OK ! Comment vais-je présenter la chose ?
J'ai des super hardos de droite qui trouvent que les blacks blocs sont d'extrême-droite et j'ai du me prendre la tête avec une syndiquée hier qui me l'assurait.
La vioque estampillée FSU (syndicat enseignant) était persuadée que c'était des nazis ces mecs qui détruisaient leur magnifique défilé du 1er Mai.
J'en ai eu plein le cul des délires de la moukère car lui dire qu'ils étaient à mon avis d'extrême-gauche, elle me matait bizarre.
On s'en cogne n'est ce pas.
L'important pour moi, c'était de me transporter aux abords de Gaza au milieu de PANAME !
J'ai bien fait de sortir ! Les camarades de la CGT AUSSI ! YEAH !
Bastille les aminches ! C'est par là que je crèche. Vous parlez si je me cogne absolument toutes les manifs de Paname !
Pis les camarades cégétistes, qu'est ce que vous voulez...Je ne peux pas vraiment les saquer because mon paternel lui il était FORCE OUVRIERE !
Je doute que mon adorable père (z'l) aurait pigé quoique ce soit à ce qui l'entoure de nos jours. Il aurait sûrement viré comme moi "rien à foutre !" mais sans jamais le mentionner bien sûr.
Mon père était un homme d'honneur et de conviction mais il aurait sans doute trouvé un coin pénard pour se mettre la tête entre les mains et pleurer sur des livres de Jaurès.
Il était du genre "si tous les gars du monde..." et déjà on se prenait la tête tous les deux. Après tant d'années aux USA, il pensait réellement que ça m'avait changé mon cœur de gauche comme il m'avait appris.
Il ne voyait pas les changements qui pointaient et l'antisémitisme des arabes qui s'installait.
Après tout ce qu'on a vécu depuis les années 90, il n'aurait sans doute pas survécu : le chagrin l'aurait emporté car toutes ses convictions d'humanisme et tous ses espoirs d'homme issu de la classe ouvrière l'auraient anéantis.
Il était comme ça mon père. Il adulait la France et nous répétait après chaque kiddouch de Shabbat : "Avez vous seulement conscience de la chance de grandir dans ce pays fantastique où tout le monde est égaux ?".
Mouais..."Toi tu es toujours contre ce qui est ! Une anarchiste ! Ta fille est une anarchiste !" qu'il disait à ma mère.
Sur quoi, invariablement ma mère répondait : "Il en faut bien un dans le tas de gosses pour faire péter le merdier !".
C'était fendard les shabbats à la maison.
Entre débats où tout le monde hurlait pour apporter sa contribution et tout ça initié en douce par mon paternel. Il adorait nous écouter apporter des arguments même si on dégoisait sur son parti socialiste !
Par amour filial sans doute, personne ne protestait lorsqu'il nous inscrivait et payait nos cotisations au PS. On s'en foutait, on n'allait jamais aux réunions mais pour ses "camarades" ça la foutait bien. Tu parles ! 8 gosses et son couple qui cotisent...ça le rendait heureux.
Aucun de mes frangins, frangines n'a jamais protesté. On l'adorait, c'est tout.
Je suis juste attristée car l'avènement qu'il attendait comme le Messie : "L'homme nouveau qui donnera la main à l'autre sans réfléchir", il y croyait à donf.
Yep ! Papounet...Tu me manques tellement. Même si je ne croyais pas à ton "homme nouveau" connaissant hélas la nature humaine, tu nous maintenais dans une dynamique subtile entre un judaïsme doux, apaisé et la politique très politicienne de tes camarades socialos.
Tous tes gosses te regardaient avec amour quand tu récitais par cœur les prières et que tu embrayais sur Moïse qui était selon toi "le premier socialiste jamais évoqué dans l'histoire" !
Rien que pour ton enthousiasme, on faisait mine d'y croire et on se ruait sur toi pour t'embrasser.
Si tu me vois ou me lis Papounet, regarde les veaux français accepter l'inacceptable. Regarde ce qu'a fait ton héros Mitterrand et dis-moi que j'avais tort : il bouffait avec Bousquet !
Mais on s'en fout de tout ça maintenant. Tu es parti et moi je reste amputée de ta magie et de ton amour.
Salope de vie !