Forum Zakhor-online

Gilles Simeoni. Je suis un élu natio­na­liste qui défend les inté­rêts du peuple corse. Des gens viennent s’ap­pro­prier une plage en disant « On est chez nous », c’est inac­cep­table. Par ailleurs, il est inquié­tant de voir certains membres de la commu­nauté musul­mane qui s’isolent de plus en plus sans cher­cher à s’as­si­mi­ler à la société insu­laire. L’île accueille 5 000 nouveaux arri­vants par an. Sur une popu­la­tion de 305 000 habi­tants, on compte aujourd’­hui 50 000 musul­mans. C’est énorme et cela donne toute la dimen­sion du problème.

Notre prin­ci­pale préoc­cu­pa­tion est que la Corse ne devienne pas une cible prio­ri­taire de Daech, que l’on dise « en Corse, on n’aime pas les musul­mans ». Il est clair que les regards se tournent vers nous. Penser que le maire de Sisco est passé sur CNN, c’est surréa­liste. Je peux affir­mer que si un atten­tat djiha­diste se produit chez nous, nous ne pour­rons plus rien maîtri­ser. Nous pouvons nous attendre à une véri­table guerre civile. Les Corses réagi­ront.

Vous semblez critiquer l’at­ti­tude de l’État français.

Je dirais que l’État nous a en quelque sorte « refilé le bébé » et se tient en retrait. Nous n’avons pas entendu le préfet de Corse sur l’af­faire de Sisco. Il est en vacances. Je crois que les auto­ri­tés espèrent en secret que nous ne nous en sortions pas. La cris­pa­tion des Corses est d’au­tant plus forte que notre reven­di­ca­tion iden­ti­taire n’est pas satis­faite. Il faut comprendre que la Corse est un concen­tré des problé­ma­tiques que l’on peut trou­ver à une plus grande échelle dans la plupart des pays, notam­ment en France.