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Judaïsme en terre d’Asie (deuxième partie)

3) Asie centrale – Ouzbékistan.

   • Les Juifs de Tachkent, la capitale. Leur histoire ne commence vraiment qu’au milieu du XIXème siècle, avec la conquête russe de 1865. Arrivée de très nombreux réfugiés juifs qui fuyaient l’avance nazie ainsi que de Juifs polonais déplacés par les autorités soviétiques. En 1959, cinquante mille Juifs vivaient à Tachkent, soit 5,5 % de la population de la capitale d’Ouzbékistan. En 1970, la population juive d’Ouzbékistan s’élevait à cent mille personnes ; elle se réduisit des trois-quarts par émigration. Le dialecte de la communauté est le judéo-tadjik.

• Boukhara où Avicenne commença ses études. Les Juifs y sont présents depuis “la nuit des temps” ; et peut-être sont-ils des descendants des Dix Tribus perdues. Yusuf Yahudi et ses poèmes écrits en judéo-perse. La communauté juive comptait quelque dix mille membres en 1970.

• Samarcande. Benjamin de Tulède est le premier à y mentionner une communauté juive, au XIIème siècle. En 1930 cette communauté comptait quasiment dix mille membres, soit 8 % de la population de la ville, une croissance favorisée par la construction du chemin de fer.

4) Asie du Sud-Est.

• Singapour. Les premiers Juifs arrivèrent en 1840, des Baghdadis stimulés par l’esprit d’entreprise de la famille Sassoon.

• Sur l’île de Penang (Malaisie), un petit cimetière juif soigneusement entretenu de père en fils par une famille malaise. Synagogue désacralisée. Le premier Juif à s’y installer, Ezekiel Menasseh, en 1895, est originaire de Bagdad.

• Japon. Selon le missionnaire écossais N. McLeod, le peuple japonais descendrait des Dix Tribus perdues. Voir la secte des Makuyas (fondée vers 1948) dont les membres se déclarent juifs et sionistes. Ils vénèrent à la fois la Torah et le Christ. Son fondateur, Abraham Ikurō Teshima. J’invite ceux qui veulent en savoir plus à consulter Wikipedia (en anglais) à “Makuya” qui, dans sa rubrique “References”, propose un lien (en anglais et en japonais) vers le site officiel de la secte Makuya.

                                                        Des Makuyas du Japon

• Thaïlande. Les marchands juifs avec le plus célèbre d’entre eux : Abraham Navarro, sujet britannique envoyé en mission par l’East India Company, à la fin du XVIIème siècle. Lire “Abraham Navarro – Jewish interpreter and diplomat in the service of the English East India Company (1682-1692)” de Walter J. Fischel, University of California – Berkeley.

• Birmanie. Dans la province de Chin (au nord-ouest de la Birmanie), ils sont nombreux à se demander s’ils ne descendent pas de la tribu des Manassé. A la fin du XIXème siècle le Rév. Erik Hjalmar East, M. D., un missionnaire baptiste, rencontra les Chin. Lire “Burma Manuscript”.

* * *

Alors que je m’apprêtais à envoyer ces notes, un souvenir m’est revenu, un souvenir d’un été béarnais. Je venais de visiter le Musée Jeanne d’Albret, à Orthez, où est présentée l’histoire du protestantisme béarnais. Sur la route de Bayonne je fis halte à Peyrehorade ; une surprise m’y attendait. J’étais assis en terrasse d’un café-bar. Mon regard allait du bleu du ciel aux nuages, des feuillages à des éléments d’architecture, lorsqu’il rencontra le nom d’une rue : “rue de la Synagogue”. Et mon cœur fit un bond : ce nom ne pouvait être le fait du hasard. J’appris à l’office du tourisme qu’il y avait eu une synagogue… rue de la synagogue Et tout s’éclaira. Les Juifs d’Espagne et du Portugal expulsés ou en fuite, les Juifs de Bayonne, le gave de Pau et le gave d’Oloron qui confluent sur la commune de Peyrehorade, l’intense activité fluviale au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle entre Bayonne et Peyrehorade… Et j’appris l’existence de trois cimetières juifs. La dernière inhumation remontait à 1964, dans le “Troisième cimetière israélite” ouvert en 1826, un cimetière qui ne compte que quelques tombes, la communauté s’étant étiolée tout au long du XIXème siècle. J’ai donc passé une partie de la journée à déambuler dans ces trois cimetières, tout cimetière étant un livre – avec ses inscriptions gravées dans la pierre. Le “Premier cimetière israélite” (ouvert en 1628) compte quatre cent soixante huit pierres tombales. Le “Deuxième cimetière israélite” (ouvert en 1737) en compte cent dix.

 L’un des cimetières juifs de Peyrehorade dans les Landes (XIXème siècle)

 

Olivier Ypsilantis

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