C’est à la faveur d’une recherche sur un manuscrit du Coran datant du VIIIe siècle, mis en vente par Christie’s qu’un palimpseste a été découvert, sous les caractères arabes apparaissent des caractères coptes
Pour qui a lu Au nom de la rose, le mot palimpseste n’a plus de secret, il s’agit d’un manuscrit sur parchemin d’auteurs anciens que les copistes du Moyen Âge ont effacé pour le recouvrir d’un second texte. Il convient de rappeler qu’au Moyen-Âge les supports médiatiques étaient rares, les parchemins utilisés pour les livres étaient constitués de peau d’animal tannée (mouton, chèvre, agneau), leur rareté faisait leur prix très élevé et pour cette raison même ces feuilles de parchemin étaient parfois grattées pour servir à nouveau pour l’écriture de nouveau textes qui se substituaient ainsi aux précédents (l’utilisation du papier n’arrivera qu’au 13e siècle).
C’est exactement ce que vient de découvrir une philologue paléographe française Eleonore Cellard, spécialiste des manuscrits coraniques, chercheure au Collège de France rattachée à la chaire de François Déroche, qui a examiné ce fragment manuscrit d’un Coran datant du VIIIe siècle, soit un siècle après l’émergence de l’Hégire, proposé par Christie’s.
Sous le texte arabe apparait un texte copte provenant de la Bible extrait du Deutéronome. On ne peut imaginer plus intéressant syncrétisme ! Une transmission de la Bible juive par essence aux premiers chrétiens d’Égypte, les Coptes, puis aux Musulmans des origines. C’est dire cette effervescence culturelle, ce bouillon de culture de l’époque. Si la datation de ce palimpseste demeure précise (VIII siècle), et correspond au même temps d’écriture que ces Corans et autres manuscrits trouvés en nombre dans une mosquée de Sana’a en 1972, il est en revanche plus difficile de dater l’époque à laquelle le texte copte a été écrit. En effet les moyens d’investigation scientifique telle la datation au carbone 14 ne peuvent être mis en œuvre, cette technique ne révèle que l’âge du support, c ’est à dire du parchemin, et non des encres utilisées. En outre la technique est invasive et le palimpseste est trop fin pour subir de telles opérations au risque de sa destruction.
C’est en tous cas une première que révèle ce palimpseste, un texte non arabe, un texte chrétien, sous l’écriture même du Coran.
Pierre-Alain Lévy
Je comprends l'enthousiasme du rédacteur mais personnellement j'y vois un signe de la vitalité du judaïsme deux fois rongé à sa base.
Certes, le produit est cher et rare alors combien de documents ont fini ainsi ?
Il n'empêche qu'après les chrétiens coptes ce sont les musulmans qui se sont emparés de ce morceau de Torah déjà effacé par les chrétiens puis par eux.
Tout ceci représente pour moi une symbolique quasi-absolue : la volonté d'éradiquer les origines du message universel du judaïsme. Pourquoi sinon pour se l'approprier et le tordre jusqu'à ce qu'il devienne INOPERANT.
Le judaïsme ou plutôt la Torah ne peut se contenter de "commandements" mais aussi de l'interprétation : du Talmud.
La démonstration en a été faite par d'immenses rabbins à travers les siècles. Comprendre le message de D.ieu c'est passer par l'exégèse et la philosophie.
Oui. Sortir tout le jus, tout le suc pour comprendre non pas seulement les desseins de D.ieu comme le prétendait l'Eglise mais pour les PRENDRE A BRAS LE CORPS !
Pas plus tard qu'hier, j'écoutais (religieusement ?) une émission de Finkielkraut REPLIQUES sur les conséquences des "détails".
L'écrivain Marc Cohen (que je ne connaissais pas) m'a alors révélé une chose que j'ignorais complètement : Un parasha (je mettrai le lien plus tard) explique qu'en fait il n'y eut pas seulement le DECALOGUE mais 23 autres lois données par D.ieu au peuple juif.
Cela relativise beaucoup de choses et surtout nous interpeller car les lois ressemblent au code civil tel que nous le connaissons.
Marc Cohen donne un exemple sur un puits et une vache qui tombe dans ce puits : Qui est responsable de cette perte ?
Le problème juridique est posé.
Nous nous trouvons donc dans une configuration que je pense exceptionnelle tant elle est d'une modernité déconcertante.
Nous avons reçu les lois ESSENTIELLES permettant de ranger le crime dans le tabou puis les lois aussi importantes autorisant la législation.
Excusez mon enthousiasme ! Seule mon Maître comprendra. Elle fut mon prof, mon Maître, celle qui fit jaillir la réflexion constante. Elle est magistrate mais ça...disons que je le pressentais.