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Alexandre le Grand et la bataille de l’Hydaspe (Inde)

 

En Header, une scène du film d’Oliver Stone, « Alexander » (2005), montrant la cavalerie des Compagnons chargeant contre les troupes de Porus.

 

J’ai rendu brièvement compte sur ce blog de deux batailles majeures d’Alexandre le Grand : Gaugamèles et Issos. Il y en a d’autres dont celle de l’Hydaspe ; il va en être question. Cet article n’est qu’une invitation à amplifier et approfondir le sujet, à partir articles mis en ligne ou de livres. Reconstituer cette bataille dans tous ses détails est impossible considérant la documentation qu’il nous en reste, considérant que nombre d’écrits concernant Alexandre sont à leur manière romancés – ce qui n’ôte rien au plaisir de la lecture. Et je pense en particulier à l’envoûtante histoire d’Alexandre telle que la rapporte Quinte-Curce. Ainsi, dans son « Histoire de la littérature latine », René Pichon écrit à propos du livre de Quinte-Curce : « On trouve à son histoire ce plaisir fait d’admiration, de surprise et d’inquiétude que suggère un roman d’aventures et de voyages, quelque chose comme un mélange des “Trois Mousquetaires” et de “Sindbad le marin”. » J’ai lu cette histoire presque d’une traite.

Le nom d’Alexandre le Grand amène aussitôt, par associations, les noms de batailles majeures qui furent autant de victoires macédoniennes. Les plus imposantes : Le Granique, Issos, Gaugamèles (Arbèles) et l’Hydaspe avec pour dates respectives : 334, 333, 331 et 326 (av. J.-C.)

L’Hydaspe… Depuis bientôt une décade, Alexandre et son armée avancent dans l’Ouest asiatique. Les Macédoniens, soit le noyau de son armée, le suivent depuis 334. La grogne s’établit : ils aimeraient rentrer au pays. Mais Alexandre a le regard tourné ailleurs, dans la direction la plus opposée à celle de la Macédoine.

 

 

Mai 326, Alexandre franchit l’Indus et se dirige vers l’est. A un peu moins de quatre-vingt kilomètres, il est arrêté par une rivière, l’Hydaspe (aujourd’hui la rivière Jhelum, la plus occidentale des cinq rivières de la province du Penjab.) Et c’est là qu’il va remporter ce que nombre d’historiens considèrent comme sa dernière victoire majeure, la bataille de l’Hydaspe, qui s’est déroulée en un lieu aujourd’hui situé au Pakistan. Cette victoire est d’autant plus remarquable qu’Alexandre dût affronter un environnement naturel totalement inconnu, inquiétant, et un adversaire qui avec ses nombreux éléphants constitua sur le champ de bataille une terrifiante muraille.

La bataille de l’Hydaspe est considérée par de nombreux historiens comme le plus formidable défi relevé par Alexandre. Mais il n’avait pas le choix ; s’il voulait poursuivre, il lui fallait vaincre Porus, faire sauter ce verrou.

L’avancée d’Alexandre en Inde commence sans grandes difficultés. Chemin faisant il se rallie de nombreux princes, ce qui explique en partie sa victoire sur l’Hydaspe. Il nourrit l’espoir de se rallier Porus et, à cet effet, il lui envoie un émissaire afin de l’inviter à traiter. Mais Porus refuse par fierté ; cette proposition le placerait dans la situation d’un vassal face à son suzerain ; et il fait savoir qu’il affrontera Alexandre dans une bataille qui devrait être décisive. L’assurance de Porus tient en partie à cette rivière, l’Hydaspe, une rivière large et profonde, animée par un courant rapide, rien à voir avec la rivière Granique. Porus sait que lorsqu’Alexandre et son armée se présenteront devant l’Hydaspe ses eaux seront grossies par la mousson et la fonte des neiges de l’Himalaya.

Porus espère donc qu’Alexandre soit contraint d’attendre la fin de la mousson pour traverser la rivière ou bien de revenir sur ses pas. En attendant l’arrivée de son adversaire, Porus dispose son armée sur la défensive, le long de la rivière. L’importance de cette armée n’est pas connue avec précision. On peut toutefois estimer qu’elle comprend entre vingt mille et cinquante mille fantassins, plus de deux mille cavaliers, quelque deux cents éléphants et plus de trois cents chariots de guerre. Porus ne sait pas vraiment à qui il a affaire. Les eaux de l’Hydaspe et ses éléphants le rassurent, il attend. Or, une position strictement défensive n’est pas toujours – est rarement – la bonne réponse face à un adversaire déterminé, résolument sur l’offensive.

 

 

Comme Porus l’a prévu, Alexandre installe son camp juste en face de lui, sur l’autre rive, à l’ouest de l’Hydaspe donc ; et il multiplie les signes destinés à faire croire qu’il restera là en attendant la fin de la mousson. Parmi ces signes, la réception d’importantes quantités de grain expédiées par voie fluviale et fournies par son allié indien Taxila (également connu sous le nom d’Omphis). Mais Alexandre est bien décidé à livrer bataille dès que possible. Il bénéficie de l’appui de nombreux rajahs locaux – parmi lesquels Taxila. Par ailleurs, son armée est préparée. Alexandre a recruté de nombreux soldats au cours de sa conquête de l’Empire achéménide, des Perses en particulier, en les entraînant aux techniques macédoniennes de combat, ce qui a provoqué le mécontentement des vétérans macédoniens. Enfin, en prévision des attaques d’éléphants, il s’est adjoint des archers montés scythes.

De l’autre côté de la rivière, Porus se prépare, avec ses éléphants, ses cavaliers, ses fantassins, et ses chariots de guerre. Chaque chariot comprend un équipage de six hommes, soit deux conducteurs armés de javelines, deux porteurs de boucliers et deux archers. Porus se croit invincible et reste résolument sur la défensive en faisant surveiller la rivière et ses points de passage les moins difficiles. A la rivière s’ajoutent les éléphants. Dans « Histoire d’Alexandre le Grand » de Quinte-Curce, on peut lire (Liv. VIII – XIII) dans la traduction du latin de Victor Crépin : « Alexandre arriva au bord de l’Hydaspe, dont la rive opposée était occupée par Porus décidé à arrêter l’envahisseur. Une muraille de cent-vingt-cinq éléphants d’une vigueur extraordinaire s’y dressait (…) Porus montait un éléphant plus haut encore que les autres ; une armure ornée d’or et d’argent relevait sa taille gigantesque. » A ce propos, je conseille la lecture de cet écrit de Quinte-Curce qui emporte le lecteur dans son énergie romanesque et héroïque.

Les éléphants. C’est la première fois qu’Alexandre les affronte. Des éléphants auraient été engagés par Darius III à Gaugamèles ; mais ce n’est qu’une hypothèse et si tel avait été le cas ils auraient été peu nombreux. L’emploi des éléphants a un avantage majeur : ils inquiètent terriblement les chevaux ; mais il a aussi un désavantage majeur : ils paniquent très vite, deviennent alors incontrôlables, peuvent se retourner contre l’armée dont ils font partie et y semer le plus grand désordre – et c’est ce qui arrivera à la bataille de l’Hydaspe.

Alexandre et Porus se font donc face, séparés par les eaux de l’Hydaspe. Les deux armées sont parfaitement visibles l’une à l’autre. Craignant la présence d’espions dans ses rangs, Alexandre amplifie la rumeur selon laquelle il peut attendre la fin de la mousson avant d’engager le combat. Afin de rendre encore plus crédible cette rumeur, il installe de nombreux feux de camp le long de l’Hydaspe et fait aller et venir avec grand bruit des formations. Il organise toute une mise en scène pour faire croire à Porus qu’il est toujours devant lui, de l’autre côté de la rivière. Il va jusqu’à faire revêtir à l’un de ses généraux, Attalus, sa propre tenue car vu d’un peu loin ce soldat a la même corpulence et la même allure que lui. Attalus est par ailleurs chargé d’opérer des incursions sur les berges de la rivière, avec l’entourage rapproché d’Alexandre, afin de donner une fois encore l’impression que la traversée va s’opérer quelque part devant l’armée de Porus.   

Derrière cette mise en scène, Alexandre continue à chercher un endroit favorable où traverser la rivière. Porus commence à suivre ses mouvements avant de s’en désintéresser. Il surveille néanmoins de possibles points de passage le long de l’Hydaspe. Porus espère surtout qu’Alexandre finira par lever le camp pour s’en retourner vers l’ouest.

 

 

Après avoir longuement et méthodiquement étudié les lieux, Alexandre découvre un point de passage à environ une trentaine de kilomètres du camp macédonien, une zone par ailleurs très boisée qui permettrait de dissimuler le franchissement de l’Hydaste. Par ailleurs le terrain fait une légère dépression, suffisante pour masquer le mouvement des fantassins mais aussi des cavaliers. Il fait nuit noire, un terrible orage déchire le ciel, les roulements du tonnerre inquiètent les animaux. Afin de mieux tromper l’ennemi, Alexandre a laissé Craterius au campement avec suffisamment de forces pour faire croire que toute l’armée y est encore. Alexandre est accompagné d’une partie de la cavalerie des Compagnons, l’élite de l’élite, des archers montés et de plusieurs unités d’infanterie sous le commandement d’Hephaestion, Perdiccos et Demitrios. Alexandre et ses troupes ont avancé à bonne distance de la rivière afin qu’aucun mouvement ne soit détecté de l’autre rive. La traversée doit s’opérer en trois vagues. Alexandre fait assembler des radeaux de peaux et utilise la trentaine d’embarcations avec lesquelles il a traversé l’Indus. Au total, ce sont quinze mille cavaliers et onze mille fantassins qui traversent l’Hydaspe. Arrien écrit : « À cent cinquante stades du camp s’élevait un promontoire que tourne l’Hydaspe ; en face, et au milieu du fleuve, s’offre une île déserte ; l’un et l’autre sont couverts de bois ; Alexandre, après les avoir reconnus, les jugea propices à masquer le passage de ses troupes. »

Les dieux ou, plutôt, les éléments sont du côté d’Alexandre. Les roulements du tonnerre et une pluie diluvienne étouffent le bruit de ces milliers d’hommes et de chevaux en mouvement, tandis que Ptolémée continue à aller et venir avec ses unités le long de la rivière, devant Porus, et que Cratérus est chargé de rester lui aussi en arrière en faisant autant de bruit que possible et en allumant des feux de camp un peu partout afin de donner une fois encore l’impression que toute l’armée est bien là. Il a reçu l’ordre de ne franchir la rivière pour rejoindre Alexandre qu’après rupture des lignes ennemies. Arrien rapporte : « Les éclaireurs de Poros ne s’aperçurent du mouvement des Grecs qu’au moment où ceux-ci touchèrent presque à la rive opposée. »

Alexandre monte à bord d’une embarcation à trente rames avec sa garde rapprochée et d’autres hommes choisis. Aussitôt débarqué, il prend la tête de la cavalerie et se porte en avant. On peut encore lire : « Le prince marchait à la tête contre l’ennemi, quand il reconnut qu’il était dans une autre île fort grande (ce qui avait causé son erreur) et qui n’était séparée de terre que par un canal assez étroit mais la pluie tombée pendant la nuit l’avait grossi au point que la cavalerie, ayant peine à trouver un gué, crut que ce bras du fleuve serait aussi difficile à passer que les deux autres. On le traversa cependant malgré la hauteur des eaux, les chevaux en eurent jusqu’au poitrail, et l’infanterie jusque sous les bras. Les historiens ne s’accordent pas sur ce point. Alexandre fit-il une erreur ou bien savait-il qu’il s’agissait d’une île et qu’il lui fallait donc traverser deux fois la rivière ? Dans tous les cas, le choix de cet emplacement s’est avéré judicieux voire décisif.

L’armée commence à traverser l’Hydaspe vers minuit. La nuit est si profonde que les soldats les plus proches se distinguent à peine les uns les autres et doivent sans cesse s’interpeller pour ne pas se perdre. Une fois encore le vent, l’orage et l’averse étouffent ce brouhaha. Les soldats ont parcouru près d’une trentaine de kilomètres et surtout dans l’obscurité. Selon Arrien (historien romain de langue grecque, du IIe siècle av. J.-C., le plus fiable des écrivains de l’Antiquité concernant les campagnes d’Alexandre), les hommes d’Alexandre se reposent après cette longue marche et le franchissement de l’Hydaspe, d’autant plus que les troupes de Porus sont reposées, ne faisant aucun effort et se contentant d’attendre l’ennemi.

Alexandre regroupe son armée en ordre de bataille et se prépare au choc. La cavalerie des Compagnons se tient devant l’infanterie (qui n’a pas terminé de franchir la rivière) tandis que les archers montés servent d’écran défensif à la cavalerie, notamment contre les éléphants. Des éclaireurs de Porus ont repéré la manœuvre macédonienne et en informent leur roi qui se prépare à faire face. Porus commence par envoyer son fils à la tête de trois mille cavaliers et cent vingt chariots de guerre, sans plan vraiment défini et avec le seul espoir de retarder Alexandre. Une telle décision s’avère être du gaspillage et laisse présager le pire pour Porus. Son fils est tué, la cavalerie et les chariots de guerre sont tués ou capturés. Les quelques survivants s’en reviennent vers Porus. Signalons que les averses ont détrempé le sol, que les chariots ne peuvent manœuvrer et s’enlisent sans tarder. L’infanterie légère d’Alexandre massacre leurs équipages.

 

 

Le gros de l’armée d’Alexandre a franchi l’Hydapse. Porus se porte légèrement au nord, à la recherche d’un sol plus stable pour y poster la plupart de ses éléphants, sa meilleure arme, celle qu’il pense décisive. Alexandre comprend immédiatement que cette formation est essentiellement défensive, ce qui lui donne bien assez de temps pour attendre les renforts d’infanterie, soit environ neuf mille hommes. Alors qu’ils sont à peu de distance de Porus, Alexandre leur accorde un peu de repos. Pendant ce temps, Alexandre fait évoluer sa cavalerie, soit environ cinq mille trois cents hommes qui vont et viennent devant l’armée macédonienne.

Alors que l’engagement va commencer, le positionnement de l’armée d’Alexandre n’est pas connu avec précision, Alexandre qui a eu tout son temps pour détailler l’armée de Porus, Porus qui a redisposé ses éléphants suivant une ligne droite avec un espace d’une trentaine de mètres entre chaque pachyderme. Derrière eux, des formations d’infanterie. Sur ses flancs, Porus a placé sa cavalerie précédée par les chariots de guerre rescapés de la première attaque. Alexandre juge que Porus maintiendra sa formation en ligne lorsqu’il attaquera ; et c’est bien ce qu’il fera. Alexandre décide alors de commencer par éliminer la cavalerie ennemie afin de mener ces attaques latérales dans lesquelles il est passé maître.

Lorsque ses troupes sont reposées, Alexandre place son infanterie au centre, face à Porus, et toute sa cavalerie à bonne distance sur la droite. L’infanterie doit rester sur place et ne se mettre en mouvement qu’après les charges de la cavalerie macédonienne destinées à semer le désordre dans les rangs ennemis. Coenus et Perdiccos, à la tête de la cavalerie des Compagnons, devront rester en arrière, à leur place, jusqu’à ce que Porus ordonne à sa cavalerie placée sur son flanc droit qu’elle se déporte sur son flanc gauche pour s’opposer à Alexandre.

L’engagement est sur le point de commencer. Alexandre avance suivant une ligne oblique, loin des éléphants qui barrissent affreusement. La cavalerie de Porus étire ses lignes afin d’éviter une attaque d’encerclement. Lorsque Porus ordonne le transfert de sa cavalerie de son flanc droit vers son flanc gauche, Alexandre qui attend ce moment ordonne à Coenus et Perdiccos, généraux des Compagnons, de se hâter vers le vide ainsi laissé. Ils passent derrière l’infanterie macédonienne puis derrière l’infanterie de Porus pour tomber sur la cavalerie ennemie par derrière et l’encercler. Une seule solution s’offre à Porus : diviser en deux sa cavalerie, une partie faisant face à Alexandre, l’autre à Coenus/Perdiccos. Tout se déroule comme prévu pour Alexandre qui peut alors lancer une attaque latérale dont le succès est total. La confusion est extrême chez les cavaliers indiens. Les éléphants appelés à la rescousse ne font qu’ajouter à la confusion mais, surtout, la puissante ligne de défense de Porus se disloque ce qui donne à l’infanterie macédonienne la possibilité de passer à l’action.

 

 

Les éléphants constituent la force principale de Porus et le plus grand danger pour Alexandre qui comprend très vite que son infanterie lourde n’est pas appropriée pour les affronter ; c’est pourquoi il envoie des troupes légères capables de harceler les éléphants et leurs équipages avec des flèches et des javelines.

La cavalerie indienne ne peut rivaliser avec la cavalerie macédonienne. Coenus a rejoint Alexandre et tous deux mènent des attaques successives contre l’infanterie et la cavalerie indiennes. Sous la pression conjointe de l’infanterie lourde macédonienne et de la cavalerie des Compagnons, les éléphants sont poussés contre les troupes de Porus. La plupart des mahouts (conducteurs d’éléphants) ayant été tués, les éléphants acculés et rendus fous par les blessures deviennent incontrôlables et sèment la mort autour d’eux. La cavalerie indienne, coincée, est en partie écrasée par ces pachydermes tandis que les Macédoniens ont assez d’espace pour manœuvrer et s’efforcer de les neutraliser.

Peu à peu les éléphants se fatiguent. Le moment est venu d’encercler ce qu’il reste de l’armée indienne. Ceux qui parviennent à s’échapper par un petit espace laissé dans la ligne des cavaliers sont interceptés par Craterius qui, suivant les ordres, s’est joint à la bataille après avoir traversé l’Hydaspe. C’est une curée. Porus, blessé, couvert de sang, se bat encore du haut de son éléphant. Alexandre le poursuit et c’est à ce moment, selon certaines sources, que son cheval Bucéphale (la relation entre Alexandre et cet animal est véritablement fascinante) aurait été touché et tué. D’autres sources assurent qu’il serait mort de vieillesse (il avait plus de trente ans). Alexandre fondera une ville à son nom, Bucephalia, en 326. Dans tous les cas, Alexandre dût changer de monture et, ainsi, il perdit du temps. Porus sera néanmoins fait prisonnier. Alexandre le fera soigner et le rétablira dans sa royauté (en lui faisant prêter allégeance) et étendra même son royaume. Dans cette bataille douze mille Indiens ont perdu la vie contre mille Macédoniens.

Ci-joint, le déroulement de la bataille de l’Hydaspe (en anglais) :

https://www.youtube.com/watch?v=jrmgas_MDzc

Olivier Ypsilantis

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