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En lisant « Qu’est-ce que le sionisme ? » de Denis Charbit – 1/5

 

 Chaim WeizmannChaim Weizmann (1874-1952)

 

« Not here, not like now, not as we are » Benjamin Harshav

 

L’étude de Denis Charbit (maître de conférences en science politique à l’Open University d’Israël), « Qu’est-ce que le sionisme ? », est publiée aux Éditions Albin Michel (2007) dans la collection ‟Présences du judaïsme/poche” » dirigée par Mireille Hadas-Lebel. Le présent compte-rendu reprend l’intégralité de ce livre à l’exception du dernier chapitre, le VI, intitulé « Le sionisme contesté : diasporisme, post-sionisme, antisionisme » qui pourrait faire l’objet d’un article à part.

 

Introduction

Naissance du sionisme : le mot et l’idée

Le mot Zionismus apparaît pour la première fois le 16 mai 1890, sous la plume d’un publiciste juif de langue allemande, Nathan Birnbaum (1864-1937). Sait-il que ce néologisme est appelé à une grande destinée ? Probablement pas. Le mot Sion a une longue histoire, mais Zionismus… Le mot tel que le conçoit son auteur a une vocation politique et nationale, avec orientation territoriale exclusive. En 1893, Nathan Birnbaum signe un article intitulé « Les principes du sionisme ». Max Bodenheimer publie un texte qui s’ouvre sur ces mots : « Sionistes de tous les pays, unissez-vous ! » Mais c’est Theodor Herzl qui va porter ce mot à sa maturité.

Si la date de naissance du mot Zionismus est précise, il est difficile de situer l’avènement du sionisme ; il varie selon le critère retenu. Par exemple, Georges Bensoussan suggère l’année 1860 tandis que Denis Charbit retient l’année 1882 qui combine trois critères : la publication de « Auto-émancipation » de Léon Pinsker ; la création du cercle décidé à répondre à cet appel, les Amants de Sion ; la prise en charge par ce cercle de l’alyah. Entre 1881 (assassinat d’Alexandre II et pogroms consécutifs) et 1914, plus de 1 800 000 Juifs quittent la Russie pour les États-Unis, l’Europe et l’Amérique latine. Les Amants de Sion ne visent qu’une seule destination : la terre d’Israël. Avec « Der Judenstaat » (1895), Theodor Herzl n’invente rien mais il donne une orientation politique et diplomatique à une idée. Il faudrait évoquer les nombreux projets proto-sionistes, notamment au XVIIIe siècle, projets restés sans suite vu le contexte ambiant.

 

Sionisme et modernité

Il y a bien une filiation entre l’émancipation, les Lumières et le judaïsme. Pour Léon Pinsker, le sionisme est conçu comme dépassement de l’émancipation vers l’auto-émancipation. Quel que soit l’angle sous lequel on l’envisage, le sionisme est un produit typique de la modernité. Ce retour vers la terre d’israël « eut été impossible sans le détour par la modernité politique et la rupture constituée par le mouvement des Lumières », un mouvement auquel les Juifs ont participé. Le sionisme est le produit d’une histoire européenne.

L’antisémitisme n’explique que partiellement le sionisme. Le sionisme est aussi « la manifestation mimétique du mouvement des nationalités qui touche d’autres peuples soucieux d’affirmer leur identité au XIXe siècle ». Les Juifs désirent rompre avec une définition strictement confessionnelle de leur identité. Eux aussi veulent faire leur le principe d’État-nation. Et plutôt que d’associer le sionisme à une tradition religieuse, on peut l’envisager comme porté par les Lumières (soit le droit des Juifs d’agir dans l’Histoire) et le romantisme (soit la conscience d’un héritage culturel ancien et unique), un romantisme qui est aspiration vers la terre millénaire d’Israël et vers la résurrection de l’hébreu pour le peuple juif enfin rassemblé.

 

Sionisme et tradition

Le sionisme peut également être envisagé comme une veine qui court dans l’histoire juive depuis ses débuts. La Bible ne rend-elle pas compte de retours vers Sion ? Dans ce cas, le nationalisme juif ne peut être regardé comme un simple calque des nationalismes européens. « Toute l’histoire juive peut-être, en effet, appréhendée comme une succession d’exils et de retours dont le sionisme est la phase ultime à ce jour ». Le sionisme réactualise une aspiration millénaire : mettre fin à la dispersion, retrouver le chemin qui conduit à la terre d’origine et, ainsi, prendre le relai d’une tradition qui veille à transmettre la conscience de l’Exil et le souvenir de la Terre promise.

 

Entre l’ancien et le nouveau

Le projet sioniste est un projet nouveau et une vielle antienne ; il ne peut être limité à l’un ou à l’autre. De ce point de vue, le mot sioniste est révélateur. Sion-iste : soit Sion, terme biblique, antique, alors que iste est le suffixe même de la modernité. Histoire juive, antisémitisme, mouvement des nationalités, Lumières, romantisme, tous ont concouru à l’émergence du sionisme. Le sionisme n’est pas réductible à un but unique : il est conjonction d’objectifs qui procèdent autant de la modernité que de la tradition, du politique que du théologique. Cinq dimensions en résument la quintessence : le projet territorial, le projet national, le projet politique, le projet culturel et le projet humanitaire, cinq dimensions qui seront examinées dans cette suite d’articles. Dans le dernier chapitre (dont je ne rendrai pas compte ici) est examinée la contestation du sionisme par des Juifs mais aussi par des adversaires extérieurs au peuple juif. Il convient de rappeler que chaque sioniste donne une priorité à l’une ou à l’autre de ces dimensions car si le sionisme rassemble autour de quelques principes fondamentaux, il n’en est pas moins riche en nuances, si riche qu’il conviendrait de mettre ce mot au pluriel : il y a des sionismes. Le sionisme est un consensus riche en hétérogénéités. Le sionisme est éclaté, chargé d’antinomies et pourtant… Le sionisme n’est pas réductible à des idées ; il est à l’origine de réalisations pratiques considérables plus ou moins conformes aux aspirations initiales.

 

I – Un projet territorial : le retour à Sion

Avant tout, le mot sionisme fait référence à un lieu, Sion, l’une des collines de Jérusalem. Sion est vite devenu « une métonymie de la terre d’Israël pour exprimer à la fois la nostalgie douloureuse de la lointaine Cité perdue et l’espérance ardente d’un retour collectif qui mettra fin à la dispersion et l’exil ». Le sionisme se distingue de l’émancipation libérale et de la révolution socialiste par l’importance qu’il accorde à la dimension territoriale. Le projet sioniste a pour socle la terre, tout le reste suit, une terre à soi qui mette fin à une condition marginale, de précarité, et qui procure enfin la sécurité. Trois options ont été élaborées en ce sens : les autonomistes (voir Simon Doubnov), les territorialistes (voir Israël Zangwill) et les sionistes. Ci-joint, un essai de Simon Doubnov (1860-1941) :

http://www.memorialdelashoah.org/attachments/article/193/A4_edi_list_temoign_doubnov174.pdf

Et une biographie d’Israël Zangwill (1864-1926) :

http://www.victorianweb.org/authors/zangwill/diniejko.html

De ces trois options, seule la dernière a pris forme, probablement grâce à la puissante résonance de la terre d’Israël dans la tradition juive. Le sionisme a proposé un espace, et pas n’importe lequel : « Espace public sous forme d’un foyer national reconnu, puis d’un État souverain ; espace naturel pour réapprendre aux Juifs trop liés à la vie urbaine le contact immédiat avec la nature et la vie rurale ; espace historique pour se retremper aux sources bibliques, jouer son histoire future sur les lieux où elle s’était déroulée ; espace sacré dans lequel, sous une forme sécularisée ou religieuse, pourrait se réaliser, fut-ce partiellement, l’espérance messianique. » Le sionisme proposait de mettre fin à l’anomalie d’un peuple sans terre, d’autant plus que la chute de l’Empire ottoman et de l’Empire austro-hongrois où vivaient de très nombreux Juifs et l’émergence d’États-nations ne présageaient rien de bon pour eux. On passait de nationalismes de nature juridique et civique au nationalisme ethnique. Vouloir une terre à soi, c’était non seulement espérer accéder à une certaine tranquillité mais aussi espérer maîtriser son destin.

 

Terre ou territoire ?

La possession d’un territoire est un objectif politique mais aussi un impératif social voire une exigence existentielle. Le sionisme est conscience historique (dépositaire d’un passé), il est aussi proposition d’avenir. Et ce territoire ne pouvait être n’importe lequel ; il devait être réappropriation, territoire au centre de la religion, de la mémoire et de la culture juives. Rappelons qu’Israël « n’est pas le nom propre d’un pays à partir duquel le peuple a forgé sa propre dénomination : au contraire, Israël est, d’abord, le patronyme de Jacob après sa lutte avec l’ange et, par la suite, celui de sa postérité. » Le Livre fut central dans la structuration et la pérennité de la vie juive en diaspora. Le sionisme replaça la terre d’Israël au centre de la conscience juive.

 

Eretz Israël dans la conscience juive

Le peuple juif en diaspora a maintenu la fidélité à la terre d’Israël. Bien qu’il n’ait cessé de parcourir la planète, il a indéfectiblement maintenu sa prédilection pour cette terre, y compris aux heures où le spirituel était dégagé de toute visée politique. La Terre promise est restée lisible au peuple de l’Alliance à tout moment de l’Exil. « Sans dissocier le salut de l’humanité de celui d’Israël, l’idée de la rédemption messianique n’a jamais fait l’économie de l’espérance du retour du peuple juif sur la terre dont il avait été séparé. » Les choix fondamentaux du sionisme restent incompréhensibles si on néglige certains faits inscrits dans la mémoire du peuple juif, faits consignés dans la Bible. « Cette espérance fonde-t-elle un droit ? Il n’entre pas dans le propos de ce livre d’y répondre » écrit Denis Charbit. Toutefois, le sionisme ne se limite pas à la tradition religieuse étant donné qu’il a fait d’un espace religieux un espace national et politique. « La légitimité dont il se réclame n’est d’ailleurs pas tant religieuse qu’historique : la terre est palimpseste et porte en elle les traces visibles et invisibles (que les archéologues s’efforceront plus tard d’exhumer) d’une présence juive continue. » Le sionisme qui est nouveauté et rupture s’inscrit néanmoins dans une continuité multi-séculaire.

 

Sionisme et territorialisme

Nombre de sionistes envisagent de rassembler les Juifs ailleurs qu’en Eretz Israël si les circonstances l’exigent : ce sont les territorialistes, une tendance à laquelle adhèrent notamment Léon Pinsker et Theodor Herzl. Ce qui leur importe : réparer cette anomalie d’un peuple sans terre. Or, les enjeux et les obstacles qui risquent de contrarier le retour des Juifs dans leur patrie ne manquent pas. Les territorialistes sont pragmatiques. Il faut lire « Auto-émancipation » de Léon Pinsker et « L’État des Juifs » de Theodor Herzl pour lesquels la Palestine n’est qu’une option, en aucun cas un impératif, à part égale avec l’Argentine. Il est vrai qu’au Premier congrès sioniste (Bâle, 29-31 août 1897), Theodor Herzl comprend enfin que seule la Terre promise est à même de susciter un ralliement massif. Lors de sa fondation, l’organisation sioniste est donc bicéphale : Amants de Sion d’un côté, territorialistes de l’autre, avec des projets en Cyrénaïque, en Angola et en Mésopotamie.

 

Ouganda et Eretz Israël

Peu après le pogrom de Kichinev, David Lloyd George craint une poussée migratoire juive.  Aussi rédige-t-il le 14 août 1903 une proposition qui attribue à l’organisation sioniste un territoire en Ouganda. Theodor Herzl est ravi. Il réunit un congrès extraordinaire, le 23 août 1903. Il affirme que le projet Ouganda n’est qu’une mesure provisoire qui n’altère en rien la primauté de Sion et il obtient la majorité des suffrages. Les sionistes se sentent floués. Le nombre des opposants au projet et des abstentionnistes traduit un certain désarroi chez bien des Juifs. En décembre 1903, le gouvernement britannique fait savoir que le territoire promis sera réduit de moitié. La mort de Theodor Herzl l’année suivante met un terme au débat (houleux) et le projet est oublié, sauf par Israël Zangwill et ses partisans territorialistes qui fondent l’Organisation territorialiste internationale (I.T.O.)

 

Le triomphe des « sionistes de Sion »

L’attachement à Sion est d’abord une fidélité à l’Histoire, une fidélité géopolitique. En effet, n’est-il pas étrange de se dire sioniste et, par ailleurs, de promouvoir une implantation en Afrique ? Le sionisme est plus qu’une opération de sauvetage : il est entreprise de renaissance nationale, politique, linguistique et culturelle. Les sionistes de Sion savent que face à l’immensité de la tâche il leur faut s’appuyer sur un formidable idéalisme que seule la terre d’Israël peut insuffler et porter : il ne s’agit plus seulement de mettre fin à la détresse mais aussi de réaliser un vieux rêve.

 

Le passé juif de la terre d’Israël

Cet immense passé confère au sionisme sa légitimation de principe. L’archéologie et l’histoire juives commencent par être les sciences maîtresses de l’Université hébraïque de Jérusalem (inaugurée en 1925). Les historiens « procédèrent au recensement exhaustif et systématique des formes, des discours, des pratiques et des moyens divers par lesquels le peuple juif, même en exil, a préservé son attachement à la terre d’Israël et démontré qu’elle n’avait nullement disparu de sa mémoire collective ». La désignation « peuple d’Israël » (Am Israël) est plus éloquente que celle de « peuple juif », elle est comme l’avers et le revers d’une même pièce car elle sous-entend terre/peuple. Ces historiens étudient les rapports des Juifs de la diaspora à la Terre d’Israël, avec les « quatre villes saintes » (Tibériade, Safed, Hébron et Jérusalem), les pèlerinages et immigrations, la généalogie des expressions littéraires, artistiques, spirituelles et culturelles, autant d’indices de l’attachement de la diaspora à la terre d’Israël. La réévaluation de ce patrimoine renforce l’unité juive dans un territoire où ils ne sont guère nombreux et menacés.

 

Le retour à la terre

En finir avec l’exil, le ghetto et la ville (considérée comme décadente) et donner priorité à la terre censée régénérer, tel est l’un des buts primordiaux du sionisme. C’est aussi par l’effort que la terre doit devenir légitime, et non seulement par les conditions juridiques et financières de son acquisition et par la référence à la Bible.

Entre 1882 et 1903, plus de cinquante mille Juifs immigrent en Palestine. Seule la moitié tient bon tant les conditions sont rudes. Le baron Edmond de Rothschild répond à leur détresse.

 

Le sionisme pratique

« Ce sionisme physiocratique supporte mal la doctrine de Theodor Herzl qui repose sur la réussite d’un effort strictement diplomatique suspendu au feu vert donné par une puissance. » Ce sionisme ne veut pas se perdre dans les méandres d’une diplomatie tortueuse et souvent oiseuse. Il veut des actes, des manches retroussées, de la sueur, de l’effort. Foin des sionistes professionnels qui vont de congrès en congrès et des intellectuels discoureurs ! La légitimité par le travail plutôt que par une charte !

 

« Conquête du travail » et « Conquête de la terre »

Les immigrants de la première alyah veulent devenir des paysans indépendants, avec un lopin de terre d’où tirer leur subsistance. Ceux de la seconde alyah (1903-1914) ne sont pas moins sionistes mais ils sont également socialistes (marxistes ou non). La concurrence de la main-d’œuvre arabe employée chez des patrons juifs (concurrence dont souffrent ces arrivants) conduit des institutions sionistes à acheter de la terre et à la confier à des travailleurs juifs organisés dans des structures coopératives : les kvoutsoth, les kibbutzim et les moshavim. Ainsi le problème social et le problème national se trouvent-ils conjointement résolus. On connaît le succès de cette formule dans la mise en valeur du pays.

 

Quel territoire ? Quelles frontières ?

La terre commence par être acquise parcelle après parcelle. Ainsi la propriété juive passe-t-elle de 480 000 à 2 000 000 dounams (un dounam = 1 000 m2) de 1914 à 1948, une moitié étant détenue par des sociétés privées et des particuliers, l’autre moitié par l’organisme foncier du mouvement sioniste — le Fonds national juif —, soit un peu plus de 10 % de la Palestine mandataire. L’ensemble dessine une forme disséminée en N.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les aspirations juives à un territoire restent floues. Les premiers Juifs s’installent là où les Arabes leur vendent des parcelles. Rien à voir avec une quelconque volonté de se réapproprier les lieux historiques du passé juif. Quant aux limites d’Eretz Israël, comment les envisager ? La Bible offre des interprétations multiples, avec changements territoriaux continuels. « En dépit de ces références explicites, il apparaît très nettement qu’aucune lecture fondamentaliste du texte biblique n’a jamais été à l’origine des revendications territoriales exprimées dans l’espace politique sioniste, avant et pendant le mandat, puis lors de la création de l’État d’Israël. Celles-ci ont varié en fonction des époques, des intérêts, mais surtout des clivages politiques et idéologiques qui se sont constitués précisément autour de ces divergences territoriales ». En 1919, le mouvement sioniste est invité à présenter ses revendications territoriales, à Versailles. Chaim Weizmann justifie par des considérations exclusivement économiques le territoire réclamé, soit 45 000 à 50 000 km2, un calcul qui s’efforce de prendre en compte le potentiel migratoire juif — la diaspora compte alors plus de quinze millions d’individus.

Les frontières du mandat sur la Palestine sont l’objet de négociations compliquées, avec la France au Nord et l’émir Abdallah à l’Est. Le Jourdain est retenu comme ligne de démarcation entre la Transjordanie achémite et la Palestine mandataire. Hormis les révisionnistes (ils jugent que les Britanniques violent la déclaration Balfour), le mouvement sioniste s’incline devant le fait accompli. Il ne peut guère faire mieux, considérant la faiblesse de la population juive de Palestine. Les sionistes limitent donc leurs ambitions territoriales à la Palestine occidentale, soit 26 000 km2.

Un point important et pas assez évoqué : le mouvement sioniste est réaliste. La revendication d’un État juif de la Méditerranée au Jourdain n’est pas inspirée de la Bible où des lieux saints du judaïsme, elle se fonde sur les frontières que le mandat britannique réserve au Foyer national juif. Après bien des hésitations, le mouvement sioniste se décide pour la création d’un État juif sur un territoire d’une superficie inférieure à celui de la Palestine mandataire afin de permettre la création d’un État arabe de Palestine. Les ambivalences du mouvement sioniste sont patentes tout au long de la Guerre d’Indépendance : David Ben Gourion ménage le roi Abdallah en vue d’une paix séparée ; par ailleurs, la victoire israélienne fait passer le territoire juif de 14 000 à 20 325 km2.

 

La terre des Six Jours

La guerre des Six Jours (juin 1967) transforme la donne idéologique. Cette écrasante victoire israélienne révèle que le territoire sur lequel s’étend l’État d’Israël ne recouvre que très partiellement le berceau historique du peuple juif. En 1967, Israël ne déclare pas une guerre d’expansion mais une guerre de défense et se trouve dans l’embarras face à l’étendue des territoires conquis. Cette guerre amplifie le ressentiment arabe qui se nourrit de la Guerre d’Indépendance (1948-1949). Les travaillistes au pouvoir conçoivent l’idée d’un compromis territorial en fonction de critères essentiellement stratégiques et géopolitiques, avec quinze implantations. La droite qui est animée par une autre idéologie et qui parvient pour la première fois au pouvoir en 1977 va amplifier cette politique.

 

(à suivre)

Olivier Ypsilantis

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