ET LE CHRISTIANISME INVENTA L’AMOUR ?
Publié: Avril 10th, 2014, 10:37 am
Sais-je manier l’ironie ? Non, j’ai du mal à un certain stade.
Mais là…trop c’est trop.
A l’occasion de la sortie du film NOE de Darren Aronofsky, nous apprenons tout d’abord que le film est censuré dans tous les pays musulmans. Rien que de très normal. Les arrangements avec la saga mahométane est à ce prix. Quand on ne sait pas ou que l’on veut ignorer, on censure.
Ma crise est pourtant dirigée vers l’autre dogme, celui de la réécriture d’un nouveau testament et de la perdition de l’église chrétienne qui a vendu « L’AMOUR » à ses ouailles durant des siècles sans jamais le dispenser.
Le Monde des Religions a péché.
De telle manière que cela a fait remonter en moi la grosse colère enfantine, la sourde qui m’a accompagnée durant toute ma vie, celle qui me pousse encore à tenter de corrompre l’image que l’Eglise a donné de mon peuple à ses fidèles.
Corrompre auprès de mes véritables amis chrétiens.
Oh, je sais bien qu’il est difficile de croire si la seule lecture du nouveau Testament leur sert de plat principal, que l’amour tel que leur ont enseigné leurs pères de l’église n’avait jamais existé avant l’avènement du Christ.
Mais de quoi parle-t-on ?
Plus des trois quarts des chrétiens américains toutes obédiences confondus, selon un anthropologue chrétien, ignorent que Jésus était juif.
Le terrain du fameux dialogue inter-religieux est largement miné.
Revenons-en aujourd’hui à la lecture du Monde des Religions du film d’Aronofsky « NOE ».
CINÉMA
"Noé" : un déluge d'émotions et de valeurs chrétiennes
Matthieu Stricot - publié le 08/04/2014
L’amour est donc D’ABORD UNE VALEUR CHRÉTIENNE ?
Comme gueulait Edith Piaf à Théo Sarapo : « Mais toi t’es le premier, mais toi t’es le dernier, avant toi y avait rien, avec toi, je suis bien… »
http://www.lemondedesreligions.fr/cultu ... 07_112.php
Ce plaidoyer pour la saga de la Genèse à propos du déluge et son héro Noé par le billettiste du Monde des Religions est une preuve irréfutable qu’il s’agit tout d’abord d’un héro CHRÉTIEN !
Bigre ! La Genèse, Premier livre de la Torah qui en compte 5, le guide des guides pour le peuple juif et pour lequel il fut persécuté était donc une « avant-première chrétienne » ?
A ce rythme, Abraham, Moïse, Josué et les Rois, Juges qui firent l’histoire du peuple juif seront de braves tonsurés, bien catho pour certains, Luthériens et Calvinistes pour d’autres.
Après tout, les musulmans ont bien fait de même en prétendant qu’ils étaient des prophètes qui
« introduisaient le dernier, le vrai de vrai, Mahomet ».
Si, tout au long de l’histoire sanglante qui accompagne l’histoire de mon peuple, on a voulu l’éradiquer physiquement par massacres et conversions simultanées, aujourd’hui encore, on tente de l’annihiler de façon bien plus subtile en substituant les figures bibliques juives par Aubes et Oulémas interposés.
L’article de Mathieu Stricot, dans le Monde des Religions, n’est autre qu’un pamphlet délirant sur les visées d’une œuvre d’un cinéaste juif Aronofsky qui n’a rien demandé d’autre que de traduire (même si l’exercice est difficile) une partie de la Genèse, celle du déluge.
L’introduction à cet article est toute en finesse :
« Mais cette épopée spectaculaire est avant tout l'histoire intimiste d'une famille fidèle aux grandes valeurs chrétiennes. »
Mais enfin, OU SONT PASSÉES LES VALEURS JUIVES ?
L’amour est un concept chrétien ? Pas juif ?
Qu’est ce que c’est que ces conneries dignes de la période la plus noire de la civilisation chrétienne ?
Tout a reposé depuis des siècles sur ce marketing mensonger des pères de l’Eglise : « NOUS C’EST L’AMOUR. LES JUIFS…LA TRAHISON »
Ben voyons….
Halte là mes braves petits « gentils ». Il va falloir repenser vos fondamentaux parce que nous ne sommes plus d’accord du tout pour nous laisser dépeindre par des fous furieux manipulateurs.
Vous ne pourrez pas sempiternellement cacher L’ANCIEN TESTAMENT. Vous ne pourrez pas jouer sur des foules analphabètes plus longtemps et les manipuler en leur donnant du juif à bouffer afin de les distraire de leur misère spirituelle, affective, économique.
Les musulmans le font et s’élèvent parmi eux, des hommes et des femmes qui, bien que pusillanimes face à la Oumma, commencent à lire autre chose que le Coran et les Hadiths.
L’Église ou plutôt les Églises chrétiennes devront REPENSER leur technique de vente.
L’Amour n’est pas né avec JESUS mais à l’aube de l’humanité.
Certains ont su capté l’intérêt de cette inclinaison car au départ il s’agissait (selon moi bien évidemment), de solidarité et de combat contre la cruauté, la souffrance.
« Aime ton prochain comme toi-même » était une sentence prononcée par Hillel et si on l’a mise dans la bouche de Jéhoshuah devenu Jésus Christ, c’est parce qu’il était un bon juif, ni plus…ni moins.
Déclamer depuis deux millénaires « l’amour du Christ » n’a pas tellement aidé les nations chrétiennes à concevoir ne serait-ce qu’un tout petit peu ce que cela veut dire.
Mieux encore : notre errance, à nous juifs, nous a été imposée certes mais nous avons pu visiter ce monde. Nous avons, contraints et forcés, assuré une persistance de notre foi sur tous les continents.
Le défi était là. Allions-nous malgré tous ces malheurs résister jusqu’au prochain rendez-vous en Erets Israel ?
La réponse, vous la connaissez. Tout le monde la connait.
L’amour n’est pas une valeur chrétienne. Elle est une loi juive. Cette loi qui nous a sauvés quoi qu’en pensent les révisionnistes.
Elle s’est muée en obligation d’aider son prochain en exil pour que le jour prochain qui nous réunira en tant que nation reconnue, nous soyons au rendez-vous.
Dans quelques jours, nous célébrerons cette liberté qui est le ciment de notre foi. Pessah, Moïse, les miracles et à l’arrivée Israël.
Je dédie ces quelques mots à toutes ces petites copines mal intentionnées qui durant mon enfance en France, alors qu’elles portaient aubes blanches et souliers vernis que l’amour chrétien dont elles se gargarisaient était le fondement de ma propre histoire, de celui que dispensait mes parents et tous ceux de ma communauté.
On n’en faisait pas étalage. On le prodiguait, c’est tout.