MES DODOTH

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Messagepar Nina » Juillet 3rd, 2017, 10:40 am

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DODOTH PLURIEL DE DODA : TANTES !

Des milliers de soldats combattants exténués font une halte chez les DODOTH. On est Jeudi et ils rentrent enfin chez eux après de longs et fastidieux exercices pour le Shabbat.

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Les cars qui les emmènent de leurs bases à une gare s'arrêtent automatiquement pour quelques courts instants, le temps pour ces jeunes soldats de prendre une collation chez "les dodoth".

Rituel oblige ! Nos jeunes militaires ont besoin de cette halte pour apprécier autant la nourriture que l'amour qu'on leur sert en même temps.

Alors que le jeudi arrive, voilà nos dodoth en train de s'activer de façon frénétique pour préparer des sandwichs, des parts de gâteaux, des sodas, des cafés pour leurs "enfants".

"Ils sont tous nos enfants ! Ils nous protègent et travaillent dur parfois sous un soleil de plomb avec tout leur barda et parfois épuisés par des nuits de garde. Le moins que nous puissions faire c'est de leur donner un peu de réconfort avant qu'ils rentrent à la maison pour shabbath !"


Aux abords des grandes bases militaires, ces femmes, les dodoth, à la retraite souvent âgées mais toujours vaillantes se postent pour accueillir des centaines et parfois des milliers de jeunes soldats qui veulent leurs collations et ce petit plus d'amour des dodoth.

Ils remonteront dans leurs cars, direction la maison après avoir bu et mangé ce que "leurs tantes" auront préparé avec tout l'amour d'une mère.

Beaucoup d'associations depuis des décennies ont vu le jour pour apporter du réconfort aux soldats. Ces bénévoles sont tout simplement formidables. Elles dispensent autant de nourriture et de boisson que d'amour.

Malgré l' âge avancé de ces dodoth elles sont toujours présentes. Il arrive que certaines manquent à l'appel après quelques années mais d'autres arrivent et reprennent le flambeau.

Elles s'appellent Rivka et Frida et lorsqu'on leur demande ce qui les motive à leur âge et depuis tant d'années à contribuer aux dîners et collations des soldats elles répondent catégoriquement. « Nous sentons que nous donnons à nos enfants et petits - enfants. C'est le même sentiment car ces soldats sont comme nos fils. »

Rivka Ben Moshe rajoute: « La satisfaction est énorme, il est impossible de décrire avec des mots combien on se sent utiles aux soldats et combien c'est important à notre époque. Même si parfois nous ne sommes pas au mieux de notre forme, nous arrivons quand même à travailler. »

Rebecca et Frida disent que, durant la dernière guerre, le nombre de soldats a augmenté considérablement pour les cantines des dodoth.
« En plus des soldats réguliers pendant la guerre ont également été ajoutés les soldats de réserve sur le chemin de leurs unités. Certains réservistes se souviennent de nous durant leurs périodes irrégulières. C'est si émouvant ces retrouvailles ! »

08:30 : Devant le grand buffet s'étend une longue lignée de soldats qui attendent patiemment leur tour. L' un d'eux, un jeune soldat de la brigade Givati entre dans la salle à manger et demande du pain aux tantes rien de plus. Grand - mère Frieda a la réaction typique de la mère juive. Elle tente de donner au soldat bien plus que du pain et essaie de le persuader de prendre au moins une tranche avec de la confiture au motif qu'il en a besoin et qu'il peut prendre ce que bon lui semble.

C'est ça les dodoth et dods (oncles) : un travail bénévole avec dévouement et beaucoup d'amour sincère et véritable dont le seul motif est la préoccupation constante du bien-être de leurs soldats.

Ce n'est pas anecdotique. Il y a plein de gens formidables en Israël et, lorsqu'il m'arrive de désespérer je repense à ces DODOTH, à ces gens extraordinaires qui ne sont qu'amour et dévouement pour nos soldats et pour le reste de la société.

Il y a en Israël une véritable éducation au bénévolat qui prend place déjà en milieu scolaire. Les élèves doivent participer à des actions bénévoles et sont notés sur leurs actions. Je trouve cela formidable.

Comment souder une nation ? Comment faire pour que cette solidarité qui a fait que notre peuple ait pu tenir le coup malgré 2000 ans d'oppression constante sinon grâce à cette "magie" qui nous liait ?

Comment expliquer l'émotion qui m'a prise à la gorge lorsque je regardais ces soldats à la Tahana Markazit de Tel Aviv ? (gare routière).

J'ai vu deux hommes tenir un stand très chargé de nourriture : felafels, shouarma, salades de toutes sortes, frites...

Alors que je regardais ce manège de soldats affamés qui voulaient manger autre chose que leur quotidien histoire de se remettre dans la vie normale, j'ai vu un des hommes qui tenaient ce stand s'approcher d'un groupe de soldats qui venaient de s'asseoir pour manger.

Visiblement, l'un d'eux n'avait pas eu assez d'argent pour sa grosse assiette alors les frères d'armes s'arrangeaient pour lui donner tous un peu de leurs assiettes lorsque le vendeur - un homme d'un certain âge déjà - s'approcha du groupe avec une grande assiette qu'il posa devant le jeune soldat désargenté sans mot dire.

Tous ont dit juste "merci". Le geste était normal...Normal ? Pas pour une française comme moi. D'abord ce besoin de partager que les autres avaient eu envers leur frère d'arme puis le vendeur venant à la rescousse avec une assiette pleine d'amour et de victuailles.

On m'a expliqué par la suite pourquoi cet homme en mettait toujours des tonnes dans les assiettes des soldats qui passaient par milliers dans cette gare routière.

Le seul fils qu'il avait eu était mort durant la guerre de Liban 2. En nourrissant un maximum ces soldats, il avait l'impression de nourrir encore son fils...Terrible et beau à la fois.

Une autre histoire me fut contée cette fois par mon propre fils alors que j'allais à une remise de médailles de son unité.

Un homme d'un certain âge vivait sur la base. Il n'était plus soldat depuis longtemps et semblait un peu tourmenté.

Tout les soldats l'aimaient sur la base. Il avait son petit chez lui fourni par l'armée et portait encore l'uniforme alors que visiblement il avait terminé ses périodes depuis longtemps.

Si un jeune soldat avait envie de se confier il allait voir cet homme "Moshé". Il fumait une clope avec lui et discutait de tout et de rien.

Que faisait-il sur cette base ?

Mon fils me raconta. Il était à la tête d'une unité de combattants durant la guerre Liban 1.

Un mauvais renseignement ? Je n'ai pas les détails. Toute son unité a péri devant ses yeux.

Il a perdu la tête mais ne pouvait entrer dans le civil comme s'il redoutait la mort.

Il fut donc décidé par les instances de l'armée et vu son parcours de soldat de grande qualité qu'il pourrait exceptionnellement rester sur la base indéfiniment. Il avait besoin de cette proximité des soldats pour continuer à vivre.

Où avez-vous vu cela dans une autre armée ?

Tous l'aimaient et le respectaient tout en le chambrant de temps à autre mais il aimait ça. Il n'avait pas dans sa pauvre tête quitté le champ de bataille et ne le quittera sans doute jamais. Il appartenait à cette base et c'était bien ainsi.

Cette armée de Tsahal que l'on dit redoutable est aussi une incroyable armée de complexités, de fraternités, de mixités culturelles absolument inédites dans le monde entier.

Seule la légion étrangère pourrait y ressembler mais elle n'a pas ce "fil magique qui tient ces soldats, ces frères d'armes".

Il lui manquera cette union dans l'adversité qui fait qu'un soldat luttera de toute ses forces pour rester éveillé afin de protéger son unité, sa famille et tous les enfants du pays.

Merci les DODOTH, merci tous ces bénévoles qui donnent autant d'amour que de temps et d'argent pour nos soldats, nos enfants, nos gardiens.

Tant que subsistera ce lien quasi-charnel entre la population et son armée, nous sommes assurés de notre sécurité et surtout de la préservation d'un judaïsme fort qui va bien au-delà des querelles de chapelles.

Ensemble nous vaincrons.










Nina
 
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