La menace des blindés égyptiens n’étant plus si forte, l’état-major israélien lance l’opération Cœur vaillant, soit la traversée du canal par trois divisions blindées, avec vaste mouvement d’enveloppement sur les arrières égyptiens. Ariel Sharon supervise l’opération. Un pont de quatre cents tonnes et long de deux cents mètres a été conçu pour faire franchir le canal aux blindés israéliens. Il est tracté par une quinzaine de chars et roule sur des cylindres qui serviront de flotteurs. 15 octobre, en fin d’après- midi, Ariel Sharon s’est faufilé entre les positions égyptiennes. Dans la nuit du 15 au 16, peu après minuit, les parachutistes israéliens établissent une tête de pont sur la rive occidentale du canal. Sur l’autre rive, les Égyptiens se ressaisissent et s’efforcent de couper le corridor qui va des lignes israéliennes au bord du canal (au nord du lac Amer, en un point appelé « le Déversoir »). De très violents combats ont lieu dans le secteur dit de « la Ferme chinoise » où les adversaires engagent leurs unités d’élite, avec combats ininterrompus pendant trente-six heures. Les Israéliens parviennent à tenir ce secteur vital. Ils perdent quatre-vingt-seize chars et mille de leurs hommes sont mis hors de combat. Côté égyptien, les pertes sont de deux cents chars et deux mille cinq cents hommes. C’est la plus meurtrière bataille de toute la guerre du Kippour.
Soldats israéliens pendant la guerre du Kippour
19 octobre, les Israéliens installent un deuxième pont et engagent leur ultime réserve blindée dans l’espoir de réaliser une percée sur les arrières de la 3e armée égyptienne. Deux divisions blindées israéliennes foncent vers le sud et atteignent les contreforts des collines de Généïfa dans la soirée. Au nord, Ariel Sharon s’empare de Serapeum mais piétine devant Ismaïlia. De vastes duels aériens sont en cours et, une fois encore, les pilotes israéliens montrent leur excellence. Les blindés israéliens opèrent d’autres brèches dans le dispositif antiaérien égyptien, permettant ainsi à l’aviation de multiplier les attaques sur les arrières de la 3e armée menacée d’encerclement.
20 octobre, les blindés israéliens poursuivent vers le sud et détruisent de nombreuses batteries de missiles sol-air. Contrairement à la doctrine de Tsahal, ce sont les blindés qui ouvrent la voie à l’aviation ! Fin de soirée, les troupes israéliennes occupent les collines de Généïfa tandis qu’au nord Ariel Sharon ne parvient pas à dépasser Ismaïlia et déborder l’avant-garde de la 2e armée égyptienne. Sur la rive occidentale, les combats se concentrent autour de la colline Missouri où les Égyptiens s’efforcent de couper la tête de pont du Déversoir. Au Caire, une crise de commandement soulage pour un temps les Israéliens. 21 octobre, les divisions israéliennes poursuivent leur progression vers Suez, au nord de la mer Rouge mais, une fois encore, les équipages tombent de fatigue, les munitions et le carburant s’épuisent. L’aérodrome de Fayid tombe aux mains des Israéliens qui, ainsi, sécurisent les communications avec leur tête de pont ; mais ils ne parviendront pas à s’emparer de la colline Missouri sur la rive occidentale du canal.
22 octobre, les deux divisions blindées de Tsahal poursuivent leur progression vers le sud du lac Amer. Elles s’emparent de camps militaires. Un cessez-le-feu est négocié dans la soirée par les Nations unies. Les combats baissent en intensité mais l’imbrication des belligérants est telle que ce cessez-le-feu reste presque impossible à contrôler. Il est rompu au cours de la nuit. On ne saura probablement jamais par qui.
Des unités égyptiennes cherchent à rompre l’encerclement tandis que les blindés israéliens continuent leur avance vers Suez dont ils atteignent les faubourgs au crépuscule. La 3e armée égyptienne est sur le point d’être encerclée. Nuit du 23 au 24, les éléments avancés d’une des divisions blindées opérant dans le secteur sud s’emparent du camp militaire au km 101, confortant ainsi la présence israélienne sur la rive occidentale. Des parachutistes israéliens sont encerclés dans Suez que les unités blindées israéliennes ne parviennent à investir. Ils seront exfiltrés durant la nuit mais au prix de lourdes pertes. 25 octobre, les parachutistes israéliens sont repoussés après avoir tenté une fois encore de s’infiltrer dans Suez. Les deux divisions blindées achèvent d’encercler la 3e armée égyptienne et détruisent les ponts ainsi que les canalisations d’approvisionnement en eau et carburant. A 17 h, sous la pression des USA et de l’URSS, le cessez-le-feu devient effectif sur le front sud, le front du Sinaï.
La guerre du Kippour n’a pas été que terrestre et aérienne, elle a aussi été maritime. Sur mer, les Israéliens prennent l’initiative les combats. Dans la nuit du 6 au 7 octobre, au large de Lattaquié, les Israéliens coulent quatre vedettes rapides et un dragueur de mines syrien sans perdre une seule unité. Dans la nuit du 8 au 9 octobre, au large de Damiette, les Israéliens coulent trois vedettes lance-missiles égyptiennes et ne déplorent aucune perte. Dès le 9 octobre, la marine israélienne conservera la maîtrise de cette partie de la Méditerranée et jusqu’à la fin de la guerre. Elle multipliera les actions de harcèlement le long des côtes syriennes, incendiant notamment plusieurs installations pétrolières. Des affrontements maritimes ont également lieu en mer Rouge, plus limités. Signalons le rôle des nageurs de combat israéliens qui détruisent ou capturent des unités égyptiennes : vedettes lance-missiles, vedettes lance-torpilles et patrouilleurs.
Char Centurion israélien sur le Golan, octobre 1973.
Dans cet article, je m’en tiens strictement aux opérations militaires et passe sur des négociations diplomatiques intenses puisqu’elles engagent, entre autres protagonistes, les deux superpuissances d’alors, USA et URSS, des négociations qui consacrent le grand retour de la diplomatie américaine au Proche-Orient. Le simple compte-rendu de ces négociations nécessiterait de nombreux articles. Mais, surtout, la guerre du Kippour reste indissociable au niveau mondial du premier choc pétrolier, un choc qui va durablement marquer les équilibres mondiaux et dont nous subissons encore les conséquences avec, entre autres désagréments, l’internationalisation du conflit israélo-arabe, la sur-importance accordée aux « Palestiniens », ce peuple inventé (d’où les guillemets) constitué d’Arabes divers, et notre situation particulièrement empêtrée avec les Arabo-musulmans, à commencer par les « sympathiques » Saoudiens, Qataris & Cie, nos fournisseurs et clients.
Au cours de cette guerre, l’initiative a changé plusieurs fois de camp. Par ailleurs, l’implication des deux grandes puissances qui se sont laissées entraîner dans une crise qu’elles ne voulaient pas a considérablement augmenté l’enjeu de cette guerre. La victoire militaire revient à Israël qui contrôle plus de territoires qu’avant les hostilités. Les pertes arabes en hommes et en matériel sont considérables. L’armée syrienne soutenue par d’importants contingents arabes s’est retrouvée sur la défensive autour du saillant de Sassa. Quant à la 3e armée égyptienne, entièrement encerclée, elle ne dépendait plus que de la bonne volonté israélienne pour ne pas être anéantie.
Israël a une fois encore imposé sa supériorité aérienne, une supériorité qui tient pour beaucoup à la valeur de ses pilotes. Les lourdes pertes de l’aviation israélienne s’expliquent par la très dense défense antiaérienne (de fabrication soviétique) des Arabes. Le rôle de cette aviation a été primordial alors même que ce sont les blindés qui lui ont ouvert la voie, en détruisant notamment des batteries de missiles antiaériennes. Contrairement aux autres conflits israélo-arabes, les aviations arabes n’ont pas été clouées au sol, elles ont accompli presque autant de missions que l’adversaire. Les duels aériens ont été nombreux et, à ce propos, les pilotes israéliens ont confirmé leur écrasante supériorité. 30 % des avions arabes ont été abattus par les canons (et non les missiles) des pilotes israéliens, ce qui laissent supposer la qualité de leur entraînement. A l’issue de cette guerre, l’armée de l’air israélienne compte vingt-sept « as » de plus, à commencer par Giora Epstein, l’« as des as ». Les pilotes israéliens s’imposent donc ainsi que l’industrie de défense israélienne, avec tout particulièrement le missile air-air à guidage infrarouge Shafrir. La marine israélienne (dont on ne parle pas assez) a coulé ou capturé quinze navires et n’a perdu que deux patrouilleurs légers. L’excellence des nageurs de combat israéliens s’est également imposée.
Giora Epstein, l’« as des as » de l’armée de l’air israélienne.
Le bilan est toutefois mitigé. Les pertes israéliennes sont lourdes même si elles restent très inférieures à celles des armées arabes. Par ailleurs, Tsahal n’a pu résorber les têtes de pont sur la rive orientale du canal. L’attaque initiale lancée par le général Samuel Gonen (qu’a si vertement critiqué le général Ariel Sharon) a négligé les principes élémentaires du combat interarmes. L’aviation a multiplié les attaques au sol sans avoir localisé la principale menace, soit une défense antiaérienne des plus efficaces. Les renseignements militaires ont souffert de graves disfonctionnements internes qui ont porté préjudice à ses interprétations. A l’issue de cette guerre, les Arabes ont pleinement compris l’efficacité de l’arme de pétrole, et à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les deux puissances se sont retrouvées dressées l’une contre l’autre, conférant ainsi au conflit israélo-arabe une dimension elle aussi mondiale. La solidarité arabe, si aléatoire, et bien affaiblie depuis la mort de Nasser, se trouve confortée. C’est donc une victoire politique pour le monde arabe, tout au moins est-ce ainsi que ce dernier juge l’issue de cette guerre. Quant à la situation militaire (on se console comme on peut), les Arabes retiennent que leurs armées ont pris pied dans le Sinaï et n’en ont pas été chassées. Ils oublient que des unités de Tsahal sont passées de l’autre côté du canal, en Égypte même, et qu’une armée entière, la 3e armée égyptienne, est à la merci des Israéliens. Les Égyptiens se présentent donc à la table des négociations la tête haute, sans le moindre sentiment d’humiliation, ce qui va leur permettre de signer une paix séparée avec Israël. Sadate est conforté, Hafez el-Assad aussi puisqu’il devient le partenaire privilégié des Soviétiques dans la région. L’aide russe à son fils, Bachar, a une généalogie dans laquelle la guerre du Kippour a une importance primordiale.
Avec la guerre du Kippour, l’invincibilité de Tsahal et l’infaillibilité des services de renseignements israéliens sont mises à mal, ce que montre fort bien le film de Claude Lanzman, « Tsahal ». Mais, surtout, Israël est plus isolé que jamais sur le plan diplomatique. A ce sujet, il faudrait évoquer la Turquie (pourtant membre de l’OTAN et qui, entre autres coups bas, laisse transiter au-dessus de son espace aérien les avions soviétiques chargés d’armement à destination des pays arabes), sans oublier l’Éthiopie d’Haïlé Sélassié qui tourne le dos à Israël par peur d’un embargo pétrolier. Et que dire du shah d’Iran, ami d’Israël mais qui annonce son soutien aux États arabes au nom de la solidarité musulmane sur la question de Jérusalem ?
Dans les mois qui suivent la fin des hostilités, la commission d’enquête Agranat est chargée d’identifier les responsables des revers israéliens au cours des premiers jours du conflit. Des responsables militaires sont pointés du doigt afin de mieux épargner les politiques. Plusieurs généraux sont démis parmi lesquels le général Samuel Gonen. Épargnés par la commission d’enquête, Golda Meir et Moshé Dayan se retireront sans tarder de la vie politique, Golda Meir qui jugeait que la guerre du Kippour avait été catastrophique pour Israël.
Ariel Sharon en conférence, le 10 octobre 1973. A droite de la photographie, le général Samuel Gonen.
L’un des grands bénéfices de cette guerre pour Israël, et probablement le seul, est la paix avec l’Égypte. Les négociations ont été tortueuses, surtout après l’échange des prisonniers (241 Israéliens contre 8031 Égyptiens). Elles ont même été ralenties par des préparatifs pour une reprise des combats, avec multiplication des provocations sur le terrain. Je n’entrerai pas dans le détail de ces négociations et n’en retiendrai que les temps les plus marquants, à commencer par l’accord de désengagement des forces signé le 18 janvier 1974, au Kilomètre 101, un désengagement qui se fera entre le 25 janvier et le 4 mars 1974. Les Égyptiens qui ont repris le contrôle du canal de Suez sur ses deux rives, suite à ces négociations, le rouvre le 5 juin 1975, après une fermeture remontant à huit ans, soit la guerre des Six-Jours. 1er septembre 1975, les émissaires égyptiens et israéliens s’entendent sur un nouvel accord visant à déplacer les lignes de partage du Sinaï au profit de l’Égypte. L’application de cet accord pousse Sadate à se rendre à Jérusalem, en 1977, afin de proposer la paix à Israël. D’âpres discussions vont conduire le 17 septembre 1978 aux accords de camp David ; le traité de paix sera signé le 26 mars 1979, à Washington. 6 octobre 1981, Sadate est assassiné parce qu’il a pris l’initiative d’une paix avec l’État juif, assassiné par l’ochlocratie, si imposante en pays arabes. Moshé Dayan malade décède quelques jours après Sadate. 25 avril 1982, le Sinaï est totalement évacué, une évacuation opérée en trois phases.
L’Égypte est alors l’État le plus peuplé et le plus puissant du monde arabe. Cette paix séparée permet à Israël d’alléger sa défense au sud et de concentrer ses forces sur ses frontières nord. La supériorité de Tsahal sur tous ses voisins arabes va s’affirmer. Par ailleurs, la Jordanie a nettoyé son territoire des feddayin. La Syrie reste donc le seul pays menaçant en première ligne.
Les années qui suivent la guerre du Kippour voient donc décroître la menace arabe et soviétique. L’insécurité se fait plus diffuse. Tsahal se reforme et se renforce. Malgré un alourdissement conséquent, Tsahal va faire preuve de sa capacité à réagir d’une manière fulgurante et loin de ses bases, à Entebbe (Ouganda), en juillet 1976, et à Ozirak (Irak), en juin 1981.
1974, la tension monte d’un cran entre la Syrie et Israël, surtout au mois d’avril, lorsque les Syriens tentent de reprendre le sommet du mont Hermon. Des « as » de la chasse israélienne augmentent leurs scores. 29 mai 1974, Israéliens et Syriens finissent par s’entendre sur les termes d’un accord proposé par Henry Kissinger et soutenu par Andreï Gromyko. L’échange des prisonniers a lieu du 14 au 27 juin 1974.
Shimon Pérès a remplacé Moshé Dayan comme ministre de la Défense. Il s’attelle à la réorganisation de Tsahal en commençant par nommer à la tête de l’état-major le général Mordechaï Gour, commandant la brigade parachutiste qui a pris la Vieille Ville de Jérusalem au cours de la guerre des Six-Jours. Son poste d’attaché militaire auprès de l’ambassade d’Israël à Washington l’a aidé à renforcer la relation stratégique avec l’administration américaine. Et, contrairement à un certain nombre de ses collègues, il n’a pas été mêlé aux graves disfonctionnements des premiers jours de la guerre du Kippour. Mordechaï Gour met au placard la stratégie défensive (voir la ligne Bar-Lev) et prône la stratégie offensive tout en révisant la pratique de la guerre éclair (voir 1956 et 1967) avec le tandem blindés-aviation dont la guerre du Kippour a montré les limites. Ainsi les Israéliens réévaluent-ils le rôle de l’infanterie. On se souvient qu’au cours de cette guerre, outre la mauvaise coordination de ce tandem, les chars ont été laissés à eux-mêmes. Aussi Israël acquière-t-il un grand nombre d’hélicoptères de transport, afin que l’infanterie puisse mieux coopérer avec les chars, ainsi que des hélicoptères de combat spécialisés dans la lutte antichar. C’est un nouveau type d’appareil dont l’utilisation n’est pas encore clairement conceptualisée. Autre enseignement tiré de cette guerre, l’efficacité des missiles dont l’emploi massif a engendré une révolution tactique. L’état-major de Tsahal fait l’acquisition des missiles les plus modernes, missiles en tous genres, dont l’utilisation doit être soutenue par les technologies du renseignement et de la détection.
Un avion de transport Hercules C-130.
La guerre du Kippour a par ailleurs confirmé l’importance du C4I (acronyme de Command, Control, Communications, Computer and Intelligence), un concept qui permet de faciliter la prise de décision sur le champ de bataille, renforce la protection de son environnement technologique, améliore la coopération interarmes (au sein des forces terrestres) et interarmées (entre les composantes terre-air-mer), dans le vertical (coopération entre les fonctions mêlées, appui et soutien) et le transversal (coopération au sein des fonctions mêlées, appui et soutien). Bref, l’accent est mis sur la haute technologie sans jamais négliger le facteur humain.
Les effectifs de Tsahal sont augmentés. Le service militaire passe à trois ans pour les hommes et à deux ans pour les femmes. Les critères de sélection s’assouplissent. La proportion des femmes augmente sensiblement et des postes se féminisent, comme par exemple la fonction d’instructeur. Ainsi l’effectif global de Tsahal, après mobilisation, passe progressivement de 315 000 à 500 000 femmes et hommes, par ailleurs mieux équipés avec la livraison de M-16 et la production du nouveau fusil d’assaut israélien, le Galil. Le nombre de brigades passe de trente-cinq à cinquante-cinq, celui des divisions de sept à douze, des divisions regroupées au sein de corps d’armée mis à la disposition des commandants des trois régions militaires. Le nombre de chars double en huit ans.
La guerre du Kippour a par ailleurs clairement montré la suprématie du feu sur le choc ou la manœuvre. Sa densité a été dix fois supérieure à ce qu’elle a été au cours de la guerre des Six-Jours, portant ainsi préjudice à la mobilité des troupes. L’artillerie passe donc au premier plan des préoccupations de l’état-major israélien. L’artillerie de Tsahal double ses capacités en huit ans, avec mille deux cents pièces d’artillerie lourde (soit d’un calibre égal ou supérieur à 100 mm). Cette nouvelle stratégie repose donc sur une combinaison optimale du feu et de l’offensive pour le combat de haute intensité. Mais Israël sait aussi qu’il lui faut pouvoir frapper loin de ses bases, avec les feddayin palestiniens et leurs complices terroristes. Aussi l’état-major décide-t-il de s’équiper de chasseurs bombardiers d’un rayon d’action supérieur, d’avions ravitailleurs en vol, d’avions de transport adaptés aux actions commandos et de véhicules aérotransportables. Sage décision puisque le raid sur Entebbe, juillet 1976, mettra en œuvre quatre C-130 Hercules (et deux Boeing 707) ainsi que deux blindés légers M-113.
Ce raid sur Entebbe va à sa manière tourner la page de la guerre du Kippour, cette guerre jugée désastreuse par Golda Meir, alors Premier ministre. Entebbe est aussi une revanche contre l’échec de Maalot (15 mai 1974), dans cette école d’une bourgade de Galilée. La Sayeret Mat’kal n’avait pu libérer les otages retenus par le Front démocratique pour la libération de la Palestine. Bilan : vingt-cinq enfants assassinés et soixante-dix gravement blessés.
Les chefs d’état-major seront dorénavant issus du corps des parachutistes. Les parachutistes et les commandos des unités spéciales accapareront plus l’attention des médias que les tankistes et les aviateurs.
Olivier Ypsilantis