Prompte à se lever contre Israël et son premier Ministre, la presse française est prête aux pires compromissions qui soient dès que l'on parle des négociations avec l'Iran.
Le déchaînement du Point et de son éditorialiste Amin Arefi qui n’en peut mais de prendre la défense d’un accord qui tarde vraiment à se concrétiser entre l’Iran et les 5+1 a quelque chose de pathétique et d’irresponsable.
Ah ! Si seulement Israël n’était pas le seul opposant déclaré de cette négociation, peut-être que le monde pourrait se rendre compte du danger qu’il y a à donner un blanc-seing à une république théocratique qui est à des années lumières des droits de l’homme, de la liberté d’expression…bref !
De tout ce qu’une réelle République est censée apporter à son peuple.
Toutefois, il n’y a pas qu’Israel qu’une telle négociation peut gêner.
On le sait, les monarchies du Golfe pourront elles aussi en souffrir et même plus rapidement que l’état hébreu.
Sans compter la course à la nucléarisation de toute la région qui deviendrait dans le fond un précédent acceptable si la communauté internationale laisse les mollahs aller vers un nucléaire militaire.
Militaire car il est impossible de ne pas envisager cette dérive. Elle est quasi-certaine, aujourd’hui plus encore qu’hier.
Certains naïfs osent prétendre que l’Iran pourrait devenir l’élément stabilisateur de la région. Ce serait drôle si les Mollahs, pétris de haine contre les sunnites et l’Occident ne se lâchaient pas souvent publiquement.
Quoi qu’il en soit, le dessous des cartes n’est jamais proposé au grand public. Il faut choper ici et là quelques confidences d’ex-barbouzes reconvertis en écrivains géo politologues pour prendre vraiment la mesure de ce qui se joue.
Tout d’abord, il est pertinent de rappeler que TOUS les tenants du pouvoir en Iran ne sont pas d’accord sur la négociation en cours.
De prime abord, le commun des mortels pense que les Mollahs et les Pasdaran (le politique et l’armée) sont unis en ce qui concerne la signature d’un accord avec les 5+1.
Rien n’est plus faux.
Si, effectivement, les Mollahs, à commencer par Khameiney, aimeraient que la levée des sanctions soient immédiates au point de faire l’impasse sur quelques petites concessions qui feraient plaisir à l’Occident, on peut le comprendre.
Dame ! 493 MILLIARDS de dollars arrivant d’un coup d’un seul dans les caisses de la République chiite, ça donne le vertige.
Le peuple, fatigué de la pollution, de l’économie agonisante, de l’inflation et donc de l’embargo, célébrerait à grands cris une manne financière d’une telle ampleur.
De plus, l’ouverture tant souhaitée sur le monde, les étrangers venant faire des affaires en Iran est aussi appétissante lorsqu’on a connu depuis si longtemps une vie repliée sur soi.
Seulement il y a les Pasdarans. Ces gardiens de la Révolution qui tiennent l’armée Iranienne bien serrée autour d’eux.
Ceux là n’ont AUCUN INTÉRÊT à voir les négociations en cours aboutir.
Ce n’est absolument pas par idéologie puriste que les barbus armés de Perse ne veulent pas voir débouler des étrangers sur son sol ni même une levée de l’embargo.
Tout ceci est bassement FINANCIER.
Tous les ports et aéroports sont contrôlés par les Pasdarans. Ils sont devenus au fil des ans de richissimes milliardaires qui ont appris à placer leur argent dans les paradis fiscaux.
LE BLOCUS A FAIT LEUR FORTUNE.
Un accord de libres échanges commerciaux marquerait la fin de leur hégémonie et de leurs ressources financières.
Khameiney le sait. Est-ce pour cela qu’il presse Javad Zarif a être un peu plus conciliant avec les 5+1 ?
La chose est sûre.
De l’autre côté, Barak Obama dont la « legacy » (son héritage) est si maigre que l’histoire ne retiendra de lui qu’une seule chose si l’accord avec l’Iran ne se faisait pas : « Il fut le premier noir à gouverner l’Amérique ».
Maigre résultat. Piètre figure d’une histoire que tout le monde avait voulu voir comme l’avènement d’un monde nouveau.
Pire encore serait cet échec pour Obama et son éminence grise Valerie Jarrett (née en Iran) : son ennemi intime, Benjamin Netnayaou aurait encore gagné. Cela lui est insupportable.
Cela l’est déjà à cause des sempiternelles remises aux calanques grecques d’une date butoir marquant la fin des négociations.
Et la Russie ?
Si Poutine montre un enthousiasme à voir se réaliser un accord sur le nucléaire iranien, il a du mal à étaler cet enthousiasme.
Dans le fond, il souhaite vivement que les Iraniens pêchent par excès et se voient refuser toutes nouvelles concessions.
Il entrevoit l’horreur d’un Iran libéré de son embargo car celui-ci possède des champs gaziers d’une ampleur considérable.
Et oui…Ils ont du pétrole ET du gaz.
Les Iraniens pourraient devenir très rapidement le poil qui enrayera la machine russe à chantage permanent sur ses livraisons de gaz. L’Ukraine ? Avec les Iraniens et les américains l'Ukraine (et d'autres) pourraient se fournir chez les Perses par exemples.
Et le Qatar ?
Ce minable petit état bourré jusqu’à la gueule de gaz pourrait enfin être regardé à l’aune de toutes ses relations douteuses avec les djihadistes de Al Nosra, Al Qaeda, le Hamas et Daesh.
Il y aurait avec l’Iran, une alternative au gaz qatari. Le temps qu’il s’améliore au niveau de ses amitiés contre-nature…quoique…naturels au fond !
Tous ces paramètres ne sont pas vraiment étalés dans les « analyses » de vos quotidiens préférés.
Les signataires de sous-produits comme Amin Arefi pour le Point, ne veulent voir qu’un seul coupable au ralentissement d’une négociation grave pour la paix dans le monde : Israël.
Ce serait encore à cause des juifs si les Mollahs n’ont pas leur accord des superpuissances.
D’autres encore, pensent, les pauvres chéris, que l’Iran pourrait remettre un peu d’équerre les prétentions du califat islamique d’Al Baghdadi.
Naïfs ? Non, à ce niveau là c’est de la pure connerie.
Daesh fut invité à se lancer dans le commerce des têtes coupées et des prises de terrain en Syrie et en Irak grâce au pognon des Mollah ET des pasdarans...Au début...
L’Iran a la prétention de se faire passer pour « le coin calme et serein de la région ».
Il y a toujours eu, depuis des décennies, une complicité entre les cadres chiites et sunnites pour certaines affaires : attentats et désinformation en séries.
Des sunnites se faisant sponsoriser par l’Iran pour faire exploser des bombes sur les américains ou les israéliens, il y a des centaines d’exemples.
La VRAIE guerre se joue entre deux protagonistes bien distincts de toute la masse ouvrière-combattante des guerres en cours et elles se nomment Royaumes du Golfe (au plus haut niveau) CONTRE Mollahs Irano-Irakiens.
Tout le reste est du pipi de chat.
Le jour où ils décideront d’abattre le Golem qu’ils auront créé tous les deux à coups de centaines de millions de dollars, ils y parviendront.
Les wahhabites veulent garder la Mecque et son pouvoir de nuisance, c'est-à-dire pourrir la vie des kouffars.
Les Mollahs chiites veulent s’emparer de la Mecque et exporter partout dans le monde arabe (auquel ils n’appartiennent pas) la révolution islamique.
Quant aux autres protagonistes comme l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne et la Chine, ils veulent bosser, voir leurs entreprises vendre pour relancer leurs économies chancelantes pour la plupart.
L’Allemagne veut toujours plus de marchés. Son rôle de leader de l'Europe, elle l'adore.
Quant à la Chine…le pétrole lui suffirait sans qu’elle ne soit obligée de passer par d'autres intermédiaires comme la Turquie.
Tous autour d’une table avec des préoccupations différentes, ces négociateurs sont prêts, vraiment prêts à aller encore très loin dans le temps pour faire signer l’Iran.
Pour cela, attendons-nous à partir en vacances, ils seront à Vienne lorsque nous serons de retour.