale.
Je me souviens qu’après avoir tourné dans des dizaines de films médiocres, et alors qu’elle s’apprêtait à quitter le cinéma, Marlène Dietrich fut remarquée par Joseph von Sternberg qui la lança dans une carrière internationale avec « L’Ange bleu » — « Der Blaue Engel ».
Je me souviens de Geneviève de Galard, convoyeuse de l’air surnommée « l’Ange de Ðiện Biên Phủ ».
Je me souviens de Madame de Guyon, de la gêne qu’elle provoqua chez les autorités ecclésiastiques et de ses tribulations.
Je me souviens d’Hélène Boucher, je m’en souviens d’abord par « Horizons sans fin » de Jean Dréville, par Gisèle Pascal.
Je me souviens de Margaret Thatcher, l’un des plus extraordinaires chefs de gouvernements de l’Europe du XXe siècle.
Margaret Thatcher (1925-2013), une révolutionnaire conservatrice, l’anti-démagogue par excellence.
(à suivre)
Olivier Ypsilantis