Voir son article du 14 novembre 2011, «Réponse à Olivier sur la possible guerre en Iran» (Forum Zakhor-online)
Nina, je dois te confesser ce qui suit. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été sioniste. Mon sionisme a d’abord été instinctif — qualifions-le ainsi — pour devenir toujours plus étayé, nourri de théorie et d’histoire. J’en étais venu à me dire que la création d’un État palestinien pourrait apporter la paix à Israël. Je n’ai pas pour autant approuvé les signataires de JCall. J’ai mis un peu de temps à comprendre que je me mentais à moi-même, par lassitude probablement ; je savais que la création de cet État n’apporterait en aucun cas la paix. Pourquoi ? Parce que la création d’un État palestinien ne saurait mettre fin à tant de sentiments négatifs envers «le Juif».
Tu auras remarqué que je ne me soucie que d’Israël et des Juifs. Pourquoi ? Je n’ai aucun mépris pour les Palestiniens en tant qu’individus. Ils ont le droit de vivre, comme les Juifs ont le droit de vivre. Mais après cette considération joliment humaniste, il faut oser dire que le peuple palestinien n’existe pas. Il y a des peuples arabes, il n’y a pas de peuple palestinien. Je sais aussi que parmi les millions de «Palestiniens», seule une minorité a été expulsée par les gros méchants sionistes. A ce propos, j’aimerais que les bonnes âmes se soucient pareillement de tous les expulsés dispersés sur la planète Terre. Par exemple, qui se soucie aujourd’hui des Grecs chassés de leur patrie historique, chassés des côtes d’Anatolie. Ils étaient pourtant là bien avant l’arrivée des Ottomans à ce que je sache ! Et Chypre ? Que fait l’Ottoman à Chypre, une île historiquement grecque. Mais tout le monde s’en fou !
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Grand Israël, une dénomination qui suppose nombre de nuances. Pour ma part, je regrette qu’Israël n’ait pas annexé la Cisjordanie (plus exactement, la Judée-Samarie) après la Guerre des Six Jours (1967), le Sinaï (restitué à l’Égypte en 1982) et Gaza (évacué en 2006). Tous ces territoires auraient dû être annexés purement et simplement, comme l’ont été le Golan et Jérusalem-Est dont les Palestiniens espèrent faire leur capitale. Par ailleurs, je regrette que le projet de David Ben Gourion n’ait pas été mené à bien, à savoir la création d’un État chrétien au Liban-Sud, État protégé par Israël et protégeant Israël.
Binyamin Elon, né en 1954.
J’en reviens au Plan de paix Elon, du nom du rabbin Binyamin Elon, ministre du Tourisme du gouvernement Ariel Sharon, un plan qui préconise l’annexion de la Judée-Samarie et de Gaza et la finalisation des échanges de populations commencés en 1948 avec envoi des «Palestiniens» vers des pays d’accueil, principalement arabes. Le Royaume hachémite de Jordanie est appelé à tenir un rôle central dans ce processus. Binyamin Elon a été ministre du Tourisme à la tête du Moledet dont il remplaça le fondateur et dirigeant, Rehavam Zeevi, assassiné en 2001 (le lendemain de sa démission du gouvernement). Rehavam Zeevi avait été lui aussi ministre du Tourisme du gouvernement Ariel Sharon.
En lien, une notice biographique mise en ligne par le site «Un Écho d’Israël», le 10 octobre 2007 :
http://www.un-echo-israel.net/Rehavam-Zeevi
Et le Moledet me conduit indirectement à une autre figure, Arié Eldad, qui déclarait : «Si un État palestinien devait voir le jour à l’Ouest du Jourdain, les jours d’Israël seraient comptés…» :
Cette proposition doit être appuyée par les pays arabes. Le contexte géopolitique a bien changé depuis la fondation du Moledet ; mais a-t-il empiré ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion et orienter un certain contexte, ainsi que tu le proposes ? Car ce que tu proposes rappelle une devise qui a fait ses preuves : Divide and rule.
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Nina, laisse-moi te faire part d’un sentiment diffus, d’une sorte de pressentiment, rien de plus : je reste convaincu que sur le moyen-long terme le monde occidental et Israël sauront nouer des relations d’égal à égal avec les Iraniens, ce qui ne sera jamais le cas avec les Arabes. Nous traversons une période des plus pénibles, bien souvent décourageante, mais je persiste à croire qu’il y aura un Iran post-mollahs et que cet Iran retrouvera le substrat si riche qui était le sien, que cet Iran verra son intérêt à tendre la main à Israël, ce singulier et antique pays. Quelque chose m’intrigue, quelque chose me dit que l’Iran cherche à faire diversion en lançant de l’ordure en direction d’Israël. Je me demande même si au bout du compte ce ne sont pas les Arabes que les Iraniens cherchent à atteindre.
Il faut le dire, le plus néfaste des pays au Moyen Orient est un allié des Américains — pour cause de pétrole ; j’ai nommé les Saoudiens. L’Arabie saoudite est bien une fabrique de monstres, et je pèse mes mots, une fabrique de monstres qui tourne à plein rendement grâce aux pétrodollars, grâce aux consommateurs que nous sommes. Et ces rentiers du pétrole, nés du désert et destinés à y retourner, se trouvent être les gardiens des lieux saints de l’islam. On s’émeut : Kadhafi veut assassiner son peuple ! Il faut protéger les Libyens ! Mensonge éhonté, pire que celui que nous a servi George W. Bush afin de justifier la guerre en Irak. On en a fini avec le dictateur irakien, puis libyen, le dictateur syrien est à présent dans la ligne de mire. On menace à présent l’Iran ; mais rien au sujet de la fabrique saoudienne de monstres !
Et j’en reviens à ta suggestion, Nina, à savoir utiliser les Iraniens pour terroriser les Saoudiens ne me semble pas une mauvaise idée. Et oublions pour un temps le pétrole. Donc, on terrorise les Saoudiens, et plus généralement les Arabes, par le biais des Iraniens. Une fois que les monarques de l’énergie fossile et les princes des hydrocarbures se sont mis à chier de peur, on retient les Iraniens et on abat ses cartes. Entre autres exigences adressées aux Arabes : la reconnaissance claire et nette d’Israël, du Grand Israël, avec application du Plan de paix Elon, ce qui suppose que les «Palestiniens» soient ventilés chez les frères arabes, des frères qui ont montré et démontré qu’ils savaient s’occuper d’eux, les «Palestiniens», lorsqu’ils devenaient un peu trop remuants… Et que le Sinaï serait beau s’il était israélien ! Tant de fruits et de légumes y pousseraient…
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J’aimerais qu’un historien courageux — car il faut du courage pour s’en prendre à ces puissants lobbies qui brandissent la cause palestinienne — écrive un livre intitulé : «Comment le peuple palestinien fut inventé». Ce livre aurait une autre consistance que le salmigondis de Shlomo Sand. Michel Gurfinkiel fournit des éléments de réponse à cette invention dans «Israël peut-il survivre ?» sous-titré «La nouvelle règle du jeu».