Nous devons attendre parfois des décennies pour que les langues se délient et qu’on apprenne la petite histoire qui fera la grande.
Luc Rosenzveig ex-journaliste du Monde et de Libération, émargeant sur le journal d’Elisabeth Lévy « causeur.fr » a tout de même lancé une petite bombe, du moins c’est ainsi que j’ai ressenti lorsque il évoqua en quelques lignes une petite phrase qui en dit long.
« Yaïr Lapid, connu pour être un homme politique israélien, centriste et laïc, s’est exprimé sur la tenue de cette conférence « pour la paix » initiée par François Hollande pour faire plaisir à son ami John Kerry ainsi qu’à tous ses clients des pays du Golfe.
Or, voici comment le diplomate français Pierre Vimont qui tentait de réunir un maximum d’israéliens soutenant la tenue de la conférence de Paris.
C’est sans aucun doute (du moins c’est ainsi que je l’interprète personnellement), la phrase la plus étrange sinon la plus indigne que l’on puisse dire à un juif, homme politique d’un état souverain.
Pierre Vimont demande donc à Yaïr Lapid de soutenir cette conférence car il fallait, je cite :
« que les juifs doivent se comporter avec les musulmans comme de bons chrétiens ».
J’avoue en être si bouleversée que toute ma mémoire juive m’est soudain montée à la tête et que, pèle-mêle, je revis comme aux dernières heures de ma vie, les bûchers de l’inquisition, les pogroms, les déportations, toutes les horreurs de ces « bons chrétiens » que nous devrions imiter dans l’intérêt des « bons musulmans » je devrais imiter.
Oserais-je faire du « Elie de Paris » dans le texte ? Que D.ieu m’en préserve !
Je serais bien incapable chers amis chrétiens de mettre 300 juifs hommes, femmes et enfants au nom de Jésus le Sauveur pour ne pas verser le sang mais nettoyer la terre de ces entêtés de juifs.
L’Eglise avait des lois simples mais efficaces, toujours d’actualité. Elle n’avait pas le droit de verser le sang même celui des hérétiques. Toutefois, elle put contourner ses besoins ne nettoyer la terre des impies en torturant de mille et une façon grâce à des instruments que les bourreaux savaient manier pour ne pas que le sang coule.
Quant aux musulmans, la loi est carrément opposée à celle de l’Eglise. Le sang est une preuve que le travail consistant à éradiquer l’infidèle est bien fait.
C’est merveilleux !
Voici un homme, diplomate de son état, qui, sous couvert de « rechercher la paix » tente ni plus ni moins d’évangéliser un juif laïc.
Admettez les aminches que la situation est plutôt cocasse.
Je me devais de partager cette affligeante saillie diplomatique pour la postérité.
Nous sommes trop…juifs ? Nous devrions agir en « bons chrétiens » ?
Le déni de notre identité est si flagrant mais mieux encore, on nous reproche de ne pas être cette machine à tuer et à évangéliser que fut l’Eglise et ses princes durant des siècles.
Certains me reprocheront un trait que je ne suis pas. Je réfute tout de suite un anti-christianisme que l’on pourrait me prêter.
Mais si je puis accepter le dogme chrétien, je refuse qu’on passe sous silence tous les massacres que mon peuple a subis au nom de Jésus.
Je refuse de la même façon qu’on me demande (sait-on jamais) de me comporter comme une « bonne musulmane » puisque le dogme implique l’éradication de mon peuple.
Pierre Vimont, le vicaire-diplomate qui a osé sortir une phrase aussi inepte appartient-il à un ordre quelconque ? Un jésuite peut-être ?
Peu importe ! Si on ose encore nous balancer que le conflit israélo-arabe n’est pas une guerre de religion, on ressortira la gentille petite phrase d’un diplomate patenté (son CV est bien rempli) qui ne sera pas jeté de sitôt dans les oubliettes de l’histoire. En tout cas, pas pour moi.
NB : Pierre Vimont a travaillé pour les « meilleurs » : Dominique de Villepin, Elisabeth Guigou, Laurent Fabius mais ce dont il est le plus fier : « avoir sauvé Chesnot et Malbrunot » ce qui ferait rire n’importe quel initié. Beaucoup de mallettes d’euros pour les terroristes contre deux journalistes qui parlent parfaitement l’arabe et sont connus pour leur amour indéfectible pour la cause palestinienne. On ne peut pas vraiment parler d’exploit.
Ce que je retiens de cette affaire, personnellement, c’est l’indécence des pouvoirs publics français qui sont allés chercher les leaders de l’UOIF pour qu’ils plaident auprès de leurs « frères musulmans » la libération des journalistes. Mouarf !