La semaine dernière quand j'ai posté mes écrits, je me demandais si ce n'était pas mal-venu de parler tourisme au moment où le sud d'Israël était pilonné sans interruption et vivait dans l'angoisse.
Cette semaine, l'on a atteint l'horreur en France.... de ce qui était hélas prévisible. Je crois que l'on savait tous qu'il y aurait drame mais l'on se forçait de croire que cela ne "pouvait" pas arriver.
Sachez, Juifs et Israéliens, que nous sommes des milliers de non-juifs à partager votre douleur. Les médias ne nous donnent pas la parole et nous ne sommes pas assez courageux pour aller manifester dans les rues, en tant que non-juifs, notre amitié pour Israël. Un jour viendra peut-être. En attendant, puissiez-vous nous pardonner.
Actuellement, moi Française lambda, je ne peux manifester ma solidarité pour Israël que par le récit de ce petit voyage. C'est peu (désolée en plus pour la "légèreté" de cet épisode).
EPISODE 9 - RESERVE NATURELLE EIN GEDI et détail d'importance pour les buveuses de thé.
Vendredi matin : Réserve Naturelle Ein Gedi.
Avant le départ pour la Réserve Naturelle, réunion au sommet pour décider du retour à Tel Aviv le lendemain samedi ! En raison de Shabbat, un seul bus à 19 h, arrivée à Jérusalem vers 20.30, puis taxi pour aller jusqu'à la station des shérouts du samedi soir, shérout jusqu'à Tel Aviv, ensuite taxi jusqu'à l'hôtel. On le savait. Nous nous informons donc de la possibilité d'un taxi jusqu'à Jérusalem vers 14 heures ce qui nous ferait arriver à une heure moins tardive à TLV. Taxi : ok.
Il est bien évident que nous savions que nous ne ferions pas d'économie en se passant de la location de voiture mais nous y avons gagné en sérénité et insouciance et tellement passionnant d'être au milieu des locaux. c'était le but : finalité atteinte ou c'était la finalité : but atteint.... au choix!
Pour l'organisation de la journée, il faudra jongler aussi avec les horaires de Saint Egged et de la navette du spa qui ferme plus tôt le vendredi.
"Maman, qu'est-ce que tu mets pour la rando ?".... "
le short noir à pattes longues, et toi ?" ....
."Maman, je t'ai déjà dit que je ne porte plus de short, on a hérité de tes mollets de coq et de tes genoux cagneux, je mets ma petite jupe courte"....."
bof, pas très pratique pour une rando !"...... "
oui, tu as raison, t'as pas un autre short à me prêter ?"..... "Si, le militaire kaki à pattes courtes, celui que je porte pour les ballades à vélo"...... "au fait, c'était à moi ces deux shorts, pourquoi je te les ai donnés"....... "parce qu'il y a cinq ans, tu ne rentrais plus dedans (et paf, ça c'est pour les mollets et les genoux)"......."regarde maman, il me va super bien"......... "oui, très bien"............ "bon ben, je le reprends définitivement et pour tes ballades à vélo, je te donnerai un vieux jaune, il fait la fesse plate mais pour le vélo c'est pas grave".Réserve Naturelle : Bien sûr, M'sieurCricri avait téléphoné avant aux Bouquetins, Damans et Rapaces pour s'assurer qu'ils nous feraient leur show. Ils ont tenu parole. On a eu beau crier au loup, il n'est pas venu, le léopard non plus, on s'est consolés avec l'escargot des eaux sans compter tous les froggies sur pattes, très nombreux. Vues magnifiques , belle petite randonnée facile. Nous aurions aimé faire une plus grande mais en début d'après midi, un seul et unique car retournant vers le kibbutz.
Avant de descendre à "notre" abribus, achat de hot dogs. Pas un chat aux alentours ; parfois, vu le paysage et l'environnement je me suis sentie dans Bagdad Café, manquait juste la musique ; de temps en temps l'un de nous allait au milieu de la route et criait "un point à l'horizon" mais le principal était la couleur du point ! Seul le vert nous intéressait. Quelques bus de touristes passaient....certains, traîtreusement, arboraient la couleur verte. Des touristes nous regardaient comme si nous étions des martiens..... bourgeois, va ! Etant désespérément seuls, nous ne pouvions compter que sur nous pour nous distraire : nous savons y faire, nous défouler, rigoler aux éclats, nous lancer de gros pavetons dans la poire et parler de "petits détails" qui ne se partagent qu'entre amis... On ne sait jamais comment un sujet arrive sur le tapis surtout sur celui d'un abribus d'une route désertique.......là, ce fut les Toilettes ou plutôt la "propreté" des Toilettes du pays.
Les Toilettes, sujet soigneusement mis de côté dans les guides touristiques. Vrai qu'on ne visite pas un pays en rapport avec la propreté de ces lieux. Il nous reste en mémoire des souvenirs abominables de toilettes grecques et stambouliotes et quand on voit la tête des touristes sortant de ces lieux dans de grands cafés parisiens, on n'est pas très fiers d'être français même si cela n'atteint pas l'horreur de la Grèce et de la Turquie (quoique certaines toilettes publiques de villes françaises s'en rapprochent d'après une amie qui donne des étoiles!)
Mes amies sont toutes des buveuses de thé. Lors d'expéditions musées ou salons divers, c'est deux fois dans la journée "ah, super des Toilettes, tu m'attends" évidemment après leur broc du matin et la chope du midi, ça rince. Perso, j'ai une autonomie 9 -19 heures mais juste un petit café le matin, le midi un fond d'eau + expresso. Toujours une foule à attendre, à croire que ça presse au même moment. Parfois je me laisserais bien tenter mais à leur retour je demande "comment c'est ? " A leur tête, j'ai compris, tel le chien de Pavlov, finie la tentation : ça attendra 19 H.
FilleNine est une buveuse de thé, en plus, petit plaisir de vacances, nous nous abonnons à la Goldbergstar avec toutes les conséquences ! Le premier Lieu visité : celui du café de Neve Tsedek. Je laisse FilleNine en éclaireuse....
"C'est comment ?" ...."Tu peux, nickel top !".... et ce fut toujours "nickel top" dans tous les cafés-restaurants fréquentés même aux endroits redoutables comme les Toilettes Publiques de Massada, Réserve Naturelle....vieille ville de Jaffa.....
Voilà notre constat sur Tel Aviv, Jérusalem, Mer Morte : du "nickel top 100%" jamais constaté dans les pays visités d'Europe si l'on excepte les lointaines contrées nordiques. De la chance ?????
L'Office Israèlien du Tourisme n'osera jamais mentionner ce détail donc je le fais pour rassurer toutes les buveuses de thé hésitantes. Pays méditerranéen = pas un bon pronostic, au moyen-orient = le pronostic s'enfonce encore plus dans le négatif.... mais c'est Israël, il faut abandonner les idées reçues !
Dans les assiettes, le "sandwich" israélien Ein Gedi
Bus...... changement rapide de vêtements au Kibbutz .... Navette pour le Spa : on devient vite accro !
Beaucoup de monde à l'entrée attendant leur bus ou navettes.... une dizaine de musulmanes.... FilleNine "qu'est-ce qu'elles font là"..... "ben, elles sortent du spa".... "Ah bon elles ont le droit ? " .... "oui elles ont tous les droits en tant qu'israéliennes !"
Pendant que le cerveau se met en totale déconnection, on goûte au plaisir sensuel des boues, des douches et bains.
Samedi matin : dernière matinée à Ein Gedi : direction le Spa !
On s'éternise dans la Mer Morte sur Volga : beaucoup de monde et du spectacle. Notre trio semble venir d'un pays de famine (je pense à Chantal et sa description des panses). Une dame entre dans l'eau avec des bouées canard autour des bras (les bouées : celles que l'on met normalement autour de la taille des enfants) Elle est entourée par des amies qui lui donnent la main, les deux mains, et l'encouragent à avancer. Bien évidemment, hors de question de se moquer des phobies mais la scène est amusante. Quant l'eau arrive au niveau de ses bras et qu'elle ose relever les pieds : ses amies applaudissent, nous faisons de même. La Mer Morte a peut-être permis à cette dame de gagner sa première victoire contre sa phobie.
De retour vers la boutique du Spa, beaucoup de monde attablé dans la grande salle en train de déjeuner avec le panier pique-nique. Certainement des locaux, familles arabes comprises. J'observe, une fois de plus, le regard étonné de FilleNine qui cette fois ne dit rien mais je lis dans ses pensées "on nous roule dans la farine et les mensonges en France !"
FilleNine et moi avons marchandé avec M'sieurCricri 45 minutes de shopping au Spa ! Des paquets de sel, des paquets de boue, des petits cadeaux pour les petiots pendant que LeCricri s'affaire au rituel "achat cartes postales". Nous avons, lui et moi, deux théories opposées. Lui : des cartes postales différentes. Moi : une très belle, la même pour tous. Je regarde son choix, pas d'accord, certaines sont nulles, je critique, il répond et on arrive aux suprêmes insultes : "t'es restée anarchiste" .... "toi, toujours conformiste" ....FilleNine arrive "les parents, c'est quoi cette engueulade, vous n'avez pas honte pour des cartes postales".... elle prend le paquet de cartes : jugement de Salomon, choisis deux différentes en plusieurs exemplaires, reposent les nulles.
Retour au Kibbutz où nous déjeunons, écrivons nos cartes postales (l'un est toujours désigné d'office pour écrire la première, les autres copiant et par principe collent les timbres).
Nous en profitons pour faire le point sur notre séjour au Kibbutz et à la Mer Morte : enchantés nous sommes. Bien sûr je regrettte que nous n'ayons pas pu aller à la plage secrète de Rachel, à la Mineral beach qui vaut la peine, au laboratoire Ahava, Ein Bokek juste pour dire Ein Gedi c'est tellement mieux ............Je propose qu'il pourrait y avoir un panneau où les touristes écriraient " Cherche voiture pour Massada - 2 personnes contre apéritif offert le soir". Lecricri me regarde : "Ma Grande....." , quand il commence par "Ma Grande.... " j'ai dû dire une demi-idiotie, effectivement : "Ma grande, c'est pas une auberge de jeunesse, ni un troc de graines de plantes, c'est un hôtel", il a une logique conformiste indéniable et il ajoute : "ce qui serait bien, 2 ou 3 voitures, électriques ou pas, en location à la demi-journée" : là je dis "génial".
Monsieur le Directeur du Complexe Hôtelier du Kibbutz Ein Gedi : "qu'en pensez-vous ? et à prix raisonnable bien sûr ".
14 heures : notre taxi est là.
On regarde une dernière fois l'oasis du kibbutz, les ocres de la montagne, la mer et avec un petit pincement au coeur : la vie me laissera-t-elle le temps de revenir dans ce lieu un peu hors du temps et même hors de tout ?
On discute un peu avec le chauffeur, je lui précise le lieu "station des shérouts pour aller à Tel Aviv" et aussitôt j'ai une intuition ( j'en ai rarement pour ne pas dire jamais, mais là peut-être un petit syndrome de Jérusalem ?) : je sais qu'il va nous proposer de nous emmener direct à Tel Aviv aussi à toute vitesse je calcule le prix du shérout + le prix du taxi à TLV (c'est bien d'avoir une petite hérédité!) et nous entendons "If you want, I can drive you to Tel Aviv"... lui aussi avait calculé rapidement (avec sa grande hérédité !) combien cela pourrait nous coûter. On tombe sur le même montant, affaire conclue.
Je ressens ce retour en taxi : pratique mais très frustrant comme regarder le pays au travers d'une vitre, absence de toute émotion (plaisir et déplaisir) contact, partage. Pour les touristes n'ayant pas de famille israèlienne : les transports collectifs, si l'on accepte tous les aléas sans stress et avec humour, restent le meilleur moyen de "ressentir" Israël.
Pour positiver ce retour : nous arriverons assez tôt pour aller voir les beaux mecs et les belles nanas sur la plage ou le front de mer..............
Suite et fin la semaine prochaine.