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Carnet israélien (avril 2024) – 17/18

A propos du Tama 38. Israël est un pays où les risques sismiques doivent être pris en compte, un pays où nombre de bâtiments ont été construits avant l’application des normes antisismiques – elles ont été votées vers la fin des années 70. A ces normes s’en sont ajoutées d’autres qui ont été mises en application en 2008. Tama 38 est la mise en œuvre de ces normes mais il est plus puisqu’il permet d’augmenter sensiblement les capacités du logement dans le pays et de répondre à une forte demande du fait de la natalité et de l’arrivée de Juifs faisant leur alya. Tama 38 c’est également l’ajout de mamads, éventuellement d’extensions avec balcons, terrasses, étages, places de stationnement, etc. Les logements existants sont entièrement rénovés sans que les propriétaires aient à débourser un shekel, la vente des parties ajoutées permettant de couvrir le coût des travaux. Par ailleurs, la rénovation des parties existantes augmente leur valeur jusqu’à 30 %. Il est vrai que ce processus est long et complexe. Rénover est généralement plus long et plus aléatoire que partir de rien et il faut reloger les occupants en attendant la fin des travaux.

 

24 avril

Poursuivi la lecture de « Rien ne vaut la vie. Mémoires et Réflexions » de Joseph Haïm Sitruk.

Kanaan Obeid a déclaré que le groupe terroriste palestinien avait tiré une leçon du désengagement israélien de la bande de Gaza en 2005, lorsque vingt-et-une implantations ont été évacuées et que la plupart des bâtiments résidentiels ont été détruits. Par la suite, quelque trois mille serres ultramodernes ont été achetées par des donateurs étrangers pour quatorze millions de dollars et transférées à l’Autorité palestinienne (AP), lorsqu’elle dirigeait la bande de Gaza, afin d’y relancer le secteur agricole. La population locale a toutefois pillé et détruit ces serres.

La liste des responsables du Hezbollah éliminés ne cesse de s’allonger, le Hezbollah qui poursuit ses harcèlements sur le nord d’Israël. « L’opération à Rafah n’aura pas lieu dans les deux semaines qui viennent. Les préparatifs visent à organiser l’évacuation des civils (de Rafah vers Khan Younès) mais aussi à mettre la pression sur le Hamas », selon Jacques Neriah, ancien officier israélien des renseignements.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré ce lundi que l’implication du Hamas au sein de l’UNRWA est tellement profonde « qu’il est impossible de savoir où se termine l’UNRWA et où commence le Hamas ». On s’émeut. Le Palestinien est chouchouté ; aucun réfugié de la terre n’est chouchouté à ce point. L’UNRWA et autres associations à but dit humanitaire sont infestées par des individus qui cherchent bien plus à affaiblir Israël qu’à secourir les Palestiniens – et ils auraient tort de dénigrer une si « noble » cause. Dénoncer Israël, c’est avoir l’assurance d’être compris par ceux qui ne comprennent rien, par ceux qui se font l’écho de propagandes assenées aussi bien par des organismes gouvernementaux que par des organisations non-gouvernementales. Et je pourrais en revenir au Quai d’Orsay et à cette lecture, « Un siècle de trahison » sous-titré « La diplomatie française et les Juifs, 1894-2007 » de David Pryce-Jones.     

 

25 avril

Départ Ashdod à midi, direction Ben Gourion International Airport. Les pictogrammes dans les W.C. : un triangle fortement isocèle pointe vers le haut pour les femmes, le même triangle pointe vers le bas pour les hommes, avec dans les deux cas un petit cercle pour la tête – une inspiration venue de l’étoile de David ? Dans la longue rampe ample et lumineuse qui conduit à l’embarquement, alignées, les photographies des otages. Sur chacune d’elles, pour les femmes : Bring her ; et pour les hommes : Bring him. Ashdod, une ville qui tiendra à présent une belle place dans ma mémoire. Tel-Aviv – Madrid à bord d’un Boeing 787-9 Dreamliner.

Le Portugal fête aujourd’hui le cinquantenaire de la Révolution des Œillets (25 avril 1974). Je ne serai malheureusement à Lisbonne pour prendre note de cette célébration.

 

26 avril

Tribune juive a publié en hommage à Bernard Chouraqui deux de mes articles publiés sur mon blog : « Bernard Chouraqui, philosophe de l’Inouï. En lisant “Le scandale juif ou la subversion de la mort” (Une philosophie anti-nihiliste) » et « En compagnie de Bernard Chouraqui ».

Israël, pays d’apartheid ne cesse-t-on d’entendre. Les crétines et crétins qui ressassent ce slogan ignorent pour la plupart que la population d’Israël est constituée pour plus de 20 % d’Arabes dont une très forte majorité de musulmans, des citoyens à part entière. Par ailleurs, celles et ceux qui dénoncent Israël comme pays d’apartheid oublient ou ne savent pas (l’ignorance est bavarde, comme est bavarde l’imbécilité) que l’apartheid est un mode de gouvernement dans un État et non pas le comportement d’un État envers un voisin. Ces ignorants bavards et ces imbéciles ne savent généralement pas que la bande de Gaza est gouvernée par le Hamas, que plus un seul Juif n’y demeure depuis 2005, et que la Cisjordanie (la Judée-Samarie) est gouvernée quant à elle par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Accuser Israël de pratiquer l’apartheid dans les territoires palestiniens est donc une ineptie, mais qui trouve bien des complaisances.

Le 15 mai 1948, date de la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël. Une coalition arabe attaque dans les heures qui suivent. Ils sont 750 000 Arabes à y vivre ; 156 000 choisissent d’y rester. Ce sont eux et leurs descendants qui sont à l’origine de cette population arabe détentrice de la citoyenneté israélienne, soit plus de 20 % de la population totale du pays. Les autres obéissent aux consignes des puissances arabes et se réfugient chez leurs voisins en attendant que la coalition arabe tue les Juifs où les rejette à la mer. Depuis, la propagande anti-israélienne n’a jamais cessé car elle sait que bien des esprits lui sont acquis pour des raisons qu’explique en grande partie l’image négative du Juif dans la conscience occidentale (chrétienne et post-chrétienne) et musulmane. Le Juif tueur d’enfants (crimes rituels) s’est insidieusement installé dans bien des esprits. Concocté dans le monde chrétien médiéval, ce mythe a infecté le monde musulman qui a vite compris le bénéfice qu’il pouvait en retirer. Et aujourd’hui, l’accent est mis comme par hasard sur le nombre d’enfants tués par Tsahal – par les Juifs. Ainsi les Juifs ne seraient pas en lutte contre le Hamas mais contre des innocents, à commencer par les femmes et les enfants de la bande de Gaza. Et c’est toute une mise en scène qui se joue aux abords et dans les hôpitaux. Il s’agit de faire croire que Tsahal est d’abord occupé à tuer les malades et les blessés. Le Hamas a très vite compris qu’il pouvait sans peine réactiver des préjugés qui ne s’en tiennent pas au monde arabe en particulier et au monde musulman en général, des préjugés bien ancrés, l’air de rien, dans le monde occidental et chrétien où ont été élaborés les préjugés les plus meurtriers sur les Juifs, préjugés qui se sont portés sur l’État juif, Israël. Les gauches européennes sont les principaux vecteurs de ces ragots médiévaux. Les gauches européennes ont remplacé le Tribunal du Saint-Office de l’Inquisition. Elles décident du Bien et du Mal, du Paradis et de l’Enfer. Elles ont volé de pouvoir de l’Église pour mieux s’en parer.

Au courrier, une lettre d’une amie de Jérusalem ; elle commence ainsi : « Cette semaine nous sommes sortis d’Égypte pendant le Seder. Nous l’avons fêté chez mon fils David qui avait rassemblé sa belle-famille et nous avons commencé le Seder d’une manière que nous ne connaissions pas, par une coutume des Juifs d’Irak. Au début du Seder, nous, les femmes et les enfants, sortons de table, allons dans la pièce à côté et fermons la porte. Nous frappons à la porte et l’entrouvrons. Les hommes qui sont restés à table demandent : « Qui êtes-vous ? » Nous leur répondons : « Des Juifs ! » Ils nous demandent : « D’où venez-vous ? » Nous leur répondons : « D’Égypte ! » Ils nous demandent : « Où allez-vous ? » Nous leur répondons : « A Jérusalem ! » Et nous revenons dans la pièce où est dressée la table et le Seder proprement dit commence. Ce fut une soirée gaie et parfois triste car la famille de ma belle-fille a été touchée de près le 7 octobre. Des prières pour les soldats et les otages ont été ajoutées, une chaise est restée vide, celle des otages … Mais on a aussi bien ri et plaisanté. »

Olivier Ypsilantis

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