(Arafat était romantique. Il aimait embrasser et embrassait beaucoup. Il a fallut plus de 2 heures au staff de Rabin pour convaincre Arafat que le 1er Ministre israélien ne voulait pas d'embrassades.)
Entre ce que les médias du monde qui ont soif de « leaders charismatiques » et la réalité des choses et des gens, il y a souvent une galaxie.
Tout à la cause des arabes, nouveaux damnés de la terre, la presse s’est engouffré dans la problématique palestinienne pour diverses raisons.
La désindustrialisation et sa pénurie de classe ouvrière à défendre,
Les succès militaires d’un petit état juif contre toute attente et pour lequel le terme « d’insolent » revient comme un vieux refrain.
Pour le problème psy, voir avec la culpabilité de l’Europe vis-à-vis de ses juifs. Laisser comparer ce peuple à ses anciens bourreaux revient à considérer qu’au fond… »ils l’ont bien cherché ».
Manque d’images d’Epinal, de leaders à la Che portant béret ou Fidel et son cigare ? Voilà le keffieh et son Raïs « palestinien ».
En ces temps de guerre de civilisation (et merde aux journaleux qui s’en prennent à Valls sous de faux prétextes racistes), il est enfin une chose qu’on devrait faire. Quelque chose de biblique ? Pourquoi pas puisque de toute façon nos décideurs et nos peuples semblent prostrés devant le califat qui monte qui monte…
Il faut donc imiter Abraham et DÉBOULONNER, CASSER LES IDOLES.
Arafat, pour lequel le Président Chirac mobilisa l’armée afin de lui rendre les honneurs nationaux d’une entité inventée au lendemain de la guerre des 6 jours, avait une autre biographie que celle présentée par les amis de la Palestine et Leila Shahid. Je m’en prends à cette dernière à cause de sa tentative de faux en écriture au lendemain de la mort du Raïs puisqu’elle fit naître pour la postérité son Président Arafat, à Jérusalem. Qu’en est-il aujourd’hui ? L’officier de l’état civil a-t-il laissé l’imposture gravée dans les registres ?
Voici donc ce que la CIA savait d’Arafat. Pourquoi revenir sur le passé de ce pourri ? Que se joue-t-il vraiment aujourd’hui pour Israël face aux arabes des territoires de Gaza et de Judée-Samarie ?
Que se joue-t-il pour le monde ?
Et surtout : l’islamisme est-il un phénomène nouveau dans le combat mené par les « palestiniens » ?
« Ce que beaucoup de gens oublient, à propos de Yasser Arafat, surtout depuis les accords d’Oslo en 1993 et son prix Nobel, l’année suivante, c’est qu’il commença sa carrière politique dans les rangs des fondamentalistes islamiques.
Même une fois devenu président de l’OLP, il ne coupa jamais les ponts avec les fondamentalistes chiites ou sunnites qui restèrent longtemps de fidèles soutiens.
Arafat, de son vrai nom Mohamed Yasser Abdul-Raoof Qudwa, est né le 24 août 1929 dans la région de Gaza.
Les Qudwa appartiennent à l’important clan des Husseini, célèbre pour ses érudits religieux. Un membre du clan, le Mufti de Jérusalem, prit position en faveur d’Adolf Hitler durant la seconde guerre mondiale.
Arafat fut élevé en Egypte et, après des études d’ingénierie civile à l’université du Caire, il prit la tête du syndicat des étudiants palestiniens.
Après l’obtention de son diplôme, il servit comme sous-lieutenant dans l’armée égyptienne.
C’est à cette époque qu’il rejoignit l’organisation des Frères musulmans d’Égypte.
Son activisme au sein ce mouvement devait d’ailleurs lui valoir d’être arrêté à deux reprises.
Finalement, contraint à l’exil, Arafat s’installa au Koweït, un pays plus tolérant à l’égard des extrémistes musulmans. C’est au Koweït qu’il fonda, à la fin des années 50, le Fatah dont le noyau se composait de Frères musulmans et d’émigrés palestiniens installés dans le Golfe.
Si l’opération du 1er janvier 1965 (date de la 1ère opération commando de l’OLP en Israël), devait consacrer Arafat comme leader de la résistance anti-israélienne, les grands dirigeants arabes ont toujours considéré avec défiance ses attaches intégristes.
Quand le président Nasser le reçut en Égypte pour la première fois, il insista pour que son hôte se soumette à une fouille corporelle, convaincu qu’Arafat était plus préoccupé de l’assassiner que de libérer la Palestine.
L’islamisme d’Arafat est resté discret jusqu’en 1977, date à laquelle cette idéologie a commencé à se répandre au Proche-Orient.
Toujours prompt à sentir d’où soufflait le vent, le chef palestinien ordonna à Abou Jihad, son principal lieutenant, de rassembler les militants islamistes du Fatah dans une « filiale », le COMITE DES 77.
Le contrôle opérationnel de celle-ci revint à Munir Shaffiq Asal.
La première tâche d’Asal fut de recruter et d’endoctriner de jeunes musulmans, aussi bien palestiniens que libanais, au sein des Cellules Étudiantes, une branche du mouvement.
Les membres les plus capables des Cellules Étudiantes furent ensuite intégrés dans l’un des services de renseignements du Fatah.
C’est également dans les Cellules Étudiantes qu’Imad MOUGHNIYEH, Ali Dib et Salah devaient se rencontrer. (*)
Arafat finit par se brûler les ailes à la flamme de l’islamisme.
Non content de recruter de jeunes musulmans palestiniens et libanais dans le Fatah, il fournit aussi un important soutien aux Frères musulmans de Syrie.
Après l’insurrection de Hama en 1982, en examinant les décombres consécutifs au pilonnage de la ville, l’armée syrienne découvrit des systèmes de communication fabriqués aux États-Unis.
Le président Hafez El-Assad soupçonna d’abord la CIA avant de réaliser que ces matériels avaient été fournis par le Fatah qui entraînait et équipait les Frères musulmans syriens dans le but de renverser le président syrien. Ce dernier hésita ; fallait-il liquider sur le champ Yasser Arafat ou attendre son heure ? Il opta pour la seconde solution. Mais Arafat ne perdait rien pour attendre.
Ce fut le 17 mai 1983 que sonna l’heure de la revanche.
Deux militants, Saïd Muragha (Abou Moussa) et Nmir Salih (Abou Salih), soutenus en coulisse par la Syrie, faisaient sécession avec le Fatah et créaient leur propre organisation.
Cinq semaines plus tard, le 24 juin, Assad expulsait Arafat de Syrie.
Ce dernier était contraint de s’installer à Tripoli, au Liban, mais en moins de 5 mois, Abou Moussa et Abou Salih, appuyés par les forces armées syriennes, engageaient une lutte à mort contre les militants d’Arafat, dans tout le Liban.
Cette opération se solda par une défaite humiliante et un nouvel exil pour Arafat ; le 20 décembre 1983, 5 cargos battant pavillon grec évacuaient le chef palestinien et 4 000 militants, sous un déluge d’artillerie syrienne. (**)
Le gouvernement français dépêcha des navires sur place pour escorter les Palestiniens et prévenir une éventuelle attaque aérienne israélienne. (ndlr : Mitterrand et Dumas voulaient à tout prix sauver Arafat).
Arafat trouva refuge finalement à Tunis. Ce nouvel exil contribua à l’isoler et le marginaliser un peu plus. Mais cette péripétie lui apprit aussi une leçon qu’il n’a pas oubliée.
Dans le Proche-Orient de la fin du XXè siècle, l’islam n’était un atout-maître qu’à condition de ne surtout pas dévoiler son jeu trop tôt.
Autre fait passé sous silence dans le sillage des succès d’Arafat à Oslo et Stockolm : le mouvement de libération palestinien a joué un rôle non négligeable dans la révolution islamique iranienne de 1979.
En 1972, l’ayatollah Khomeyni et Arafat signaient un accord à Najaf, en Irak, pour former des combattants islamiques dans les camps du Fatah, au Sud-Liban.
Presque tous les chefs de la révolution islamique iranienne sont passés par ces camps, qu’il s’agisse du propre fils de Khomeyni, Ahmad, ou de Moustapha Chamran, le premier commandant des Pasdarans iraniens.
Quand Khomeyni rentra à Téhéran le 1er février 1979, huit mois et demi plus tard et deux semaines avant que les étudiants iraniens ne s’emparent de l’ambassade des Etats-unis à Téhéran et en séquestrent les occupants, Arafat vint en personne présenter ses félicitations à Khomeyni.
Leurs discussions ne furent pas seulement protocolaires : le 18 novembre 1979, Arafat avait envoyé des consignes claires à tous les cadres du Fatah, leur enjoignant de fournir « toute l’assistance nécessaire » pour défendre la révolution iranienne.
A l’époque, l’administration américaine ne sut pas interpréter l’expression « toute l’assistance nécessaire », mais les évènements ne tardèrent pas à l'éclaircir sur son sens.
* Imad Moughniyeh mériterait un article pour lui tout seul. Responsable des attentats les plus meurtriers au Liban, notamment celui de l'ambassade américaine où on dénombra plus de 70 morts.
Il est aussi à l'origine des attentats contre le Drakkar où 58 para français périrent et 290 marines américains quelques minutes plus tard. On reviendra sur le cas Moughniyeh.
[i][b]** Concernant le déluge de feu de l'armée syrienne sur Arafat, la presse ET les chancelleries occidentales ont pourtant mis cela sur le compte d'Israel. C'était forcément les israéliens qui envoyaient des bombes sur les palestiniens au Liban alors que la CIA et d'autres services secrets bien implantés au Liban savaient qu'il s'agissait de l'armée d'Al-Assad. Un mythe tombe.