Skip to content

Misère de l’antisionisme ordinaire. L’exemple d’un grand Lycée français à l’étranger – 5/5

 

En mars 2009, Patricia organise un dernier voyage à Auschwitz dans le cadre du Lycée français.

Plus récemment. La situation de Patricia au Lycée français reste extrêmement difficile. Les signes d’hostilité à son égard sont manifestes et à différents niveaux. Ceux qui se veulent ‟tolérants” aimeraient que l’on ‟passe l’éponge”, une bonne fois pour toutes, et sans s’embarrasser de la moindre explication. Je suis particulièrement frappée par cette attitude qui consiste à ne pas vouloir analyser ni même nommer ce qui s’est passé. Par ailleurs, les personnes qui ont initié cette campagne de diffamation entretiennent efficacement les mensonges du passé.

Deux événements significatifs de cet état d’esprit :

1 – Mars 2013, soit cinq ans après le début de l’affaire. Une conférence organisée au théâtre du Lycée par Patricia avec le département d’italien se heurte à ce qui ressemble bien à une tentative de sabotage. Cette conférence qui fait intervenir l’historien Fausto Ciuffi a pour sujet l’œuvre d’Edith Bruck ; elle s’adresse à plus de cent cinquante élèves italianistes de premières et terminales. Peu avant ladite conférence, on découvre que la réservation faite de longue date a mystérieusement disparu pour faire place à un spectacle de mime organisé par la documentaliste du Lycée dans le cadre très officiel du mois de la francophonie. Ce spectacle n’a été annoncé dans aucun des bulletins d’information du Lycée, chose qui n’est jamais arrivée étant donné la densité de l’information, relayée par de multiples canaux au sein de cet établissement. Les tentatives de Monsieur le Proviseur destinées à faire la lumière sur ces ‟dysfonctionnements” se heurteront à la volonté des Services Culturels bien décidés à ignorer la gravité des faits.

 

Olivier : Quelle a été l’explication officiellement retenue pour expliquer ces ‟dysfonctionnements” ? Par ailleurs, quel a été le rôle de cette mystérieuse documentaliste ? 

Yvette : Il n’y a eu aucune explication officielle. Le dernier courrier que nous avons adressé au Proviseur fait apparaître que, compte tenu des protections dont dispose le système informatique, la disparition d’une programmation ne peut être le fait du hasard ou d’une fausse manœuvre. Cela exigeait au minimum la complicité d’un agent de service. Mais les Services Culturels s’opposeront à ce qu’une enquête soit menée par le Proviseur pour établir les responsabilités…

Ta question concernant la documentaliste me semble plus que pertinente car son rôle est essentiel dans toute cette affaire. Cette personne dont j’ignore l’idéologie de jeunesse est documentaliste depuis près de quarante ans dans ce Lycée. Malgré sa médiocrité intellectuelle, elle a acquis peu à peu une compétence dans ce domaine qui la fait apparaître auprès d’un certain nombre de personnes comme un véritable guide de la pensée « progressiste ». Non seulement elle conseille des lectures mais elle exerce aussi un contrôle permanent sur l’idéologie des uns et des autres. Son lieu de travail est « la plaque tournante » d’où partent la plupart des rumeurs. Elle dispose dans la salle des professeurs d’un panneau d’affichage pour parler, sous couvert de Culture, de personnages « significatifs » tels que Stéphane Hessel ou Alain Badiou parmi tant d’autres… Dans ce qu’elle considère comme « son » Centre de Documentation et d’Information (CDI), on peut trouver, en bonne place, la plupart des ouvrages sur le conflit palestinien écrits pas des Israéliens pacifistes qui dénoncent les horreurs de « l’occupation ». Écrivains et poètes palestiniens occupent aussi une place de choix. En revanche, certains auteurs constituent sa bête noire, André Glucksmann, Pierre-André Taguieff, Alain Finkielkraut, etc. A l’égard de ces auteurs maudits et des sujets qu’ils traitent, elle éprouve une haine profonde et irrationnelle. Lorsqu’elle est contrainte de commander certains ouvrages, les mystères du rangement sur les étagères rendent ces livres peu visibles pour un lecteur ordinaire. Certains professeurs l’admirent (car elle semble tout savoir sur tout), d’autres la craignent, d’autres enfin ont renoncé à utiliser le CDI pour éviter de la rencontrer. Une anecdote parmi tant d’autres la définit assez bien. Lors d’une discussion avec moi au sujet d’un livre de Pierre-André Taguieff qu’elle refusait de commander, elle s’est exclamée sur un ton menaçant : ‟Fais attention à ce que tu dis dans tes cours parce qu’on me le rapporte !” (sic). Il est vrai qu’elle n’ignore pratiquement rien de ce qui se passe dans l’établissement. Elle interroge habilement les élèves et les invite à faire des commentaires sur leurs professeurs, commentaires qu’elle se charge ensuite de faire circuler. Elle parcourt la salle des professeurs l’air toujours très affairé, attentive à qui parle avec qui. Elle pérore avec autorité devant les membres de sa cour qui, à leur tour, véhiculent jugements et mots d’ordre. Les autres documentalistes de l’établissement font profil bas pour éviter d’être pris à partie. Lorsqu’elle partira à la retraite, son ex-collègue Henriette (qui avait le mauvais goût d’être juive !) laissera un témoignage de ce qu’avait été son quotidien auprès de cette personne. (document 11) :

Document 11  ou note 11 consultable au bas de cet article.

 

13 - Henriette, la documentaliste, janvier 2006Henriette (aujourd’hui décédée)

 

A l’aide de « son » tableau d’affichage, cette documentaliste influence de diverses manières les choix idéologiques de presque tout le monde. Pendant de nombreuses années, elle affichera que le 27 janvier on commémore « L’Holocauste des Républicains espagnols » (sic). Rappelée à l’ordre, elle parle maintenant de « La Journée des Génocides », en évitant soigneusement de mentionner le mot Shoah. Parmi ses admirateurs (souvent des femmes) qui la prennent pour une intellectuelle de choc, il y a beaucoup de frustrés, de jaloux et autres pathologies. La collègue B. qui a affiché une lettre diffamatoire contre Patricia en est un exemple.

J’ai souvent pensé que cette salle des professeurs constituerait un terrain d’études de choix non seulement pour un sociologue mais aussi pour un psychiatre !

2 – Septembre-octobre 2013. Le nouveau représentant du Sgen au Lycée (arrivé l’année précédente, il me remplace lors de mon départ à la retraite) décide contre l’avis des autres membres de la section d’évincer brutalement Patricia de la liste des candidats aux élections du Conseil d’établissement.

Patricia est membre du Sgen depuis 2008 et ce syndicat l’avait alors ouvertement soutenue. En effet, non seulement le Sgen avait publié un article élogieux sur le travail de Patricia, « 10 ans d’enseignement de la Shoah » mais il avait aussi invité ses adhérents à lire l’article de Luc Rosenzweig, ‟Snes, syndicat-voyou”, sous-titré ‟Les dérives sectaires d’une vénérable institution” (publié sur le site d’Elizabeth Lévy, Causeur, le 18 janvier 2010). En lien, cet article :

http://www.causeur.fr/snes-syndicat-voyou-3618.html

Cet épisode d’exclusion constitue la dernière victoire des ennemis de Patricia et montre l’efficacité de la diffamation.

 

Olivier : En fin de compte, Yvette, quel était le but ultime de toute cette affaire ?

Yvette : Au départ, j’ai cru naïvement qu’il s’agissait de malentendus et d’ignorance. Avec le temps je comprends mieux ce que cette affaire met au grand jour.

— D’une part, elle révèle qu’il y a une volonté, hélas majoritaire, de nier la spécificité de la Shoah en la noyant dans la multiplicité des massacres de masse antérieurs ou postérieurs. Le tort de Patricia fut justement de ne pas travailler dans ce sens. En la mettant à l’écart, les choses rentrent dans l’ordre, si je puis dire, et le discours dominant triomphe….

— D’autre part, et c’est peut-être ce qui me marque le plus, j’ai perdu mes dernières illusions rousseauistes sur la nature humaine. Sans une formation morale de base, les hommes se conduisent comme des girouettes et des moutons capables de tout. Les comportements de masse qu’Hannah Arendt décrivait dans « Les origines du totalitarisme »  constituent l’un des dangers du monde d’aujourd’hui. L’individu incapable d’assumer le risque de penser se réfugie dans les slogans qui, en lui apportant un vernis de pensée, le rassurent et l’unissent au groupe protecteur. Dans les années 1960-1970 où triomphait la sociologie type Bourdieu, on parlait de manipulation, ce qui supposait que l’individu lambda était innocent, victime de forces mystérieuses et maléfiques. Il n’en est rien, je ne suis « manipulée » qu’avec mon consentement ; mais il est tellement facile de refuser de savoir et de se laisser conduire par le groupe !

J’ai tenté d’enseigner à mes élèves, dans le cadre de mon enseignement, que l’exercice de la liberté était souvent difficile mais toujours possible. Il est navrant qu’une grande partie de mes collègues — des éducateurs — n’ait jamais réfléchi à la question…

Mais personne n’évoquera avec plus de rigueur le sens profond de ce qui s’est passé que l’historien Georges  Bensoussan :

 

14 -Georges BensoussanDepuis 2008, l’affaire du Lycée français de … illustre, en condensé, les maux de la société française. Patricia y est professeur d’italien. Militante d’une mémoire politique de la Shoah (précisons d’emblée en dépit de l’obscénité de cette notation que Patricia n’est pas juive), elle a tôt compris la césure politique que fut le génocide des années 1941-1945.

La cabale organisée contre elle dit d’abord le tropisme de tant d’intellectuels « progressistes » à propos desquels George Orwell assurait que « pour être antifasciste,  la gauche n’est pas anti totalitaire ». Pour son enseignement méthodique de la Shoah à travers certains cours de langue italienne, Patricia a été victime depuis 2008  d’une campagne de dénigrement,  d’entraves apportées à l’exercice de son métier et de rumeurs incessantes nourries sur son compte. Ce qui s’est passé là, sur fond parfois d’un antisémitisme impossible à dire, a pris comme toujours aujourd’hui  le visage d’une passion anti israélienne.

C’est pourquoi le Lycée français de …, tel un microcosme, nous dit le malaise de la société française de ce début de siècle.  Les « demi-savants » qui ont stigmatisé Patricia au nom de leur détestation du « sionisme », ces persécuteurs anonymes, ne sont pas seulement incapables de concevoir la guerre qui les laminera demain, ils illustrent aussi la défaite d’une partie de ces élites intellectuelles françaises pour lesquelles toute réflexion politique autour de la Shoah  « légitimerait » l’État d’Israël.

Ils viennent, pour beaucoup, de cette ultra-gauche française dont l’Education nationale est riche, et qui a trouvé dans l’antisionisme et la réprobation d’Israël la nouvelle cause rédemptrice de notre temps. Leur raisonnement, tout juste sorti de l’enfance et qui partage le monde entre bons et méchants, entre justes et injustes,  comprend difficilement que la force peut aussi être du côté de la justice, et que le nombre de victimes ne rend pas une cause juste pour autant (cf. le récent conflit Hamas-Israël, été 2014). Sinon l’Allemagne nazie, avec deux millions de civils massacrés dans les bombardements alliés, aurait mené le combat le plus juste du monde.

L’obsession anti israélienne d’une partie du corps professoral du Lycée français de … a tendu à isoler Patricia en contestant son enseignement de la Shoah. Cette obsession dit d’abord, en creux, cette culpabilité occidentale liée à la Shoah muée en agressivité. Elle interroge en second lieu la place de l’Etat d’Israël dans la démonologie contemporaine, promu État colonialiste, raciste voire quasiment indigne d’exister, mauvais objet dont le rejet permet à tous d’aller bien.

Elle questionne enfin moins l’antisémitisme que le tropisme totalitaire d’un grand nombre d’intellectuels comme l’a montré l’histoire longue du XXème siècle, l’attrait de leurs devanciers pour l’URSS de Staline, la Chine de Mao, voire le Cambodge de Pol Pot sans que jamais on ait demandé à ces intellectuels-là de rendre compte de leurs dérives.

La passion anti-israélienne de ces grégaires, cette passion bête des « cultivés », finit par ne plus entendre en quoi Treblinka a ouvert un nouvel âge de l’espèce humaine. Chez eux, le contraste est frappant entre leur passion idéologique et leur faible niveau de connaissance historique. J’en fus moi-même le témoin au Lycée français de …, en mars 2011, alors qu’à l’invitation des autorités académiques j’y donnais une conférence sur la «portée politique du judéocide». A la fin de mon exposé, mon sujet m’a conduit à évoquer l’Etat d’Israël, les racines historiques du sionisme comme le conflit en cours. Présents au fond de la salle, aucun des contradicteurs de Patricia n’osa ni m’interpeller, ni me questionner et moins encore contredire mon propos.  

Leur doxa anti israélienne participe de ce  mouvement passionnel que la raison ne peut pas endiguer. Seulement lui revient-il de le décrypter. De montrer comment il fonctionne et à quel besoin il répond : celui de croire, d’adhérer et au besoin de haïr ensemble. En 1762, dans une longue lettre adressée à l’archevêque de Paris Christophe de Beaumont, Rousseau écrivait : « En entassant des imputations contradictoires, la calomnie se découvre elle-même : mais la malignité est aveugle ; et la passion ne raisonne pas. »

 

_______________

(11)   … le 22 mars 2009

Henriette …

A l’attention de Madame L’Inspectrice Générale

Madame l’Inspectrice Générale,

Je suis documentaliste retraitée du Lycée français de … depuis 2005, après y avoir passé trente deux ans. J’ai accompli une partie de ma carrière au CDI 2  jusqu’en 1995, date à laquelle l’administration m’a proposé, après la visite de l’Inspecteur S., d’occuper le poste laissé par Madame G au CDI collège.

Je me permets de vous informer des conditions de travail qui ont été les miennes pendant de nombreuses années, j’espère que mon expérience vous apportera certains éléments qui pourront éclairer la situation actuelle.

J’ai beaucoup travaillé sur l’orientation estimant que les élèves et leurs familles éloignés de tout CIO, étaient en droit d’attendre de moi une information sur leurs études supérieures. Cela supposait une grande disponibilité de ma part et une capacité d’organisation à tous les niveaux. Il est vrai que L’ONISEP donnait déjà un certain nombre d’informations en ligne à cette époque. Je proposais donc un certain nombre d’activités :

  • Organisation de rencontres avec les conseillers d’orientation du CIO de Perpignan.
  • Organisation d’interventions de directeurs, de chargés de l’information de centres étrangers et français, de certains anciens élèves, pour proposer à nos élèves la meilleure et plus complète information
  • Organisation de ‟journées métiers” avec la collaboration de l’APE.
  • Commande et suivi des dossiers de classes-préparatoires et d’université. Dans ce domaine, connaissant bien les élèves, je pense que je pouvais leur être de bon conseil. J’ai sans cesse veillé à ce que les meilleurs élèves, surtout…. fassent leurs études supérieures en France.
  • Élaboration d’une brochure d’information contenant une série de conseils adressés aux élèves et à leurs familles.

Tout cela ne plaisait pas du tout à ma collègue, elle prétendait que l’orientation n’entrait pas dans mes tâches, que cela ne faisait pas partie de mes attributions, et la situation a dégénéré, à tel point, que je me suis vue dans l’obligation d’adresser un courrier à Monsieur le Proviseur, Mr G., l’avertissant que je n’étais plus disposée à supporter les agressions verbales et physiques de ma collègue, et j’ai précisé que si des reproches pouvaient être formulés à mon encontre, il appartenait à mes supérieurs de m’en informer et de me les transmettre.

Or, tous mes rapports administratifs ont toujours émis des jugements élogieux sur mon travail (« collaboratrice remarquable etc. ») et même, un rapport de mission sur l’orientation m’a été communiqué insistant sur le travail remarquable effectué par mes soins, précisant également que l’inspecteur regrettait beaucoup que l’on m’ait retiré cette responsabilité en me faisant passer au CDI collège.

L’autre source de conflit très forte avec ma collègue a eu lieu au moment où se déroulaient des événements en Israël alors qu’Ariel Sharon était le chef du gouvernement. Pour ma collègue, les Israéliens se comportaient avec les Palestiniens comme les nazis avec les juifs, c’est un argument que je n’ai jamais pu tolérer parce que j’estime qu’il est faux, mais entrant parfaitement dans la dynamique antisioniste.

Nous avons eu de très vives discussions, j’ai tenté de lui faire prendre conscience que dans l’histoire récente et moins récente du pays, il y a des éléments qui justifient l’attitude défensive des Israéliens face au terrorisme. Il n’y a jamais eu d’analyse de sa part, jamais une tentative d’essayer de comprendre la situation certes très complexe. Pour elle, l’Israélien qui se défend est un criminel, et c’est Israël qui  fait du terrorisme d’état en “ massacrant les civils et en leur volant leurs terres”.

Mais je crois que le comble a été atteint le jour où je suis entrée au CDI 2 – j’y allais très peu souvent – et que la collègue m’a pointée du doigt et m’a dit textuellement ”ton Sharon, il déconne“. Je suis restée interloquée, je lui ai dit alors que les Juifs de la diaspora ne sont pas citoyens israéliens et que, ce que fait, le gouvernement israélien n’engage que sa responsabilité.

Elle se définit comme anti-israélienne mais surtout pas antisémite, oh, non, au grand jamais…..

Je pense que nous devons tout faire pour éviter que le conflit au Moyen-Orient se transpose en Europe en créant des mouvements antisémites plus ou moins violents orchestrés par une certaine gauche. Malheureusement l’antisémitisme en France reprend de la force. Il suffit de voir que le Snes-Nice a appelé à boycotter des produits israéliens cette semaine dans des termes qui provoquent beaucoup d’interrogations en ce moment-même.

Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire et je vous prie d’agréer, Madame l’Inspectrice générale, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.  

Henriette …

4 thoughts on “Misère de l’antisionisme ordinaire. L’exemple d’un grand Lycée français à l’étranger – 5/5”

  1. C’est malheureusement la situation qui prévaut dans la plupart des lycées en France. Pour moi, c’est une sorte de terrorisme, on peut l’appeler ainsi parce que certaines personnes sensibles en ont été traumatisées: une de mes amies a été menacée d’être traînée en justice à cause d’un courrier privé (mais tombé dans de mauvaises mains) dans lequel elle dénonçait les agissements du SNES.
    Merci d’avoir mis en lumière une situation dont personne ne parle mais qui détruit peu à peu ceux qui en sont les vicitmes

  2. Cher Olivier,
    je viens de lire vos articles sur l’antisémitisme dans le lycée français et je suis totalement abasourdi.
    Je suis sans doute très naïf mais je ne pensais pas que l’extrême gauche pouvait à ce point renouer avec ces fantômes staliniens et antisémites.
    Cette histoire est abjecte dans ce qu’elle révèle de la haine antijuive et de ces méthodes totalitaires, les deux faisant bon ménage.
    Merci d’avoir révélé cette histoire sordide qui mériterait un livre entier.
    Vous dites quelque part qu’elle serait un bon sujet d’étude pour un psychiatre. Le psychiatre que je suis a vite fait le tour de la question. Une perverse et ses comparses pervers manipulent à l’envi un troupeau de professeurs trop veules pour dénoncer la perversité et s’en déprendre.
    Et la cause profonde de toute cette abjection réside dans le négationnisme et les habits neufs de l’antisémitisme, la haine d’Israël.
    Dites à Patricia toute ma sympathie et mon soutien.

  3. Bonjour,

    Je m’appelle Carmen et je suis étudiante à l’IEP de Paris.

    Tout d’abord j’aimerais remercier M. Ypsilandis d’avoir créé cet espace “Zakhor Online”, d’y avoir publié ce récit à plusieures voies et d’avoir permis d’y exprimer nos réactions.

    Merci.

    J’aimerais aussi dire plusieures choses sur cette “affaire du lycée”.

    La première c’est que je trouve que le récit est clair et j’aime beacoup la façon dont il est écrit, mais je me suis quand même perdue à la page 3. Yvette parlait d’une conférence sur les nazis en Ukraine alors que, juste avant, il était question de la lettre contre Patricia. Cette conférence est celle à la quelle Mme. Z n’a pas voulu que ses élèves assistent?

    Ensuite, j’aimerais dire que les attaques qu’a reçu Patricia parce qu’elle enseigne la Shoah me paraissent abjectes et honteuses. Les plus agressives, mais aussi les plus discrètes. La documentaliste, V. et S., qui me paraissent, en lisant le récit, les “cerveaux” de l’opposition à l’enseignement de la Shoah et des attaques personnelles à Patricia, me semblent bas et dégoutants pour ce qu’ils fond.

    Les autres qui ont participé à la mise à l’écart de Patricia (et d’Yvette dans une moindre mesure) sont lâches et cette lâcheté et cette absence de dialogue avec Patricia m’inquiètent moi aussi.

    En finissant de lire le récit, j’ai eu envie de dire: “Cette histoire est une honte”.

    Mais cela ne serait pas exact.

    Cela serait injuste parce qu’en la relisant je me suis rendue compte que cette histoire est aussi l’histoire d’une femme perséverante et courageuse, Patricia. C’est le récit de beaucoup d’années de la vie d’une femme engagée pour l’enseignement de la Shoah, exemplaire.

    J’ai eu envie de dire: cette histoire est une honte.

    Mais ce ne serait pas juste.

    Ce serait injuste parce que pour moi, c’est aussi une belle histoire de solidarité. Particulièrement, les gestes de soutien d’Yvette lorsque Patricia souffrait injustement me paraissent admirables.

    Mais aussi, ceux du reste: le réseau de solidarités et le pouvoir que vous avez crée sont imprésionants. Entre vous M. Prasquier, M. Ypsilandis, Yvette, M. Forges, M. Bensoussan, M. Rosenzweig, Henriette -paix à son âme- et Patricia.

    J’aime beaucoup que chacun y conserve sa voie, son jugement, ses critiques et sa façon de les exprimer.

    Enfin, j’ai eu envie de dire: cette histoire est une honte.

    Mais pas tout à fait parce que c’est aussi une histoire de reconnaissance d’erreurs et de demande de pardon (je pense aux trois professeurs qui avaient signé la petition contre Patricia mais qui ont présenté ensuite leurs excuses).

    Finalement, je souhaite terminer ce message en partageant une idée: je crois qu’il nous faudrait inventer un nouveau prix.

    En 1963 le Musée de Yad Vashem créa le titre honorifique de “Justes entre les Nations”. Ce titre concerne les personnes de la génération de la Shoah.
    Des héros.
    Châpeau bas pour leur rectitude morale et leur courage.

    Comment leur rendre hommage?

    Je crois qu’une option est dénoncer et combattre d’autres génocides différents qui ont lieu de nos jours (je pense à la persecussion des chrétiens en Irak).

    Une autre est de transmettre l’histoire de la Shoah.

    Nous devrions aujourd’hui inventer un nouveau, symbolle de reconnaissance, pour ces personnes qui, comme Patricia, faisant partie de la génération des enfants de la Shoah, ont reçu l’histoire de la Shoah et l’on transmisse à la génération de ses petits-enfants.

    Surtout ceux qui ont tenté de chercher la verité, la spécificité et de la transmettre avec justesse.

    J’ai l’impression que ces personnes ont sauvé les victimes de la Shoah et les Justes entre les Nations, du mensoge, de la banalisation et de l’oubli.

    Des héros, aussi, plus au moins discrets.

  4. Pardon, j’ai fait plusieurs fautes d’orthographe et de français dans le message publié hier soir. Je vous prie de m’en excuser et les corrige ici.

    “Bonjour,

    Je m’appelle Carmen et je suis étudiante à l’IEP de Paris.

    Tout d’abord j’aimerais remercier M. Ypsilandis d’avoir créé cet espace “Zakhor Online”, d’y avoir publié ce récit à plusieurs voix et d’avoir permis d’y exprimer nos réactions.

    Merci.

    J’aimerais aussi dire plusieurs choses sur cette “affaire du lycée”.

    La première c’est que je trouve que le récit est clair et j’aime beacoup la façon dont il est écrit, mais je me suis quand même perdue à la page 3. Yvette parlait d’une conférence sur les nazis en Ukraine alors que, juste avant, il était question de la lettre contre Patricia. Cette conférence est celle à laquelle Mme. Z n’a pas voulu que ses élèves assistent?

    Ensuite, j’aimerais dire que les attaques qu’a reçues Patricia parce qu’elle enseigne la Shoah me paraissent abjectes et honteuses, que ce soit les plus agressives comme les plus discrètes. La documentaliste, V. et S., qui me paraissent, en lisant le récit, les “cerveaux” de l’opposition à l’enseignement de la Shoah et des attaques personnelles contre Patricia, me semblent bas et dégoutants pour ce qu’ils font.

    Les autres qui ont participé à la mise à l’écart de Patricia (et d’Yvette dans une moindre mesure) sont lâches et cette lâcheté et cette absence de dialogue avec Patricia m’inquiètent moi aussi.

    En finissant de lire le récit, j’ai eu envie de dire: “Cette histoire est une honte”.

    Mais cela ne serait pas exact.

    Cela serait injuste parce qu’en la relisant je me suis rendue compte que cette histoire est aussi l’histoire d’une femme persévérante et courageuse, Patricia. C’est le récit de beaucoup d’années de la vie d’une femme engagée pour l’enseignement de la Shoah, exemplaire.

    J’ai eu envie de dire: cette histoire est une honte.

    Mais ce ne serait pas juste.

    Ce serait injuste parce que pour moi, c’est aussi une belle histoire de solidarité. Particulièrement, les gestes de soutien d’Yvette lorsque Patricia souffrait injustement me paraissent admirables.

    Mais aussi, ceux du reste: les gestes d’autres personnes et le réseau de solidarités que vous avez crée sont impréssionants. Entre vous M. Prasquier, M. Ypsilandis, Yvette, M. Forges, M. Bensoussan, M. Rosenzweig, Henriette -paix à son âme- et Patricia.

    J’aime beaucoup que chacun y conserve sa voix, son jugement, ses critiques et sa façon de les exprimer.

    Enfin, j’ai eu envie de dire: cette histoire est une honte.

    Mais pas tout à fait parce que c’est aussi une histoire de reconnaissance d’erreurs et de demande de pardon (je pense aux trois professeurs qui avaient signé la pétition contre Patricia mais qui ont présenté ensuite leurs excuses).

    Finalement, je souhaite terminer ce message en partageant une idée: je crois qu’il nous faudrait inventer un nouveau prix.

    En 1963 le Musée de Yad Vashem créa le titre honorifique de “Justes entre les Nations”. Ce titre concerne les personnes de la génération de la Shoah.
    Des héros.
    Chapeau bas pour leur rectitude morale et leur courage.

    Comment leur rendre hommage?

    Je crois qu’une option est de dénoncer et de combattre d’autres crimes et génocides qui sont perpetrés de nos jours (je pense à la persécution des chrétiens en Irak).

    Une autre est de transmettre l’histoire de la Shoah.

    Nous devrions aujourd’hui inventer un nouveau symbole de reconnaissance pour ces personnes qui, comme Patricia, faisant partie de la génération des enfants de la Shoah, ont reçu l’histoire de la Shoah et l’on transmise à la génération de ses petits-enfants.

    Surtout ceux qui ont tenté de chercher la vérité, la spécificité et de les transmettre avec justesse.

    J’ai l’impression que ces personnes ont sauvé les victimes de la Shoah et les Justes entre les Nations, du mensonge, de la banalisation et de l’oubli.

    Des héros, aussi, parmis lesquels se trouvent quelqu’uns très célèbres et d’autres qui sont plus discrets, mais héros tout de même.”

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*