Comment Arafat a participé à la révolution islamique iranienne.
Comme nous l’avons vu précédemment, Arafat fut un des premiers soutiens de Khomeyni pour la révolution islamique de 1979. Cela ne s’arrêta pas là.
En Juillet 1980, Anis Naccache, un sunnite libanais, tentait d’assassiner l’ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar à Neuilly-sur-Seine où il était réfugié.
Naccache rata son coup, tuant une vieille dame et un policier au lieu du politicien iranien.
Arrêté, il fut d’abord condamné à la réclusion à perpétuité avant d’être gracié et expulsé le 29 juillet 1990.
De prime abord, son implication dans l’attentat semblait inexplicable.
Pourquoi un sunnite libanais voulait-il supprimer un ex-Premier ministre iranien ?
Par la suite, l’enquête devait montrer qu’Arafat avait « prêté » Naccache à l’Iran pour commettre cet assassinat.
Après tout, le chef palestinien disposait déjà d’un réseau opérationnel à Paris, alors que l’Iran allait mettre des années avant de constituer le sien.
Par delà l’attentat manqué contre Bakhtiar, il devint rapidement évident qu’Arafat avait mis son réseau terroriste international, à la disposition de l’Iran. (*)
Quand les palestiniens furent contraints d’évacuer Beyrouth en 1982, les Iraniens « héritèrent » de nombreux cadres palestiniens, qui intégrèrent les Pasdarans.
C’est ainsi qu’Imad Moughniyeh et la plupart des sous-fifres et associés de l’OLP devinrent les factotums des services secrets iraniens.
Ironie de la situation : après cette redistribution des cartes, Ali Dib, autrefois patron de Moughniyeh dans la Force 17 d’Arafat, fut obéir à l’étoile montante des Gardiens de la Révolution Moughniyeh.
Il fallut des années à la CIA pour démêler les relations exactes qu’entretenaient Arafat et Moughniyeh.
Le détournement du vol 422 de la Koweït Airlines, le 5 avril 1988, fournit à la CIA une pièce essentielle du puzzle.
Le 23 février, Moughniyeh annonça à Arafat qu’il avait l’intention de lancer une opération spectaculaire pour libérer les 17 prisonniers au Koweït.
Arafat, sans savoir de quoi il s’agissait, proposa son aide à Moughniyeh et, le 14 mars, Ali Dib écrivait au dirigeant palestinien pour lui suggérer de se préparer à des négociations imminentes avec le gouvernement Koweïtien.
4 jours plus tard, le vol 422 était détourné peu après son décollage de Bangkok.
Dib contactait de nouveau Arafat, cette fois pour qu’il explique aux officiels koweitiens que s’ils refusaient de libérer les prisonniers, il allait faire exécuter des otages.
Arafat piqua une colère noire quand Moughniyeh, mettant ses menaces à exécution, en abattit deux, tout en continuant à relayer les exigences des pirates auprès des koweitiens, puis des Algériens, après que l’avion se fut finalement posé en Algérie.
Pour un lecteur profane en matière de terrorisme ou de géopolitique proche-orientale, ce récit peut sembler inintelligible, mais les organisations terroristes rappellent ces holdings en cascade qui ne servent qu’à dissimuler l’identité de leurs véritables propriétaires.
Derrière Imad Moughniyeh, comme derrière la révolution iranienne, on voit se découper, en ombre chinoise, le profil du dirigeant palestinien.
En ce qui concerne ses liens éventuels avec Oussama Ben Laden, la CIA a « oublié » de chercher des liens avec Arafat. Quand on ne cherche pas, on ne trouve pas.
Voir Arafat, invité du Président américain, parader dans la roseraie de la Maison Blanche ou apprendre qu’un directeur de la CIA lui a rendu visite plusieurs fois sous le chapiteau d’une tente dans le désert, peut vraiment rendre quiconque perplexe lorsqu’il connait le parcours du Raïs.
Par la suite, la CIA découvrira que l’Iran n’avait pas seulement comme supplétif le Hezbollah pour commettre des attentats terroristes.
C’est vers l’OLP de Yasser Arafat ainsi que le FPLP que Khomeyni et le Vevak (services secrets iraniens) se tournaient souvent pour sous-traiter ses attentats contre le grand et petit Satan, USA et Israël.
On présente souvent le FPLP-GC (Commandement Général) comme un mouvement laïc d’obédience marxiste. Or, beaucoup de membres du FPLP se tournèrent rapidement vers des filières islamistes.
Du marxisme à l’islamisme, il n’y a qu’un pas que beaucoup d’illustres communistes empruntèrent ou empruntent encore aujourd’hui.
Il faut aussi noter que les sponsors des attentats comme celui de Lockerbie, peuvent être multiples.
La version « officielle » donnait la Libye de Khadafi comme seule coupable.
Or, cette version fut revue et corrigée par la CIA lorsqu’on décela la « patte » d’un islamiste libanais à la solde de l’Iran, un certain Nabil Makhzumi alias Abou Abid.
Si Khadafi accepta d’endosser seul la responsabilité de cet attentat, il faut y voir le besoin de prestige que les Raïs arabes se croient parés lorsqu’ils réussissent à abattre par centaines des occidentaux.
Le FPLP-GC, était en contact permanent avec les gardiens de la révolution iraniens chez lesquels ils se rendaient pour suivre une formation au djihad et attentats internationaux en tout genre.
A l’issue de deux attentats commis en Allemagne de l’ouest sur des trains qui ne fit heureusement aucune victime, la CIA apprit à quel point l’Allemagne était compromise avec le gouvernement iranien de Khomeyni.
Bonn, peu soucieuse de son image, courtisait très discrètement les ayatollahs au pouvoir dès 1979.
En fait, l’Allemagne ne fut pas seule à faire les yeux doux à Khomeyni.
Tout de suite après la chute du Chah, les Européens faisaient eux aussi les yeux doux aux nouveaux dirigeants iraniens.
Ce petit morceau d’histoire peut-il nous faire comprendre ce qui se joue encore aujourd’hui alors que les négociations pour la nucléarisation de l’Iran sont en cours ?
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l’Iran va signer un accord avec les 5 + 1.
Les États-Unis sont résolus car Obama a besoin de marquer sa présidence qui ne reflète pas beaucoup de victoires. Pour un prix Nobel de la paix, cela la fiche très mal.
La France peut jouer les fines bouches, on sait pertinemment qu’elle se rangera aux côtés des autres pays du conseil de sécurité.
Elle aussi, comme les autres, a besoin du marché iranien pour relancer son économie.
Le problème est : à quel prix ?
Celui de la sécurité, de l’existence même d’Israël.
D’aucuns diront que l’état juif a ce qu’il faut pour répondre à une éventuelle attaque nucléaire des iraniens.
Certes mais encore…à quel prix ? Quelques milliers de juifs ? C’est encore trop.
La pseudo-frontière qu’on nous vend entre les chiites et les sunnites s’efface dès qu’il s’agit de tuer des juifs, d’éradiquer Israël.
Nous l’avons vu. Arafat ainsi que d’autres factions terroristes palestiniennes ont toujours regardé du côté de ceux qui étaient déterminés à éliminer les juifs. Il en va de même aujourd'hui. N'a-t-on pas vu le Hamas sunnite en appeler à la solidarité financière et à l'armement aux très chiites iraniens ?
Islamistes des Frères musulmans sunnites, islamistes de la théocratie iranienne. Point de frontières mais un seul objectif.
Désormais c'est Daech qui veut en être. La technique d'encerclement entre Gaza où il a ses filières et le Sinaï qui devient de plus en plus poreux, Israël devra se résoudre à nettoyer son bout de désert car les bédouins qui peuplent le Sinaï n'ont absolument aucun état d'âme pour se remplir les poches. Le trafic d'esclaves, les tortures, les viols et les demandes de rançon en ont fait des hommes riches et puissants.
(un esclave soudanais retenu dans le Sinaï. Les charniers de milliers d'hommes, femmes et enfants seront découverts si l'Egypte reprenait sa souveraineté dans ce désert. Le voudra-t-elle ?)
Pourquoi ne pas envisager une union sacrée entre Daech et l’Iran pour ENFIN, éliminer « l’entité sioniste » ?