LES JUIFS DE FRANCE : LA RESIGNATION
Publié: Juin 27th, 2011, 10:06 pm
C'est avec une immense tristesse que j'ai assisté à cette comédie autour de l'affichage du poster de Guilad Shalit sur le fronton de la mairie du 11è arrondissement de Paris.
Nous n'étions guère nombreux il est vrai. La chaleur étouffante a certainement eu raison des participants à moins que...
A moins qu'un vent de résignation et de peur n'aie réussi à plomber définitivement toutes velléités des juifs de France pour défendre la cause d’Israël.
Le constat est amère car des juifs « en vue » ou pour dire mieux « en campagne » sont complices des défections de nos coreligionnaires.
J'ai pu en prendre la mesure ce jour, à l'occasion du grand effort du Maire socialiste Patrick Bloche.
Oui. Immense effort au regard de l'antisionisme nauséabond dont la France entière semble être atteinte.
Ce soir, j'ai vraiment compris que mon pays est entrée définitivement en dhimmitude.
La petite troupe a d'abord été conviée à l'intérieur de la Mairie. Étrange n'est ce pas ? Un responsable communautaire ou prétendu tel nous expliqua que le Maire dans sa grande mansuétude nous avait réservé une petite salle afin que sa petite allocution soit...plus intime ?
Nous regrouper. Nous cacher, rien ne justifiait notre mise à l'écart des yeux des badauds avec une telle canicule.
Mais comme le disaient nos « juifs en vue » : « c'est déjà pas mal..."
Puis, après un court et insipide discours, le Maire nous sortit les mots qui font plaisir « et j'espère que Guilad sera bientôt libre »...
Circulez ! Il n'y a plus rien à voir ?
Je n'ai pas pu...
« Pourquoi Monsieur le Maire, avoir attendu 5 années avant de prendre fait et cause pour le franco-israélien emprisonné par le Hamas ? »
Les socialistes ont un petit truc que j'ai déjà expérimenté à plusieurs reprises.
Lorsqu'ils n'ont pas de réponse, du moins pas de réponse rationnelle, ils commencent à hurler et tentent de trouver parmi la foule les « sympathisants » ceux qui se tiennent bien, qui n'osent pas reprendre un élu du peuple. Ils hurlent comme si je les avais insultés.
Le pire est qu'il trouve des sympathisants, des juifs qui comprennent combien il est dur d'être un député-maire, combien il est difficile d'afficher la moindre sympathie à l'égard d'un israélien ou d’Israël même.
Je ne peux tout de même pas avaler la pilule. Le Maire ose cette phrase inouïe : « On ne peut tout de même pas faire dans l'Est Parisien ce que certaines Mairies peuvent faire dans l'Ouest parisien ».
Ah bon ? Nous sommes occupés ? La République est en danger Monsieur le Maire ? Les juifs doivent-ils encore raser les murs ? Dites moi tout que je prenne des dispositions ou bien que j'en avertisse rapidement mes coreligionnaires !!!!
Il a trépigné...Il a gagné... »Ce n'est pas le moment Madame...C'est déjà bien ce qu'il a fait...d'autres ne le feraient pas... »
Le Député-Maire est tout rouge et hurle et je m'en amuse. Delanoé m'avait déjà fait le coup lorsque je lui demandai il y a de cela quelques années pourquoi il n'exprimait sa colère à la Télé ou sur les ondes radio en ce qui concernait la vague antisémite qui noyait Paris et les banlieues.
On eut l'indéboulonnable Gil Taieb. Comme il l'expliqua, le Maire et Député Patrick Bloche est un frère et dit-il « ce n'est pas un vain mot ».
C'était plus un éloge du frère qu'un discours sur l'emprisonnement de Guilad. Quant on est déjà en campagne électorale, j'imagine que tous les coups sont permis.
Vint ensuite le petit discours d'un « représentant communautaire ». Lui aussi est un frère du Député Maire. Décidément, tout cela ressemblait bien plus à un conseil de famille qu'à un rassemblement autour de la souffrance de Guilad Shalit.
Autre phrase-choc : « On ne pouvait pas le faire avant car c'est moi qui ne voulait pas que l'on expose le portrait de Guilad Shalit ! »
Étonnant non ? Étonnant bien sûr car ma réponse fut tout aussi lapidaire que la sienne. « Vous avez consulté les gens de la communauté avant de prendre cette décision durant cinq années consécutives ou bien avez-vous décidé tout seul ? »
Cris et indignations ! Poser des questions, c'est pas bien...surtout chez les juifs entrés en dhimmitude.
Cet homme ose ainsi prétendre que sa décision lui a parue convenable car dit-il « je ne voulais pas que le Hamas fasse de la surenchère... »
On croit marcher sur la tête ! Abandonner un jeune homme à son sort durant cinq années parce que cela aurait pu donner au Hamas les moyens de demander plus à l’État d’Israël est d'une imbécillité stupéfiante.
Les négociations ont -elles seulement avancé en 5 ans ? Devions-nous faire tout notre possible pour faire de la publicité autour de Guilad Shalit ?
En étant attentistes, nous avons donné les moyens de déresponsabiliser la Croix Rouge qui n'a osé demandé des comptes que ces jours derniers alors que son rôle est précisément de rendre visite à un prisonnier.
Nous avons laissé le Hamas recevoir sa part du butin que l'Union Européenne et les États Unis envoient régulièrement aux palestiniens SANS CONTREPARTIE.
Mais non...Nous devons encore raser les murs. Nous contenter de l'obole d'un Maire d'arrondissement qui veut bien mettre le portrait d'un franco-israélien pour quelques jours et surtout en catimini.
Car en fait : tout le monde ou presque est parti. On avait oublié de nous dire que « la compagnie d'affichage » ne serait sur place pour installer le portrait de Guilad Shalit qu'en début de soirée !
Arrivés vers 18 h 30 comme convenu, il aura fallu attendre jusqu'à 21 heures qu'un type se pointe et nous installe l'affiche en quelques minutes.
Tout le monde était parti, Gil Taieb au bout de quelques minutes seulement après son speech, le Député-Maire et le gros de la petite troupe de la communauté.
21 heures : heure du crime ! On ne risquait pas grand chose des administrés récalcitrants ou très énervés de voir la tête d'un israélien au fronton de la Mairie.
Le centre de solidarité palestinien, situé non loin de la Mairie était calme ce soir...Nous étions si peu visibles et en fait parfaitement dociles.
Peu à peu, une fatalité s'est installée dans les cercles communautaires. Les gens ont appris à s'exprimer à voix basse. Certains disent que si on n'est pas contents, il nous reste la possibilité de partir en Israel.
C'est cela...Baisser les bras, nous contenter d'un petit clin d'oeil de temps à autre lorsque les arabo-musulmans peuvent se pavaner et hurler leur haine des juifs et d'Israel sans jamais redouter la police de la pensée, la police tout court...Relativisme culturel nous disent ces braves flics. Tant qu'ils ne mettent pas le feu aux voitures, tout va bien...
Avec les juifs, c'est plus facile. Ils ont appris les bonnes règles républicaines et ne sont pas des citoyens redoutables selon eux...les flics.
Effectivement, nous savons si bien nous écraser devant les hordes barbares, la désinformation qui a envahi quasiment toute la presse nationale, le chantage permanent aux émeutes et la violence des primo-arrivants, je comprends pourquoi les flics qui nous accompagnent durant nos rares rassemblements se sentent plutôt bien.
En fait, ils sont surtout présents pour éviter que les juifs se fassent cogner dessus. Tu parles d'un état démocratique et républicain dans lequel nous devons constamment être protégés parce que de minables gauchistes et islamistes veulent en découdre avec nous.
Mais ce qu'il y a de plus désolant encore, c'est bien nous-mêmes. Incapables de nous relever, de nous fédérer, de faire entendre raison à la raison ! En plus de dix ans, nous avons été de parfaits petits toutous, quémandant un peu de compassion alors que nous avions un rôle à jouer dans cet effroyable décennie.
Nous avons laissé l'islamo-gauchisme faire de la France ce qu'elle est aujourd'hui : un pays où le droit du plus fort est la seule réponse ! Pas de débats, pas de réponses aux multiples dérapages de la presse, pas de manifestations de soutiens à notre Guilad ou alors...en catimini, comme ce soir et après cinq années de silence.
J'ai honte pour nous !
Les juifs rasent de nouveau les murs alors tout va bien en République Monsieur le Maire ?