(Javad Zarif, aussi sexy que George Clooney pour les iraniennes !)
Si certains citoyens de France et du monde pensent que l’accord iranien est une bonne chose, ils sont frappés d’amnésie et incapables d’évaluer une situation critique au Moyen-Orient.
L’Iran apparaît comme un pôle de sécurité, une nation bien ficelée avec des Universités, des femmes poursuivant des études même si elles sont obligées de rendre des comptes à la police des vices et vertus lorsqu’elles auront été trop loin dans leur accoutrement jugé impudique.
Oui, à tous égards, on peut, si on est décideur, se frotter les mains devant un marché de 80 millions d’âmes assoiffées de toutes sortes de biens de consommation.
La liesse du moment à Téhéran concernant la mise en application du fameux accord de Vienne, devrait toutefois faire peur à tous ceux qui ont une vue d’ensemble de la région.
Souvent, on tente de nous asséner des comparaisons avec l’Arabie Saoudite, leader jusqu’à ces dernières années du monde arabe.
Or, ce serait comparer les effets d’une pandémie à une autre, ni plus ni moins.
Les bédouins sur leurs trônes, nourris aux pétro-dollars et à la haine du Kouffar, avaient quelque chose de plus…rassurant ? Ils étaient prévisibles.
Leurs intentions étaient claires : ils voulaient détruire Israël et islamiser le monde. Vaste programme qui a tout de même des effets du moins sur le second point.
A coups de centaines de millions de dollars, les chameliers de la Mecque et affiliés du golfe, ont acheté les vecteurs d’opinion : Universités, ONG, partis et hommes politiques, médias.
L’opinion mondiale qui fut un moment médusée et admirative de l’état juif, a changé de cap et a fait sienne l’idée qu’Israel est le seul endroit au monde qui pousse à la guerre.
Malgré les centaines de milliers de morts en Syrie, Irak et Afrique noire, l’idée que l’état sioniste est derrière toutes ces guerres est bien ancrée dans les têtes des cinglés avec lesquels nous devons vivre désormais pour cause de nationalité identique.
Avec un Iran nucléarisé et fêté pour cela, les monstres wahhabites, salafistes et autres dogmatiques du Coran, commencent à avoir vraiment peur.
Les petites ogives chiites iraniennes ne seraient peut-être pas lancées sur les têtes sionistes mais peut-être sur les sunnites d'alentours ?
Les armes sophistiquées que l’Iran a conçues vont sans aucun doute s’abattre sur quelques soldats saoudiens au Yémen, en Syrie, en Irak ?
L’Iran ne peut se permettre de s’en prendre tout de suite à l’état d’Israel pour cause de puissance et de savoir-faire de la chose militaire. Il peut, par contre, donner une raclée mémorable sous le fallacieux prétexte de rendre gorge à l’état islamique (Daesh) que toute une coalition d’armées occidentales est incapable de défaire.
Il est vrai aussi que l’Iran n’ira pas (mentalité musulmane oblige), s’embarrasser des fameux dommages collatéraux qui font peur à l’Occident.
L’Etat islamique se planque derrière des boucliers humains ? L’Iran tirera sans broncher. Ce que n’oseront jamais faire les américains, français, britanniques et autres pays.
En fait, le véritable deal est là.
Si les USA et le reste du conseil de sécurité de l’ONU ont voté sans broncher la nucléarisation de l’Iran, c’était AUSSI pour que le pays des mollahs fasse le sale travail.
Bombarder sans faire le tri entre les oppresseurs et les opprimés.
Un marché tout neuf et demandeur ainsi que la résolution du problème DAESH sont les 2 raisons essentielles pour lesquelles les nations ont accordé aux mollahs le droit de jouer dans la cour des grands, de continuer son programme nucléaire.
Pour continuer à faire paraître Israel comme « le mauvais perdant », celui qui refuse ce chantage qui pourrait s’avérer très dangereux pour l’état juif, les agences de presse en font des caisses.
L’AFP, que les journaux reprennent mot pour mot, n’a d’yeux et d’intérêt que pour les rancoeurs du 1er Ministre israélien, Benjamin Netanyaou.
Rien de vraiment nouveau venant de cette agence, naguère très tolérante vis-à-vis des mœurs saoudiennes en matière de droits de l’homme et de la femme et de décapitations journalières.
On décrypte (même pour un parfait néophyte), la jubilation voire la jouissance du journaleux :
« Le Premier ministre d'Israël, ennemi juré de l'Iran, avait déjà accusé samedi Téhéran de n'avoir « pas abandonné ses ambitions de se doter d'armes nucléaires ». L'accord historique dénoncé par Israël est entré en vigueur samedi après le feu vert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), entraînant une levée des sanctions économiques qui frappaient l'Iran depuis des années. AFP»
Erreur ! Si effectivement l’Iran est un ennemi juré d’Israel, l’Arabie Saoudite vient au sommet de la liste des mollahs.
Non seulement, les saoudiens et autres pays du Golfe le savent mais ils pètent de trouille et supplient « l’ami américain » de les protéger. Tous les jours, la maison blanche et les proches d’Obama sont sollicités par les wahhabites pour se faire octroyer des assurances que l’ami de toujours tienne ses promesses pour contrer l’Iran.
La Mecque sera conquise au prix du sang.
Il ne s’agit pas pour l’Iran de s’emparer tout de suite du lieu le plus saint de l’islam mais de vendre à la place de ce grand bordel sunnite où les clans, les tribus ont fait allégeance à Al Qaeda ou l’Isis ou encore Al Nosra, la fameuse « révolution islamique ».
Cette « révolution islamique » n’a pas d’odeur chiite. Elle peut parfaitement s’adapter à tous les clans sunnites.
Ce sera d’abord au Yémen puis en Irak que la panoplie prête à l’emploi « révolution islamique » pourra d’abord s’installer.
Les populations sunnites, épuisées par tant de guerres et de morts, voudront adhérer au plan chiite.
La stabilité apparente de l’Iran, son opulence en matière de liquidités, son savoir-faire en communication pourra intéresser des arabes sunnites épuisés par les violences incessantes.
La Turquie ? Y pourra-t-elle quelque chose ?
Erdogan et son AKP seront bien trop occupés à garder le pouvoir. Ils sont travaillés par les résultats économiques très en baisse. Puis, la guerre larvée des Kurdes, aidés par l’Iran, risque fort de mettre Erdogan en très grande difficulté. Les attentats de ces derniers mois sont de plus en plus meurtriers. Sachant tout cela, Erdogan tente de toutes ses forces communicantes de renouer avec Israël, tant il semble perdu.
L’Égypte ?
Même problème.
Al Sissi doit faire face autant à l’économie plus que faiblarde de son pays mais aussi aux frères musulmans qui, eux aussi, comme le Hamas à Gaza, peuvent accepter l’argent nécessaire auprès de l’Iran via le Hezbollah qui se promène allègrement dans le Sinaï.
Le seul petit coin que la Russie peut et veut garder est sur les bords de la Méditerranée. Poutine ne tient pas du tout à engager son pays dans une guerre d’usure de type Tchétchénie. Lattaquié et alentours lui suffisent amplement pour faire mouiller quelques navires de guerre.
De plus, Poutine n’a aucun intérêt à se fâcher avec l’Iran, en tout cas, publiquement. Les coups de vachards se feront comme d’habitude entre les tordus du FSB (russe) et le VEVAK (iranien). Des guerres de l’ombre, à l’ancienne, avec parfois l’apparition de la CIA voire du Mossad mais rien « d’éclatant ».
Verre a moitié plein.
Il faut terminer sur une note optimiste ?
Disons que les va et vient d’un certains nombre d’entrepreneurs occidentaux peuvent intoxiquer le Perse moyen. Nul doute que le Guide Suprême et les conservateurs ont peur de cette promiscuité qui pourrait nuire à la « pureté de l’islam chiite ».
Il sera difficile pour les occidentaux, de ne pas regarder du côté des grues où les pendus restent parfois des jours entiers. Difficile aussi de planquer tous ces bassidj qui poursuivront comme des ombres les entrepreneurs qui pensent bêtement qu’ils ne seront pas surveillés de près.
On se retrouvera du temps de la glorieuse URSS dans laquelle un touriste était forcément un agent propagandiste du capitalisme dévoyé.
Cela peut énerver le mollah moyen et faire resurgir la vague puriste qui suivit l'arrivée de l'ayatollah Khomeiny.