Merci chère Rozy,
Il est vrai que Guy Rosanovitch fut magistral dans ma défense contre ce mal embouché qu'est Frédéric Haziza.
Je vous ferai remarquer, en outre, que ce type intervient toujours de façon péremptoire, dès que quelque chose ne le satisfait pas.
Frédéric Haziza, signataire de l'appel de Jcall, se présente comme suit sur le site en question :
28 avril 2010, Haziza Frédéric, chef du service politique de Radio J, journaliste Paris France
«Il était temps de sortir du suivisme stupide, borné et improductif, depuis trop longtemps choisi par les dirigeants de la communauté juive de France. Enfin un appel à la raison et à l'intelligence !»
Je vous laisse juge, chère amie, du peu de hauteur politique de ce journaliste qui semble oublier un peu trop vite les années de plomb qui ont suivi l'affaire Al Dura dans la communauté juive de France : une vague antisémite sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale et totalement passée sous silence par François Hollande, alors secrétaire général du PS.
Un journaliste comme Monsieur Haziza ne peut que me mettre en colère. A force d'interroger toutes les forces politiques françaises, il lui manque l'intelligence, le raisonnement nécessaire pour faire le tri et une analyse personnelle de la situation des Juifs de France.
Il pourrait m'alléguer le fait que ce n'est pas son rôle mais lorsqu'on s'implique en signant un «appel à la raison», on fait preuve de militantisme et on est donc amené à être critiqué. C'est au militant que je désire m'adresser.
Être journaliste tout en militant, voilà bien ce qui a fait de ce métier une vaste plaisanterie le menant à sa perte car le devoir numéro un de cette profession a toujours été d'INFORMER.
Dimanche dernier, alors que je tentais de donner quelques informations sur des journalistes-militants du Haaretz, je poussais plus loin mon raisonnement mais hâtivement, bien sûr, puisque le temps est compté sur un forum radiophonique.
Toutefois, en quelques mots, j'ai pu faire part de tout le mal que je pensais des Accords d'Oslo initiés par l'actuel Président de l'État d’Israël, Shimon Peres.
A ce propos, je vous recommande le livre "Shimon Peres et l'histoire secrète d’Israël" de Michel Bar-Zohar (Éditions Odile Jacob).
Cette biographie rédigée à la demande de Shimon Peres lui-même fait mention de tout ce que j'ai dit à l'antenne, à savoir :
Les Accords d'Oslo sont le résultat de conjectures visant à remettre en selle Shimon Peres et Yasser Arafat : une demande de ses amis très à gauche comme Amos Oz ou des négociateurs comme Yossi Beilin et Yaïr Hirschfeld, demande associée à une volonté de relance d'un Parti travailliste mal en point.
Mais Shimon Peres n'avait pas pris en compte un élément crucial : l'OLP et Yasser Arafat, en 1993, étaient dans une très mauvaise passe politique et financière. L'OLP SUBISSAIT ENCORE LE CONTRECOUP DU PARI INSENSÉ D'ARAFAT QUI AVAIT MISÉ SUR SADDAM HUSSEIN, EN 1991, PENDANT LA GUERRE DU GOLFE.
Pourquoi les avoir aidés ? Cette erreur sera une calamité pour la sécurité d'Israël.
Frédéric Haziza me prête des propos que je n'ai pas eus à l'antenne et, si je conviens d'avoir parlé de ce qui suit, mes propos n'avaient rien d'outrancier :
Le goût pour le pouvoir de Shimon Peres est absolument effarant ; cela vient sans doute du fait qu'il s'est toujours senti mal aimé, n'ayant jamais participé en uniforme aux différentes guerres d’Israël, sans doute l'une des raisons pour laquelle Yitzhak Rabin le détestait cordialement.
Mais laissons quelques grands personnages de la vie politique israélienne parler de Shimon Peres.
Le Président Haim Herzog appréciait Shimon Peres mais ne le ménageait pas pour autant. Il écrit : « Peres, et c'est dommage, s'est créé une image que je qualifierais de nixonienne. En raison même de sa personnalité brillante et de son habileté à manœuvrer en coulisses, il est souvent perçu comme un personnage sans intégrité. Il va pourtant de soi que la perception n'est pas la réalité. Peres agit de cette manière pour atteindre ses objectifs, lesquels sont nobles. Les méthodes, elles, ne le sont pas, comme c'est toujours le cas avec les politiciens. Peres cite souvent François Mitterrand qui l'a dit mieux que personne : «Un politicien qui ne fait pas de promesses avant une élection n'est pas un politicien. Un politicien qui tient ses promesses une fois élu n'est pas un homme d'État.»
Quel cynisme en vérité que celui de Mitterrand !
Amos Os lui-même, grand ami de Shimon Peres fait la déclaration suivante : «Sa faille (à Peres) la plus importante est son insatiable soif d'être aimé. S'il s'apprête à rencontrer un groupe de colons d'extrême-droite, il veut en être aimé. S'il a affaire à un groupe de radicaux d'extrême-gauche, il a tout autant besoin de leur amour. Parfois les deux rencontres se déroulent le même jour. Pour peu qu'on en lise le compte-rendu dans la presse, comment ne pas penser que le personnage est un véritable caméléon, sans échine ni convictions ? (….) L'idée d'un dirigeant en quête permanente d'amour est quelque peu névrotique.»
Toutefois, il n'est pas inutile de rappeler que Shimon Peres, bien que gourmand en matière de pouvoir, a beaucoup fait pour Israël dans les années 1950. Non seulement il a initié le développement de l'arme nucléaire mais il a permis d’importer massivement des armes en provenance de France.
Eh oui, chère Rosy, lors que les USA et le reste des pays occidentaux nous avaient tourné le dos et que les armées arabes voulaient nous rayer de la carte, SEULE LA FRANCE (Guy Mollet surtout avec Maurice Bourgès-Maunoury) A ÉTÉ GRANDIOSE !
Shimon Peres fut le grand coordinateur de cette opération appelée "les accords de Sèvres".
Ce moment de la vie d’Israël est passionnant.
Non Rosy, et on pourrait repasser ce que j'ai dit à l'antenne, je n'ai pas insulté Shimon Peres comme le prétend ce malotru de Frédéric Haziza.
Je n'ai fait qu'un tout petit cours d'histoire car les "accords d'Oslo" ont non seulement permis à Arafat de venir en Israël (et non RE-VENIR) mais ils ont coûté la vie à près de deux mille Israéliens dans différents attentats, attentats-suicides ou autres.
Les accords d'Oslo furent surtout pour les Palestiniens une sorte de reconnaissance internationale de leur statut de "spoliés par les Juifs", ce que je ne puis tolérer. Or, Shimon Peres et la gauche israélienne en furent les instigateurs avec Abou Ala'a, trésorier de l'OLP, et Abou Mazen plus connu sous le nom de Mahmmoud Abas.
Rabin ne voulut tout d’abord pas entendre parler de ces accords ! C'était un faucon de gauche et il connaissait trop la perfidie des Arabes pour les avoir combattus.
Hélas ! Comme beaucoup de grands soldats décidant d'entrer en politique, il lui manquait une vision géopolitique, la vue à moyen ou long terme. On n'entre pas en politique comme on entre en guerre, qu'elle soit offensive ou défensive. C'est presque contraint que Yitzhak Rabin s'est laissé entraîner par Shimon Peres dans des négociations secrètes à Oslo. Ce grand général avait chopé le virus du politicien et il allait présider aux destinées d’Israël.
On cite volontiers en exemple (même à gauche mais du bout des lèvres) des hommes comme Menahem Begin. Pourquoi ? Parce qu'il réussit à faire la paix avec l’Égypte. Il n'était pas GÉNÉRAL ! Il était avant tout sioniste et amoureux du peuple juif.
Un autre comme Yitzhak Shamir réussit à faire la paix avec la Jordanie. Il n'était pas GÉNÉRAL mais comme son beau-frère, Menahem Begin, il était lui aussi sioniste et amoureux du peuple juif.
Ces hommes furent extraordinaires à plus d'un titre. Ils se sont battus contre les Britanniques et les Arabes avec peu de moyens mais avec une rage de vaincre en grande partie due à la Shoah.
Ces deux grands hommes ont été de grands résistants au sein de groupes qu'on ose aujourd'hui qualifier de terroristes afin de les mettre sur le même plan que le Hamas, le Djihad islamique, l’OLP, le FPLP, etc.
Pourtant, chère Rozy, comment ne pas oublier l’"ALTALENA" ? David Ben Gourion a bel et bien ordonné que ce bateau rempli d'armes et appartenant à l'Irgoun (Menahem Begin) soit coulé. Des Juifs ont tué d'autres Juifs ! Et qui accomplit ce travail pour David Ben Gourion ? Yitzhak Rabin !!!
C'est justement, parce qu'ils ne voulaient pas avoir à faire ce que ces sionistes de gauche avaient fait -à savoir tuer des Juifs- que l'Irgoun, et plus tard le groupe Stern, ont rejoint les rangs de la Haganah qui deviendra Tsahal.
Vous voyez, chère Rosy, l'histoire de ce petit pays est si dense que l'on peut en effet passer à côté de détails qui n'en sont pas.
Aujourd'hui, les «bons» et les «gentils» sont sensés être les Juifs de gauche ou ceux qui comme Frédéric Haziza, qui a tout de même une carrière à mener, clament à tout bout de champ : "Je suis un bon Juif puisque je suis pour deux États pour deux peuples !"
Ah ma chère !!! Après ça... ils ont tout dit !!!
Alors moi, la mauvaise, la sans-cœur, celle qui va fouiner jusque dans les petits et grands moments de l'histoire d’Israël, je refuse de considérer le peuple palestinien et par conséquent je refuse le consensus.
Que l'on revienne aux fondamentaux ! Que l'on reconnaisse qu'en donnant 80 % de la Palestine mandataire aux Arabes, nous les Juifs avons été volés ! Qu’on nous laisse au moins l’intégralité des 20 % restants comprenant la Judée-Samarie !
Les Arabes sont déjà gagnants, pourquoi en rajouter ?
Tout ce qu'ils possèdent en Judée-Samarie porte mon histoire, même les noms des villes ! Il leur arrive toutefois de faire un remake de cette ordure d'Empereur Hadrien qui voulut rayer jusqu'au nom Israël en le renommant Palestine ! Voilà donc les Arabes qui débaptisent des villes plusieurs fois millénaires afin de leur donner un statut "islamique". Tout cela avec l'aide de ce gros machin onusien qu'est l'UNESCO.
Si cela les amusent de renommer Naplouse l'antique Shehem...
Un jour prochain, nous redonnerons à nos terres antiques leurs noms et leur splendeur d'antan.
Vous verrez, chère Rosy, un jour nous irons nous promener à Jericho et nous entendrons en rêve les trompettes, comme au temps de Josué...
Puis nous irons à Bethléem et avec entrain nous ferons cuire les pains de proposition car rêver n'est pas interdit, cela emplit d'espoir. Le rêve juif est puissant. Il nous permet de croire en notre avenir même aux moments les plus terribles.
Sans le rêve nous aurions fini comme tant d'autres peuples sous le joug des Arabes : islamisés et arabisés ou bien convertis depuis des lustres au christianisme.
Être le peuple à la nuque raide et aux espoirs intacts nous a fait tenir.
Hebron redeviendra un lieu de pèlerinage juif car nos plus grands patriarches y sont enterrés.
Certains Juifs laïcs m'objecteront que tout ceci n'a pas d'importance. Alors qu'est ce qui est important ?
Si l'histoire d'Abraham, Moïse, David et Salomon n'a pas d'importance, où se situe le judaïsme ? J'ai la faiblesse d'y croire et cela fait de moi une espèce d'illuminée.
Admettons... Nous sommes peut-être de doux rêveurs mais nous pouvons affirmer que nous avons révolutionné le monde, ni plus, ni moins. Ce n'est pas de l'auto-satisfaction, de l'orgueil ou quelque chose dans le genre mais rien que le Décalogue est une RÉVOLUTION puisqu’il permet aux sociétés de s'articuler autour d'une éthique et d’autoriser le vivre ensemble.
Qu'on soit croyants ou non, pratiquants ou non, il faut voir Israël comme un renaissance, comme un RENDEZ-VOUS ! C'est ce mot qui me revient toujours.
Nous avions rendez-vous depuis deux mille ans, nous, les enfants d’Israël, ici-même sur cette terre ; et rien, ni les autres nations ni les cruautés que nous avons affrontées durant ce temps d'errance, ne nous a fait manquer ce rendez-vous.
Si les armées de David ont eu raison de toutes les armées ennemies, alors... peut-être que le plus incroyant des Juifs ne doutera plus d’un possible "miracle" ?
Je vous embrasse, chère Rosy,
Nina