Afin de suppléer au manque de main d’œuvre agricole, suite au massacre du 7 octobre et à l’engagement israélien contre le Hamas à Gaza, Israël fait appel à des volontaires et favorise certains développements technologiques.
Lorsque nous avons travaillé en avril 2024 dans des serres (ultramodernes) à l’entretien des fraises (à très peu de distance de la bande de Gaza et de la frontière égyptienne), cet entretien se faisait à la main et exigeait une nombreuse main d’œuvre, des volontaires pour l’occasion. D’autres processus sont de plus en plus automatisés, et dans l’urgence, considérant la situation particulière dans laquelle se trouve le pays, avec l’engagement massif de ses citoyens-soldats dans la guerre contre le Hamas. Ainsi une start-up israélienne (MatoMotion) a mis au point un robot qui effectue la récolte dans des serres de tomates, le Greenhouse Robotic Worker (GRoW). Le GRoW fait appel à la technologie 3D et son système de visualisation pour évaluer la maturité du produit, effectuer la récolte et rassembler un certain nombre de données destinées à analyser la récolte. Ce robot est équipé de deux bras qui lui permettent de travailler simultanément sur deux rangs ; ils coupent les tomates, les déposent sur un tapis roulant intégré au robot puis dans des caisses qui s’empilent à l’arrière. Ce robot peut réduire de 80% le temps de travail effectué par l’homme (selon le MetoMotion website) et faire économiser aux producteurs jusqu’à 50% du coût d’une récolte faite à la main. L’analyse 3D permet également d’améliorer jusqu’à 15% la qualité de la production et réduire de 50% les maladies sur les récoltes.
Face au manque de main d’œuvre, Michael Amar du kibboutz Alumim (proche de la frontière de Gaza) a passé un accord avec MetoMotion afin d’expérimenter cette technologie. Michael Amar et les membres du kibboutz Alumim se sont battus contre les terroristes le 7 octobre et les ont empêchés de pénétrer dans la zone résidentielle. Au cours de cette journée, une vingtaine de travailleurs thaïlandais employés par ce kibboutz ont été tués. Ce même jour, le fils de Michael Amar, Nitai (vingt-deux ans), capitaine de la Brigade Engineering Gaza Division, a été tué. Ci-joint, un lien In Memoriam :
https://october7memorial.com/memoriam/nitai-amar
Le cofondateur de MetoMotion, Adi Nir, s’est aussitôt rendu au kibboutz Alumim pour le Shiv’ah (les sept jours de deuil) où il a rencontré Michael Amar et sa famille, Michael Amar qui lui a évoqué sans tarder l’avenir du kibboutz. Le sionisme est ainsi, une vitalité singulière, une énergie que rien ne semble pouvoir altérer. Deux semaines après cette rencontre, Adi Nir sera invité à expérimenter son projet dans ce kibboutz, un partenariat qui pour lui va bien au-delà du simple business, un partenariat qu’il envisage comme une mission. A suivre.
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La guerre porte préjudice à la vérité, elle la blesse, elle la massacre même. « The first casualty of war is truth. » Dans la guerre de l’information au sujet de Gaza, et plus généralement au sujet des relations entre Palestiniens et Israël, la désinformation est maniée et plus frénétiquement que partout ailleurs, une désinformation très complaisamment véhiculée par les médias de masse à travers le monde. La désinformation – le mensonge – est un business lucratif pour les Palestiniens qui n’ont qu’à se contenter de surfer sur l’antisionisme (trop souvent un paravent à l’antisémitisme), la haine du Juif (et pas simplement des Juifs d’Israël) ou des sentiments d’antipathie plus ou moins marqués et répandus dans la plupart des pays d’Europe et du monde. La présente guerre avec le Hamas, consécutive au 7 octobre, a pour principal effet de concentrer et d’activer comme le ferait une turbine les énergies anti-juives. Tout est retenu contre Israël dans un a priori dont il serait intéressant d’étudier les racines, des racines qui s’enfoncent loin, très loin, et qui traversent les siècles. La haine anti-juive a non seulement des racines qui prolifèrent mais aussi des branches qui prolifèrent ; de fait, les unes et les autres se répondent dans leur prolifération.
A présent, c’est toute une faune qui sans trop y penser brandit des drapeaux palestiniens, braille des slogans propalestiniens (qui sont à coup sûr des slogans anti-juifs), porte le keffieh palestinien. Toute cette faune s’envisage comme le camp du Bien (comme le fait la gauche qui trop souvent se confond avec ce pro-palestinisme) et se conforte dans l’idée que le sionisme est un fascisme et même (pour les plus engagés) que le signe = peut être placé entre l’étoile de David et le svastika. Ces « réflexes » ne sont pas nés de rien. Ils ont une vieille, une très vieille histoire qui plonge ses racines dans des substrats qui doivent être étudiés avec une ténacité d’archéologue ou de médecin légiste. Le 7 octobre n’a fait que réactiver les préjugés envers Israël et plus généralement envers les Juifs. Hormis celles et ceux qui considèrent l’action du Hamas comme un acte de résistance (citons entre autres, Judith Butler), il y a celles et ceux qui ont eu un bref moment de commisération envers Israël (le Juif meurtri a toujours droit à quelques larmes, des larmes de crocodiles le plus souvent, le Juif d’Auschwitz est honoré tandis que le Juif armé qui se défend irrite lorsqu’il n’est pas honni) mais qui à présent trouvent, et depuis le début de l’opération israélienne suite au massacre du 7 octobre, qu’Israël a une réaction disproportionnée (des mots qui reviennent en boucle dans l’information à l’usage des masses) ou qu’Israël est un État assassin, génocidaire, colonialiste et j’en passe. De telles appréciations ne naissent pas d’elles-mêmes, elles procèdent d’antiques schémas, de schémas multiséculaires, et je laisse pour l’heure de côté l’antijudaïsme d’importation musulmane qui, à ce propos, vient réactiver un antijudaïsme d’origine chrétienne auquel il doit un peu-beaucoup.
Yolanda Diaz (voir détails biographiques) a eu cette expression malheureuse « del río al mar » (du fleuve à la mer) qui reflète tout un courant de pensée de la gauche espagnole dans son ensemble. Il me faudrait revenir à ce credo du vivre-ensemble (convivencia) très en vogue chez les bobos qui peuvent s’offrir le luxe de ne pas vivre ensemble. Yolanda Diaz s’est inspirée d’un dogme véhiculé par la gauche espagnole de l’après-franquisme selon lequel la convivencia entre chrétiens, Juifs et musulmans a été parfaite au cours de la période musulmane dans la Péninsule ibérique, entre miel et jasmin dirait-on. Or, il n’en a rien été car ce disant on donne dans d’odieuses simplifications, comme on le fait trop souvent dans ce pays et notamment à propos de la leyenda negra ou lorsqu’il est question de la Guerre Civile d’Espagne (1936-1939). La très longue occupation musulmane de la Péninsule ibérique a connu bien des périodes et il convient de les étudier attentivement pour ne pas tomber dans la simplification comme le fait le propagandiste Roger Garaudy, l’un des principaux promoteurs du mythe de la convivencia. Pour celui qui s’est donné la peine d’analyser cette longue période, notamment en regard de la situation des Juifs, toujours très révélatrice, on ne peut que constater que les Juifs ont été à certains moments persécutés par les musulmans et se sont réfugiés chez les chrétiens ; qu’ils ont été à certains moments persécutés par les chrétiens et se sont réfugiés chez les musulmans. Rien n’est simple, de même avec la Guerre Civile d’Espagne si horriblement simplifiée par Franco et, à présent, non moins horriblement simplifiée par les socialistes et consorts.
A l’ère des médias de masse et de l’esprit populacier, les pouvoirs politiques devenus plus que jamais démagogiques reprennent ces allusions anti-judaïques et anti-juives (presque machinalement) car elles servent plus ou moins directement leurs visées qui prennent appui sur une lecture simple de l’histoire, sur une lecture de propagande. Tout un lexique se trouve à présent au service de cette propagande, un lexique de mensonge au service des ennemis d’Israël. Ce sont des buzzwords et des catchphrases au service d’une idéologie antisioniste-antisémite dont il faudra consigner scrupuleusement chaque terme pour un bien étrange lexique, tout un lexique et des schémas de pensée destinés à délégitimer Israël et présenter cet État comme un paria au sein de la communauté internationale ; et dans cette guerre du langage, les menteurs gagnent (the liars are winning).
Le slogan lancé par Yolanda Díaz se rapporte à cet esprit de convivencia dont la gauche espagnole s’est entichée. Elle ignore probablement (ou feint d’ignorer) que pour le Hamas une telle option (hautement utopique) n’est pas envisageable. Le Hamas et les nazis ont une grande qualité : ils exposent clairement leurs buts, soit la destruction du peuple juif dans un cas et celle d’Israël dans l’autre cas. Lisez « Mein Kampf » et la charte du Hamas et vous serez parfaitement informés des visées des uns et des autres. Ainsi, pour le Hamas il n’est pas question d’envisager une solution à deux États ou un État palestinien (musulman) incluant des Juifs, à moins que ces derniers ne soient plongés dans la pire des dhimmitudes.
Il n’y a jamais eu d’État palestinien. Tout au plus un leader palestinien a-t-il pu se voir accorder par les Nations Unies le titre de « non-member state (as observer) ». C’est tout un lexique qui doit être revu, à commencer par « territoires occupés » car cette expression n’a aucun sens, tant factuellement que légalement. Les territoires dits « occupés », soit la Cisjordanie (la Judée-Samarie), ne sont ni des « territoires occupés » ni des territoires palestiniens, pas plus que ne l’est la bande de Gaza. Ces territoires n’ont jamais été désignés comme tels par les instances internationales. Et de fait, rien, absolument rien ne peut les désigner comme tels, hormis une certaine propagande. Il n’y a jamais eu d’identité palestinienne, jamais, ce qui fait qu’évoquer une « occupation israélienne » relève de la catchphrase, d’une déclaration sans fondement.
Chez les Palestiniens on est des réfugiés de génération en génération. C’est un fromage. Environ six cent mille déplacés (essentiellement sous la pression de la propagande arabe au cours de la guerre d’Indépendance de 1948-1949) se sont faits à présent environ six millions. Il s’agit bien d’une rente. L’UNWRA (pour ne citer que cet organisme) leur verse des centaines de millions de dollars, en grande partie détournées par les dirigeants palestiniens qui se sont constitués des fortunes personnelles considérables, des sommes qui ont également alimenté l’appareil politique et militaire du Hamas (et je n’évoquerai pas le Fatah de Yasser Arafat), ses tunnels, son armement et tutti quanti.
La propagande palestinienne est la plus efficace des propagandes, efficace parce qu’elle rencontre et active de vieux préjugés. Et si tel n’était pas le cas, elle ne serait pas, et de loin, la plus efficace des propagandes. Ainsi que je le dis et le redis, cette propagande atteint même les petits bourgeois vaguement socialisants avant tout soucieux de leur pouvoir d’achat et du résultat de leurs analyses coprologiques et coloscopiques. C’est ainsi, et je ne fais pas ce constat à la légère. La dénonciation a priori d’Israël est un phénomène de masse ; elle transcende les cultures, les religions, les nationalités, les milieux sociaux et j’en passe ; elle est révélatrice d’une misère intellectuelle, affective, psychique, spirituelle et j’en passe.
Olivier Ypsilantis