(Le nouveau roi d’Arabie Saoudite, demi-frère de feu Abdallah, trône enfin).
Un vieillard à la place d’un autre. Un whahabbite sauce terrorisme ? Rien que nous ne connaissions déjà.
Il est toujours bon de faire le portrait d’un Roi des bédouins, histoire de bien situer notre bonhomme.
Selon un ancien de la CIA, Bruce Riedel, Salman fut longtemps « LE PRINCIPAL COLLECTEUR DE FONDS POUR LES MOUDJAHIDINES D’AFGHANISTAN », dans les années 80, ainsi que pour les Bosniaques musulmans durant la guerre dans les Balkans dans les années 90. »
Le Roi Salman a de plus, été la tête de pont et le financier pour répandre le fondamentalisme islamique dans toutes les zones de guerres des environs. Sa position de Gouverneur de Ryad l’a énormément aidé à maintenir une certaine cohésion dans la famille nombreuse des Saoud.
Sa proximité avec tout ce qui compte de fondamentalistes en Arabie l’a amené à décaisser entre 25 et 30 millions de dollars PAR MOIS au profit des Talibans.
Rachel Bronson, journaliste américaine, a écrit un essai sur les relations et compromissions entre les USA et l’Arabie Saoudite sur fond de guerre en Afghanistan.
Elle déclare qu’en plus du soutien financier conséquent, Salman a beaucoup recruté de combattants tels qu’Abdul Rasul Sayyaf, un combattant afghan salafiste qui a servi de mentor à la fois à Oussama ben Laden et Khalid Cheikh Mohammed pour l’attentat du 11/09.
Salman, le nouveau king, avec l’aide de son plus proche allié et frère, le Roi Fadh, a créé le High Commission for Relief of Bosnia and Herzegovina (SHC) : Le haut Comité d'aide à la Bosnie-Herzégovine en 1992.
Entre 2001 et 2011 (année de sa fermeture), Salman et sa famille royale ont versé plus de 600 millions de dollars au profit du SHC.
Ces centaines de millions de dollars devaient servir à soulager les bosniaques en biens humanitaires.Il n’en fut rien. Ils servirent essentiellement à armer les moudjahidines qui iraient s’ils survivaient à cette guerre, grossir les rangs d’autres groupes combattants pour le salut du wahhabisme.
La contrepartie bosniaque est de taille puisque les mosquées saoudiennes ont poussé comme des champignons ainsi que le fondamentalisme islamique dans ce pays. Les voiles noirs saoudiens ont fait leur apparition. Les femmes de Bosnie avaient une coutume plus light de l’islam et présentaient des voiles plutôt bigarrés ; désormais elles se doivent de porter la tenue austère des saoudiennes.
La loyauté à la saoudienne vis-à-vis de ses alliés américaines est à géométrie plus que variable.
L’OTAN a du faire face à des bosniaques surarmés alors que l’embargo était décrété. Après avoir pénétré dans les bureaux saoudiens de la SHC (comité de soulagement) à Sarajevo, les soldats tombèrent sur un véritable arsenal terroriste. Elle a découvert entre autres des photos sur des attaques d’Al Qaeda « avant et après » ainsi que des notes d’instruction pour fabriquer de faux badges du Département d’État américains et des cibles d’immeubles où se trouvaient les cadres administratifs américains.
Ce premier raid à Sarajevo ne fut que l’une des premières preuves que trouvèrent les américains sur la collusion entre les Saoudiens et Al Qaeda.
Des fonctionnaires européens ont en effet trouvé des filières bancaires reliant les terroristes et le prince Salman, l’actuel roi d’Arabie Saoudite. Entre 1992 et 1995 plus de 120 millions de dollars directement pompés sur le compte bancaire de Salman furent tracés via un autre Comité de bienfaisance pour la Bosnie établi à Vienne. (The World Relief Agency).
C’est fou ce qu’ils veulent « soulager » les saoudiens. Spécialement Salman. Sauf que la traque bancaire mena directement du compte bancaire princier aux contrats d’armement pour « soulager » les bosniaques.
Au cours d’un témoignage officiel ayant trait à l’attentat du 11/09, un transfuge d’Al Qaeda raconta comment le fameux SHC et TWRA saoudiens de Salman avait fourni une aide financière essentielle à Al Qaeda en Bosnie.
Les connections entre l’Arabie Saoudite et plus précisément le futur Roi Salman et Al Qaeda, ne se sont pas bornés à la seule Bosnie.
Des agents de la CIA ainsi que le Département d’État ont donné des preuves accablantes sur l’aide substantielle qui fut donnée au seigneur de guerre pour Al Qaeda somalien Mohamed Farrah Aidid.
LA FABRIQUE DES MONSTRES
Hélas, les bonnes choses ont une fin.
Après avoir enrôlé, payé ses djihadistes, les royaux saoudiens allaient vite déchanter.
De retour au pays, certains combattants devinrent une menace pour la famille royale. Les soldats de l’islam en voulaient plus et surtout mettre à bas une monarchie corrompue par l’occident.
Terrifié à son tour, le prince Salman fit des déclarations qui ne convainquirent personne sinon ses esclaves du palais. « Je suis sûr que nos loyaux moudjahidines ont été endoctrinés par l’extrémisme sioniste ! Afin de dévoyer le message islamique… »
Ben voyons…Ca faisait longtemps.
La menace islamique dans son propre pays ne semble toutefois pas avoir entamé la ferveur de Salman.
Il préside lui-même son « Centre pour la jeunesse saoudienne » dont un des bailleurs de fonds n’est autre qu’un milliardaire saoudien, Saleh Abdullah Kamel.
Or, Saleh Abdullah Kamel est inscrit sur une liste éditée récemment par le Wall Street Journal, sur laquelle figurent les noms des principaux donateurs en millions de dollars d’Al Qaeda.
En très bonne position de surcroit. Il porte même le pseudo de « chaîne d’or ». Il cotise beaucoup et depuis très longtemps l’ami du Roi.
Bien entendu, Salman et Kamel-la-chaîne-d’or, réfutent l’allégation des services secrets américains et n’ont trouvé d’autre parade et d’évoquer une chasse aux sorcières par des barbouzes « d’islamophobes ».
En Novembre 2002, trois organismes de bienfaisance patronnés par le prince Salman furent de nouveau sur la sellette. :
L’Organisation internationale islamique de secours,
la Fondation Al-Haramain,
l'Assemblée mondiale de la jeunesse musulmane.
De nouveaux des liens très étroits entre le terrorisme et ces organisations saoudiennes furent prouvés.
La parade du Prince Salman ? « Ce ne est pas la responsabilité du royaume si d'autres exploitent les dons saoudiens pour le terrorisme. »
L’état d’esprit du Roi Salman est, depuis longtemps, totalement sous l’emprise du mufti saoudien Abdulaziz bin Baz. Il a même créé une fondation portant son nom depuis la mort de ce dernier afin de répandre la sagesse et le fondamentalisme du mufti. On a un petit aperçu des pensées du grand homme : « Les femmes qui étudient avec les hommes sont équivalentes aux prostituées. »
Aqeel al-Aqil, un ressortissant saoudien placé sous sanctions américaines en 2004 pour avoir dirigé une organisation soupçonnée d'avoir aidé Al-Qaïda dans plus de 13 pays, était un membre du conseil d'administration de la Fondation Abdulaziz bin Baz sous Salman. Aqil a conservé sa place au conseil d'administration de la Fondation depuis plusieurs années suite à l'imposition des sanctions. Quand il a fini par quitter le conseil, la fondation a nommé un autre prédicateur saoudien, AIDH Abdullah al-Qarni, qui, dans un discours sur le conflit israélo-arabe, a déclaré : « Les gorges doivent être fendues et les crânes doivent être brisés. Car c’est le chemin de la victoire ! ».
Ce n’est pas le seul mufti ou prédicateur fou que Salman fréquente et sponsorise à coups de millions de dollars.
Les fervents admirateurs d’Oussama Bin Laden ont toutes les chances de réussir au royaume du moment qu’ils éructent des sentences anti-juives dans leurs discours toujours retransmis à la télévision.
Le but ultime d’Obama en visite en Arabie Saoudite à l’occasion des obsèques de feu Abdallah est de prendre la température du nouveau Roi Salman.
Selon son staff, il s’agirait pour Barack Obama, de s’assurer de la direction que prendra le nouveau roi. Deux options possibles :
- Va-t-il épouser les vues des extrémistes en s’éloignant de l’allié américain ?
- Va-t-il devenir opportuniste et considérer que son royaume n’en aura guère pour longtemps sans le parapluie des Yankees alors qu’il est cerné par Daesh et l’Iran ?
Beaucoup en Occident veulent un roi saoudien qui va passer des réformes significatives et repousser l'incitation des extrémistes locaux.
Malheureusement, Salman ne cherche pas à être cet homme. Il n’en donne aucun signe.