Faire le tour des bureaux d’administration en France, c’est prendre un billet pour l’enfer.
Beaucoup, en lisant les témoignages qui suivront vont penser qu’il s’agit de racisme banal. Tant pis.
Il y a des constats qui ne souffrent plus qu’on les taise, qu’on les chuchote entre gens éclairés comme si on parlait d’une maladie honteuse.
C’est de toute façon une maladie. Si elle est devenue honteuse, alors il faut voir ça avec les pouvoirs publics, les maires d’arrondissements ainsi qu’à tous ceux qui président aux destinées de la France.
Un petit tour des bureaux sociaux et nous entrons en territoires occupés.
Yvette D. avait besoin d’aide. A la retraite, vivant en HLM mais toujours dans un équilibre précaire, elle avait du mal à payer ses tickets de bus. Un véritable budget pour qui veut et doit prendre les transports en commun.
Direction les services sociaux du 10è arrondissement de Paris.
Yvette m’a demandé de l’accompagner, elle a du mal avec la paperasse. J’y vais. J’ai entendu tant de choses sur ces services sociaux que ma curiosité en est piquée et que je dois aider cette femme, seule.
Accueillies par deux françaises d’origine maghrébine, Yvette se voit tout de suite une fin de non-recevoir. Pour la carte émeraude, il faut avoir 65 ans. Elle en a 64.
Les conditions d’attribution sont aussi soumises aux conditions de ressources et Yvette fait partie des gens riches : 1600 euros par mois de retraite. Tant pis pour les 46 années de travail, la vie chère, le fait qu’elle ait élevé une enfant toute seule. Yvette est riche. Ok…Cela ne rentre donc pas dans les cases.
Dans un an, elle pourra bénéficier de la carte émeraude.
Toutefois, devant la persistance d’Yvette, le service d’accueil l’envoie vers un autre service d’aide à la famille.
Là, on a changé de décors : Au rez-de-chaussée c’était l’Afrique du Nord qui dirigeait les services sociaux, plus loin c’est l’Afrique noire.
Deux bureaux. Pas un « client » pour cause de retour du bled tardif sans doute.
Et pourtant. Elles mettent un temps fou pour recevoir Yvette puisqu’elles n’ont pas terminé leur conversation.
Enfin ! Un gros quart d’heure après, Yvette est reçue par l’une des assistantes sociales, une mama à peine réveillée. Deux de tension…Les yeux mi-clos, elle écoute à peine sa cliente qui lui explique que loyer, EDF, assurance maison, téléphone payés, elle n’a plus vraiment de ressources pour se nourrir correctement ni même payer ses titres plein tarif de transport.
Gros accent africain et yeux toujours presque fermés, l’assistante lui coupe la parole : « je ne crois pas que vous pouvez avoir de l’aide, vous touchez trop… »
Un regard vers sa collègue noire et elle sourit.
Je ne suis guère patiente. Je me lève, n’attendant rien d’autre et demande à Yvette de me suivre. Je ne manque toutefois pas de dire à très haute voix : « Nous n’avons pas le bon nom, la bonne couleur et la bonne religion semble-t-il. »
Nous partons et je décide de regarder dans tous les vastes bureaux. Noirs, arabes exclusivement.
J’ouvre et referme chaque porte close de ce grand ensemble sensé aider les français. Ici, on n’aide que les français d’origine….
Caisse d’Allocations familiales.
Les bureaux n’ouvrent plus comme auparavant. Sans doute que pour freiner les dépenses, les jours et horaires sont extrêmement plus limités.
Il faut pourtant s’y rendre. Dominique L n’arrive pas à faire comprendre un petit détail stupide à l’administration qui lui verse ses allocations. Elle a appelé plusieurs fois. Elle a écrit tout autant. Rien n’y fait. Il faut se résoudre à se rendre sur place.
Nous y allons. Et là…c’est un constat effarant.
Une queue interminable pour entrer dans les bureaux de la CAF. Impossible pour Dominique de remettre à plus tard. Cela ne serait possible que dans une semaine.
Il faut se résoudre à rejoindre cette longue et énorme file d’attente. PAS SEUL FRANÇAIS. Du moins, pas un seul blanc. Des centaines d’Africains et arabes et en tout trois français dont nous deux.
Après près de deux heures, ce sont des vigiles arabes et noirs qui donnent les passes. Puis vient l’autre attente avec noms des visiteurs affichés sur une télé.
Nous avons halluciné. Des Fatima ou Zora Ben…étaient appelées mais ce sont des hommes qui se levaient pour aller discuter le bout de gras.
Les gosses faisaient un raffut d’enfer car on vient en famille à la CAF. Au milieu de ces centaines de gens, pas un mot de français ne fusait. Nous n’étions plus en France du tout.
SÉCURITÉ SOCIALE
Idem. Même accueil à parts égales entre noirs et arabes. Vigiles en costard, ne faisant rien d’autre que d’observer si certains ne resquillaient pas.
Dans la masse de gens qui attendaient de passer à la caisse, des français. Pas beaucoup certes. Toujours les mêmes clients mais à une option près : les Roumains. Ils veulent une carte vitale.
Un Roumain, énervé de ne pouvoir être compris commença à tambouriner sur une porte pour qu’on s’occupe de lui. Venu avec ses jeunes enfants, il hurlait qu’il avait besoin d’une chambre d’hôtel et d’une carte vitale. C’est du moins ce qu’une autre roumaine traduisit. Impossible pour lui d’entendre raison malgré le numéro d’urgence que l’assistante CPAM lui remit. Il aboyait, sûr qu’en France on lui devait une chambre et une carte vitale.
MAIRIES
Encore une fois, dans tous les services désormais, vous ne rencontrerez que des noirs et arabes français pour vous orienter, vous recevoir et éventuellement vous indiquer la marche à suivre.
Chantal F. a bien tenté de rentrer dans les services de cantine scolaire. Elle s’est cassé les dents à plusieurs reprises. « Il faut être arabe ou noire pour avoir un poste ! ». C’est vrai. Aucune autre femme ne peut intégrer des postes sans qualification si elle n’est pas issue de grandes minorités.
A la mairie, même pour y faire le ménage, il faut appartenir à cette frange de la société. Mieux encore, on peut parfaitement nettoyer les bureaux d’aide sociale en portant le foulard islamique sans que la direction n’ait à y redire.
Je parlais de l’Est parisien pour y être allée enquêter sur place. Inutile de prendre la direction des banlieues, les rapports qui m’y ont été donnés sont sans équivoque. Toutes sont dirigées à tous les niveaux par les « minorités ».
Dans le XIXè arrondissement de Paris, c’est même pire. Une partie de la population étant juive, il est inimaginable d’aller chercher de l’aide auprès de la Mairie, les accueillants sont carrément ironiques. Arabes pour une grande majorité et noirs pour le reste, ils font comprendre aux juifs venus dans les bureaux d’aide sociale ou de demandeurs de logements qu’ils sont les maîtres du jeu. « Votre communauté ne peut-elle pas vous aider ? ».
La discrimination à l’envers.
Jusque chez les SDF, la discrimination anti-française blanche est de rigueur. J’ai interrogé un « Patoche » qui dort dehors comme il dit.
« Avant, la RATP nous filait un peu de boulot pour nettoyer les métros. On était payés, ça nous faisait une petite rentrée quoi…Mais maintenant ils prennent que des noirs. Souvent, ils n’ont pas de papiers mais ils sont encore moins payés que nous alors… »
Les constats sont affligeants. Partout où vous vous rendez, ce nouveau pouvoir donné aux minorités et uniquement aux minorités devient un véritable casse-tête. Le racisme anti-blanc peut s’exprimer de façon administrativement correcte. Et ils ne s’en privent pas.
A telle enseigne que les autres, ceux qui ne sont ni noirs ni arabes, décident de ne plus se rendre dans ces bureaux. Ils tentent bien de régler les problèmes par téléphone mais cela peut prendre encore plus de temps et d’énergie pour y parvenir.
Les fonctionnaires par milliers issus des minorités ont entre leurs mains un véritable pouvoir de nuisance. Si, d’aventure vous protestez contre l’iniquité d’un service rendu à un noir ou arabe et non à un blanc bon teint, vous vous exposez à des représailles terribles.
Plus personne n’ose le dire. Ca se chuchote mais ça ne se dit pas.
