Les révisionnistes et les négationnistes français (…) ont une spécificité, qui les distingue des Italiens ou des Américains : leur filiation n’est pas d’extrême droite. Leur public, ceux qui les entendent et les suivent, est celui de Le Pen, pour appeler les choses par leur nom. Mais les intellectuels qui fournissent à ce public des denrées viennent en fait de l’ultra-gauche. Rassinier, cet ancien député socialiste devenu le père du révisionnisme, a fait, dans les années 50, le pont entre l’extrême droite et l’ultra-gauche. Pierre Vidal-Naquet.
A la mi-juillet, un nouvel hashtag #JewishPrivilege (« privilège juif ») est apparu sur Twitter, repris par plus de 122 000 messages antisémites en vingt-quatre heures. Cette thématique des Juifs qui seraient des privilégiés, des profiteurs, des exploiteurs, des suppôts du capitalisme, n’est pas nouvelle. Elle est la matrice de l’antisémitisme « de gauche » qu’August Bebel appelait « le socialisme des imbéciles » ; mais on la retrouve aussi dans une partie de l’extrême-droite, celle que l’on qualifie parfois de fascisme social-révolutionnaire (présent notamment au sein des S.A., en Allemagne dans les années 1920-1930-1940). En tête d’un article publié le 8 août 2020 sur « Causeur », intitulé « L’antisémitisme, ce “privilège” dont les Juifs se passeraient bien » et signé Renée Fregosi.
Pourquoi ne pas le dire ? Tous sont contre Israël, tous, presque tous. Et je vais pour l’heure laisser de côté les Musulmans de toute obédience et de toute nationalité. Le lecteur me pardonnera le ton condescendant de cet article mais ce qui doit être dit doit être dit.
L’hostilité des pouvoirs publics et des publics européens envers Israël ne cesse de m’intriguer. Cette hostilité permanente et persistante est d’autant plus étrange qu’elle est portée par des individus qui ne se préoccupent que de leurs intérêts immédiats et de la préservation de leur confort. S’estimeraient-ils menacés par Israël ?
Cet « intérêt » très particulier envers Israël m’intrigue, surtout lorsqu’il vient du gros de la troupe, soit d’individus qui n’ont aucune raison particulière de s’intéresser à ce petit pays, à ce tout petit pays, moins peuplé que la Grèce ou le Portugal et dont la superficie n’est pas celle de l’Empire achéménide mais plus ou moins deux fois celle du département de la Gironde. Cet « intérêt » très particulier ne cesse de m’intriguer.
L’animosité envers Israël n’est pas un phénomène isolé, il est massif, global. Et je laisse de côté, je le redis, l’animosité d’importation, essentiellement arabo-musulmane, pour m’en tenir à l’animosité bien-de-chez-nous, une attitude qu’encouragent les médias mainstream et sur laquelle vogue le gros de la troupe. Le quotidien « Le Monde », parangon en France de la pensée petite-bourgeoise, b.c.b.g. et boboïsée, est un spécialiste du genre depuis quelques décennies. Ce quotidien avait par exemple jugé que les Khmers rouges étaient plutôt cools car de gauche : mais ce n’est qu’un « détail ». Je n’invente rien, vérifiez.
C’est toute l’info mainstream qu’il me faudrait passer en revue afin de constituer un florilège anti-israélien et pro-palestinien. Mais d’où procède une telle attitude ? Qui sont ces mainstreamers qui se laissent aller dans ce courant (stream) ?
Je ne vais pas en revenir à la politique pro-arabe du général de Gaulle, politique dictée par la raison d’État. Le général de Gaulle n’était pas antisémite, il jugeait que la France avait plus intérêt à s’allier à l’immense monde arabe alors détenteur presqu’exclusif de ce produit hautement stratégique, le pétrole ; il jugeait par ailleurs que ce « peuple d’élite, sûr de lui–même et dominateur » pouvait se passer d’aide à commencer par la sienne…
Je ne vais pas insister comme je l’ai fait dans d’autres articles sur cette attitude générale qui a quelque chose à voir avec la douce pénétration des capitaux arabes en France. Je préfère pour l’heure évoquer quelque chose de plus profond, quelque chose qui a muté à la manière d’une cellule cancéreuse, quelque chose qui est passé du religieux au politique, une sécularisation de l’antijudaïsme qui s’est opérée doucereusement au fil des générations.
Je ne vais pas attaquer la foi des uns et des autres, ou leur absence de foi ; on se moque suffisamment des Chrétiens et d’une manière souvent assez stupide ; je ne vais donc pas en rajouter, d’autant plus qu’il y a bien aujourd’hui un conformisme anti-chrétien et laïcard. Je l’évite comme j’évite tout lieu mal aéré.
Pourtant, on ne peut taire l’origine de cet anti-israélisme sans passer par le substrat anti-judaïque qui tantôt explicitement tantôt implicitement tend à présenter les Palestiniens comme des victimes des Juifs, victimes des Juifs comme l’a été Jésus, Jésus… Cette image est à l’occasion activée par des de-gauche, laïques patentés mais qui récupèrent volontiers les bons vieux schémas anti-judaïques élaborés par les Églises.
Les de-gauche, progressistes et solidaires, sursautent au seul nom « Israël », à la seule vue d’une Magen David. Les pauvres. Leur digestion en est perturbée et certains courent aux toilettes.
C’est toute une population qui se veut super-sympa et toute une masse entraînée par sa propre inertie qui jugent qu’Israël n’est pas cool et que ses défenseurs sont des empêcheurs de tourner en rond. Et oublions pour un temps les anti-israéliens purs et durs et leur barda idéologique et recentrons-nous sur le gros de la troupe pour lequel l’antisioniste est devenu un code social comme l’antisémitisme fut un code social du temps d’Alfred Dreyfus.
Oui, l’antisionisme est bien devenu un code social, un signe de reconnaissance entre gens comme-il-faut, entre bien-pensants, un certificat d’honorabilité. La dénonciation d’Israël est devenue l’un des signes les plus marqués du conformisme. Je prends la mesure de ce phénomène depuis des décennies et dans plusieurs pays d’Europe où j’ai durablement vécu. Mais je dois dire non sans tristesse que c’est en France qu’il m’apparaît le plus marqué. Et, une fois encore, j’ai choisi dans le présent article de ne pas évoquer l’immigration arabo-musulmane afin de me recentrer sur les de-souche – expression dont je fais exceptionnellement usage, par commodité, car elle me déplaît.
Mais d’où provient un tel conformisme ? Ne tiendrait-il pas d’une certaine manière à celui des ancêtres ? N’y aurait-il pas une mutation de l’antijudaïsme vers l’antisémitisme puis vers l’antisionisme, autrement dit du religieux au politique dans nos société sécularisées, la France étant un pays sécularisé entre tous ? J’ai rendu compte de ce phénomène dans des articles et d’autres l’ont fait bien avant moi et bien mieux que moi.
Il y a aussi que la gauche française, de la gauche molle à la gauche dure, attribue à Israël un plan de domination qui était attribué au Juif avant la création de l’État d’Israël. Le Juif et l’argent, un thème auquel la gauche est devenue très sensible, un thème qui était essentiellement chéri par la droite. C’est comme si la gauche et la droite avaient couché ensemble et s’étaient refilées la chtouille, blennorragie ou syphilis.
C’est aussi pourquoi le gros de la troupe s’intéresse tant aux Palestiniens, sans jamais commencer par s’interroger sur l’origine du mot « Palestiniens », ses tribulations et ses avatars. Jamais ! Car pour le gros de la troupe, il ne s’agit pas de connaître mais de paraître, de célébrer le conformisme tout en se croyant original. Mais à quoi bon connaître quand tout ce qui compte est la posture, la posture morale ? Je suis pro-palestinien et anti-israélien donc je suis un mec bien, regardez-moi ! Je défends une cause éminemment juste, si évidemment juste qu’il n’est pas nécessaire que j’entre dans les détails du dossier.
Ainsi le conformisme qui s’édifie sur la posture morale et le paraître (il s’agit d’être apprécié du plus grand nombre et de pouvoir se pavaner sur les réseaux sociaux, la cour de récréation des petits) est une paresse ; il veut éviter tout effort et pousser de côté la connaissance, à commencer par la connaissance historique. Le chemin de la connaissance est autrement plus escarpé que celui de la « morale » (qui n’a de morale que le nom, d’où les guillemets), ce tapis volant qui vous dépose sur les hautes cimes du Bien et du Vrai. Et on se bouscule sur ces cimes au point qu’il est difficile d’y respirer ; mais qu’importe, on se tient chaud et entre potes. Pouah !
Je le redis. L’antipathie pour Israël est devenue un marqueur social, l’un des marqueurs les plus sûrs de l’ignorance, de l’ignorance militante, fière d’elle-même, du conformisme aussi, qui est d’abord une flemmardise et un manque de courage. Cette antipathie n’a pas à s’expliquer sans trêve, elle va de soi… L’ami d’Israël est quant à lui sans cesse sommé de s’expliquer ; et ses explications sont couvertes par les cris des indignés… Indignez-vous ! Vous vous souvenez ? Il y a une autre voix/voie à proposer à l’indignation.
Mais qu’importe ! Et le moment est venu de lancer notre cri de résistance et de ralliement, ce cri que Philipp von Boeselager fit inscrire au fronton de sa demeure :
Et si omnes ego non
Aujourd’hui, la seule vision de l’étoile bleue du drapeau d’Israël déclenche des réactions d’hostilité ; c’est un automatisme qui relève du réflexe pavlovien et qu’explique pour l’essentiel la mutation d’un héritage multiséculaire ainsi que je l’ai signalé, héritage qui a pénétré les masses et qui est plus ou moins discrètement entretenu et véhiculé par les médias de masse. C’est ainsi. On larmoie à l’occasion sur l’étoile jaune tandis que l’étoile bleue irrite lorsqu’elle ne provoque pas de la colère. L’état des lieux est tout à fait déprimant. Que la croix gammée (ou swastika) soit régulièrement associée à l’étoile de David est approuvé d’une manière pavlovienne par les masses. Il est par ailleurs entendu que le sionisme est du fascisme, que le sioniste est un facho. C’est ce qui tantôt se murmure tantôt se braille sur les cimes où s’entassent les partisans du Bien et du Vrai. Mais qu’importe, nous marchons loin de ces entassements et de leur odeur de troupeau forts de cette devise :
Et si omnes ego non
Olivier Ypsilantis
Merci Olivier!
הנה מה טוב ומה נעים שבת אחים גם יחד
Comme il est bon et agréable d’être assis avec ses amis (Psaume 133)
,שלום מתנדב
odi profanum vulgus et arceo (Horace)
Pourquoi tant de rationalisation, de psychologie de l’autrui, de dérision? Pourrais-je vous suggérer un peu plus d’auto-contemplation et un peu moins de psychonévrose freudienne et pseudoscience adornienne?
Ne serais ce pas question de comprendre la pathologie de votre peuple avant d’en juger celle d’autrui? Sans repentance aucun discernement n’est possible, vous tomberez toujours dans le même piège dialectique d’auto-justification, qui justifie et diminue les crimes de la mafia juive. Votre refus à vous rendre aux faits, cet innocence de fait, semble être est une flamme qui vous anime nuit et jour.
Bien à vous.
Je vous répondrai dès que possible. Bien à vous.
Vous êtes la parfaite illustration de la perversité décrite dans cet article.
@ dov kravi Et votre commentaire serait la parfaite illustration de l’inversion accusatoire. Assez ironique, vu que c’est une technique que le pervers maîtrise à merveille.
@Ypsilantis: en attente donc de votre réponse merci
Bravo, vous avez parfaitement analysé votre propre fonctionnement et, partant l’épithète que vous vous accordez.
Roger.
Oui en effet c’est ainsi que je fonctionne avec les imbéciles. Et je me suis offert volontiers à une joute d’érotisme intellectuelle si ce n’est que pour vous faire jouir de votre propre intellect. Cela n’emmenant à rien, bien évidemment, je vous laisserai donc le dernier mot, vu que j’empiète sur votre fief.
Concernant l’état d’Israël, je souhaiterais plutôt que cet état puisse vivre en paix avec ses voisins. Mais quand M. Ypsilantis s’étonne que les états, notamment européens, ne soient pas toujours suffisamment amicaux envers Israël, et pose la question suivante: “S’estimeraient-ils menacés par Israël?”, alors j’ai envie de lui poser à mon tour une question.
Israël possède un grand nombre de têtes nucléaires et a fait savoir aux capitales européennes qu’il est capable de pointer ses missiles sur elles, c’est à dire sur Berlin, Londres, Paris etc. Autrement dit, dans la posture de l’éternel persécuté qui se réserve de vitrifier son ancien persecuteur, en gros le goy, l’européen, le nazi, Israël fait savoir qu’il attend une aide inconditionnelle et que si ces salauds d’Hitler en puissance ne venaient passez vite ni assez décisivement à la rescousse du petit pays s’il se trouvait en difficulté, eh bien il y aurait des conséquences et celà pourrait être, au pire, l’opération Samson. C’est à dire qu’Israël exerce une menace nucléaire comme ultime recours, pour s’assurer du soutien politique et même militaire au besoin, attendu des nations européennes et qui est présenté comme un dû, puisque, n’est-ce pas, le non juif est éternellement coupable envers le Juif.
M. Ypsilantis, pensez-vous que c’est invraisemblable qu’Isarël exerce effectivement ce genre de pression, dans le cadre de sa relation politique avec les états européens ?
Et si effectivement, on ne peut pas exclure qu’une telle menace voilée existe, notamment envers l’Allemagne qui ne dispose pas de la dissuasion nucléaire, et que cela expliquerait beaucoup de choses, comme par exemple le fait que l’Allemagne est sommée de payer des réparations à Israel jusqu’à la fin des temps, même quand le dernier gardien de camp sera mort et enterré, alors oui, on peut penser en effet que certains responsables politiques européens se sentent bel et bien menacés par Israël, et ce pour la bonne raison que tout simplement… ils le sont.
Cher Monsieur,
Je ne sais comment vous aider. Peut-être pourriez-vous vous faire aménager un abri anti-nucléaire. Par ailleurs, méfiez-vous, le Mossad est partout. Vérifiez s’il ne s’est pas glissé sous votre lit – ou sous vos draps – avant d’éteindre la lumière.
A cet égard je vous suggère de trouver sur internet les déclarations de M. Bronfman, milliardaire canadien ex-président du Congrès Juif Mondial, qui exposait un jour ce qui se passerait si l’Allemagne voulait cesser de payer des réparations à Israël. Il est tard et je n’ai pas le temps de retrouver la citation exacte. Mais vous la trouverez sans peine vous-même. Vous verrez, c’est édifiant.