1967 - 2013 : Partie 6

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Messagepar Nina » Décembre 9th, 2013, 11:45 am

EN SOIXANTE HEURES, 500 MILLIONS DE DOLLARS PERDUS POUR L’ÉGYPTE


La veille, en dévisageant le Russe, l'orateur de la Syrie, George Tomeh, avait parlé des concours qui furent promis aux pays arabes et qui leurs firent défaut. Dans les couloirs, un autre arabe déclara qu les Mystères français étaient supérieurs aux Migs soviétiques.

On rapporta le propos à Federenko. Il haussa les épaules: "Ce n'est pas le matériel qui est en cause. C'est l'élément humain..."

Suivant les estimations israéliennes, les armes et engins soviétiques détruits ou capturés en 60 heures représentent une valeur de 500 millions de dollars. Investissement gigantesque. Dividendes nuls.

De part et d'autre, les bouches sont amères. Les Russes avaient cru que leurs alliés arabes, puissamment armés, tiendraient tête à l'armée juive. Ils avaient d'ailleurs donné des conseils de modération et furent totalement surpris en apprenant que, sans les avoir consultés, Nasser avait fermé le golfe d'Akaba.
Les arabes, de leur côté, accusent les Soviets de pêcher en eau trouble, mais sans accepter de prendre un risque sérieux pour leurs alliés du tiers monde.

Toutes les voix prochinoises dénoncent la collusion secrète des deux grandes puissances impérialistes. Fidel Castro a qualifié de "capitulation scandaleuse" l'adhésion de l'URSS au cessez-le-feu proclamé par le Conseil de Sécurité.

Pékin a envoyé aux capitales arabes une circulaire diplomatique prenant acte de la défection russe et prêchant la poursuite de la lutte contre Israel.

Le Caire a répondu qu'il continuerait de se battre jusqu'à la victoire totale et qu'il comptait sur l'aide chinoise.

Quelques heures plus tard, il acceptait à sont tour, le cessez-le-feu.

Ainsi, les deux parties sont également mécontentes de leurs garants.

On va jusqu'à se demander à Washington si l'attitude ambigüe de Johnson, sa dérobade devant les obligations écrites souscrites par l'Amérique ne sont pas de nature à lui coûter sa réélection en lui faisant perdre le vote juif. Celui-ci est décisif par sa concentration dans quelques grandes villes, New York, Chicago, Detroit, Los Angeles, etc..., dont dépendent les suffrages des États qui déterminent l'élection.

N'assumant pas de responsabilités, les leaders républicains, Rockefeller, Lindsay, Romney, Reagan, ont été beaucoup plus prononcés que la Maison Blanche dans la défense d’Israël.

Mécontentement juif contre l'Amérique. Mécontentement arabe contre la Russie.

S'il y avait une logique, ce double sentiment devrait conduire à une conciliation judéo-arabe. Ou, tout au moins, dans un premier stade, à une négociation directe pour le règlement palestinien.

Des juifs n'ont jamais cessé de l'espérer. Ils mettent en relief les bienfaits qu'une coopération pourrait apporter des deux côtés delà barricade. Ils sont les maîtres de l'irrigation, dans une région où l'aménagement des eaux est la source même de la richesse. Ils pourraient réaménager la vallée du Nil en fonction du haut barrage d'Assouan, menace autant que promesse, et résoudre en quelques années le problème alimentaire de l’Égypte.

Emminents dans toutes les techniques avancées, ils tireraient des pétroles arabes la base d'une puissance industrielle qui arracherait l'Orient à sa stérilité et à sa sujétion. Les problèmes propres de la Palestine, y compris celui des réfugiés, sont insignifiants à côté des horizons presque infinis ouverts par une éventuelle coopération judéo-arabe.

Si le monde était gouverné par l'intérêt, comme le croient les naïfs du réalisme, une telle coopération serait établie en un instant. Mais le monde est gouverné par la passion.

Loin de dissiper le rêve d'une réconciliation, la nouvelle guerre l'a ravivé en Israël.

Revenant du Mur des Lamentations, Moshé Dayan a déclaré : "Nous ouvrons nos bras à nos frères arabes."

Le gouvernement israélien s'efforce de négocier directement avec ses adversaires de la veille pour l'établissement d'une paix durable sur la base d'une reconnaissance d’Israël. Les chances demeurent extrêmement faibles aussi longtemps que le colonel Nasser est au pouvoir en Égypte et les extrémistes du Baas en Syrie.

Mais la Palestine est la terre des miracles et, de part et d'autre, on a constaté cette vérité valable pour les nations comme pour les individus : l'amitié des grands est une fausse monnaie. Ils vous aiment rarement pour vous-mêmes, mais plus fréquemment contre un autre grand, et ils sont toujours prêts à vous sacrifier quand leur intérêt personnel est en jeu.


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Mais les arabes sont cons et méchants. Pour éviter de se remettre en question, justement la question juive devient centrale. Si, de plus, ils perdent toutes leurs guerres, leur honneur de Bédouins mal dégrossis devient une maladie obsessionnelle.

Obama ne pouvant plus se représenter, il était prévisible qu'il allait faire de l'état d’Israël une priorité absolue pour casser une alliance fragilisée par l'anti-sionisme dispensé par les milliardaires arabes. Les milliards de dollars investis dans les journaux et universités américaines et jusque dans les milieux juifs ont réussi l'incroyable : faire détester Israël. L'URSS usa et abusa de la méthode et les arabes n'ont eu qu'à copier...


Nina
 
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