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En lisant « Les murailles d’Israël » de Jean Lartéguy.

 

Jean LartéguyCi-dessus, l’édition des « Murailles d’Israël » que j’ai entre les mains (Presses Pocket). Le livre est sobrement et magnifiquement préfacé par le général Moshé Dayan.

 

Je ne suis pas un grand lecteur de Jean Lartéguy, un homme qui figurait en bonne place dans la bibliothèque de mon père. J’ai feuilleté certains de ses livres sans enthousiasme. Je trouvais que son style avait quelque chose de relâché. Et puis je n’ai jamais apprécié le style romancé lorsqu’on traite d’histoire. Pas de temps à perdre ! Mais Jean Lartéguy c’était aussi Paris-Match où il était grand reporter. Lorsque j’étais enfant cette revue fut ma principale source d’images, ma mère ayant catégoriquement refusé la télévision à la maison, sous prétexte qu’elle abrutissait les foules. Récemment, pourtant, un titre m’a attiré, « Les murailles d’Israël ». Je l’ai lu avec émotion. Mais plutôt que d’en faire une recension, j’ai préféré en rapporter certains passages. Ses observations sur l’armée israélienne restent pertinentes. Je rappelle que Jean Lartéguy rend compte dans ces pages d’expériences et d’impressions de 1968-1969, peu après la guerre des Six Jours donc, alors que Paris se couvrait de barricades. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur ces mots : « Tandis qu’en France on joue aux barricades et qu’un vieux monarque vacille sur son trône, de mon côté je pars en embuscade avec une petite unité de parachutistes israéliens ».

Mais avant de proposer au lecteur les passages en question, je me permets de mettre en lien le début d’une émission ina.fr où est esquissé un portrait sociologique et psychologique de cet écrivain qui fut populaire, portrait qui me permet de mieux comprendre certaines réactions (épidermiques pourrait-on dire) rapportées dans le présent livre :

http://www.ina.fr/video/CPC77058905

 

Les passages en question :

Chapitre 1 (le livre s’organise suivant treize chapitres), « Embuscade sur le Jourdain » :   

 « Le soldat israélien aime connaître le pourquoi et le comment des ordres. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles à tout moment il est capable de remplacer au combat son officier ou son sous-officier. »

« J’ai pris un repas rapide avec les soldats : des crudités, des œufs frits, du fromage blanc. Que ce soit dans les kibboutzim ou dans l’armée c’est partout la même nourriture, saine, mais peu variée. » (1)

Ezer Weizmann

Ezer Weizman (1924-2005), un des fondateurs de l’armée de l’air israélienne (2)

 

« Le chef marche toujours en avant dans l’armée israélienne, qu’il soit sergent, capitaine, colonel ou même général, d’où le chiffre ahurissant des officiers tués pendant la guerre des Six Jours : trente pour cent. »

« Mais Israël avait fabriqué avec un des peuples les plus vieux du monde, avec les rescapés des ghettos et des camps de concentration, l’armée la plus jeune du monde. L’âge des peuples ne veut plus rien dire. Les peuples survivent aux civilisations ; elles seules sont mortelles. »

« Quelle étrange armée que celle-là, à la fois disciplinée et sans discipline, mal accoutrée et si bien entraînée. Les soldats sont toujours prêts à discuter les ordres mais se font tuer jusqu’au dernier pour les exécuter. Dans le film sur la guerre des Six Jours, film produit par l’armée et que j’avais vu dans un cinéma de Tel Aviv, j’avais été frappé par cette phrase du commentaire : Toute l’armée attendait l’ordre de combattre. Il y avait cent cinquante mille chefs d’état-major qui discutaient inlassablement de la façon dont il fallait s’y prendre pour gagner cette guerre… »

« L’armée israélienne n’a aucun règlement, on s’y débrouille au jour le jour avec les  problèmes qui se posent. Elle ne suit les théories d’aucune école de guerre, française, anglaise ou américaine. Elle n’est ni pour Clausewitz ni pour Guderian, mais prend tout ce qui lui semble bon. Elle gagne toutes les guerres parce qu’elle ne peut en perdre aucune, avec du matériel périmé ayant vingt ans de plus que celui de l’adversaire, ce qui prouve que l’homme, même dans la guerre, reste supérieur à la machine. »

« Israël c’était à la fois Sparte et Athènes, la discipline et le débraillé, la discussion perpétuelle et l’obéissance absolue aux ordres, l’ascétisme et la rigolade, l’orgueil et l’inquiétude, la foi et le doute. »

« Mais les Juifs d’Israël s’émerveillent encore plus d’avoir une armée à eux, avec des chars, des avions, des caporaux et des généraux, une armée qui sait se battre, qui, préparée essentiellement pour un certain type de guerre, la fait mieux que toutes les autres. Elle est le bouclier de David et les Murailles d’Israël, le creuset dans lequel a été fondue à partir d’éléments disparates une véritable nation. Elle est Israël car sans elle Israël aurait depuis longtemps cessé d’exister. »

« On ne cherche pas à s’abriter. Au contraire, on attend plaqué au sol le moment de bondir. Je retrouve là toute la tactique de l’armée israélienne. Elle est la même à l’échelon le plus bas : le groupe de combat commandé par un sergent, la brigade de chars ou d’infanterie portée avec le colonel ou le général qui la commande et qui charge à sa tête contre un ennemi enterré dans des fortifications et disposant d’un armement plus moderne et beaucoup plus puissant. Elle peut se résumer par ce seul mot : l’audace. C’est la recherche à tout prix du corps à corps, c’est le refus de s’abriter et de se protéger. Mais cette tactique, comme tout ce qui se fait en Israël, est en réalité très élaborée sous son apparente improvisation. Elle est calculée en fonction de l’adversaire, de sa peur du combat rapproché, de sa trop grande imagination qui lui fait voir la nuit, là où ils ne sont qu’une poignée, des milliers d’ennemis.

Sinaï

1967, percée israélienne pendant la guerre des Six Jours (3)

 

Chapitre 2, « Les noces de Jérusalem » :

« Une femme à la voix grave entonna la chanson qui avait été celle de la guerre des Six Jours… « … Si je t’oublie Jérusalem, Jérusalem d’or pur que ton nom brûle mes lèvres comme un baiser de l’ange du feu. Jérusalem d’or, de cuivre et de lumière… » Les Arabes, pendant cette même période où tous attendaient la guerre, avaient un autre hymne grossier et insoutenable auquel Oume Kalsoum avait prêté sa voix admirable. C’était : « Égorge… Égorge. » Rien que pour cela ils méritaient d’être battus. »

 

Chapitre 5, « L’armée déchirée » : 

« En juillet 1968, le colonel Reguev, commandant une brigade de parachutistes (le grade de colonel équivaut en France à celui d’un général à deux étoiles) prend lui-même en chasse, à la tête de quelques hommes, un commando palestinien qui vient de franchir le Jourdain. Reguev a trente-cinq ans. Considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la lutte contre la guérilla, il se fait tuer dans un combat au corps à corps avec les hommes du Fatah. Le gouvernement israélien proteste et demande si c’est une nécessité absolue d’exposer les officiers supérieurs au feu comme de simples soldats. Mais le général Bar Lev qui a remplacé comme chef d’état-major Rabin fait savoir que ni lui ni les autres officiers généraux n’ont l’intention de s’abstenir de se rendre sur la ligne de feu chaque fois qu’ils le jugeront nécessaire. »

 

Chapitre 6, « Le maître du secret » : 

Propos du général Aharon Yariv (directeur de l’intelligence militaire de 1964 à 1972) rapportés par Jean Lartéguy : « En vérité, la grande faiblesse des Arabes tient surtout à un facteur humain, ce décalage qui existe chez eux entre la volonté de faire quelque chose et l’incapacité de la réaliser. Il est difficile pour un Occidental de vivre si à l’intérieur de lui-même cohabitent deux ou trois vérités contradictoires. L’Arabe s’en accommode fort bien. De là vient sa faiblesse, son manque de logique, de ténacité et de foi… Il n’est pas de cause à laquelle il ne tienne vraiment et qu’il ne puisse trahir avec la même bonne foi, sans cesser d’y croire (…) Grâce au mot, les victoires deviennent défaites, et les défaites victoires puisque le mot importe plus que la réalité et qu’il suffit de la changer. C’est pour cette raison que la plupart des comptes rendus d’officiers à leurs colonels, de colonels à leurs généraux, de généraux à Nasser sont faux et mensongers. Le mot n’est-il pas plus vrai que ce qui existe ? Changeons le mot, la réalité changera ! A tout cela se mêle la confusion, l’illogisme nés de cette civilisation du mot (…) Aussi longtemps qu’existera le problème des réfugiés palestiniens, il sera difficile à un leader de conclure la paix. Il serait aussitôt exécuté pour trahison. Nasser disait il y a quelques années qu’il rencontrerait bien Ben Gourion, mais qu’il ne survivrait pas quatre heures à cette rencontre. En même temps, ces leaders arabes se foutent complètement des réfugiés palestiniens. Non, la solution de nos problèmes doit se trouver en Jordanie, en faisant de ce pays une sorte d’État palestinien, un tampon entre nous et les Arabes. »

 Général Aharon Yariv

Général Aharon Yariv (1920-1994) (4)

 

Chapitre 7, « Des Mirage ! » : 

« Au contraire des Soviétiques et des Arabes, les généraux israéliens savent qu’ils peuvent compter, jusqu’aux plus petites échelons, sur des hommes intelligents, imaginatifs, d’un niveau technique très élevé. Chaque soldat peut remplacer son chef de section, chaque chef de section son capitaine et chaque capitaine son colonel. Donc, il y a tout intérêt à laisser le maximum d’initiative aux exécutants, à condition bien sûr qu’ils soient tenus au courant des plans et des intention de l’état-major. C’est pour cette raison que les soldats sont sans cesse informés de ce qui se passe et les officiers subalternes renseignés par les services du général Yariv comme si c’était eux qui pouvaient prendre la direction de la bataille à tout instant. Cela est arrivé en particulier sur les plateaux du Golan où un bataillon fut commandé par un simple soldat. »

« Du côté français, même résistance. Malgré la signature en 1954 avec le gouvernement de Pierre Mendès France d’un contrat de principe, stipulant la vente à Israël d’une formation d’Ouragan, de six Mystère II et de douze Mystère IV, il faut encore attendre plus d’un an de démarches avant que les premiers Ouragan se posent en Israël. Le Quai d’Orsay est, par principe, hostile. Il existe au Quai une vieille tradition d’amitié avec les pays musulmans du Proche et du Moyen-Orient, on continue à s’y réclamer des accords de François Ier et du Grand Turc. Elles s’accentueront quand l’ancien ambassadeur au Caire, Maurice Couve de Murville, deviendra ministre des Affaires étrangères. » (5)

« Mais alors que l’état-major de l’armée française et que les constructeurs français du Mirage acceptent de fournir Israël, et qu’un accord de principe est signé entre Shimon Pérès et le ministère des Armées, le Quai d’Orsay en 1961, s’oppose catégoriquement à ce marché. Comme en 1954-1955, il faut des mois de pourparlers avant d’aboutir à un résultat. Le Quai, soucieux d’améliorer les relations de la France avec les pays arabes, se bat pied à pied pour empêcher la livraison à Israël de l’un des meilleurs chasseurs supersoniques d’Europe. » (6)

Parmi les raisons données par le colonel Shmuel de la supériorité des Israéliens sur les Égyptiens au cours de la campagne du Sinaï : « Chaque soldat peut, à tout moment, se faire expliquer les ordres, demander à n’importe lequel de ses chefs ce que l’on fait, pourquoi il se trouve là, ce que l’on fera ou que l’on tentera de faire le lendemain. Il a le droit d’être tenu au courant du déroulement de la bataille. »

Dan Tolkowsky

Général Dan Tolkowsky (né en 1921), commandant de l’armée de l’air israélienne de mai 1953 à juillet 1958. Il me semble reconnaître derrière lui l’ambassadeur de France en Israël, Pierre-Eugène Gilbert lui remettant la Légion d’honneur. 

 

Chapitre 9, « Généraux et colonels d’Israël » :

Le général Sharon s’exprime : « Le soldat égyptien nest pas plus mauvais qu’un autre, mais il est sans initiative comme son officier et surtout il est très lent. Sa tête est lente et ses jambes sont lourdes. Les Égyptiens, qu’ils soient officiers ou simples soldats, n’ont guère changé depuis la guerre de 1956. Par contre, les nôtres ont beaucoup évolué… parce que nous l’avons voulu. En face de cette armée qui refuse de changer, qui manque d’imagination, il nous vient immédiatement à l’esprit d’employer les tactiques les moins conventionnelles, les plus imprévues. Nous savons que le commandement égyptien, à tous les échelons, n’ayant aucune initiative et aucune imagination, sera affolé devant l’imprévu. En vérité, la victoire tient toujours à l’éducation du soldat. On n’a rien changé à celle du soldat égyptien. Nous autres Juifs, nous partons d’une conception totalement différente de la guerre. Pour nous, gagner la bataille, ce n’est pas s’emparer d’un terrain quelconque, d’une montagne, d’une plaine, d’un désert ou même d’une ville. C’est détruire l’armée ennemie. Nous pouvons perdre des batailles en avançant jusqu’au Caire et jusqu’à Damas si nous n’avons pas détruit le corps de bataille adverse et surtout si nous avons de grosses pertes en hommes. Nous sommes peu nombreux et nous ne pouvons nous permettre trop de morts. Chaque tué, c’est un peu de notre propre sang que nous perdons. Pour les Égyptiens, et en général les Arabes, le sang ne compte pas. Ils sont soixante-dix millions et nous sommes deux millions. »

 

Chapitre 10, « Les parachutistes devant le Mur des Lamentations » : 

« S’il existe un véritable secret de l’armée israélienne, il se trouve là dans ces bases où est entreposé tout le matériel qui servira à équiper une brigade blindée par exemple. Chaque réserviste trouve, dans un casier à son nom, ses armes parfaitement entretenues, ses vivres de réserve, son paquet de pansements, son équipement, son casque radio, etc. A peine prêt, il se rend sur une grande aire où l’attendent les chars que l’on vient de sortir de leurs abris. Ces chars sont en parfait état de marche, approvisionnés en essence et en munitions. Les moteurs tournent. Il n’a qu’à bondir aux commandes et démarrer. A bord, une enveloppe contenant les cartes et indiquant les lieux du regroupement. L’une des principales activités de l’armée de métier est l’entretien du matériel qui, à tout moment, doit pouvoir être utilisé par les réservistes. Il existe un corps de spécialistes auxquels viendront se joindre, dans les premières heures de la mobilisation, les « unités de réserve de pointe ». Ce sont des réservistes, mais qui viennent à peine de sortir de l’armée active et qui sont donc parfaitement entraînés. Les premiers appelés, ils doivent en quelques heures rejoindre ces dépôts pour aider à la mise en service de tout le matériel stocké. Ces parcs demeurent l’un des points vulnérables de l’armée israélienne. Bombardés, ils priveraient le Tsahal d’une partie de son potentiel. Aussi sont-il disséminés dans tout le désert du Néguev et fort bien dissimulés. » (7)

« Les pionniers du Nahal, à la fois soldats et agriculteurs, qui sont implantés sur les frontières et dans les territoires occupés (« ), en sortent obligatoirement. C’est dans ces brigades que s’est créé le véritable esprit de l’armée israélienne, du Tsahal. » (8)

Le général Tzvi Tzur, ancien chef d’état major général et alors adjoint de Moshé Dayan, ministre de la Défense : « De la brigade à la section, toutes les unités de l’armée israélienne agissent plus ou moins selon la technique et d’après l’esprit des commandos. Les unités peuvent combattre isolément sans redouter, comme dans les armées classiques, de manquer de vivres, de munitions, d’eau, d’être dégarnies sur leur flanc gauche ou droit, de perdre leurs liaisons ou de ne plus avoir l’appui de l’artillerie. Elles improvisent au fur et à mesure que se déroule le combat. Leur force tient uniquement à leur vitesse, à leur autonomie et leur légèreté. »

« L’État d’Israël est d’une exiguïté et d’une configuration uniques. Ses centres vitaux sont à quelques minutes de vol des territoires arabes ; les chars pourraient en cas de rupture d’un front déferler en quelques heures sur Tel-Aviv, venant de Naplouse ou d’El-Arish. Le Parlement, à Jérusalem, est à portée de fusil-mitrailleur des créneaux jordaniens de la Vieille Ville. Dans ces conditions, les frontières étant par surcroît démesurément allongées par un tracé sinueux, tout en redans, seule une défense en hérisson, par des agglomérations qui s’épaulent les unes les autres de leurs feux croisés, et qui s’échelonnent sur tout le territoire, peut permettre une résistance efficace contre un ennemi qui aurait réussi une percée. Cette considération a continué d’inspirer, depuis 1947, le plan de mise en valeur du pays, et les centaines de villages nouveaux de Galilée, du corridor et du Néguev en témoignent. L’importance de la colonisation stratégique pour la sauvegarde d’Israël explique le Nahal. » (9)

 Stella Levy

Stella Levy (1924-1999) (10)

 

Chapitre 11, « Profil du soldat israélien » : 

« En Israël, les officiers sont issus de toutes les couches de la population. Loin de constituer une caste fermée, ils font partie intégrante du peuple. Réservistes pour la plupart, ils ne perdent jamais le contact avec la population civile, avec la rue. Les officiers arabes, par contre, croient appartenir à une classe privilégiée. Issus en général d’un milieu aisé, des classes moyennes ou riches, ils se destinent à la carrière des armes comme on se prépare à la diplomatie. La plupart des généraux égyptiens faits prisonniers dans le Sinaï ignoraient jusqu’aux noms de leurs commandants de compagnie. »

« Le genre de relation qui existe dans le Tsahal entre filles et garçons (…) donne à la jeune fille — surtout si elle vient d’une communauté orientale — un sentiment d’égalité et de confiance personnelle qu’elle était loin d’avoir en arrivant. On l’avait habituée à se juger inférieure à l’homme. Le soldat qui tous les jours la rencontre portant le même uniforme qu’elle et faisant à peu près le même travail, s’habitue à la considérer comme une camarade, et une égale. La fille-soldat lui rappelle sans cesse les raisons qu’il a de se battre. Si on me demandait : ‟D’où Tsahal tire-t-il sa force ?” Je répondrais : ‟De la présence des femmes dans l’armée.” » (11)

« Les immigrants, mêmes jeunes, qui arrivaient en Israël étaient pacifistes et non violents. Il ne faut pas oublier que les créateurs d’Israël avaient tous été influencés par le socialisme humanitaire russe des décembristes ou des mencheviks. Mais ils se trouvaient immédiatement placés devant ce dilemme brutal : ou se laisser égorger ou se battre. Or, ils étaient venus en Palestine pour ne plus se faire égorger. »

Deuxième partie – « Décembre 1969 » :

« L’opinion internationale, surtout celle des partis de gauche qui ont toujours plus ou moins dansé sur les violons de Moscou prenait fait et cause pour les Palestiniens. Et souvent ceux qui écrivaient ces articles étaient des Juifs de la diaspora. Des échappés des camps de la mort lisaient dans certains journaux ou certaines revues qu’ils étaient de nouveaux nazis. Israël connaissait la solitude ; en plus on voulait lui coller mauvaise conscience. »

Hommage à Jean Lartéguy

Funérailles de Jean Lartéguy, le 2 mars 2011, en l’église Saint-Louis-des-Invalides. 

 

___________________

(1) Remarque toujours d’actualité. La nourriture est dans l’armée israélienne (et dans les kibboutz) peu variée mais saine, ce qui est bien le plus important.

(2) Ci-joint, un lien sur Ezer Weizman :

https://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/biography/ezer_weizman.html

(3) Ci-joint, un résumé de la guerre des Six Jours :

http://tsahal.fr/tsahal-au-passe/guerres-et-operations/guerres/guerre-des-six-jours

(4) Où il est question du général Aharon Yariv :

http://www.jewishagency.org/six-day-war/content/25306

(5) Une intéressante étude intitulée « De Gaulle, Israël et les Juifs ». Où passe la figure du peu sympathique Maurice Couve de Murville (sa misérable attitude à l’égard d’Israël) :

http://www.hamodia.fr/article.php?id=1566

(6) Il m’arrive de juger durement Shimon Pérès (car trop conciliant). Je n’oublie pourtant pas sa contribution essentielle à la vie d’Israël au cours des années les plus dramatiques de son histoire :

http://tsahal.fr/2013/06/19/tsahal-met-a-lhonneur-shimon-peres-et-sa-contribution-a-letat-disrael/

(7) L’importance du Sar-El (Volontariat Civil en Israël, qui ne sera créé qu’en 1982) transparaît déjà dans ces lignes. Les Volontaires du Sar-El ont une part non négligeable dans la maintenance de la logistique arrière de Tsahal. Ci-joint un lien intitulé « Les volontaires de Sar-El au service de Tsahal » :

https://www.youtube.com/watch?v=Of1T0sKDozk

(8) Ci-joint, un lien sur le Nahal Infantry Brigade :

 http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Society_&_Culture/nahal.html

(9) Telles sont les explications données par Paul Ginievski de la création du Nahal, en 1949, dans « Le Bouclier de David ».

(10) Ci-joint, une courte notice biographique sur Stella Levy :

http://jwa.org/encyclopedia/article/levy-stella

(11) Remarque dont j’ai pu vérifier la justesse au cours de mes séjours sur des bases de l’IDF.

Olivier Ypsilantis

4 thoughts on “En lisant « Les murailles d’Israël » de Jean Lartéguy.”

  1. Belle recension de ce livre que je vais m’empresser de lire.
    Quelle analyse formidable, et tellement actuelle, de l’armée du peuple israélien par un Lartéguy pertinent et dans certains passages quasi prophétique.

  2. Où sont, aujourd’hui en France, les hommes comme Jean Lartéguy pour rendre justice à l’armée populaire, véritable celle-là, d’Israël ? En reste t-il seulement ? Car depuis longtemps je n’entends dans mon pays que l’abject propagande arabe. Mais je suis injuste. Il en reste au moins un : Olivier Ypsilantis.

  3. J’ai donc lu ce livre de Lartéguy parmi les soldats/tes, pendant une période heureusement beaucoup plus pacifique, et me suis régalé à chaque chapitre, non seulement au regard des exploits de Tsahal eu lors de la guerre des six jours, mais aussi parce que j’ai pu retrouver, à 50 ans de distance, les traits singuliers et caractéristiques de l’esprit régnant dans cette armée du peuple.

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