Ce matin encore, la guerre en Syrie devient le point névralgique de tous les géo-politologues qui ont investi France Culture.
En fait, tout ce que ces doctes Messieurs et dames nous assènent, nous le savons par cœur.
Pensez…4 ans et demi, on a une petite idée de ce qui se passe dans ce coin là.
La problématique est la suivante :
Qui doit-on aider ? En qualité de Français, en qualité d’occidentaux ?
Pour faire court : DAESH OU ASSAD ?
Inévitablement, parce que la Russie a pris la place des Etats-Unis dans la région et parce que l’Iran est devenu fréquentable grâce à l’accord qui le lie avec les 5 + 1, tout le monde veut privilégier non pas un retour d’Assad mais hypocritement, « un retour d’Assad sous le parapluie Russo-Iranien ».
Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est que ces braves et intelligentes personnes rompues à l’exercice de cette science très nouvelle qu’est la géopolitique, nous parlent presque entièrement sous le coup de « l’émotion ».
Toutes ces décapitations, ces mises en esclavages, ces morts terribles infligées par Daesh leur sont insupportables.
Voilà qui est bien étrange car ils admettent volontiers qu’Assad est responsable de plus de 80 % des morts syriens.
Oui…mais on ne le voit pas.
Tandis que Daesh ne cesse de nous envoyer des vidéos gores devant lesquelles, nous, bien au chaud, on a du mal à ne pas vomir.
Depuis quand, je vous le demande, doit-on raisonner en terme d’émotion lorsqu’on est supposé utiliser froidement nos neurones ?
Tout ou presque a été discuté sur la problématique syrienne.
Il est vrai que la France va bientôt frapper quelques infrastructures de Daesh mais franchement il y a de quoi rire avant d’en pleurer.
En bombardant quelques groupes de l’état islamique, François Hollande va aider Bachar al Assad et surtout l’axe RUSSIE/IRAN/HEZBOLLAH à reprendre la Syrie.
Tout le monde va être content ? Forcément NON mais pas pour les mêmes raisons.
La Turquie d’Erdogan hait Bachar le syrien. Erdogan, le malade islamiste au pouvoir voudrait que les frères musulmans s’installent tranquillement à la place de l’alaouite/chiite Al Assad.
Mais ce qui nous intéresse et qui est trop peu évoqué, c’est forcément Israël.
Laisser l’Iran fait main basse sur la Syrie avec son allié Russe et ses supplétifs armés le Hezbollah, serait le pire scénario pour l’état juif.
Venir à bout d’une armée iranienne-hezbollahie bien plus préparée avec de vrais commandements et des armes russes sophistiquées serait bien plus dur qu’une armée d’un non-état comme Daesh.
Vous avez d’un côté des centaines de milliers d’hommes aguerris chiites et de l’autre un embryon d’armée fort de 30 000 hommes disséminés en Irak et en Syrie.
Quel diable choisiriez-vous de combattre ?
Vous pensez bien que le point de vue d’Israël n’a pas eu l’heur d’être vraiment discuté.
Aujourd’hui, les intérêts occidentaux restent les plus urgents. Pas ceux d’un « petit état de merde » dixit un roquet d’Orsay.
Maintenant, vous apparaît le contenu de la véritable pochette-surprise des « négociations sur le nucléaire iranien ».
Souvenez-vous de la France qui faisait sa mauvaise tête au milieu des négociations. « La France, disait Fabius, ne veut prendre aucun risque avec un Iran nucléarisé ».
Scongneugneu…Sacré Fabulos Fabius !
Qui peut résister à un marché tout neuf, tout beau, de 80 millions d’âmes ?
Personne.
Dans le package d’Obama, se trouvait bel et bien la dot de la mariée iranienne : LA SYRIE.
Désormais, on nous chante les louanges d’un Iran, pays stable qui pourrait venir à bout de l’horrible Daesh et assurer même si on ne l’aime pas, un Bachar Al Assad au pouvoir sous condition expresse : arrêter de massacrer son peuple.
Vous savez ce qui est marrant ?
C’est que l’Occident pétri d’amour et de droit de l’homme, joue toujours la carte malheureuse.
L’Iran était à bout de souffle avec l’embargo. Le peuple iranien menaçait le guide et les mollahs de se soulever tellement il n’en pouvait plus.
Arrive, Barack Obama sur son grand destrier blanc et revoilà nos Mollahs carrément adulés par la foule iranienne.
Non seulement ils peuvent continuer leur programme nucléaire mais ils peuvent toucher des milliards de dollars bloqués par l’horrible néo-cons que fut GW Bush.
La Syrie de Bachar ne tient plus qu’à un fil. Disons que l’armée syrienne a disparu et que les officiers qui sont morts ou réfugiés quelque part, ont été remplacés par des pasdaran iraniens.
L’Iran mène déjà la danse en Syrie.
Elle l’a d’ailleurs prouvé en tentant d’en découdre avec son ennemi intime israélien par Hezbollah interposé sur les hauteurs du Golan.
Nul doute que le guide, en fin de vie, voudra très rapidement avoir une petite victoire contre l’entité sioniste avant de rejoindre les jardins d’Allah.
Nous voilà donc devant une coalition mal fagotée mêlant ici et là des occidentaux qui n’ont pas du tout envie de se battre pour des arabes mais qui doivent gagner des parts de marchés IRANIENS.
Tout le monde veut paraître plus irano-compatible que son voisin.
L’Allemagne, même si elle avait quelques petites rougeurs au front, s’est vite déculpabilisée en filant le lendemain de l’accord à Téhéran.
Ne serait-ce que POUR SON PASSE GLORIEUX CONTRE LES JUIFS, le guide suprême, aura eu quelques attentions délicates à l’égard de l’Allemagne.
Les américains, déjà installés depuis quelques années, se font fort de ne pas ébruiter dans la presse, les petits business qu’ils ont signés avec les Perses. Des marchés anti-datés ? C’est possible…Tout est possible, le commerce n’a aucune limite surtout s’il s’accompagne de rentrées substantielles dans les coffres de la FED.
Les français ne sont pas en reste.
Dès lundi, Fabius qui a déjà porté son corps fatigué à Téhéran tout de suite après le vice-chancelier allemand, REPART AVEC 138 entreprises françaises en Iran pour vendre le fameux « savoir faire à la française ».
La France fait d’une pierre deux coups.
Sa Syrie, certes aux mains de l’Iran et de Poutine, peut être sauvegardée (du moins ce qu’il en reste mais Bouygues est prêt à vous reconstruire tout ça).
Son LIBAN, qui devrait tomber comme un fruit mûr dans les mêmes mains, à savoir le Hezbollah pour l’Iran.
Tout cela sera bien géré se dit le Quai d’Orsay si on fait bien amis-amis avec les mollahs.
Ca tombe bien ! Tout le monde est d’accord pour la nucléarisation.
Maintenant, l’Iran c’est bien. Maintenant, l’Iran est le seul régulateur de la région.
Maintenant, l’Iran pourra recevoir toutes les armes de l’ami Poutine pour…s’amuser avec Israël.
Oui mais…Israël…l’ami indéfectible ?
Israël…et sa sécurité qu’aucun pays d’Europe ne veut voir menacée ?
On s’en fout. C’est précisément cela la realpolitik.
L’Europe a besoin des Iraniens en ce moment et qu’importe si c’est au détriment des israéliens.
Les USA et son président fou ont encore une bonne année pour isoler l’ami indéfectible sur l’autel de la paix et surtout du business. Même si les Républicains accédaient au pouvoir demain, il ne faut pas pousser leur patriotisme jusqu'aux confins de l'intérêt financier. Ce qui a été signé avec les grosses et moyennes entreprises américaines, sera...honoré.
De quelle paix parlons-nous ? A vous de me le dire.