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L’Iran encore

Je ne partage pas le pessimisme de nombre d’amis juifs au sujet de l’Iran et des récents accords avec ce pays, accords encore bien flous certes. Je ne prétends pas être plus lucide qu’eux, je m’efforce simplement de faire part de certaines impressions, assez tenaces je dois le dire.

 

Iran mapCarte ethnique et religieuse de l’Iran

 

J’ai redouté une intervention en Syrie. Le régime de Bachar el-Assad vaut ce qu’il vaut  mais probablement pas moins que cette rébellion barbue. Et puis, voir les troupes de choc du Hezbollah, fer de lance pointé vers Israël, se retourner contre d’autres barbus est intéressant à observer. Mais tout ceci fait le jeu de l’Iran, me fait-on remarquer. Ce à quoi je réponds que la compagnie des Arabo-musulmans activés par les Saoudiens et autres rentiers du pétrole ne me rassure guère plus.

Il se passe quelque chose d’immense et au plus haut degré de la géostratégie : un basculement vers l’Asie, vers l’Extrême-Orient pour nous les Européens. Ce basculement devrait être bénéfique à Israël. Les relations entre Israël (un tout petit pays par sa superficie et sa population mais si vaste par son savoir et son savoir-faire) et la Chine se confirment, la Chine mais aussi d’autres puissances du Sud-Est asiatique. Les récents accords irano-américains sont l’une des marques de ce basculement.

En quoi ce basculement vers l’Extrême-Orient serait-il favorable à Israël ? Parce que les pays de cette région ont été relativement peu touchés par le christianisme et l’islam, deux religions qui, à des degrés divers, portent en elles la détestation du judaïsme, du Juif et d’Israël.

Un peu de recul. L’Europe, continent chrétien par excellence, a été l’aire de la Shoah. Certes, des chrétiens se sont élevés contre le meurtre des Juifs et l’État d’Israël les honore ; il n’empêche que c’est en Europe que s’est constituée une généalogie de la haine anti-judaïque, antisémite et anti-sioniste, et que c’est en Europe qu’a été élaboré le plus formidable appareil théorique anti-judaïque, antisémite et antisioniste dont ‟Les Protocoles des Sages de Sion” ne constituent que la pointe de l’iceberg.

Cet appareil théorique qui après la Deuxième Guerre mondiale a été poussé de côté pour cause de Shoah a été petit à petit réactivé (sous une forme simplifiée) par l’arrivée d’une population en majorité arabo-musulmane qui a compris tous les avantages qu’elle pouvait retirer d’une certaine antipathie que les mass-médias — à ce niveau, c’est mass-merdia qu’il me faudrait écrire — ne cessent de véhiculer dans la presse, sur Internet ou au petit écran devant des populations sans repère qui prennent en pitié un peuple qui n’a jamais existé, les ‟Palestiniens” — des Arabes. Ils prennent en pitié un ‟peuple” lointain alors qu’ils ne se préoccupent par ailleurs que du temps qu’il fera demain, de leur pouvoir d’achat et des soldes. Personne ne songe à cette étrangeté. C’est pourtant simple : ces populations en pantoufles ne s’intéressent aux ‟Palestiniens” que parce qu’ils sont ‟opprimés” par les Juifs. L’anti-sionisme est venu au secours de l’antisémitisme ; il l’a habillé proprement car il ne ressemblait plus à rien. Le ‟Palestinien” est devenu le fétiche de populations avachies. Le sioniste est envisagé avec hostilité : c’est un fasciste, un extrémiste, un égaré, un ennemi de l’humanité. Le lecteur pensera que j’exagère, il n’en est rien, et j’ai des raisons très précises d’affirmer ce que j’affirme.

Mais j’en reviens à l’Iran. Je le redis, il y a un avenir avec l’Iran, non pas avec l’actuel régime iranien mais avec le peuple iranien. Il n’y en a aucun avec les Arabo-musulmans. Cette distanciation prise par les États-Unis au détriment du fournisseur saoudien n’est pas pour me déplaire. Je répète une fois encore qu’il est préférable de traiter avec des ennemis intelligents qu’avec des amis bêtes. Par ailleurs, je ne parviens pas à accepter cette propagande qui présente Barak Obama comme un suppôt de l’islam. Je ne sais si l’histoire le retiendra comme un grand président mais j’ai la certitude qu’elle n’en retiendra pas cette image. J’ai eu récemment le plaisir de lire ce coup de gueule d’Arnold Lagémi publié le 30 novembre 2013 sur son blog et intitulé : ‟Président Obama : Il est temps que cesse l’insulte et que commence la preuve !” Il exprime très précisément ce que j’éprouve :

http://www.arnoldlagemi.com/?p=6503

Je me permets donc, malgré le danger que représente l’actuel régime iranien, de redire mon espoir. L’Iran calcule le danger, lui aussi. Il sait qu’il peut être à tout moment rayé de la carte. Si une collaboration entre l’Iran et Israël est envisageable dans un avenir plus ou moins proche, elle ne peut sérieusement l’être entre Israël et le monde arabe. Pourquoi ? Pour une raison profonde : les Iraniens ne trimbalent aucun complexe d’infériorité envers les Juifs dont ils admirent notamment les prouesses scientifiques, techniques et technologiques. Ce n’est pas le cas avec les Arabo-musulmans qui s’efforcent de sublimer ce sentiment par une fanfaronnade agressive. Mais personne n’est dupe. Les Iraniens ont par ailleurs un vieux compte à régler avec les Arabes, ces frustres conquérants qui ont imposé l’islam dans un pays qui a longtemps été un centre de philosophie et de religion — comme l’Égypte. Je ne ressasse pas de vieilles histoires, je ne confonds pas à plaisir l’Antique Perse et l’Iran d’aujourd’hui et son régime d’ayatollahs. Les diasporas iraniennes sont aujourd’hui parmi les plus prestigieuses, en particulier aux États-Unis. L’opposition iranienne est l’une des plus riches et des mieux structurées. Notons la présence de nombreuses femmes dans cette opposition qui, à ma connaissance, n’a jamais été sérieusement consultée. Pourquoi ?

Il est vrai qu’il existe un grand danger : que les Iraniens se mettent à manipuler les Arabes, qu’ils en fassent leurs hommes de main en utilisant une ficelle bien connue pour fédérer : l’antisionisme active des réflexes pavloviens, pas seulement chez les Arabes.

L’Europe est de plus en plus emberlificotée avec les théocraties pétrolières, avec des Arabo-musulmans lâchés par les États-Unis qui depuis quelques années ont préparé la suite quant à leur approvisionnement en pétrole. L’Europe (politiquement et moralement à la dérive) est, quant à elle, toujours plus dépendante de ce pétrole, tandis que les théocraties pétrolières voient ce continent comme leur planche de salut… Je comprends que les Juifs se sentent toujours moins à l’aise en Europe, en France principalement, pays qui a le plus théorisé l’antisémitisme, pays avachi dans l’hyper-consommation qui repousse tout ce qui porte atteinte à son confort, pays où le pire de l’islam pousse tranquillement ses pions. L’une des formes les plus aiguës et les plus courantes du conformisme français est bien l’antisionisme : ‟Nous serions plus tranquilles si Israël n’existait pas”, se répètent les citoyens en pantoufles, devant le Journal de 20 heures, ce qui ne peut que ravir les citoyens en babouches. Ce désir de confort à tout prix permet à la démagogie d’activer ses effets mortels, par le biais des mass-médias notamment. ‟Le prix à payer pour ma tranquillité passe sans doute par la liquidation d’Israël” se répètent-ils… Mais ces pantouflards tomberont dans l’esclavage… Ils y sont même déjà tombés…

Olivier Ypsilantis

 

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3 thoughts on “L’Iran encore”

  1. Chère Hannah, j’ai été repris par ma fièvre iranienne comme vous avez pu le constater. Depuis quelque temps, je ne peux malheureusement plus capter RadioJ. Je connais bien le livre en question. A bientôt. Olivier.

  2. Par le net tu peux désormais ré-écouter toutes les radios juives de Paris Olivier.

    Cela a été rétabli il y a peu. Tu plantes ton curseur sur RCJ/écouter et tu auras TOUTES les radios du 94.8FM (Radio J, Radio Shalom, Judaïques FM et RCJ).

    Comme avant… 🙂

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