ILS ETAIENT PARTOUT !
Publié: Mai 27th, 2018, 9:37 pm
Amis lecteurs (les lectrices rien à foutre),
On a un drôle de tic nous les juifs. Instinctivement, on va chercher des ancêtres dans les endroits les plus reculés et tout au long de l'histoire.
Ouais, c'est un tic de con mais c'est LE NÔTRE !
Mon propre gamin me traitait d'obsédée lorsque je "cherchais le juif" derrière toute chose ou tout événement historique.
Depuis quelques années toutefois, il fait cette recherche...systématique. Je n'y suis pour rien !
"Et celui là ? Il est juif ?" C'est un truc récurrent même pour les juifs éloignés...ceux qui semblent n'en avoir rien à foutre.
Le temps, l'espace, les terres très lointaines, vous y trouvez des juifs...Comme s'il était vital pour eux d'aller dans les zones les plus reculées pour enfin qu'on leur lâchent la grappe.
Mais pas seulement. Le coup de la valise à portée de main je crois qu'on est nés avec et que le monde nous fascine aussi.
Qu'on aille s'implanter au milieu de la Chine alors qu'on n'avait plus de cons à nos trousses et ce, avec les troupes d'Alexandre qui elles se sont arrêtées aux abords seulement, ça veut tout dire.
Ca veut dire que le fameux ZELIG évoqué par Woody Allen est un concept juif ! On s'adapte vite au point d'attraper la couleur locale !
Lorsque des pères blancs se radinaient en plein Kaifeng (Chine) et tombaient sur des juifs totalement sinisés, tentant désespérément de trouver un juif qui passerait dans leur patelin pour savoir comment continuer à rester juifs, ça sent vraiment la ténacité quasi-mystique.
Ce soir, c'est la Tour de Londres qui semble avoir été le théâtre de "juiveries" et l'histoire est mignonne...Si tant est que l'on se souvienne aussi que ce ne fut pas rose en Grande-Bretagne pour les juifs.
Le pogrome archi-immonde de York est resté dans les annales au point que les juifs anglais récitent le Kaddish encore de nos jours pour commémorer ces centaines de juifs assassinés le 16 mars 1190.
La communauté juive s'est renouvelée plusieurs années après le massacre, mais une centaine d’années plus tard elle disparaît finalement, en 1290, avec l'expulsion des Juifs d'Angleterre, qui restera en vigueur jusqu'à qu'au XVIIème siècle. Généralement, on laissait rentrer les juifs pour "donner une impulsion économique et médicale". Les bobards de tolérance sont ce qu'ils sont, de bons gros bobards. Avoir SES juifs c'était bon pour tout et surtout pour les impôts et donner un exutoire aux populations laborieuses.
Depuis ce pogrom, les Juifs d'Angleterre ont pris sur eux-mêmes de ne pas passer la nuit dans la ville d'York, et cette décision est même mentionnée dans différents livres d'Halakha (loi juive). Cette coutume est pratiquée encore aujourd'hui. Ainsi de nombreux Juifs commerçant à York, préfèrent voyager tout les soirs vers une banlieue lointaine de la ville pour passer la nuit et revenir à York chaque matin pour leur travail.
En 1978, une pancarte commémorant l’événement a été érigé dans la tour de Clifford.
Grande-Bretagne : la Tour de Londres reconnue comme « site d’histoire juive »
Tous les ans, trois millions de visiteurs viennent découvrir la célèbre tour de Londres. Désormais, suite à la publication d’une nouvelle recherche sur l’histoire de cette dernière, certains tours organisés sur place ainsi que le module éducatif destiné aux écoles montreront « la signification particulière (de l’endroit) pour les juifs de Londres ». Rupert Gavin, le directeur des « Historic Royal Palaces », a précisé, en outre, qu’il cherchait les moyens pour « représenter de manière vivante la présence juive » dans ce site. Qui, fut notamment défendu, en 1267, par des juifs en armes s’opposant à la révolte des barons menée par Simon de Montfort, révolte visant à détrôner le roi d’Angleterre.
Mais, l’histoire juive de la Tour ne se résume pas à cette seule action d’éclat. En effet, comme l’explique Sally Dixon-Smith, la conservatrice des collections de la Tour, qui vient de publier ladite recherche sur les liens entre le lieu et les juifs, « la position de la communauté juive est centrale pour comprendre » l’histoire de l’Angleterre de l’époque et celle du site.
Ainsi, après avoir « épluché » moult documents, elle a découvert que les juifs de la capitale étaient venus régulièrement se réfugier là lors d’émeutes violentes dirigées contre eux. Comme en 1189 à l’occasion du couronnement de celui qui allait être connu sous le nom de Richard Coeur de Lion. Au 13ème siècle, lors de ce que l’on peut nommer un pogrom, les juifs sont même restés dans la Tour pendant plusieurs mois!
C’est aussi dans cette même tour que les juifs londoniens venaient réclamer justice. « Les juifs étaient considérés comme propriété de la Couronne, dit la conservatrice. Ils relevaient, donc, de la juridiction des constables (commissaires royaux, ndlr) ». En même temps, lors de cette période, juifs et chrétiens étaient taxés séparément et « la protection royale et l’accès au tribunal royal avaient un prix ». Les juifs payaient, donc, de lourds impôts et une partie de l’argent ainsi collecté a servi à l’extension de la Tour ainsi qu’à la construction de sa célèbre « Porte des Traîtres ».
La Tour de Londres était aussi une prison. Y furent incarcérés des juifs accusés de meurtres rituels (à la fin du 13ème siècle) ou ceux soupçonnés, en 1278, d’avoir « rogné » le bord de pièces en argent. Sur les 600 chefs de familles enfermés pour cette raison (dont la grande majorité était innocente), plusieurs furent exécutés. C’est enfin là qu’en décembre 1290, les juifs expulsés d’Angleterre furent regroupés pour qu’ils quittent définitivement le pays via la Tamise (puis la mer). Ce, après avoir dû s’acquitter d’un dernier impôt auprès du « constable » de la Tour.
Catherine Garson
Le fameux mythe du "meurtre rituel" naquit en Angleterre puis voyagea en Allemagne rapidement pour faire des émules en France et enfin dans toute l'Europe.
Il faudrait scénariser la vie de Benjamin de Tudèle (1130/1173) qui fut un reporter juif zélé : "voyageur juif médiéval a visité l'Europe, l'Asie et l'Afrique au XIIe siècle. Avec sa vaste formation et sa bonne connaissance des langues, il est une figure majeure de la géographie et l'histoire juive médiévale. Ses descriptions de l'Asie occidentale précèdent celles de Marco Polo d'une centaine d'années."
Infatigable De Tudèle ! Il faisait avant nous la comptabilité des juifs de trois continents avec tous les risques que cela comportait pour l'époque.
Pour de plus amples informations sur la vie incroyable de Benjamin de Tudèle, prière de voir l'ami Olivier sur l'autre versant nettement plus fréquentable et intéressant de ZAKHOR ONLINE !
Il en connait un rayon !