BRICE COUTURIER : LA SYNTHESE
Publié: Février 11th, 2015, 10:50 am
Pour les auditeurs de France-culture (dont je suis), Brice Couturier est le poil de cul qui enraye la machine.
Ses chroniques sont pertinentes, savoureuses et fort bien tournées. Je me demande souvent comment il est regardé par ses collègues au sein de cette grande institution qui hurle depuis toujours avec les loups au nom d'une pseudo paix.
Mieux vaut lire Brice Couturier. Il répond avec force et détermination. Il dit tout. Tout ce que nous dénonçons depuis des décennies concernant la relation entre les média et la montée de l'antisémitisme, ici, en France et dans le reste de l'Europe.
Interview parue dans "ACTUALITÉ JUIVE"
Tout est dit n'est ce pas ? Il manquerait plus que les journalopes émargeant dans tous les canards de France et de Navarre commencent à se pencher sur la relation entre leurs diarrhées scripturales et le droit de tuer, d'insulter et de terroriser les juifs français.
En attendant les morts prochains et les départs sous des cieux moins pollués, salut les aminches !
Ses chroniques sont pertinentes, savoureuses et fort bien tournées. Je me demande souvent comment il est regardé par ses collègues au sein de cette grande institution qui hurle depuis toujours avec les loups au nom d'une pseudo paix.
Mieux vaut lire Brice Couturier. Il répond avec force et détermination. Il dit tout. Tout ce que nous dénonçons depuis des décennies concernant la relation entre les média et la montée de l'antisémitisme, ici, en France et dans le reste de l'Europe.
Interview parue dans "ACTUALITÉ JUIVE"
Brice Couturier (France Culture) : « L’ensemble des médias français est brutalement ou discrètement hostile à Israël »
A.J.: Comment jugez-vous le traitement du conflit-israélo-palestinien par les médias français ?
Brice Couturier : Partial depuis longtemps et c’est ce qui m’inquiète. Chaque année qui passe, le point de vue sur Israël est un peu moins neutre et un peu plus engagé. La tonalité générale est de plus en plus ouvertement anti-israélienne, pas seulement en France mais dans la quasi-totalité de l’Europe occidentale. Pour prendre un exemple, il est impossible de mettre en parallèle les attentats terroristes islamistes qui ont frappé la France avec ceux que connaît Israël, quand bien même ils sont commis avec les mêmes méthodes. A Noël, plusieurs attentats ont eu lieu et n’ont pas été reconnus comme terroristes par la France, qui a préféré parler de « déséquilibrés ». Mais enfin, des « déséquilibrés » qui foncent dans la foule en voiture, en criant Allah Akhbar, ça rappelle quelque chose, non ? C’est une technique qui avait été utilisée quelques semaines plus tôt en Israël, notamment sur des quais de tramway ! Que nous soyons victimes du même terrorisme, là-bas et ici, c’est une réalité qui n’a pas droit de cité…
Actualité Juive : Percevez-vous des différences notables dans le traitement du conflit israélo-palestinien entre les médias français et leurs homologues anglo-saxons ?
Brice Couturier : De moins en moins. En France, il y a une espèce d’auto-aveuglement général. En Grande-Bretagne, cela ne vaut guère mieux. Aux Etats-Unis, le spectre idéologique est beaucoup plus large et certains médias sont plus favorables à Israël. En France, je n’en vois guère à part les médias juifs. L’ensemble des médias est brutalement ou discrètement hostile à Israël, presque sans exception. Tout cela interroge. Il faut se demander pourquoi, sous quelle influence, et dans quel but. Une explication banale, mais qui me convient bien, c’est celle-ci : pour l’extrême gauche, la figure du prolétaire, à laquelle elle ne croit plus, a été remplacée par celle du Palestinien. Celui-ci est devenu l’incarnation de toutes les souffrances, de toutes les humiliations. De même qu’on essaie de faire tenir à Israël le rôle autrefois tenu par l’Afrique du Sud : le « nouveau pays de l’apartheid »… C’est également scandaleux. Cela démontre une méconnaissance de la réalité israélienne où les Arabes israéliens sont, sous certains aspects, mieux traités que les Juifs. Notamment par le fait qu’ils peuvent aller à l’université sans avoir fait l’armée, ce qui n’est pas le cas des Juifs. Et il ne me semble pas que les Noirs sud-africains aient pu accéder à l’université dans leur pays…
« Pour être écouté des médias, il faut afficher “ La paix maintenant “ »
A.J.: Comment expliquez-vous cet intérêt des médias pour le conflit israélo-palestinien, et peut-être plus largement pour Israël ?
Brice Couturier : D’intérêt pour Israël, je pense qu’il n’y en a aucun. Le vrai problème, c’est la méconnaissance d’Israël. Les médias sont systématiquement défavorables envers l’Etat hébreu. Quand ils vont sur place, c’est toujours pour montrer le mur de séparation, construit après des attentats qui ont tué des dizaines et des dizaines d’Israéliens, alors qu’on ne parle jamais du mur qui sépare l’Egypte de Gaza. Il y a également chez les médias français la volonté de complaire à nos concitoyens de confession musulmane ; de prendre fait et cause pour le Hamas – terroriste – parce qu’on a vu des jeunes de banlieue manifester pour cette organisation. Or je ne comprends pas que mes copains algériens s’identifient à la cause palestinienne avec laquelle ils n’ont rien à voir. Cela joue un rôle prépondérant car les médias constatent que ce public est nombreux et remuant, alors que le public juif est faible numériquement et a moins d’influence sur le plan médiatique, contrairement à ce que l’on dit. A part Alain Finkielkraut, et dans une moindre mesure Bernard-Henri Lévy, je n’en vois plus guère, des « intellectuels juifs ». Aujourd’hui, la communauté juive ne s’intéresse guère à l’idée de répercuter sa culture, de proposer une vision juive du monde. Cela explique pourquoi Israël est devenu un angle aveugle. Pourtant, le sort d’Israël préfigure le nôtre dans bien des domaines, par exemple dans le domaine des start-up. On connaît la Silicon Valley, beaucoup moins son équivalent israélien.
Il y a une autre chose qui m’énerve, c’est de voir certains se croire obligés de dire « Je suis juif, mais je ne soutiens pas le gouvernement israélien ». On ne demande pas aux Algériens de dire « Je suis d’origine algérienne, mais je ne soutiens pas Bouteflika » ! Pour être audible sur le conflit israélo-palestinien, aujourd’hui, en France, quand on est juif, il faut commencer par afficher sa désapprobation d’Israël. En tout cas, de son gouvernement. Pour être écouté des médias, il faut afficher « La paix maintenant ».
A.J.: Dans une chronique prononcée sur France Culture quelques jours après les assassinats de Mohammed Merah en mars 2012, vous faisiez déjà le lien entre traitement de l’information et passage à l’acte en France…
Brice Couturier : J’ai voulu aborder dans cette chronique l’idée du « pas d’amalgame ». Je relève que cette injonction, assez fondée, s’élève quand des hommes tuent des Juifs à Toulouse, à Bruxelles ou à Vincennes en criant « Allah Akhbar ». Je suis d’accord avec cela : les musulmans de mon pays ne sauraient être tenus pour co-responsables ; contrairement aux commanditaires de ces meurtres qui se cachent, dans quelque pays lointain… Mais on oublie toujours de renverser l’argument contre les djihadistes eux-mêmes. Ils tuent des Juifs français pour, prétendent-ils, « venger les enfants palestiniens ». Pas d’amalgame ? Quel rapport entre un Juif qui fait ses courses pour shabbat dans une épicerie un vendredi après-midi et un soldat de Tsahal ? Cette asymétrie m’exaspère. Il y a toujours un méchant et un gentil dans l’affaire. Et le méchant c’est toujours le Juif.
Tout est dit n'est ce pas ? Il manquerait plus que les journalopes émargeant dans tous les canards de France et de Navarre commencent à se pencher sur la relation entre leurs diarrhées scripturales et le droit de tuer, d'insulter et de terroriser les juifs français.
En attendant les morts prochains et les départs sous des cieux moins pollués, salut les aminches !