L'assassinat de Sarah Halimi suivi de celui de Mireille Knoll m'avaient anéanti.
On renouait avec les vieux démons et les juifs étaient officiellement des citoyens de seconde zone.
Peu le savent mais plus de 50 000 enfants juifs ont du sortir des écoles républicaines uniquement pour des problèmes de sécurité. (ce chiffre n'est JAMAIS évoqué dans les média...)
Si cela n'a jamais intéressé les média et encore moins le gouvernement, j'ai toujours pensé qu'un abattement fiscal serait le bienvenu puisque nous ne jouissons pas en qualité de français des mêmes droits que la population immigrée quelque soit la génération.
Cela pourrait nettement faire réfléchir les technocrates si ma simple revendication était acceptée. Payer pour un service ouvert à tous mais refusé aux seuls juifs comme sous l'occupation, cela me paraîtrait normal.
Quoiqu'il en soit, j'en étais toujours à maudire ces pseudo "fous d'Allah" qui vont se faire radicaliser et marabouter dans les mosquées de Paris que je connais personnellement pour les avoir longuement observées, quand mon neveu vint me rendre visite et m'expliquer sous le coup de l'émotion qu'il voulait porter plainte.
Le fait est qu'il roulait en scooter pour des raisons professionnelles et qu'il avait été arrêté par deux hommes en civil alors qu'il n'avait commis aucune infraction.
Ces hommes n'ont même pas montré d'insignes et il est fort à parier qu'ils n'étaient pas flics mais là n'est pas le problème.
Je décidai de façon que j'avoue PERFIDE, de me rendre avec lui pour signaler l'incident dans le commissariat du 11ème arrondissement et encore une fois pour de mauvaises intentions.
Nous fûmes reçus correctement et le flic de service posa plusieurs questions sur le lieu, l'heure et ce qui fut reproché à mon neveu, c'est à dire rien.
Il fit l'objet de grosses injures comme des wesh-wesh ce qui pouvait faire tiquer les flics car il y avait manifestement "usurpation d'autorité".
Or, un autre flic plus gradé est venu rejoindre celui qui prenait la déposition car l'affaire n'était pas si banale, d'autres avaient eu lieu du même type quotidiennement.
C'est là que j'ai pris un malin plaisir à me venger bassement, d'où l'aveu que je vous fais ici même.
J'ai demandé à mon neveu de se lever et d'arrêter de témoigner.
"Nous ne voulons plus de plainte ni de main-courante Messieurs".
Les flics étaient très surpris et ne comprenaient pas ce revirement brutal pourtant poli mais ferme.
Je demandai à mon neveu de se lever et de partir avec moi bien qu'il fut réticent.
"Nous sommes dans le commissariat où les flics ont entendu les cris de Sarah Halimi et ont assisté à son meurtre sans intervenir pendant plus d'une heure alors ne t'attends à rien de CE commissariat mon chéri. On part et tout de suite !".
Les deux flics et surtout le plus gradé m'a tancé en me disant que ça "n'avait rien à voir et que certains médias avaient exagéré".
"Les médias ? Sans doute Monsieur, pas les témoins directs et ils sont nombreux à avoir décrit toute cette scène d'horreur. S'il vous fallait la garde républicaine pour réagir et empêcher ce meurtre, vous auriez peut-être du le faire !
Il vous arrive de demander un serrurier pour des huissiers et faire exploser la porte de gens qui doivent de l'argent ou qui vont se faire expulser mais vous n'avez pas eu le même réflexe pour une femme qui hurlait sous la torture ?
Lève toi mon chéri. Nous n'avons RIEN à dire à ces forces de l'ordre. Ils ne sont pas tous comme ça j'en suis sûre mais eux, non. Ce serait faire injure à ces pauvres femmes assassinées parce que juives.".
Nous sommes repartis dignement et mon neveu chéri m'a suivi sans broncher. Il me connait.
Il sait que les paroles ne suffisent pas, ne suffisent plus. Il faut parfois toucher l'âme ou la conscience de certains pour qu'enfin ils prennent la mesure de leurs erreurs qui peuvent aller jusqu'au meurtre.